A la marge,celle qui relie les pages

mardi 24 décembre 2024

Valls, Retailleau, Darmanin, Rebsamen : Bayrou a son gouvernement de perdants et de revenants

 Bayrou. Le casting des participants à la nouvelle saison de Walking Dead est désormais connu. Le nouveau et pourtant si vieux gouvernement des perdants a été nommé hier soir à 18h30, réuni autour de François Bayrou, déjà acculé, détesté par 76% des Français, jusqu’aux rangs même de la macronie. Valls, Retailleau, Borne, Bergé, Darmanin… Ce nouveau Gouvernement rassemble non seulement des champions de la défaite, mais aussi des sportifs olympiques de la détestation. Deux socialistes au bilan détestable et très droitier, Manuel Valls et François Rebsamen, sont nommés dans cette combinaison de recyclage.

Sans légitimité, ni futur, ce nouveau Gouvernement a sa feuille de route bien établie, connue de longue date, et rappelé par Emmanuel Macron le 5 décembre dernier. Il s’agit de défendre la retraite à 64 ans, couvrir le génocide à Gaza par l’inaction et poursuivre coûte que coûte la même politique en faveur des ultras riches et des multinationales. Le tout en donnant des gages racistes aux surveillants généraux du Gouvernement : Marine Le Pen et Jordan Bardella, ces derniers ayant sauvé Emmanuel Macron de la destitution et Barnier de la première censure insoumise en octobre. Sur l’échiquier politique, l’analyse de LFI est une nouvelle fois confortée : un Gouvernement de macronistes pur jus a été nommé. Les rendez-vous à l’Elysée – que seuls les insoumis ont boycotté dans les rangs du NFP – n’étaient qu’une comédie, avant la farce d'hier soir.

Qu’est ce qui attend ce Gouvernement ? Déjà fragilisé par ses catastrophes en série, le Premier ministre Bayrou a désormais une équipe de pyromanes autour de lui. Pour les insoumis, le cap est clair : Bayrou ne passera pas l’hiver, selon les mots de Jean-Luc Mélenchon. Les mêmes causes produiront les mêmes effets : la censure, pour ensuite réaliser l’exigence de 64% des Français : la démission d’Emmanuel Macron. Tour d’horizon du Gouvernement.

Gérald Darmanin, le rouleau compresseur de la répression

Répression féroce à Sainte-Soline, censure des manifestations contre le génocide à Gaza, loi Immigration votée avec le Rassemblement national, la liste des méfaits de Gérald Darmanin est trop longue pour prétendre à l’exhaustivité. Quant aux Gilets Jaunes, l’homme pour qui « le problème de la police, c’est la justice » est co-responsable de la féroce et inouïe répression à leur encontre. Son bilan est connu : 5 mains arrachés, 32 éborgnés et 11 morts.

A chaque mouvement social, Gérald Darmanin s’est illustré dans les bains de sang. En 2021, face aux mouvements sociaux en Guadeloupe, la seule réponse de Gérald Darmanin fut l’envoi de CRS et d’unités du RAID. Sur place, la population ne manque pas de CRS, mais de tout. Chaque année, les enfants guadeloupéens perdent un mois et demi de cours, faute d’accès à l’eau. Mais qu’importe, le ministre Darmanin déployait la troupe.

Tous ces actes sont des décorations dans l’univers macroniste. Pour preuve, Darmanin a une nouvelle promotion et devient ministre de la Justice.

Bruno Retailleau, raciste en chef

Réactionnaire, attaques contre la LDH (aussi) et contre le droit de manifester, vote contre l’interdiction des thérapies de conversion touchant les personnes LGBT+, opposé à la constitutionnalisation de l’IVG, parlant de « Français de papier », de « régression vers les origines ethniques» dans les banlieues d’« apartheid sexuel » au sujet du voile, entre autres. Retailleau est un ministre à l’agenda raciste assumé.

Fervent défenseur de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, il trouvait Manuel Valls trop mou, vis-à-vis du soutien de l’État au projet. Il qualifie les opposants au projet, tenants de la célèbre ZAD éponyme, de « minorité bornée et ultra-violente ». Il s’était alors dit prêt à utiliser la force pour expulser les zadistes.

Bruno Retailleau a été le premier à porter la fameuse loi dite « anticasseurs » au Sénat. Au départ, la loi visait à conférer le pouvoir au préfet d’interdire à une personne de manifester si elle représenterait une « menace pour l’ordre public » (article 3 de la loi). Des formules larges pour une répression maximale. Le Conseil constitutionnel avait fini par censurer la disposition, au grand dam de Bruno Retailleau.Il a été reconduit ce jour comme ministre de l’Intérieur.

François Rebsamen, figure de proue du parti socialiste et fossoyeur des droits des salariés

Ministre du Travail sous François Hollande, maire de Dijon depuis 2001 (à l’exception d’une parenthèse gouvernementale) et soutien d’Emmanuel Macron en 2022, l’homme est notamment connu pour sa loi sur le « dialogue social » adoptée en 2015. Présentée comme une avancée dans les relations entre salariés et employeurs, elle simplifie les obligations des entreprises et fusionne les instances représentatives du personnel, affaiblissant de fait le pouvoir syndical. Ce cadeau offert au patronat, en pleine offensive contre le Code du travail, s’inscrit dans la lignée des réformes antisociales du quinquennat Hollande, dont la fameuse loi El Khomri.

Maire de Dijon, Rebsamen poursuit dans le même registre. S’il aime se targuer de son bilan local, notamment en matière de rénovation urbaine, ses projets favorisent souvent une vision élitiste de la ville. Sous couvert de modernisation, il a multiplié les partenariats public-privé, renforçant les inégalités sociales et l’exclusion des classes populaires.

Rebsamen est aussi un fervent défenseur d’une laïcité dévoyée, qu’il instrumentalise pour justifier des politiques sécuritaires et discriminatoires. Il se fait le porte-parole d’une ligne « républicaine » qui flirte dangereusement avec les discours de l’extrême droite, appelant à des politiques migratoires restrictives au nom d’un prétendu réalisme. François Rebsamen devient ministre de la décentralisation.

Manuel Valls, la meilleure preuve que le Gouvernement Bayrou ne passera pas l’hiver

Détesté par plus de 90 % des Français, le socialiste et ex Premier ministre Manuel Valls a été nommé dans un Gouvernement à son image. Perdant professionnel et caricature devenu un objet parodique sur les réseaux sociaux, l’ancien Premier ministre a été jusqu’à s’exiler à Barcelone pour tenter de conserver une place d’élu. Il a obtenu la cinquième place aux municipales de Barcelone, une condamnation à 227 000 euros d’amende pour financement illicite de sa campagne, et une chanson parodique dédiée.

Opportuniste professionnel, l’homme est responsable de la casse du droit du travail sous les années Hollande et du rapprochement assumé avec l’extrême droite. Quant aux massacres en Palestine, Manuel Valls est lui aussi, comme de nombreux membres du nouveau Gouvernement, un complice actif du génocide à Gaza. Ami français de Benjamin Netanyahu, il a écrit une tribune en janvier 2024 pour « condamner la convocation indigne d’Israël à répondre à des accusations d’actes génocidaires » face à la Cour internationale de justice.

L’homme que déteste chaque Français devient désormais… ministre des Outre-mer. Ultime preuve de mépris envers les citoyens des Outre-mer et notamment de Mayotte actuellement ravagée par le sous développement après le passage du cyclone.

Sébastien Lecornu, complice actif du génocide à Gaza

Depuis octobre 2023, les bombes du génocide pleuvent sur Gaza. Après avoir témoigné son soutien inconditionnel à Israël, le camp macroniste s’est rendu complice du génocide en acceptant de fournir armes, torpilles, matériel de tirs et autres équipements de guerre au criminel de guerre Netanyahu. Même après les alertes de la Cour internationale de Justice sur le risque génocidaire à Gaza, Sébastien Lecornu défend les exportations françaises vers Israël. Pour lui, aucun risque, ce ne sont que « des composantes élémentaires pour permettre à Israël d’assurer sa défense ».

Il omet de préciser que ces composantes servent également à construire les drones engagés dans l’offensive à Gaza. Le ministre se veut rassurant : ces transferts ne valent que 15 millions d’euros, soit 0,2 % des transferts globaux. Il oublie de préciser que la létalité ne se mesure pas au volume d’argent. Une pièce informatique équipant un drone ou un missile peut causer des centaines, voire des milliers de morts.

Avec une telle lecture, les plus de 200 000 morts Gazaouis (estimation selon les chiffres et la méthode de The Lancet) pourraient presque n’être qu’un chiffre. Amnesty International rappelle à l’ordre : « la France doit respecter un devoir de prévention du génocide ». Cela implique évidemment « de ne pas fournir à Israël des moyens lui permettant de commettre des actes entrant dans le cadre d’un risque de génocide ».

Pour aller plus loin : 111 millions d’euros d’armes françaises livrées à Israël, Macron complice du nettoyage ethnique à Gaza

Ce n’est pas la première fois que le ministre des Armées brille par ses déclarations : en juillet 2023, il affirme que l’opération Barkhane n’est « pas un échec ». Pour rappel, l’opération Barkhane est une opération militaire menée au Mali par l’armée française, entre 2014 et 2022. Elle succédait alors à l’opération Serval, étendant sa couverture du seul Mali au Sahel entier. Lancée pour combattre le terrorisme, l’opération Barkhane est abandonnée après 8 ans d’activités et 58 morts français.

Sur cette période, le nombre des violences, des victimes et des groupes armés terroristes ont augmenté. Leur aire d’influence aussi. Partout, la démocratie a reculé. Aucune solution politique n’a été construite. Pas un échec ? À ce stade, presque un franc succès !

Par ailleurs, Sébastien Lecornu s’est fait bien timide lorsque le député de la France insoumise Aurélien Saintoul l’a interpellé sur la présence de militaires français au Tchad. On le comprend bien, il ne faudrait pas fâcher le dictateur Mahamat Déby ! Cette posture coopérative est la honte de la France.

Il a été reconduit ce soir comme ministre des Armées.

 

Elisabeth Borne, le 49.3 chevillé au corps qui voulait résoudre la crise à Mayotte en distribuant des bouteilles d’eau

Nous sommes le 8 janvier 2024. Elisabeth Borne démissionne de ses fonctions. Emmanuel Macron salue en fanfare son « travail exemplaire ». Quel est son bilan ? Elisabeth Borne, désormais nouvelle ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la recherche, détient le record du monde de l’utilisation du 49.3.

À 23 reprises, l’ancienne Première ministre a utilisé cet article pour brutaliser les droits du Parlement, et notamment faire passer en force la réforme des retraites à 64 ans, actant le vol de deux ans de vie à tous les Français. Elle est aussi à l’initiative de l’adoption de la loi immigration, passée en décembre 2023. Une loi qui a repris ligne par ligne les mesures du programme RN/FN, et saluée en ce sens comme « victoire idéologique » par Marine Le Pen.

Elisabeth Borne est aussi connue pour son extrême mépris envers l’Outre-mer où elle considère l’ensemble des habitants comme des sous citoyens. C’est donc sans surprise que le 8 décembre 2023, alors qu’elle débarque à Mayotte, la foule lui scandale « On en a marre, on en a marre ! ». En question ? Sur place, l’eau est devenue une denrée des plus rares. Deux jours plus tôt, la préfecture interdisait partiellement la consommation d’eau du robinet à cause de la présence de métaux lourds, « au-delà des seuils d’alerte ».

Quelle fut l’une des premières annonces d’Elisabeth Borne à Mayotte ? Organiser les distributions d’eau en bouteille « aussi longtemps que nécessaire ». Comprendre : coller des sparadraps à une jambe coupée. Le matin même, la présidente de l’association Mayotte a soif sonnait une nouvelle fois l’alerte : « Ce n’est pas humain, c’est indigne de la France qu’on nous demande d’aller nous entasser par centaines dans des zones de distribution de bouteilles d’eau ». Face à la Première ministre, la colère était vive.

Depuis des années, à Mayotte, lorsque l’eau est consommable, elle n’est disponible qu’un jour sur trois. Telle était la situation en décembre 2023. Un an plus tard, l’abandon politique a continué, et le sous développement alimenté par les politiques macronistes aussi. La nomination de Borne est un énième signal de mépris colonial envers les habitants de Mayotte, privés d’eau, d’électricité et de toit après le passage dévastateur du cyclone Chido. 

Catherine Vautrin, homophobe et anti-syndicaliste

En 2013, lors des débats autour du Mariage pour Tous, Catherine Vautrin défile fièrement avec la Manif pour tous. Le 30 janvier, elle monte au perchoir de l’Assemblée pour clarifier sa position. Elle ne se déclare pas contre les homosexuels, bien sûr… Mais on ne va quand même pas les laisser s’occuper des enfants !

Selon elle, le PACS peut progresser, changer de forme, se rapprocher du mariage, impossible que cela aboutisse à la filiation. Le message est clair : si les personnes homosexuelles peuvent se permettre la fantaisie du couple, il faut que cela reste entre eux, et que les enfants en soient à l’abri. C’est une position alors assez courante parmi les opposants au mariage pour tous, qui se targuent d’accepter les unions homosexuelles sans problème, pour peu qu’ils ne touchent pas à la famille.

Catherine Vautrin fait également partie de ceux qui ont promu, en 2005, le Contrat Première Embauche, celui-là même qui permet d’employer un jeune de moins de 26 ans pendant une « période d’essai » de deux ans avant de le licencier sans explication. Un long essai, ou une exploitation instable de jeunes précaires ? La mobilisation a tranché : la loi est retirée en 2006 suite aux résistances des étudiants et lycéens.

L’enthousiasme que ressentait la nouvelle ministre à l’idée du Contrat Première Embauche tombe sous le sens lorsque l’on connait la suite de sa carrière. En 2024, elle licencie deux inspecteurs du travail stagiaires après dix-huit mois de formation, dont six de stage, sans aucun avertissement. Ils présentaient pourtant de bons résultats, parfois au-dessus de la moyenne de leur classe. Leur engagement syndical à la CGT et leur participation aux grèves contre les dysfonctionnements de leur formation n’y sont surement pour rien non plus ; mais, dans le doute, autant les mentionner.

Aurore Bergé, une parjure nommée ministre déléguée à l’égalité femme-homme

Aurore Bergé, mise en cause pour avoir menti devant la représentation nationale au sujet de ses liens avec le lobby des crèches privées, a été renvoyée devant la justice le 9 octobre dernier. La députée macroniste et nouvelle ministre déléguée avait menti sous serment, devant la commission d’enquête du député LFI William Martinet sur le financement des crèches. Pour rappel, le « faux témoignage » est un délit, réprimé par les articles 434-13 et 434-14 du Code pénal. Elle risque jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.

Le 1ᵉʳ octobre 2024, Aurore Bergé déclarait : « Ce qui me met le plus en colère, c’est que l’ère du soupçon et de la rumeur l’emporte sur les faits, sur les actes, sur la vérité », en affirmant entretenir des relations « professionnelles et non-amicales » avec Elsa Hervy,  représentante des crèches privées,. Mensonge en direct ? Deux jours plus tard, Victor Castanet révélait des documents accablants, dont un dans lequel Aurore Bergé parle d’Elsa Hervy en ces termes : « C’est surtout une copine, elle sera très aidante avec moi ». Dans un autre échange, Aurore Bergé parle du lobby des crèches privées comme ses « meilleurs alliés ». Caramba, encore raté. Au tour de la justice de se prononcer. 

Un Gouvernement voué à la censure

« Censure, mobilisation, destitution de Macron ». C’est le triptyque rappelé par les insoumis, hier soir, en réaction à la nomination du nouveau Gouvernement. Avec une instabilité politique battant les records de la 4ème République, la 5ème République connait un nouveau Gouvernement dont le caractère éphémère est déjà compris par tout le monde. Interrogé ce soir par BFMTV, ni les journalistes, ni François Bayrou n’auront évoqué l’essentiel : le Premier ministre se soumettra t-il à un vote de confiance comme c’est le cas dans l’ensemble des démocraties du monde ? 

Une chose est sûre, au vu des catastrophes en série et de la composition recyclage du nouveau Gouvernement, François Bayrou ne passera pas l’hiver. Les insoumis l’avaient prédit pour Barnier, et l’ont annoncé pour le nouveau locataire de Matignon. La motion de censure insoumise sonnera le glas de cette composition gouvernemental d’un niveau de recyclage inédit. Perdants et revenants sont réunis dans une ultime formation d’accompagnement de la chute d’Emmanuel Macron. 64% des Français exigent la démission de l’homme responsable du blocage du pays, ainsi que des personnalités politiques de tous bords.

Sources: Sylvain Noël (linsoumission.fr)

Share:

Liberté de la Presse

La video du Jour

Jdidi

Calendrier

Vivre les Cultures du Monde

Cultures du Monde Arabe

Cinéma

Transparence Internationale

NEGAWATT

Wikipedia

Résultats de recherche

Archives du blog