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lundi 9 décembre 2024

« Emmanuel Macron ne finira pas son mandat » – Interview de Manuel Bompard à la Provence

 Manuel Bompard, a livré un entretien ce week-end au journal La Provence. Le coordinateur de LFI et député de Marseille revient sur les derniers mouvements du Parti socialiste abandonnant le NFP au profit d’une coalisation des macronistes jusqu’au LR. Il livre aussi son analyse sur la séquence politique en rappelant que seule la démission d’Emmanuel Macron, voulu par 64 % des Français et des personnalités politiques de tous bords, est à même de débloquer le pays. L’Insoumission retranscrit dans ses colonnes son interview.

« Le PS se déshonore et s’isole des autres composantes du Nouveau Front Populaire ! », Manuel Bompard

Le Nouveau Front populaire, c’est une stratégie, un programme et des engagements. Quand le
représentant du PS se dit prêt à abandonner une part significative de ce programme pour
construire une coalition avec des députés macronistes et Les Républicains, évidemment qu’il
s’éloigne du NFP. Je rappelle que M. Retailleau considère qu’il y a dans notre pays des
« Français de papiers » et que certains Français montrent une « régression vers leurs origines
ethniques
». Le PS se déshonore et s’isole des autres composantes du Nouveau Front
populaire.

Demandez-vous une clarification au PS ?

Olivier Faure s’est engagé dans cette démarche en connaissance de cause. La France
insoumise ne participera à aucune coalition avec les responsables de l’extrême centre. Nous
censurerons tout gouvernement qui ne sera pas emmené par le Nouveau Front populaire.

L’été dernier, Jean-Luc Mélenchon avait évoqué la possibilité d’un soutien au
gouvernement sans participation de LFI. Y êtes-vous toujours prêt ?


À partir du moment où ce gouvernement ne vient pas du Nouveau Front populaire, il
s’inscrira dans la continuité des gouvernements précédents. Nos électeurs ont voulu rompre
avec la politique macroniste, pas être sa béquille. Olivier Faure dit qu’il est prêt à renoncer à
l’abrogation immédiate de la retraite à 64 ans si c’est nécessaire. Il ne peut pas en être
question pour nous ! Nous soutiendrons un gouvernement qui abroge cette réforme, augmente les salaires, investit dans les services publics et la transition écologique.

Olivier Faure joue-t-il déjà le futur congrès PS ?

C’est le sentiment que j’ai : pour ne pas laisser la direction du parti à François Hollande,
Olivier Faure reprend la ligne de François Hollande. À la fin, ce sont les Français qui perdent.

« Le camp de Macron s’accroche au pouvoir et ne veut faire de concessions à personne. », Manuel Bompard

Quels compromis êtes-vous prêts à faire ?

On ne peut pas faire de compromis avec des gens qui n’en font aucun. Les députés
macronistes nous ont empêchés de voter l’abrogation de la réforme des retraites en bloquant
l’Assemblée toute une journée. Sur le budget, nous avions réussi à faire voter des
amendements raisonnables, de justice, pour taxer le patrimoine des 147 milliardaires français ou faire en sorte que toutes les entreprises payent effectivement le taux d’impôts qu’elles doivent payer en France. M. Barnier, sous l’influence de M. Macron, a refusé de les prendre en compte. Le camp macroniste s’accroche au pouvoir et ne veut faire de concessions à personne.

Particulièrement le président de la République ?

Sa responsabilité constitutionnelle est de nommer un Premier ministre. Pas de composer des
coalitions gouvernementales ou parlementaires. La dissolution, puis la désignation de Michel Barnier, étaient censées éviter la censure du budget à la fin de l’année. Nous y sommes et nous n’avons pourtant pas de budget. Le président de la République doit assumer sa responsabilité dans le blocage actuel du pays.

Pour aller plus loin : « Concessions réciproques » – Le PS tue le NFP au profit de Retailleau et Attal

« Le président de la République est dans le déni. 64 % des Français sont favorables à sa démission. »

Manuel Bompard

Pensez-vous faire partie de cette « coalition des irresponsables » désignée par Emmanuel
Macron ?


C’est inacceptable de parler comme ça. Renverser le gouvernement Barnier a permis de
protéger les retraités dont les retraites resteront indexées sur l’inflation, les fonctionnaires et
leur régime des arrêts maladie, l’hôpital public qui est sous-financé… Lorsqu’on a le choix
entre accepter ce budget et s’opposer au gouvernement, le seul outil dont on dispose est la
motion de censure. Le président de la République est dans le déni. 64 % des Français sont
favorables à sa démission. Il n’y a pas d’autre solution pour résoudre le blocage politique et
ramener de la stabilité dans le pays.

Même en cas de démission du Président, la composition de l’Assemblée resterait la
même jusqu’à cet été. En quoi cela pourrait-il dénouer la crise ?


Soit notre pays vit au rythme d’un gouvernement qui tombe tous les deux mois, soit le
président de la République prend acte du chaos qu’il a lui-même créé. Dans une démocratie,
lorsque tout est bloqué, on doit se tourner vers le peuple souverain. Les Français trancheront
et je ne crois pas que l’Assemblée fera obstacle au projet du vainqueur. Le nouveau président
pourra nommer un Premier ministre, proposer des référendums puis de nouvelles législatives quelques mois plus tard.

Vous pensez à une éventuelle victoire de Jean-Luc Mélenchon. Mais que ferez-vous si
Marine Le Pen l’emporte ?


Je ferai mon travail d’opposition face à une candidate qui aurait gagné les élections. Le seul
régime dans lequel on connaît le nom du vainqueur avant même de voter, c’est la dictature.
Vous pouvez perdre une élection, mais aussi la gagner.

« Je suis persuadé que le président de la République ne finira pas son mandat. »

Manuel Bompard

En se limitant à l’appel à la démission d’Emmanuel Macron, LFI ne s’enferme-t-elle pas
dans une forme d’impuissance ?


On met sur la table la solution pour débloquer la situation. David Lisnard, Jean-François Copé
ou Charles de Courson, qui ne sont pas insoumis, disent aussi que c’est la solution. Je suis
persuadé que le président de la République ne finira pas son mandat.

Que répondez-vous aux Français inquiets de l’instabilité gouvernementale ?

Je comprends que certains puissent être inquiets, vu les annonces catastrophistes, mais
mensongères qui ont été faites ! Mais s’il n’y a pas de budget avant la fin de l’année, il sera
discuté au mois de janvier. Ce n’est pas une attitude responsable en politique de dire : « Moi
ou le chaos
». En démocratie, on doit pouvoir choisir des options politiques différentes…

Sources:linsoumission.fr


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