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lundi 31 juillet 2023

l'arroseur arrosé (saison 8)


Résultat du vote et remise en cause de celui-ci.

Le vote donne les résultats suivants :

  • sur la création d’une commission d’études historiques : 6 oui, 3 non (dont L. Meiss) ;
  • sur le principe d’un jury d’honneur « individualisé » : 5 oui, 3 non, 1 abstention.

Dans le Unzer Wort (Notre Parole) du 24 juin 1947, Henry Bulawko fait une ultime tentative :

[...] Un jugement a été rendu par le jury d’honneur et les gens de l’UGIF ont été condamnés. Mais tout à coup, je ne sais pour quelle raison, on a trouvé nécessaire de revenir sur ce jugement. […] L’Association des déportés n’a pas l’intention de mettre en doute l’autorité du CRIF, mais elle est d’avis que le jugement émis au sujet de l’UGIF n’est pas acceptable et qu’en fin de compte, cette question doit être remise à l’ordre du jour. Le CRIF est appelé à s’occuper de cette question, mais il faut que cela soit fait publiquement avec la participation des déportés. Il faut également prévoir que tous ceux qui ont quelque chose à dire soient entendus. [...] Les innocents doivent être blanchis mais les coupables doivent être chassés de notre communauté.

Mais le 8 juillet 1947, Léon Meiss inverse les résultats du vote du 17 juin en invoquant le fait que quatre absents à la réunion ont fait connaître leur opposition à la position alors majoritaire

L’affaire est enterrée, y compris le projet de commission historique. En juin 1949, les deux dirigeants de l’UGIF, André Baur et Raymond-Raoul Lambert– tous deux morts en déportation avec leur épouse et leurs enfants – sont élevés à titre posthume au rang de chevalier de la Légion d’honneur par le président du Conseil Henri Queuille. Prenant la parole lors de la cérémonie officielle, Léon Meiss « suggère la réhabilitation de l’ensemble de l’UGIF », déclarant aux familles présentes : « Vous avez dû souffrir de voir cet anathème lancé par des Juifs, nos frères, sur l’œuvre aussi bien que sur les hommes. »

Comment analyser les raisons qui poussèrent les principaux dirigeants du CRIF à escamoter au lendemain de la Libération le débat fondamental sur l’UGIF que beaucoup réclamaient et à esquiver l’essentiel des questions que pose André Kaspi et que nous avons citées en exergue ?

L’historien ne saurait évidemment se contenter de réponses manichéennes reprenant la vieille antienne selon laquelle les Israélites français voulaient marquer la pérennité de leur suprématie sur l’ensemble de la communauté juive organisée, au mépris des souffrances des Juifs d’origine étrangère. Cette grille de lecture, fort contestable déjà pour les années 1930, est infondée en ce qui concerne l’après-guerre, marqué au contraire par une volonté d’unité entre « autochtones » et « immigrés » comme en témoigne la création du CRIF. Du reste, les anciens clivages se brouillent en bien des occurrences. En 1948, la Fédération des sociétés juives de France, essentiellement implantée parmi les Juifs immigrés, est saisie par plusieurs organisations et notamment par les bundistes du journal Unzer Stimme (Notre Voix) du cas d’Elie Krouker, secrétaire général de la FSJF de 1924 à 1933, nommé secrétaire général du Comité de coordination en juin 1941 avant d’être désavoué pour sa soumission, jugée excessive, aux autorités d’occupation et remplacé par Marcel Stora. Un jury d’honneur est créé, qui renvoie d’abord dos à dos accusé et accusateurs. À la demande d’Elie Krouker, une nouvelle instance est alors mise en place, qui se réunit à sept reprises et fait connaître ses conclusions au début du mois de mai 1950 : Elie Krouker sort finalement blanchi des travaux de la commission, qui lui exprime sa « sympathique confiance ».

Force est donc de constater qu’au-delà des dirigeants des institutions juives de l’avant-guerre, qui constituent de fait l’armature de l’UGIF, c’est la quasi-totalité des organisations qui risquait de se trouver remise en cause et affaiblie par un « procès » fait à l’UGIF. Car la frontière entre légalisme et clandestinité avait été souvent fluctuante et des militants de la Colonie scolaire ou de l’OSE comme des EIF avaient eu une carte de légitimation de l’UGIF tout en menant des actions résistantes. À l’heure où il importait avant tout de se reconstruire, il y avait là un réel danger. D’autant que nombre de ces hommes et de ces femmes avaient péri en déportation.


A suivre: Interrogations sur les dirigeants du CRIF à ne pas aborder la question de l’UGIF de manière frontale.






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samedi 29 juillet 2023

L'arroseur arrosé (saison 7)


Le 16 décembre 1946, le président du CRIF donne lecture d’un projet de jugement – qui sera publié finalement daté du 3 décembre – et qui se conclut ainsi :
Le CRIF confirme la décision du jury d’honneur en ce qui concerne le Dr Weill-Hallé et Mme Stern. Et réformant la décision du jury d’honneur en ce qui concerne M. Edinger, le colonel Kahn et M. Schendel, déclare qu’ils n’ont commis aucune faute positive de nature à entacher leur honneur.
Au sein même du CRIF, certains renâclent mais Léon Meiss refuse de rouvrir le dossier de l’UGIF. Et le 21 janvier 1947, il organise un vote qui entérine sa proposition, malgré l’avis contraire d’Henri Adam et Adam Rayski, tous deux communistes, de Faïwel Shrager, membre du Bund, de Fridmann, sioniste de gauche, et l’abstention d’André Weil et Abraham Alpérine. « Il est décidé que le CRIF ne prendra aucune initiative pour rendre public ce jugement. » Une copie sera envoyée aux intéressés.
Le débat n’est pas clos dans les milieux immigrés, comme en témoigne, entre autres, cette nouvelle lettre de l’Association des anciens internés et déportés juifs, en date du 20 mars 1947 :
[...] Nous considérons comme notre devoir de présenter l’affaire de l’UGIF devant l’opinion publique juive.
Nous espérons que le CRIF, organe représentatif central de toutes les organisations juives en France, se décidera enfin à publier tout le matériel et la documentation concernant cette affaire ainsi que le jugement porté par son jury d’honneur
 Le cas échéant, nous pouvons être amenés à faire appel à toutes les organisations juives et à prendre ensemble avec notre Association des déportés et internés juifs cette affaire en mains afin que justice soit faite
Quant à Marc Jarblum, il adresse le 2 avril 1947 une lettre à Léon Meiss pour protester contre le fait que le CRIF n’a pas réuni les membres de l’ancien jury d’honneur – dont lui-même persiste à trouver la décision « absolument juste »– s’il avait d’autres arguments à faire valoir ou des faits nouveaux à produire.
Une «amnistie » conclut un débat escamoté
En réponse, Léon Meiss use de l’argumentation précédemment utilisée : étant donné l’ampleur et la complexité de la question de l’UGIF, on a retenu le seul cas de la maison de Neuilly qui représentait un « cas-type ». Il serait encore plus difficile, trois ans après, de reprendre toute l’affaire. « Le CRIF n’est pas un tribunal officiel et n’a aucun droit », déclare-t-il, tout en arguant, de manière paradoxale, de l’autorité de la chose jugée pour ne pas recommencer l’instruction
Le 17 juin 1947 se déroule un débat très vif. Pour certains, tel Robert Kiefe, secrétaire général adjoint du Consistoire central, il est en effet impossible que le CRIF rouvre l’affaire car « il s’exposerait à toute une série de procès en diffamation », faute de pouvoir mettre en place un jury qui ait un véritable statut juridique. Pour Adam Rayski au contraire, « [...] cette lettre émane de couches de la population juive qui estiment à juste titre qu’elles ont certains droits. De plus, elle a été signée par des organisations dont la majeure partie siège au CRIF. Si, donc, le CRIF se refuse à reconsidérer le problème, il risque de perdre son autorité et d’ébranler la confiance que les déportés ont en lui ». Plusieurs membres du Conseil – Adam, Shrager, Grinberg – proposent qu’au moins, on mette en place un nouveau jury d’honneur chargé d’examiner les cas individuels des anciens membres de l’UGIF qui le désireraient.Sur le point d’être mis en minorité, Léon Meiss « ne voit d’autre solution qu’un travail historique. Il s’inclinera si c’est la volonté du CRIF mais demande des propositions pratiques ».
A suivre: Résultat du vote,jugement et remise en cause de celui-ci.
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jeudi 27 juillet 2023

L'arroseur arrosé (saison 6)


 Des points de vue diamétralement opposés.
les travaux du jury d’honneur du CRIF n’ont pas été rendus publics mais des informations ont néanmoins filtré, qui suscitent l’indignation au sein des milieux immigrés – au-delà même des traditionnels clivages idéologiques entre communistes, bundistes et sionistes. Ainsi peut-on lire le 22 février 1946 dans Arbeiter Wort (La Parole du travailleur), périodique des Poale Zion de gauche :
Cette semaine est consacrée à l’évocation du malheur des enfants martyrs de France. On ne parle pas en particulier des souffrances extrêmes des enfants juifs ni du sort de nos orphelins, mais ce qui est le plus terrible, c’est le silence autour des crimes commis sur nos enfants par des Juifs eux-mêmes, par ceux qui avaient été imposés par l’ennemi comme dirigeants des populations juives spoliées, humiliées et privées de leurs droits pendant l’Occupation. Certains d’entre eux ont encore aujourd’hui l’audace de diriger des organisations juives et de se présenter comme faisant œuvre d’assistance alors qu’ils ont trompé nos enfants en leur donnant l’illusion qu’ils étaient en sécurité. Pourtant, ils savaient ce qui attendait ces petits martyrs, mais ils s’efforçaient de les réconforter en leur disant qu’il ne leur serait fait aucun mal, de crainte que les enfants ne se dispersent – ce qui les aurait privés, eux, les gens de l’UGIF, de leur gagne-pain et de leur précieuse carte de légitimation.
Le débat s’intensifie et le CRIF va devoir trancher.
Le 14 octobre 1946, Léon Meiss ouvre la séance, conscient, dit-il, que son opinion n’est sans doute pas celle de tous les membres du Conseil, mais, déclare-t-il solennellement :
Pour ma part, je prendrai mes responsabilités. Je dois dire que j’ai aujourd’hui une opinion très nette et en dehors d’une imprudence que l’on peut reprocher à une personne, il ne reste pas grand-chose. […] Nous n’avons pas à décerner des éloges mais nous n’avons pas le droit de condamner des actes qui, en mon âme et conscience, ne s’y prêtaient nullement.
À Isaac Schneersohn, fondateur du Centre de documentation juive contemporaine en avril 1943, demandant « si le CRIF ne devrait pas juger l’UGIF », L. Meiss répond :
Nous n’avons pas à juger l’UGIF en tant qu’institution. Lors de sa création, le CRIF n’existait pas, le Consistoire a pris une position. L’UGIF, en tant qu’institution créée par Vichy, est une institution condamnée. Les personnes qui ont participé à son fonctionnement ont payé chèrement les imprudences qu’elles ont pu commettre, des hommes de bonne foi y ont sacrifié leur vie et celle de leur famille. Quant aux personnes qui se sont expliquées devant nous, nous devons les condamner ou les laver d’une accusation infamante.
Une semaine plus tard – le 22 octobre 1946 –, Léon Meiss demande au Conseil de formuler définitivement son opinion dans l’affaire de l’UGIF, tout en soulignant que si le président Edinger « a peut-être eu le tort d’être crédule », « il a agi de bonne foi [...] ».
Les archives concernant les mois de novembre et décembre 1946 montrent l’âpreté croissante de la controverse. Ainsi l’Association des anciens déportés juifs écrit-elle le 19 novembre 1946 au président du CRIF – institution dont elle est membre – sous la plume de J. Frydman, représentant M. Furmanski, secrétaire général :
...] Nous, déportés, pensons avoir le droit d’exiger que toute la lumière soit faite sur cette affaire afin que l’épuration soit complète. [...] Il nous semble que le délai de 18 mois depuis notre retour a de beaucoup dépassé le temps nécessaire pour ne pas laisser l’affaire UGIF dans l’ombre comme cela nous semble être jusqu’à ce jour. [...] Nous souhaitons et espérons que le CRIF, auquel nous reconnaissons le droit et le devoir d’agir au nom de la communauté juive, entende notre appel et agisse comme il se doit dans l’honneur de la communauté juive, en ne laissant pas flétrir la mémoire de nos victimes.
Quelques jours plus tard, la même association demande à être reçue officiellement par le CRIF afin de pouvoir expliciter son point de vue sur l’affaire de l’UGIF :
[...] Nous nous verrons, au cas où aucun éclaircissement ne nous serait donné d’ici quelques jours, dans l’obligation de soulever la question devant l’opinion publique par toutes les voies possibles. Nous ne pouvons pas avoir d’égards envers ceux qui ont contribué directement ou indirectement à la mort de nos frères et nous pensons que si dans notre communauté il y a eu des traîtres, ils ne doivent pas rester impunis.
A suivre: le 16 Décembre 1946,le président du CRIF donne lecture d’un projet de jugement.

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mercredi 26 juillet 2023

L'arroseur arrosé (saison 5)


 L'intervention modératrice du président du CRIF

Il faut attendre le 10 octobre 1945 pour qu’un échange de vues soit formellement organisé entre les membres du jury d’honneur et le conseil du CRIF, que son président incite d’emblée à la mesure :

M. Meiss exhorte les membres du conseil à réfléchir profondément avant de juger non seulement une institution mais des hommes. Il demande que chacun prenne conscience de sa responsabilité avant de prendre une décision motivée, qu’on apporte à l’étude de ce dossier un esprit d’humanité et de justice afin d’éviter des fautes graves

Le débat se poursuit le 15 octobre 1945 et les avis qui s’expriment quant à la sentence à rendre vont du blâme, qu’on ferait largement connaître dans les milieux juifs, jusqu’à la transmission des dossiers au procureur de la République. Certains demandent également que « l’affaire entière de l’UGIF soit discutée et qu’un jugement d’ensemble soit rendu ». De nouveau, Léon Meiss plaide pour la modération, exprimant clairement ses réticences.

Le 29 octobre 1945, il est proposé à chaque personne mise en cause de fournir au CRIF des explications écrites. Ce que chacun fait, sur un ton variant de la volonté de convaincre à la colère. Le Dr Weill-Hallé tient à rappeler qu’il n’a continué à siéger au conseil de l’UGIF que « pour respecter le vœu de [son] neveu André Baur ». Kurt Schendel s’étonne que les conclusions du jury d’honneur, présentées en janvier, lui soient communiquées dix mois plus tard et déplore de se voir traité en accusé alors qu’il se considérait uniquement comme témoin dans cette instruction ; il annonce une nouvelle lettre par laquelle il rappellera aussi précisément que possible son attitude « devant le drame concernant les enfants, drame au cours duquel [il] estime en [s] on âme et conscience n’avoir commis aucune faute». Il en va de même pour Juliette Stern, qui exprime son incompréhension et sa tristesse Quant au colonel Kahn, il s’indigne avec vigueur contre ce qu’il considère comme un abus de pouvoir de la part du CRIF :’’

Considérant que c’est non seulement sans aucun droit, mais en violation des textes qui réglementent tous pouvoirs juridictionnels ou d’enquête, que vous vous êtes attribué indûment des pouvoirs, je vous mets par la présente en demeure d’avoir à me faire connaître, sous huitaine, d’une part le statut juridique du CRIF, ainsi que le texte en vertu duquel ce « Conseil représentatif » s’attribue un pouvoir d’enquête. Faute par vous de le faire sous huitaine, je serais à mon regret dans l’obligation de saisir la juridiction compétente de l’usurpation de pouvoir par vous effectuée et du délit de diffamation résultant des agissements de la commission d’enquête que vous avez cru devoir présider.''

Plus sereinement, le président Edinger annonce, le 18 décembre, qu’il a des arguments solides à présenter pour sa défense mais que ceux-ci sont « trop importants et confidentiels » pour être transmis par écrit, et il sollicite un rendez-vous pour la mi-janvier. La rencontre a lieu en effet le 16 janvier 1946 et donne lieu à un procès-verbal qui figure dans les archives du CRIF. Tout en explicitant son attitude dans l’« affaire de Neuilly » – il a accepté d’ordonner le retour des enfants dispersés car il redoutait, sinon, des représailles contre les internés de Drancy et même contre l’ensemble des Juifs se trouvant encore à Paris –, Georges Edinger suggère au conseil du CRIF de retracer l’historique de l’activité de l’UGIF dans son ensemble :’’Il convient en effet, pour juger une entreprise, d’établir un bilan général et d’exposer des faits positifs et objectifs. J’émets l’opinion qu’aucun grief ne peut m’être adressé d’une façon spéciale Il est possible que certaines erreurs aient été commises, mais elles l’ont toujours été de bonne foi et sans arrière-pensée.’’


Cette propositions elle avait été suivie, aurait-elle pu calmer les esprits des opposants à l’UGIF qui, à nouveau,s’enflammaient?


A suivre:des points de vue diamétralement opposés.



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mardi 25 juillet 2023

L'arroseur arrosé (saison 4)

 

Le 7 janvier 1945, les conclusions du jury sont présentées au conseil du CRIF par son président :
Je me permets tout d’abord de vous rappeler que lorsqu’en est appelé à rendre la justice sous la forme où nous la rendons (car c’est plutôt un avis qu’un jugement que nous allons émettre), il faut se garder de toute passion et de toute tendance personnelle ; être extrêmement objectif et se placer non pas au jour où nous allons émettre ce jugement, mais à l’époque où les faits se sont passés, c’est-à-dire à un moment où ceux qui sont ici se trouvaient eux-mêmes sous l’oppression et même souvent – il faut bien le dire – plus tremblants que braves. Il faut donc apprécier avec une certaine indulgence les fautes qui ont pu être commises, même si ce sont des fautes qui ont eu des conséquences graves.
Il préconise aussi de[...] poser comme principe que si tel ou tel de ceux dont nous avons à apprécier aujourd’hui la conduite a consenti à entrer dans le conseil de l’UGIF, nous n’avons pas à déterminer s’il a ainsi commis une faute ou non ; nous recherchons seulement ceux qui, dans l’exercice de leurs fonctions, ont commis des fautes. [...] Et nous n’avons pas de mandat politique.
Le jury s’interroge sur les conditions dans lesquelles les enfants des maisons de l’UGIF ont été arrêtés, et semble dédouaner les responsables de l’UGIF en prétextant que comme chacun cherchait à se sauver il était difficile de réaliser une dispersion des enfants prétextant également les bombardements incessant et des moyens de transport défaillant.
Le jury poursuit:Quoi qu’il en soit, il y a peut-être eu une insuffisance de conception, mais elle ne peut pas constituer une faute positive qu’on puisse rechercher. Nous devons considérer qu’on ne peut incriminer ni les dirigeants de l’UGIF ni ceux qui étaient plus spécialement chargés des enfants. Par contre, en ce qui concerne l’affaire de Neuilly, il est certain que des responsabilités se trouvent engagées.
Pour conclure:[…] Je pense que nous pouvons conclure qu’il y a eu plus qu’une défaillance de la part de M. Edinger, mais une faute précise, faute qu’il ne nous appartient pas d’apprécier au point de vue pénal, et peut-être ne tombe-t-elle pas sous la définition du crime de collaboration. En tous les cas, ce n’est pas à nous à le dire ; ce serait éventuellement aux tribunaux de l’apprécier. [...] Nous estimons qu’il a commis une faute positive et que c’est au CRIF qu’il appartient de juger s’il estime à propos de le déférer aux tribunaux compétents.
En ce qui concerne le colonel Kahn, nous estimons qu’il s’est rendu complice de la faute commise par M. Edinger.
En ce qui concerne le Dr Schendel, nous estimons que son action paraît avoir été néfaste auprès de M. Edinger et qu’à cet égard il encourt une responsabilité.
Le 30 janvier 1945, le jury d’honneur transmet l’ensemble des documents qu’il a réunis au président du CRIF et exprime « avec la plus grande prudence [...] un conseil sur les conséquences de son appréciation ». Il lui apparaît que « l’ordonnance sur l’indignité nationale, en tant qu’elle vise l’atteinte à la liberté des Français, pourrait servir de base à une accusation ». Autre éventualité, plus clémente : l’exclusion de toute fonction communautaire, pour une durée à déterminer. Vis-à-vis de Mme Stern et du Dr Weill-Hallé, le jury d’honneur ne retient toutefois « ni faute positive ni défaillance à l’honneur ».
A suivre: l'intervention modératrice du président du CRIF
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lundi 24 juillet 2023

L'arroseur arrosé (saison3)



La commission d’enquête est, composée de cinq membres, elle  aura le droit de nommer des commissions rogatoires. Quatre personnalités sont immédiatement désignées : Marc Jarblum, président de la Fédération des sociétés juives de France ; Henri Slovès, avocat et écrivain communiste, militant actif de l’Union des Juifs pour la résistance et l’entraide (UJRE) et l’un des fondateurs du Comité général de défense (CGD) ; M. Hildenfinger et André Weill, tous deux membres du Consistoire. Le Dr Vidal Modiano, dirigeant de l’Association des Juifs saloniciens, se joint à eux peu de temps après, ainsi que le juriste Raymond Lindon.

Tout le monde souhaite voir cette commission d’enquête instruite dans la sérénité et la confiance mutuelle.Le CUDJF  remet tous les dossiers de l’UGIF établis par son comité d’épuration.

Une délégation de l’ancien conseil d’administration de l’UGIF, composée du président Georges Edinger, de Mme Lucienne Scheid-Haas, responsable du service juridique, et de Robert Lévy, chef du service des internés, se déclare prête à accepter les conclusions de la commission d’enquête. Et lors de la réunion du CRIF le 9 octobre 1944, le président Léon Meiss émet le vœu que, durant les travaux de la commission, une « suspension d’armes » soit prononcée à l’égard des dirigeants de l’UGIF. La motion est votée à l’unanimité.


En premier lieu, seront interrogés les fonctionnaires de l’UGIF qui désirent continuer leur travail social, sur lesquels les membres de la commission constitueront un dossier individuel. Puis ils délibéreront et communiqueront leurs conclusions au CRIF qui décidera, pour chaque cas, de la suite à donner. La même procédure sera suivie pour des dirigeants de premier plan dont il importe d’éclaircir le rôle exact.Apres quelques semaines d’audition de dirigeants et d’employés de l’UGIF directement concernés et la participation de certains témoins aux vues divergentes le CRIF juge qu’il n’est plus question de commission d’enquête mais de’’ jury d’Honneur’’.Surprenant quand on sait qu’au  même moment les ordonnances du 26 Août 1944  ordonnances’’ d’indignité nationale ‘’frappait tout français qui avait collaboré avec l’Allemagne et porté atteinte à l’unité de la nation.

Dès lors le CRIF renonce à juger la question de l’UGIF dans sa globalité et se focalisera sur le cas des enfants en particulier ceux de la maison de Neuilly qui fut un épisode dramatique.On peut se poser la question de l’aveuglement légaliste de certains dirigeants de l’UGIF à ce moment là.


Dans la nuit du 21 au 22 juillet 1944, une grande rafle a frappé l’ensemble des maisons d’enfants de l’UGIF en région parisienne : 242 enfants et 33 membres du personnel ont été emmenés à Drancy. Ont été « oubliés » les 17 petits de la pouponnière de la rue Édouard-Nortier à Neuilly, qui ont pu être dispersés le 23 juillet à l’aube avant qu’Edmond Kahn, obéissant aux consignes du commandant allemand de Drancy, Aloïs Brunner, transmises par le président Edinger – lui-même prévenu par Schendel convoqué au camp –, ordonne le lendemain le retour des enfants – tous arrêtés à Neuilly le 25 juillet au matin et tous déportés sans retour dans le convoi 77 du 31 juillet.

Présidé par l’avoué Lucien Frank, le jury d’honneur va être amené à se prononcer uniquement sur l’« affaire de Neuilly », ce qui réduit considérablement son rôle même si la question en amène d’autres, fondamentales : Edmond Kahn et Georges Edinger arguant pour leur défense du risque de représailles qu’aurait fait courir à l’ensemble des internés de Drancy un éventuel refus de leur part de faire revenir les enfants à Neuilly.

A suivre: Jury d’honneur et intervention modératrice du CRIF











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samedi 22 juillet 2023

L'arroseur arrosé(saison2)


Le CRIF s’est constitué dans la clandestinité pendant l’hiver1943-1944 dans les environs de Lyon.
Le Conseil Représentatif des israélites de france le CRIF est la représentation de l’unification des différents courants culturels et politiques juifs pendant l’occupation.Il est issu du Comité général de Défense Juive créé dans la clandestinité dès juillet 1943 dans la France occupée et sous le régime de Pétain.L’un de ses premiers objectifs est le sauvetage des juifs réfugiés en France menacés sérieusement par l’occupation  allemande et le régime de Vichy. A l’époque le CRIF représente la diversité du monde politique juif immigré de France entré en résistance.
L’échec de  l’Union Générale des Israélites de France(UGIF)à protéger les juifs de France face la déportation dès mars 1942 et Août 1944 et l’invasion de la zone sud par les nazis permet de comprendre la création du CRIF.
Evolution du CRIF et soutien à la politique Israélienne.
Si au début de sa création le CRIF comprenait une grande pluralité  de vue sur la question palestinienne.Les communistes qui étaient alors très présents à l’intérieur de l’organisation estimaient notamment que la question ‘’sioniste ne devait pas figurer dans la charte du CRIF.
Le CRIF a évolué et soutien la politique Israélienne
Juger l’UGIF.
Le 9 Août 1944 une ordonnance est promulguée dont l’article 4 abroge la loi  créant l’UGIF.Il est annoncé la nomination d’un ‘’liquidateur’’
Si cette ordonnance est bien accueillie certains veulent demander des comptes à ses responsables.Le 21 Août 1944 lors du début de l’insurrection de Paris,le Comité d’Unité et de défense des Juifs de france(CUDJF) pénètrent dans les locaux de l’UGIF et prend en charge les activités sociales, faisant incarcérer à Drancy le président Georges Edinger accusé de’’ collaboration’’ et institue’’ une commission d’épuration ‘’de l’ancien personnel de l’UGIF qui par souci d’efficacité est cependant maintenu en place.
Des personnalités sont directement mises en causes.Georges Edinger, Kurt Schendel, avocat juif originaire d’Allemagne qui a succédé en août 1943 à Léo Israelowicz comme responsable du service 14 de l’UGIF assurant la liaison avec l’occupant.
Celui-ci présente dès le 4 septembre un rapport sur son activité auprès du BdS IV B, « le service allemand central compétent pour toute la France concernant les questions juives ». Selon lui, son rôle a été « bénéfique aux Juifs » : il argue en particulier de la protection des appartements menacés de spoliation, de la délivrance de laissez-passer et de « certificats de non-appartenance à la race juive », du ravitaillement des internés des camps annexes de Drancy ainsi que de l’aide médico-sociale aux « hébergés » malades ou âgés des hospices Picpus et Lamblardie, annexe de l’hôpital Rothschild. La commission d’épuration du CUDJF, peu convaincue, souhaite élargir son enquête.
Cependant c’est le CRIF représentant l’ensemble des éléments du judaïsme en France désormais le seul interprète qui décide de constituer une commission d’enquête.Une commission ayant pour but d’examiner l’activité de l’UGIF et de ses dirigeants sur le plan moral et politique.

A suivre: Amnistie et débat escamoté.
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jeudi 20 juillet 2023

L'arroseur arrosé.(saison 1)


Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi, a accusé, ce dimanche 16 juillet, Jean-Luc Mélenchon de "s'engager loin du pacte républicain" et d'être "l'allié du RN », s'attirant en retour les foudres du chef insoumis pour qui « l'extrême droite n'a pas de limites ».


Il faut abatttre Mélenchon et les insoumis.Une fois de plus, la meute médiatique relaie une réponse cinglante de Mélenchon aux propos imbéciles du président du CRIF en s'offusquant que Mélenchon soit passé à une offensive cinglante vis à vis du président du CRIF.




Un petit peu d'histoire que cette meute médiatique cache depuis longtemps mais face à ces insultes inacceptables de la part du CRIF remettons les pendules à l'heure.

Je prends l'exemple de France Info du 19 Juillet 2023 où Mathilde Panot était l'invitée du 8H 30.Une journaliste de France Info Agathe Lambret ancienne journaliste politique à BFMTV  qui est en couple avec Benjamin Duhamel journaliste politique bien connu des afficionados de BFM TV interroge la députée Panot au sujet de la réponse de Mélenchon au président du CRIF.Face à la réponse de Mathilde Panot la journaliste argue que le CRIF a été créé en 1944 comme le cite la page wikipédia et que le CRIF ne peut être taxé d'extrême droite car il est entré dans la résistance.Ce que ne dit pas cette page c'est pourquoi le CRIF est créé seulement en 1944 soit un an avant la fin de la guerre.La journaliste occulte sciemment ou par ignorance que fut créé par la loi du 29 Novembre 1941 et publiée au journal officiel du 2 Décembre une institution juive(UGIF) chargée de représenter les juifs aupres des pouvoirs publics.Le texte de loi fut soigneusement préparé par le commissaire général aux questions juives Xavier Vallat émanant du gouvernement de Vichy,sur injonction du Haupsturmführer SS Theodor Dannecker, chef du service des affaires juives de la Gestapo en France.Le rôle de l'UGIF a soulevé moult contreverses tout les juifs de France étaient tenus d'y adhérer.Quand aux administrateurs de cet organisme ils appartenaient pour la plus part à la bourgeoisie française.Afin de financer ses activités, l'UGIF pouvait puiser dans un fond de solidarité alimenté par les revenus tirés de la confiscation des biens juifs.

Son légalisme sous le régime de Vichy a entre autre transformé les bureaux de l'association et les maisons d'enfants qu'elle patronnait en véritable souricières lors des rafles de la Gestapo.L'UGIF fut particulièrement ciblée par des milieux juifs de gauche lui reprochant de collaborer avec le régime de Vichy mais aussi  de partager l'idéologie de ce régime..

A suivre.







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mardi 18 juillet 2023

Une identité régionale au secours de la République.

Il y a 9 ans déjà en Bretagne on s’inquiétait des valeurs de la République que certain déjà bafouait.C’est une identité forte que celle de la Bretagne,elle qui possède un conseil culturel crée en 2009.Son expertise s’étend sur la vie culturelle, artistique, patrimoniale et linguistique des 5 départements du territoire Breton.

La France c’est aussi celà et mes pensées les plus fraternelles et amicales iront ce-jour à Jean et Stik un symbole de mixité qui fait qu’aujourd’hui 25% des français ont un père ou un grand-père,une grand- mère d’origine étrangère.

Dans la vidéo ci-dessous c’est l’universalisme de la danse et du chant qui rythme un rappel de l’universalisme de la République.Celui-ci d’ailleurs,est ici chanté en français et en breton en pleine ville de Lannion comme une alerte, un rappel à notre devise républicaine Liberté-Egalité-Fraternité.



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lundi 17 juillet 2023

L'armée sur les champs,le peuple au balcon

 

                      14 Juillet 2023

L’armée sur les Champs,le peuple au balcon.

Chaque année le même rituel. les  différents corps d’armée défilent et dans la tribune officielle du monarque de la 5ème république les invités  au passé et au présent sulfureux siègent à côté du monarque la perruque et la chemise à jabot en moins.Cette année 2023 à la ''Cour'' on recevra Narendra Modi premier ministre Indien à l’autoritarisme affirmé,qui discrimine sans états d’âme les communautés qui ne sont pas  hindoues et musèle toute forme d’opposition.Cette invitation est à l’image du nouvel arc républicain de la macronie où l’article premier de la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen  d’Août 1789 ne sont plus d’actualité.

Article premier-Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.

Entre la patrouille de France,le képi et la fourragère de la légion étrangère, en passant par les rangers de la troupe au garde à vous un peu d’histoire d’hier, qui résonne avec celle d’aujourd’hui.


Quelques jours précédent la prise de la bastille les barrières d’octroi qui ceinturaient Paris furent incendiées et détruites  au début de juillet 1789. Cette destruction des barrières des ''fermiers généraux'' par le peuple annonçait la prise de la bastille et le début de la révolution française.La fête du 14 Juillet  n’est pas  une fête neutre c’est une fête politique où apres la prise de la Bastille le 14 Juillet 1789 naitra l’an I de la République. le 22 septembre 1792 par un simple décret de la convention.

Les'' fermiers généraux'' étaient tres riches sous l’Ancien régime.’’Ce sont les sangsues de l’Etat.C’est une vermine qui le dévore,c’est une peste qui l’infecte’’.Voilà ce qu’écrivaient en 1789 des représentants du peuple au roi.A l’époque une majorité de français partageait ce point de vue.Les ''fermiers généraux'' dénonçés ici n’étaient pas des paysans mais des collecteurs d’impôts:les fermiers généraux.

Le système simple et injuste provient d’un système rural du moyen âge:l’affermage.

Un propriétaire cède l’exploitation de sa terre à un paysan(un fermier) en échange d’un loyer fixe dit ‘’ferme’’.Le même type de contrat va être mis en place à la fiscalité du royaume dès le XIIIème siècle.

Le roi instaure un nouvel impôt indirect (taxe sur le sel  produit  indispensable aux paysans pour la conservation de la viande.taxe sur la viande, le bétail,les boissons, le bois)Il ne la prélève pas lui-même.Il signe avec ‘’les fermiers’’qui lui versent l’avance d’une certaine somme constituant ainsi une source de liquidité immédiate pour l’Etat.A charge ensuite à ces’’ fermiers généraux hommes d’affaires de recouvrer l’impôt afin de se rembourser.C’est un système injuste car ces collecteurs profitaient pour sur-taxer la population et faire des bénéfices faramineux.

Ces'' fermiers généraux'' sont toujours là, ils sont aujourd’hui à Bercy c’est à dire la haute administration, les hauts fonctionnaires tout ces gens qui n’ont pas la légitimité du suffrage, mais qui décident à la place des responsables politiques, ceux-ci par manque de courage ,de compétence et de cynisme n’assument pas les pouvoirs que le peuple leurs confient.Le pouvoir politique doit assujettir la finance, le marché la haute administration.

Rappel à celles et ceux qui confondent l'Arc républicain et le Hula Hoop de la macronie animée par le Chouan Retailleau et sa fraterie LR,on y trouve également le RN amoureux de'' Maréchal nous voilà'',les centristes du Modem avec Bayrou au plan planqué, Horizon de l'ancien premier ministre Edouard Philippe  un trimardeur confirmé du PS au parti des délinquants(RPR,UMP,LR) en passant par la macronie et pour terminer la farandole de la macronie dans ce cercle endiablé Reconquête du raciste patenté Eric Zemmour.Voilà ce que l'on retrouve dans ce Hula Hoop de la macronie.

Le cirque médiatique s'est donné les moyens de les réunir pour danser sur le même tempo,une danse des années trente:''La guinguette a fermé ses volets''.Ah! la nostalgie.....


La République de 1789 et la Constitution de 1793 c'est ça:


Article 9:la loi doit protéger la liberté publique et individuelle contre l’oppression de ceux qui gouvernent


Article 7: le droit de manifester sa pensée et ses opinions, soit par la voie de la presse, soit de toute autre manière, le droit de s’assembler paisiblement le libre exercice des cultes ne peuvent être interdit. la nécessité d’énoncer ses droits supposent ou la présence ou le souvenir récent du despotisme.



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samedi 15 juillet 2023

Sainte-Soline:la responsabilité de l'Etat.



 Le 25 Mars 2023 avait donné lieu à de violents affrontements entre manifestants et forces de l'ordre à Sainte-Soline.
La Ligue des Droits de l'Homme(LDH) dénonce une'' volonté délibérée de ne pas porter secours''.
Des observateurs de la Ligue des Droits de l'Homme ayant assisté et consigné leurs observations dans ce rapport témoigne dans un entretien au Média dans la vidéo ci-dessous.



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jeudi 13 juillet 2023

Leur Arc républicain c'est la mutilation gratuite.


Borne,Macron, Ciotti,Lepen,Bayrou ces gens qui définissent qui appartient à l'arc républicain et d'autres pas sont en réalité des faussaires,des ennemis de la République il suffit pour s'en convaincre de lire le rapport de la LDH sur la manifestation de Sainte -Soline et les rapports de l'ONU sur les violences policières.
Il s'appelle Virgil c'est un ancien militaire il a été éborgné lors de la marche dédiée à la mémoire de Nahel.
Il pose une question aux policiers et à celles et ceux qui au plus haut sommet de l'Etat commandent les policiers et qui nient les violences policières.Comment expliquer que lorsque l'on mesure 1,83m et que l'on se trouve à 10 m d'un LBD la balle du lanceur vous arrive en pleine tête et vous éborgne.
Son histoire, il la raconte sans haine dans la vidéo ci-dessous.


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mardi 11 juillet 2023

Les Illibéraux contestent l'ONU

 L'illibéralisme a comme principes fondamentaux la non séparation des pouvoirs, la non indépendance de la justice,le non respect de l'Etat de droit et la limitation des libertés individuelles comme l'interdiction de manifester,L'Illibéralisme se manifeste également par gouvernance autocratique où les contre pouvoirs sont niés,les corps intermédiaires ignorés et où le parlement n'est qu'une chambre d'enregistrement où l'on vote a coups d'ordonnances ou de 49,3 et où pour faire taire l'opposition on agite l'article 40 de la constitution. 
Caricature de Jerc. 
En Novembre 2022 le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale des Nations Unis a éxaminé l'application et la mise en œuvre par la France des obligations découlants de la convention internationale pour l'élimination de la discrimination raciale.Afin de bien étudier cet examen périodique ce comité de l'ONU s'est appuyé sur les éléments qui lui avaient été transmis par l'Etat français.Ayant pris connaissance de ces éléments ce comité de l'ONU a formulé au mois de Décembre 2022 plusieurs recommandations,les observations de la France n'ayant pas convaincu le comité.En effet,les Etats-Unis s'inquiètent du profilage racial et ethnique.Il a donc été demandé à la France de mettre en place un mécanisme effectif de contrôle judiciaire et de traçabilité des contrôles d'identité comme d'autres activités de la police et des forces de l'ordre.Il a également été demandé à la France de se décider à conclure l'enquête portant sur le décès d'Adama Traoré afin que les responsables soient traduits en justice et sanctionnés
Résumons:
Le gouvernement français avait transmis à l'ONU des éléments qui étaient censés prouver que la France n'avait aucun problème de profilage racial et ethnique ou d'usage exessif de la force,mais l'ONU apres avoir pris connaissance de ces éléments a considéré que la France avait encore et toujours un gros problème de profilage ethnique,racial et d'usage exessif de la force.
Au mois de mai 2023 les Nations Unis se sont livrées à l'examen périodique universel auquel la France doit régulièrement se soumettre comme l'ensemble des membres de l'ONU.A la fin de cette procédure plus de 120 pays ont adressé à la France plus de 355 recommandations portant notemment sur les violences policières et les restrictions à la liberté de manifestation et sur la lutte contre le racisme sous toutes ses formes.
C'est beaucoup plus que les examens universels précédents auxquels la France s'était soumise.
En clair depuis l'élection de Emmanuel Macron qui avait proomis de faire barrage à l'extrême droite,les problèmes de violences policières,de restriction à la liberté de manifester et le racisme sous toutes ses formes se sont considérablement aggravés.

NB:Le ministere français des Affaires étrangères et de l'Europe conteste le rapport,on ne sait pas s'il faut en rire ou en pleurer.
Concernant l'usage de la force pendant les dernières manifestations le communiqué du ministère  répond:''Toute mesure de profilage ethnique par les forces de l'ordre est interdite en France.''
En 2009
Les personnes perçues comme "noires" ou "arabes" sont 6 à 8 fois plus contrôlés que celles perçues comme "blanches", affirmait en 2009 une étude de l'Open Society Justice Initiative et du CNRS.

En janvier 2017, le Défenseur des droits a publié une « Enquête sur les relations police-population » qui confirme que la pratique policière des contrôles d’identité vise surtout des jeunes hommes issus des minorités visibles, accréditant l’idée de contrôles « au faciès ». Sur un échantillon représentatif de plus de 5000 personnes, « 80 % des personnes correspondant au profil de “jeune homme perçu comme noir ou arabe” déclarent avoir été contrôlées dans les cinq dernières années (contre 16 % pour le reste des enquêtés) ». Ces profils ont donc « vingt fois plus » de probabilités d’être contrôlés.










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dimanche 9 juillet 2023

Macron Borne la République des Imposteurs.


 

  1983

  1993

  2005

  2023




Dessin de Jerc.

Quatre dates: des meurtres, des violences policières et des villes qui s'enflamment au milieu d'un abandon et d'une pauvreté que les différents gouvernements qui se sont succédé ont laissé s'installer.

Qui a oublié le 6 Avril 1993 où dans un commissariat du 18ème arrondissement de Paris
Makomé M'Bowolé 17 ans a été tué d'une balle dans la tête par un policier?
La répression policière face à la pauvreté d'abord dans les banlieues aux quartiers difficiles,puis lors des manifestations de la loi El khomri en 2016 , loi qui a réformé le code du travail introduisant encore plus d'inégalités et de précarité.En Octobre 2018 la révolte des gilets jaunes fut matée à coup de LBD et de grenades de désencerclement avec comme résultat 32 éborgnés(es) des mains et des pieds arrachés,des machoires fracassées:des vies brisées.Les responsables de ces violences n'ont jamais eu un mot,un seul mot de compassion à commencer par le chef de l'Etat lui même.Les manifestations contre la réforme des retraites en 2023 fut régulièrement émaillée de violences policières en particulier celles des brigades motorisées.
Cette année 2023 aura également vu la violence policière épouser la violence institutionnelle à coup de 49,3  puis 47,1.L'article 42 du réglement du Sénat a même été utilisé pour limiter la prise de parole et fixer un temps forfaitaire aux groupes politiques.
Qu'ont-ils fait des corps intermédiaires:les syndicats,les associations,certaines institutions comme le  COR,le défenseur des droits?Ces corps intermédiaires sont eux aussi des rouages importants d'une démocratie avérée,ils furent pour certain boycotté et pour d'autres critiqué car n'entrant pas dans la vérité révélée de la macronie.
Questions:quand tout les canaux de discussion,d'expression,de compromis,d'échange sont bouchés il reste quoi pour se faire entendre?
Depuis 40 ans ils ont posé quelques rustines dans les banlieues: à gauche,à droite, repeint les balcons,posé des serrures sur les boites à lettre et en même temps supprimé la police de proximité en proposant de la remplacer par le Karcher pour nettoyer les problèmes.
Le 31 Mai 2018 a été enregistré à la présidence de l'Assemblée nationale un rapport d'information sur l'évaluation de l'action de l'Etat dans l'exercice de ses missions régaliennes en Seine- Saint- Denis.Ce rapport a été présenté par MM François Cornut-Gentille et Rodrigue Kokouendo députés.Le premier est député LR et le deuxieme Mr Kokouendo est passé de socialiste à LREM en 2016.
Contrairement aux idées véhiculées par la droite et l'extrême droite le rapport montre que le département de la Seine Sain-Denis est largement sous financé.
En s'intéressant à 3 piliers de la République:la Sécurité,la Justice et l'Education et il démontre que pour la justice et la sécurité c'est le département le plus jeune et le bien moins doté par habitant en nombre de juges,greffiers et policiers.Les délais de la justice y sont plus longs,les infrastructures de la police plus vétustes qu'ailleurs.Dans le domaine de l'éducation les effectifs apparaissent équivalents,par contre l'absentéisme et la rotation des enseignants surmenés et tres souvent débutants sont largement plus important que partout en France.Le nombre d'heures de cours est donc plus faible.Le département qui offre le plus de médaille à la France aux JO est aussi le moins bien doté en équipements sportifs de masse toujours par habitant.Le député souligne également que l'Etat ne sait même pas à 20% ou 30% pres combien d'habitants peuplent ce département premier réceptacle de l'immigration.
Le rapport souligne qu'il ne s'agit pas de faire plus pour la banlieue mais autant qu'ailleurs en France par habitant.
L'acces au rapport ICI

A suivre:
En Macronie on conteste même les rapports de l'ONU et les recommandations de 120 pays concernant les violences policières et la liberté de manifester.

Sources:Rapport d'information(Assemblée nationale),Thomas Legrand(France Inter 22 Mai 2018)Alternatives économiques.fr 






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