Bayrou. Le casting des participants à la nouvelle saison de
Walking Dead est désormais connu. Le nouveau et pourtant si vieux gouvernement des perdants a été nommé hier soir à 18h30, réuni autour de
François Bayrou, déjà acculé,
détesté par 76% des Français, jusqu’aux rangs même de la macronie.
Valls, Retailleau, Borne, Bergé, Darmanin… Ce nouveau Gouvernement
rassemble non seulement des champions de la défaite, mais aussi des
sportifs olympiques de la détestation. Deux socialistes au bilan
détestable et très droitier, Manuel Valls et François Rebsamen, sont
nommés dans cette combinaison de recyclage.
Sans légitimité, ni
futur, ce nouveau Gouvernement a sa feuille de route bien établie,
connue de longue date, et rappelé par Emmanuel Macron le 5 décembre
dernier. Il s’agit de défendre la retraite à 64 ans, couvrir le génocide
à Gaza par l’inaction et poursuivre coûte que coûte la même politique
en faveur des ultras riches et des multinationales. Le tout en donnant
des gages racistes aux surveillants généraux du Gouvernement : Marine Le
Pen et Jordan Bardella, ces derniers ayant sauvé Emmanuel Macron de la
destitution et Barnier de la première censure insoumise en octobre. Sur
l’échiquier politique, l’analyse de LFI est une nouvelle fois confortée :
un Gouvernement de macronistes pur jus a été nommé. Les rendez-vous à
l’Elysée – que seuls les insoumis ont boycotté dans les rangs du NFP –
n’étaient qu’une comédie, avant la farce d'hier soir.
Qu’est ce qui attend ce Gouvernement ? Déjà fragilisé par ses
catastrophes en série, le Premier ministre Bayrou a désormais une équipe
de pyromanes autour de lui. Pour les insoumis, le cap est clair :
Bayrou ne passera pas l’hiver, selon les mots de Jean-Luc Mélenchon. Les
mêmes causes produiront les mêmes effets : la censure, pour ensuite
réaliser l’exigence de 64% des Français : la démission d’Emmanuel
Macron. Tour d’horizon du Gouvernement.
Gérald Darmanin, le rouleau compresseur de la répression
Répression
féroce à Sainte-Soline, censure des manifestations contre le génocide à
Gaza, loi Immigration votée avec le Rassemblement national, la liste
des méfaits de Gérald Darmanin est trop longue pour prétendre à
l’exhaustivité. Quant aux Gilets Jaunes, l’homme pour qui « le problème de la police, c’est la justice »
est co-responsable de la féroce et inouïe répression à leur encontre.
Son bilan est connu : 5 mains arrachés, 32 éborgnés et 11 morts.
A
chaque mouvement social, Gérald Darmanin s’est illustré dans les bains
de sang. En 2021, face aux mouvements sociaux en Guadeloupe, la seule
réponse de Gérald Darmanin fut l’envoi de CRS et d’unités du RAID. Sur
place, la population ne manque pas de CRS, mais de tout. Chaque année,
les enfants guadeloupéens perdent un mois et demi de cours, faute
d’accès à l’eau. Mais qu’importe, le ministre Darmanin déployait la
troupe.
Tous ces actes sont des décorations dans l’univers
macroniste. Pour preuve, Darmanin a une nouvelle promotion et devient
ministre de la Justice.
Bruno Retailleau, raciste en chef
Réactionnaire,
attaques contre la LDH (aussi) et contre le droit de manifester, vote
contre l’interdiction des thérapies de conversion touchant les personnes
LGBT+, opposé à la constitutionnalisation de l’IVG, parlant de « Français de papier », de « régression vers les origines ethniques» dans les banlieues d’« apartheid sexuel » au sujet du voile, entre autres. Retailleau est un ministre à l’agenda raciste assumé.
Fervent
défenseur de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, il trouvait Manuel
Valls trop mou, vis-à-vis du soutien de l’État au projet. Il qualifie
les opposants au projet, tenants de la célèbre ZAD éponyme, de « minorité bornée et ultra-violente ». Il s’était alors dit prêt à utiliser la force pour expulser les zadistes.
Bruno
Retailleau a été le premier à porter la fameuse loi dite
« anticasseurs » au Sénat. Au départ, la loi visait à conférer le
pouvoir au préfet d’interdire à une personne de manifester si elle
représenterait une « menace pour l’ordre public » (article 3 de la loi).
Des formules larges pour une répression maximale. Le Conseil
constitutionnel avait fini par censurer la disposition, au grand dam de
Bruno Retailleau.Il a été reconduit ce jour comme ministre de l’Intérieur.
François Rebsamen, figure de proue du parti socialiste et fossoyeur des droits des salariés
Ministre
du Travail sous François Hollande, maire de Dijon depuis 2001 (à
l’exception d’une parenthèse gouvernementale) et soutien d’Emmanuel
Macron en 2022, l’homme est notamment connu pour sa loi sur le «
dialogue social » adoptée en 2015. Présentée comme une avancée dans les
relations entre salariés et employeurs, elle simplifie les obligations
des entreprises et fusionne les instances représentatives du personnel,
affaiblissant de fait le pouvoir syndical. Ce cadeau offert au patronat,
en pleine offensive contre le Code du travail, s’inscrit dans la lignée
des réformes antisociales du quinquennat Hollande, dont la fameuse loi
El Khomri.
Maire de Dijon, Rebsamen poursuit dans le même
registre. S’il aime se targuer de son bilan local, notamment en matière
de rénovation urbaine, ses projets favorisent souvent une vision
élitiste de la ville. Sous couvert de modernisation, il a multiplié les
partenariats public-privé, renforçant les inégalités sociales et
l’exclusion des classes populaires.
Rebsamen est aussi un fervent
défenseur d’une laïcité dévoyée, qu’il instrumentalise pour justifier
des politiques sécuritaires et discriminatoires. Il se fait le
porte-parole d’une ligne « républicaine » qui flirte dangereusement avec
les discours de l’extrême droite, appelant à des politiques migratoires
restrictives au nom d’un prétendu réalisme. François Rebsamen devient
ministre de la décentralisation.
Manuel Valls, la meilleure preuve que le Gouvernement Bayrou ne passera pas l’hiver
Détesté
par plus de 90 % des Français, le socialiste et ex Premier ministre
Manuel Valls a été nommé dans un Gouvernement à son image. Perdant
professionnel et caricature devenu un objet parodique sur les réseaux
sociaux, l’ancien Premier ministre a été jusqu’à s’exiler à Barcelone
pour tenter de conserver une place d’élu. Il a obtenu la cinquième place
aux municipales de Barcelone, une condamnation à 227 000 euros d’amende
pour financement illicite de sa campagne, et une chanson parodique
dédiée.
Opportuniste professionnel, l’homme est responsable de la
casse du droit du travail sous les années Hollande et du rapprochement
assumé avec l’extrême droite. Quant aux massacres en Palestine, Manuel
Valls est lui aussi, comme de nombreux membres du nouveau Gouvernement,
un complice actif du génocide à Gaza. Ami français de Benjamin
Netanyahu, il a écrit une tribune en janvier 2024 pour « condamner la
convocation indigne d’Israël à répondre à des accusations d’actes
génocidaires » face à la Cour internationale de justice.
L’homme
que déteste chaque Français devient désormais… ministre des Outre-mer.
Ultime preuve de mépris envers les citoyens des Outre-mer et notamment
de Mayotte actuellement ravagée par le sous développement après le
passage du cyclone.
Sébastien Lecornu, complice actif du génocide à Gaza
Depuis
octobre 2023, les bombes du génocide pleuvent sur Gaza. Après avoir
témoigné son soutien inconditionnel à Israël, le camp macroniste s’est
rendu complice du génocide en acceptant de fournir armes, torpilles,
matériel de tirs et autres équipements de guerre au criminel de guerre
Netanyahu. Même après les alertes de la Cour internationale de Justice
sur le risque génocidaire à Gaza, Sébastien Lecornu défend les
exportations françaises vers Israël. Pour lui, aucun risque, ce ne sont
que « des composantes élémentaires pour permettre à Israël d’assurer sa défense ».
Il
omet de préciser que ces composantes servent également à construire les
drones engagés dans l’offensive à Gaza. Le ministre se veut rassurant :
ces transferts ne valent que 15 millions d’euros, soit 0,2 % des
transferts globaux. Il oublie de préciser que la létalité ne se mesure
pas au volume d’argent. Une pièce informatique équipant un drone ou un
missile peut causer des centaines, voire des milliers de morts.
Avec
une telle lecture, les plus de 200 000 morts Gazaouis (estimation selon
les chiffres et la méthode de The Lancet) pourraient presque n’être
qu’un chiffre. Amnesty International rappelle à l’ordre : « la France doit respecter un devoir de prévention du génocide ». Cela implique évidemment « de ne pas fournir à Israël des moyens lui permettant de commettre des actes entrant dans le cadre d’un risque de génocide ».
Pour aller plus loin : 111 millions d’euros d’armes françaises livrées à Israël, Macron complice du nettoyage ethnique à Gaza
Ce n’est pas la première fois que le ministre des Armées brille par
ses déclarations : en juillet 2023, il affirme que l’opération Barkhane
n’est « pas un échec ». Pour rappel, l’opération Barkhane est
une opération militaire menée au Mali par l’armée française, entre 2014
et 2022. Elle succédait alors à l’opération Serval, étendant sa
couverture du seul Mali au Sahel entier. Lancée pour combattre le
terrorisme, l’opération Barkhane est abandonnée après 8 ans d’activités
et 58 morts français.
Sur cette période, le nombre des violences,
des victimes et des groupes armés terroristes ont augmenté. Leur aire
d’influence aussi. Partout, la démocratie a reculé. Aucune solution
politique n’a été construite. Pas un échec ? À ce stade, presque un
franc succès !
Par ailleurs, Sébastien Lecornu s’est fait bien
timide lorsque le député de la France insoumise Aurélien Saintoul l’a
interpellé sur la présence de militaires français au Tchad. On le
comprend bien, il ne faudrait pas fâcher le dictateur Mahamat Déby !
Cette posture coopérative est la honte de la France.
Il a été reconduit ce soir comme ministre des Armées.
Elisabeth Borne, le 49.3 chevillé au corps qui voulait résoudre la crise à Mayotte en distribuant des bouteilles d’eau
Nous sommes le 8 janvier 2024. Elisabeth Borne démissionne de ses fonctions. Emmanuel Macron salue en fanfare son « travail exemplaire
». Quel est son bilan ? Elisabeth Borne, désormais nouvelle ministre de
l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la recherche,
détient le record du monde de l’utilisation du 49.3.
À 23
reprises, l’ancienne Première ministre a utilisé cet article pour
brutaliser les droits du Parlement, et notamment faire passer en force
la réforme des retraites à 64 ans, actant le vol de deux ans de vie à
tous les Français. Elle est aussi à l’initiative de l’adoption de la loi
immigration, passée en décembre 2023. Une loi qui a repris ligne par
ligne les mesures du programme RN/FN, et saluée en ce sens comme « victoire idéologique » par Marine Le Pen.
Elisabeth
Borne est aussi connue pour son extrême mépris envers l’Outre-mer où
elle considère l’ensemble des habitants comme des sous citoyens. C’est
donc sans surprise que le 8 décembre 2023, alors qu’elle débarque à
Mayotte, la foule lui scandale « On en a marre, on en a marre !
». En question ? Sur place, l’eau est devenue une denrée des plus
rares. Deux jours plus tôt, la préfecture interdisait partiellement la
consommation d’eau du robinet à cause de la présence de métaux lourds, «
au-delà des seuils d’alerte ».
Quelle fut l’une des premières annonces d’Elisabeth Borne à Mayotte ? Organiser les distributions d’eau en bouteille « aussi longtemps que nécessaire ». Comprendre : coller des sparadraps à une jambe coupée. Le matin même, la présidente de l’association Mayotte a soif sonnait une nouvelle fois l’alerte : «
Ce n’est pas humain, c’est indigne de la France qu’on nous demande
d’aller nous entasser par centaines dans des zones de distribution de bouteilles d’eau ». Face à la Première ministre, la colère était vive.
Depuis
des années, à Mayotte, lorsque l’eau est consommable, elle n’est
disponible qu’un jour sur trois. Telle était la situation en décembre
2023. Un an plus tard, l’abandon politique a continué, et le sous
développement alimenté par les politiques macronistes aussi. La
nomination de Borne est un énième signal de mépris colonial envers les
habitants de Mayotte, privés d’eau, d’électricité et de toit après le
passage dévastateur du cyclone Chido.
Catherine Vautrin, homophobe et anti-syndicaliste
En
2013, lors des débats autour du Mariage pour Tous, Catherine Vautrin
défile fièrement avec la Manif pour tous. Le 30 janvier, elle monte au
perchoir de l’Assemblée pour clarifier sa position. Elle ne se déclare
pas contre les homosexuels, bien sûr… Mais on ne va quand même pas les
laisser s’occuper des enfants !
Selon elle, le PACS peut
progresser, changer de forme, se rapprocher du mariage, impossible que
cela aboutisse à la filiation. Le message est clair : si les personnes
homosexuelles peuvent se permettre la fantaisie du couple, il faut que
cela reste entre eux, et que les enfants en soient à l’abri. C’est une
position alors assez courante parmi les opposants au mariage pour tous,
qui se targuent d’accepter les unions homosexuelles sans problème, pour
peu qu’ils ne touchent pas à la famille.
Catherine Vautrin fait
également partie de ceux qui ont promu, en 2005, le Contrat Première
Embauche, celui-là même qui permet d’employer un jeune de moins de 26
ans pendant une « période d’essai » de deux ans avant de le licencier
sans explication. Un long essai, ou une exploitation instable de jeunes
précaires ? La mobilisation a tranché : la loi est retirée en 2006 suite
aux résistances des étudiants et lycéens.
L’enthousiasme que
ressentait la nouvelle ministre à l’idée du Contrat Première Embauche
tombe sous le sens lorsque l’on connait la suite de sa carrière. En 2024, elle licencie deux inspecteurs du travail stagiaires après dix-huit mois de formation,
dont six de stage, sans aucun avertissement. Ils présentaient pourtant
de bons résultats, parfois au-dessus de la moyenne de leur classe. Leur
engagement syndical à la CGT et leur participation aux grèves contre les
dysfonctionnements de leur formation n’y sont surement pour rien non
plus ; mais, dans le doute, autant les mentionner.
Aurore Bergé, une parjure nommée ministre déléguée à l’égalité femme-homme
Aurore Bergé, mise en cause pour avoir menti devant la représentation nationale au sujet de ses liens avec le lobby des crèches privées,
a été renvoyée devant la justice le 9 octobre dernier. La députée
macroniste et nouvelle ministre déléguée avait menti sous serment,
devant la commission d’enquête du député LFI William Martinet sur le
financement des crèches. Pour rappel, le « faux témoignage » est un
délit, réprimé par les articles 434-13 et 434-14 du Code pénal. Elle
risque jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.
Le 1ᵉʳ octobre 2024, Aurore Bergé déclarait : «
Ce qui me met le plus en colère, c’est que l’ère du soupçon et de la
rumeur l’emporte sur les faits, sur les actes, sur la vérité », en affirmant entretenir des relations « professionnelles et non-amicales
» avec Elsa Hervy, représentante des crèches privées,. Mensonge en
direct ? Deux jours plus tard, Victor Castanet révélait des documents
accablants, dont un dans lequel Aurore Bergé parle d’Elsa Hervy en ces
termes : « C’est surtout une copine, elle sera très aidante avec moi ». Dans un autre échange, Aurore Bergé parle du lobby des crèches privées comme ses « meilleurs alliés ». Caramba, encore raté. Au tour de la justice de se prononcer.
Un Gouvernement voué à la censure
« Censure, mobilisation, destitution de Macron
». C’est le triptyque rappelé par les insoumis, hier soir, en réaction à
la nomination du nouveau Gouvernement. Avec une instabilité politique
battant les records de la 4ème République, la 5ème République connait un
nouveau Gouvernement dont le caractère éphémère est déjà compris par
tout le monde. Interrogé ce soir par BFMTV, ni les journalistes, ni
François Bayrou n’auront évoqué l’essentiel : le Premier ministre se
soumettra t-il à un vote de confiance comme c’est le cas dans l’ensemble
des démocraties du monde ?
Une chose est sûre, au vu des catastrophes en série et de la composition
recyclage du nouveau Gouvernement, François Bayrou ne passera pas
l’hiver. Les insoumis l’avaient prédit pour Barnier, et l’ont annoncé
pour le nouveau locataire de Matignon. La motion de censure insoumise
sonnera le glas de cette composition gouvernemental d’un niveau de
recyclage inédit. Perdants et revenants sont réunis dans une ultime
formation d’accompagnement de la chute d’Emmanuel Macron. 64% des
Français exigent la démission de l’homme responsable du blocage du pays,
ainsi que des personnalités politiques de tous bords.
Sources: Sylvain Noël (linsoumission.fr)