Prier dans le lieu de l’autre.
C’est une exposition qui permet de déconstruire le regard qu’ont certain sur la religion de ‘’l’autre’’.Un voyage photographique autour de la Méditerrannée où s’entremêlent, et se croisent les nombreuses branches des trois religions monothéistes :Judaïsme,Christianisme et Islam.
Connaitre et reconnaitre le phénomène de la fréquentation des mêmes sanctuaires par des religions différentes peu connus en Europe Occidentale ,pourtant beaucoup plus communs dans les pays Orientaux du Maroc au Moyen Atlas.C’est aussi le cas des Balkans qui a été longtemps marqué par l’Empire Ottoman qui garantissait la liberté de culte aux minorités religieuses.
Cette exposition photographique lumineuse est accompagnée de texte en Arabe et en Français, qui situe le lieu et le contexte de chaque photographie afin que le visiteur puisse librement apprécier ce travail d’enquêtes anthropologiques uniques.
Cette exposition se lit comme un pèlerinage autour de la Méditerrannée en cheminant d’un lieu saint à l’autre où la photographie et les rites saisis invitent à la Paix,à l’Altérité.
Cette exposition est visible du 1er au 28 Février à partir de 10H dans la salle d’expositions du Complexe Culturel Abdelhak El Kadiri à El Jadida.
Une conférence de l’auteur de cette exposition photographique Manoël Pénicaud anthropologue et membre de l’Institut d’Ethnologie méditerranéenne européenne et comparative aura lieu le 16 Février 2023 à 18H30 dans ce même centre culturel.
Pour s'y rendre:ICI
Femme juive et musulmane priant côte à côte dans la Synagogue de la Ghriba .
Djerba,Tunisie 2014
En Afrique du Nord comme au Maroc la coexistence de longue durée entre juifs et musulmans a donné lieu à de multiples croisement interconfessionnels.Il n'était pas rare que les fideles d'une religion visitent le sanctuaire de l'autre en vue d'obtenir une baraka(Bénédiction,grâce divine en arabe)
Si il a souvent disparu à cause du départ des juifs marocains,algériens et tunisiens dans les années 1950-1960 ce phénomène persiste sur l'ïle de Djerba.Ces deux femmes que rien ne distingue prient pieds nus devant le mur oriental de la synagogue,en direction de Jérusalem.
Bethléem,Palestine,2014.
Au début des années 2000,le gouvernement israélien a dressé ''un mur de protection'' entre Jérusalem et Bethléem.Du point de vue palestinien c'est ''un mur de séparation'' ponctué de check-points et contrôlé par l'armée.
En 2010,les religieuses du monastère catholique de l'Emmanuel ont demandé à l'artiste britannique Ian Knowles de peindre cette icone sur le versant palestinien à lentrée de Bethléem.
Commune aux chrétiens et aux musulmans la figure de Marie est ici mobilisée dans un sens politique pour condamner l'érection de cette barrière qui matérialise la division de la Terre Sainte.En arrière plan le mur de béton a été repeint en blanc pour le pélerinage du Pape François en mai 2014.
Les Sept-Saints. France 2018
En 1954,l'islamologue catholique français Louis Massignon(1883-1962)
a instauré un pélerinage islamo Chrétien en Bretagne,sous le signe des Sept Dormants d'Ephese,des saints vénérés à la fois en Chritianisme et en Islam.ce rassemblement spirituel avait aussi une dimension politique et prônait une ''Paix sereine en Afrique
du Nord en amont des colonisations.
Cet événement qui est l'une des premières initiatives interreligieuses en France est toujours actif et a lieu chaque année en juillet au hameau des Sept- Saints dans l'intérieur des côtes d'Armor.La chapelle catholique sélève au dessus d'un dolmen néolithique qui rappelle la lointaine caverne éphésienne des Sept-Dormants.Roger le gardien des lieux allume sept cierges d'une barque offerte en ex- voto par Louis Massigon en référence à l'interprétation islamique du miracle des Gens de la Caverne qui auraient dormi 309 ans.
