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samedi 28 décembre 2024

Génocide à Gaza – Plus de 225 000 tués d’après The Lancet

 Gaza. 225 000 Palestiniens ont été tués à Gaza, d’après les estimations établies à partir de l’étude de The Lancet, l’une des revues médicales les plus connues mondialement. Soit près d’un Palestinien sur dix. Depuis sa publication début juillet, l’étude de The Lancet est chaque jour confirmée par l’intensification du génocide à Gaza. Ce vendredi 27 décembre, l’armée israélienne a mené un nouveau raid contre un hôpital, celui de Kamal Adwan, au nord de Gaza, tuant plus de 50 Palestiniens dans un bâtiment à proximité. Ecoles, hôpitaux, infrastructures publiques, chaque mètre carré de Gaza est la cible de l’armée génocidaire de Netanyahu, criminel de guerre sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale.

Sous les décombres et dans les hôpitaux, les morts indirects sont légion. « Dans les conflits récents, ces décès indirects sont de trois à quinze fois plus nombreux que les décès directs. » explique The Lancet. En juillet, l’estimation de la revue médicale de 186 000 tués se basait sur le bilan des 37 396 palestiniens recensés comme tués. En décembre 2024, partant du bilan de 45 000 décès signalés, il est vraisemblable d’estimer que jusqu’à 225 000 Palestiniens, voire plus, ont été victimes du génocide.

L’ONU, Amnesty International ainsi que le Pape ont reconnu les caractéristiques du génocide à Gaza. Que fait la France sous Emmanuel Macron ? Le nouveau Gouvernement de complices du génocide – Valls, Bergé, Lecornu en tête de gondole – ne prendra certainement pas les mesures urgentes pour faire taire les armes. En refusant de reconnaitre l’Etat de Palestine, de décréter un embargo sur les armes et de suspendre l’accord UE/Israël maintenant en vie son économie et son armée, le Gouvernement Bayrou a déjà du sang sur les mains.

Les morts indirects, l’angle invisible du génocide à Gaza

« J’ai soigné Abeer, mort par manque d’insuline aux urgences à Gaza. Faute d’insuline et d’alimentation adaptée – dont l’acheminement est bloqué par l’armée israélienne – Abeer est donc mort de la guerre. Pourtant la référente du ministère de la santé ne l’a pas compté dans le bilan. ». En février dernier, l’infirmière Imane Maarifi, de retour de Gaza, expliquait à l’Insoumission comment le bilan du génocide à Gaza est considérablement sous-estimé par les décomptes rendus publics. Citant le cas d’une jeune Palestinienne, Abeer, Imane Maarifi expliquait que les cas de ce type sont légion. « Un civil qui arrive avec une jambe arrachée à l’hopital et décède de ses blessures ne sera pas comptabilisé‘ », explique t-elle.

Ce vécu, la célèbre revue médicale The Lancet l’a confirmé au début du mois de juillet 2024 : « Lors des conflits récents, le nombre de décès indirects est de trois à 15 fois supérieur au nombre de décès directs », peut-on lire dans l’article de la revue britannique, qui arrivait au chiffre de 186 000 par un facteur multiplicateur choisi dans une fourchette basse. « En appliquant une estimation prudente de quatre décès indirects pour un décès direct aux 37 396 décès signalés, il n’est pas invraisemblable d’estimer que jusqu’à 186 000 décès, voire plus, pourraient être imputables au conflit actuel à Gaza », concluent les auteurs. Soit, en juillet, 7,9 % de la population de Gaza, soit 2 375 259 personnes.

À terme, il est question de morts indirects, « compte tenu de l’intensité de ce conflit ; des infrastructures de soins de santé détruites ; de graves pénuries de nourriture, d’eau et d’abris ; l’incapacité de la population à fuir vers des lieux sûrs ; et la perte de financement de l’UNRWA, l’une des très rares organisations humanitaires encore actives dans la bande de Gaza », écrit The Lancet. « Même si le conflit prend fin immédiatement, expliquent les auteurs du texte, il y aura encore de nombreux décès indirects dans les mois et les années à venir, dus à des causes telles que les maladies reproductives, transmissibles et non transmissibles. »

Six mois de massacres plus tard, le bilan du génocide n’a fait que s’empirer. 45 000 Palestiniens sont signalés comme tués, éventrés sous les bombes du génocide, écrasés par des chars ou massacrés par des tirs de snipers.

D’après la même méthode de juillet utilisé par The Lancet, l’estimation des morts du génocide s’élève désormais à 225 000 Palestiniens tués.

En France, un nouveau gouvernement de génocidaire est aux manettes

En France, pas une semaine ne passe sans qu’un militant de la paix ne soit réprimé ou convoqué au commissariat pour « délit d’apologie du terrorisme ». Des personnes sont interpellés, parfois jugées et condamnés. Ce fut le cas du secrétaire de la CGT du Nord, condamné à de la prison avec sursis pour avoir dénoncé le génocide à Gaza après avoir publié un tract. En novembre, l’ONU a mis en cause le Gouvernement français pour la deuxième fois en raison de la diminution des libertés publiques. Une alerte restée sourde à l’oreille d’autorités alignées sur Benjamin Netanyahu.

La semaine dernière, l’Insoumission s’entretenait avec une militante de l’AFPS41, qui, à Blois, a été convoqué au commissariat pour avoir pris la parole en manifestation en défense de Gaza. « Une fois arrivée au commissariat, j’ai appris qu’il s’agissait d’une garde-à-vue pour apologie du terrorisme. Il s’agit d’une procédure d’intimidation comme cela a été le cas contre Rima Hassan, Mathilde Panot et bien d’autres militants et militantes pour la paix et le droit international depuis un an. » explique t-elle après sa convocation.

Les Gouvernements Macron qui se succèdent continuent d’instaurer terreur et censure, en quête d’intimidation, à toute personne protestant contre les tueries. Le nouveau Gouvernement Bayrou s’inscrit dans cette continuité comme l’atteste sa composition.

Sébastien Lecornu, reconduit au ministère des armées, est un complice actif. Fin octobre 2023, 100 000 pièces de cartouches pour des fusils mitrailleurs (type M249 et FN Minimi) ont été exportés vers l’armée de Netanyahu. Réponse de Lecornu ? Il s’agirait de « pièces destinées à être réexportés par l’État d’Israël »;Comprendre : les pièces reçues seraient renvoyées par Netanyahu à un autre État… Une réponse sidérante qui ne dupe personne. La parjure Aurore Bergé, qui voulait empêcher l’eurodéputée LFI Rima Hassan d’exercer ses fonctions au Parlement européen, a été reconduite ministre. Et on ne présente plus le bagage de Manuel Valls, cette « personnalité kamikaze » (dixit Bayrou) qui assume son soutien inconditionnel à l’Etat d’Israël et s’est opposé au jugement de la Cour internationale de justice dans une tribune publiée le 14 janvier et honteusement intitulée « J’accuse ».

Pour aller plus loin : « Enfer sur terre » : après son passage à Gaza, le témoignage poignant d’une humanitaire de l’ONU

Certains membres du Gouvernement sont complices par le silence et l’inaction. D’autres le sont en s’activant pour réprimer sans relâche tout protestataire contre les massacres, fidèles à leur alignement sur la politique du criminel de guerre Netanyahu. Tous sont de fait complices du crime par leur présence dans une composition gouvernementale dont la feuille de route est claire : ne rien faire pour que se taise les armes, pour préférer fournir les cartouches à ceux qui les utilisent dans un génocide qui change le cours du siècle. Les insoumis, les seuls à s’être référés avec constance au droit international pour faire taire les armes, ont raison de vouloir censurer au plus vite cette clique. Chaque jour d’existence de ce Gouvernement est un jour de plus où la France ne parle plus au monde, manque à son devoir d’humanité en couvrant un génocide et en lui permettant de continuer, préférant la loi du plus fort à la loi du plus humain.

Sources:Sylvain Noël(Linsoumission.fr)


















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vendredi 27 décembre 2024

2024 : vers la fin de la prépondérance présidentielle ?

 Dans une perspective historique, l’épisode politique que l’on vit depuis la dissolution de juin 2024 sembler devoir marquer une rupture dans le fonctionnement des institutions et des rapports de force politiques. A moins que l’on ne l’analyse comme la continuité des évolutions constatées depuis une dizaine d’années (peut-être davantage) avec le quinquennat de François Hollande. Celui-ci a été dominé par une gauche d’accompagnement de la société vers le libéralisme économique, ce qui se concrétise en 2017 par la formation d’une force politique en apparence nouvelle – en réalité très ancienne – autour d’Emmanuel Macron, que l’on peut lire comme la résurgence de « l’orléanisme » défini par René Rémond dès 1954, c’est-à-dire une droite libérale, à tendance sociale mais qui peut aussi dériver vers un exercice plus autoritaire du pouvoir.

L’élection présidentielle de 2017, à ce titre, marque l’effacement de forces politiques jusque-là au pouvoir depuis 1958 – voire depuis 1944 : la droite d’inspiration gaulliste ; les gauches autour d’un parti socialiste dominant. Le paysage politique français se recompose, si l’on suit Stefano Palombarini, selon trois blocs : un bloc bourgeois autour d’Emmanuel Macron, désormais clairement positionné dans « l’espace de la droite » ; un bloc d’extrême-droite, « davantage ancré dans les catégories populaires » et un bloc de gauche recomposé autour de la gauche de rupture.

Les manœuvres désespérées du président Macron, par la dissolution de l’Assemblée nationale, puis les nominations successives de premiers ministres de droite en l’absence de majorité, font suite aux utilisations répétées du « 49.3 » durant la législature précédente (2022-2024), au mépris évident de la volonté populaire, notamment lors de la réforme des retraites. L’usage, certes légal mais pas toujours légitime, de la Constitution (les articles 47.1, 44.3 et l’inénarrable 49.3 ainsi que, bien entendu, l’article 12, permettant la dissolution) à ces occasions montre l’affolement de l’Elysée qui pense reprendre la main alors qu’il perd pied, comme le suggère Jean-Luc Mélenchon le 20 décembre 2024. En cela, la crise politique que l’on vit, et qui a commencé bien avant l’été 2024, peut marquer la clôture du cycle « présidentiel », ouvert par la crise de l’automne 1962 avec la dissolution réussie du général De Gaulle.  

Le roi est nu !

A l’approche des fêtes de fin d’année, on nous permettra d’évoquer un conte qui, raconté au coin du feu, fait toujours rire les enfants. Dans Les habits neufs de l’empereur d’Andersen le souverain qui parade se pense vêtu d’un habit somptueux, or il ne porte aucun vêtement ; il feint de ne pas s’en apercevoir car des escrocs lui ont fait croire que seuls les plus intelligents perçoivent l’étoffe en réalité inexistante ; seul l’empereur est assez sot pour se convaincre de son élégance et ses courtisans assez lâches pour ne point l’en dissuader. Ainsi le président Macron s’est-il dessaisi de ses attributs principaux prenant le risque d’un avenir incertain pour notre République ; il se croit investi d’un pouvoir qu’il n’a plus : les députés n’ont pas à craindre de dissolution avant juillet ; le nouveau Premier ministre François Bayrou s’est imposé à lui ; la vacuité de ses discours ne trompe plus grand monde et le fond colonialiste, raciste, sexiste voire homophobe de ses sentiments a été mis à jour dans une récente série d’articles du Monde. Le roi est nu.

Dans ces circonstances, pour sortir de la crise politique, voilà ce que le gaulliste Louis Vallon préconisait en 1972 :  

« Sauf dans les circonstances exceptionnelles prévues par l’article 16 de la Constitution, le Président gouverne par le truchement d’un Premier ministre responsable devant l’Assemblée nationale. Il a besoin du soutien d’une majorité parlementaire. Si ce soutien venait à lui manquer et si les élections nouvelles qui suivent la dissolution ne lui permettaient pas de l’obtenir, le Président ne pourrait plus gouverner et serait contraint de démissionner. » (Louis Vallon, De Gaulle et la démocratie, La Table Ronde, 1972, p.52.) 

Sources: linsoumission.fr



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jeudi 26 décembre 2024

Pompidou un premier ministre choisi hors du « sérail » politique.(part2)

 Georges Pompidou : un premier ministre choisi hors du « sérail » politique

Ainsi, alors que l’Assemblée penche nettement à droite et vers le gaullisme – le camp présidentiel compte 323 députés sur 576 – le vote de confiance n’est acquis qu’à une courte majorité de 259 contre 247. Le 5 octobre 1962, le gouvernement de Georges Pompidou est renversé par une motion de censure. Comment est-on arrivé à cette situation paradoxale qu’une partie de ce qui était jusque-là la majorité présidentielle se retourne contre le gouvernement voulu par le président ?

Une motion contre… De Gaulle

Dès le départ, la nomination de Pompidou est dénoncée comme la volonté de pouvoir personnel du général De Gaulle : « Vous formez un gouvernement De Gaulle », lui reproche Guy Mollet, le leader de la SFIO (ancêtre du Parti socialiste). Un mois après l’arrivée de Pompidou à Matignon, le 15 mai, les cinq ministres du MRP (mouvement de centre-droit issu de la Résistance) démissionnent à la suite des propos de De Gaulle sur l’Europe au cours d’une célèbre conférence de presse où il a moqué les partisans de la construction européenne parlant le « volapük intégré »[1]. Les membres du très pro-européen MRP se sont sentis visés, à commencer par le ministre d’Etat chargé de la Coopération également maire de Strasbourg, Pierre Pflimlin.

Mais le fait décisif a été la proposition de De Gaulle de faire élire le président de la République au suffrage universel direct. En effet, De Gaulle, profitant de l’émotion suscitée par l’attentat qui le visait, perpétré par l’OAS au Petit-Clamart le 22 août 1962, propose une semaine plus tard de modifier la Constitution en ce sens – le président était jusque-là élu par un collège de grands électeurs.

D’une part cela heurte, sur le fond, tout ceux qui, même dans sa propre majorité, sont opposés ou à tout le moins méfiants face à un régime qui deviendrait plus présidentiel : les membres du MRP, les républicains indépendants (libéraux), les radicaux de droite… Alliés de circonstance à la SFIO, ils forment alors un improbable « cartel des non » à la révision constitutionnelle. Il faut même y ajouter le ministre de l’Education nationale, Pierre Sudreau, qui faisait figure de successeur possible au chef de l’Etat, mais qui s’oppose frontalement à De Gaulle au cours de deux conseils des ministres[2] ; il démissionnera le 15 octobre.

Pire encore à leurs yeux, sur la forme, le général choisit une ratification par le seul référendum, en se fondant sur l’article 11 de la Constitution, qui stipule que le Président peut soumettre à référendum tout « projet de loi » « portant sur l’organisation des pouvoirs publics ». Or cela est contraire à l’article 89 de la même Constitution, qui prévoit, pour toute modification de la Constitution, d’abord un vote par les deux assemblées avant un référendum[3]. Arguant non sans raison que la modification de la Constitution n’est pas un simple « projet de loi », le président du Sénat, Gaston Monnerville, dénonce une « forfaiture » ; le souvenir du coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851 comme celui de la crise du 16 mai 1877 par Mac-Mahon (voir notre article sur la crise du 16 mai 1877) hantent les couloirs des assemblées.

« Le jeu normal des institutions est faussé, la Constitution est violée ouvertement, le peuple est abusé. Ce n’est pas une République qu’on nous propose, c’est au mieux un bonapartisme éclairé. […] Réunir en une seule main sur une seule tête, tous les pouvoirs, c’est proprement abolir la démocratie. » (Gaston Monnerville, discours au Sénat, 9 octobre 1962) 

Le Conseil d’Etat, d’ailleurs, donne raison au président du Sénat mais le Conseil constitutionnel refuse de se prononcer, ce qui laisse ouverte la voie choisie par le Président – toutefois, à titre individuel, les deux anciens présidents Vincent Auriol et René Coty marquent leur opposition au projet, tout comme Paul Reynaud[4] qui avait présidé le comité constitutionnel de 1958. Bref, c’est presque toute la classe politique, à l’exception de la garde rapprochée du général, qui est vent debout contre la réforme de la Constitution. Le doyen Vedel, référence en matière de droit constitutionnel, précise même que « l’inconstitutionnalité de la procédure choisie est une certitude. » Mais le général n’en démord pas.

Ainsi, début octobre, tout s’accélère : le 2, le Conseil des ministres entérine la proposition de changement de la Constitution et la voie référendaire (art.11 de la Constitution). Le 4, une motion de censure est déposée contre le gouvernement Pompidou. Le 5 une majorité de 280 sur 480 députés l’adopte : Georges Pompidou doit présenter sa démission au Président. Le 6, De Gaulle décide de dissoudre l’Assemblée nationale. Le 28, le référendum est organisé :  le « oui » l’emporte avec 61,75 % des voix. Les 18 et 25 novembre, donc après le référendum, les élections législatives sont marquées par la victoire du camp présidentiel.

La présidentialisation du régime

De Gaulle enregistre une double victoire mais elle n’est pas écrasante. D’une part, du fait de l’abstention, importante pour l’époque (près de 23 %), ce sont moins de la moitié des citoyens qui se sont exprimés en faveur de l’élection du président au suffrage universel direct. D’autre part, aux législatives qui ont suivi, si les gaullistes de l’UNR (Union pour la nouvelle République) s’imposent dans 233 circonscriptions, il leur manque quelques élus pour disposer d’une majorité absolue : l’appoint devra être trouvé chez les républicains indépendants emmenés par le jeune Valéry Giscard d’Estaing. En outre, le reste de la droite s’effondre tandis que la gauche progresse légèrement.

Malgré ces réserves, fort du soutien du suffrage universel, le président peut confirmer Georges Pompidou dans ses fonctions de Premier ministre, qui tient ainsi son pouvoir du chef de l’Etat et non de l’investiture d’une assemblée que De Gaulle a su circonvenir et contre laquelle il n’a pas hésité à tordre la Constitution dont il était lui-même à l’origine. De Gaulle peut triompher, dans une conférence de presse en 1964 : « L’autorité indivisible de l’Etat est confiée tout entière au Président par le peuple. »

Les conséquences de cet séquence censure, dissolution, référendum et élections législatives de 1962 marquent la vie politique de la Vème République davantage qu’il y parait.

« Dans l’esprit du général de Gaulle, la réforme, comme on sait, était censée empêcher le retour au « régime exclusif des partis » et donner au chef de l’Etat les moyens, autant politiques que strictement institutionnels, de demeurer l’homme de la Nation, incarnant un idéal de rassemblement au-dessus des partis et des affrontements liés à leur compétition. S’il prend en considération l’ensemble de la période 1962-2012, l’historien a toutes les raisons de conclure à un double pari perdu. »  (Gilles Le Béguec, « La rupture de 1962 », dans Espoir, n°171, 2012)

En effet, les législatives de 1962 sont marquées par le retour de l’opposition droite – gauche, estompée depuis la fin de la IVème République. D’une part, la défaite de la SFIO (prédécesseur du Parti socialiste) la pousse à envisager un rapprochement avec le Parti communiste. D’autre part, les forces de droite sont plus ou moins contraintes à un soutien plus ou moins marqué à De Gaulle, à son corps défendant, certes, mais cela tend à ancrer le gaullisme à droite.

Il n’empêche, dans le bras de fer entre l’exécutif et le législatif, le premier l’a emporté et, au sein de l’exécutif, le président de la République devance le chef du gouvernement : cette hiérarchie des pouvoirs marque depuis lors le fonctionnement de la Vème République. C’est un peu un 16 mai 1877 qui aurait réussi, un « coup d’Etat permanent », comme l’écrit François Mitterrand dans un essai paru en 1964 – bien qu’une fois arrivé au pouvoir (1981-1995) il s’empressera de ne rien changer à ladite hiérarchie. Ainsi, quand un président est opposé à un premier ministre, celui-ci doit s’incliner, comme ce fut le cas de Jacques Chaban-Delmas en 1972 face à Georges Pompidou, malgré un vote de confiance massif de l’Assemblée nationale quelques mois plus tôt ; ou de Jacques Chirac à qui le président Valéry Giscard d’Estaing impose un gouvernement en 1976, ce qui le pousse à démissionner. Les seules périodes où l’Assemblée et le gouvernement responsable devant elle retrouvent la prépondérance, c’est lors des cohabitations (1986-1988 ; 1993-1995 ; 1997-2002) contre lesquelles l’exécutif a cru se mettre à l’abri par l’instauration du quinquennat présidentiel (référendum de l’an 2000) et l’organisation de l’élection présidentielle avant les législatives décidée en 2001.  

A suivre:Vers la fin de la prépondérance présidentielle?










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mercredi 25 décembre 2024

D’une motion de censure à l’autre : 1962, 2024, deux crises et deux tournants dans l’histoire de la Vème République (part1)

 La crise politique que l’on vit, et qui a commencé bien avant l’été 2024, peut marquer la clôture du cycle « présidentiel », ouvert par la crise de l’automne 1962 avec la dissolution réussie du général De Gaulle. En cette fin d’année 2024, Emmanuel Macron continue de se croire investi d’un pouvoir qu’il n’a plus. Sans majorité, ni futur, ni légitimité et au fond colonialiste, raciste, sexiste et homophobe, le roi est nu.

Dans ces circonstances, pour sortir de la crise politique, voilà ce que le gaulliste Louis Vallon préconisait en 1972 : «  Le Président de la République a besoin du soutien d’une majorité parlementaire. Si ce soutien venait à lui manquer et si les élections nouvelles qui suivent la dissolution ne lui permettaient pas de l’obtenir, le Président ne pourrait plus gouverner et serait contraint de démissionner. »

Qu’est-ce qu’une motion de censure ?

Le 4 décembre 2024, une motion de censure votée par la majorité absolue des députés contraint le gouvernement Barnier à démissionner. Cela marque, techniquement, le rejet du projet de loi de finance de la Sécurité sociale présentée par le gouvernement et sur lequel il avait engagé sa responsabilité par l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution. Rappelons que cet article, devenu un substantif à part entière – on dit « le » 49.3 – permet au gouvernement de faire passer un projet de loi en se passant d’une sanction des parlementaires : ni discussion ni vote. C’est une façon, pour le pouvoir exécutif, de contourner la représentation nationale. Cette procédure est amplement utilisée quand le gouvernement n’est par sûr de sa majorité mais qu’il considère que la majorité des députés ne souhaite pas sa chute ou n’y a pas intérêt.

Cela a d’ailleurs parfaitement fonctionné pendant plus de 60 ans : depuis 1962, pas une seule motion de censure n’a été adoptée. Il est vrai qu’en temps « normal », un tel vote entrainerait presque automatiquement la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République qui appliquerait alors l’article 12 de la Constitution. Seulement, en vertu de ce même article, « il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans l’année qui suit » les nouvelles élections législatives. Or la dissolution d’E. Macron a eu lieu en juin 2024 ; les élections qui l’ont suivie se sont achevées le 7 juillet. Donc aucune dissolution n’est possible avant le 8 juillet 2025. Dit autrement, la dissolution est une arme à un coup et qui se recharge en un an. Ainsi, aucune riposte de ce genre n’est aujourd’hui possible pour l’exécutif face au législatif récalcitrant.

Ce n’est pas ce qui s’était passé en 1962. Nous nous proposons de rappeler les circonstances de la première – et pendant longtemps la seule – motion de censure adoptée par l’Assemblée nationale sous la Vème République. Les conséquences avaient été un renforcement de l’autorité et des pouvoirs du président de la République, ouvrant une pratique des institutions qui est peut-être en train de changer aujourd’hui, à la suite, justement, de la deuxième motion de censure qui ait fait mouche.

Un contexte important : l’immédiat après-guerre d’Algérie

Par les accords d’Evian signés le 18 mars 1962, le cessez-le-feu est décrété en Algérie, qui devient indépendante le 5 juillet suivant. C’est une ligne de fracture au sein de la droite française, une partie d’entre elle refusant, même sans le dire ouvertement, de faire le deuil de « l’Algérie française ».

La période qui suit les accords d’Evian est marquée par des attentats en grand nombre, et de plus en plus violents, menés par les terroristes de l’OAS (Organisation de l’armée secrète, proche de l’extrême droite, qui combat la solution de l’indépendance algérienne).

Le 8 avril 1962, un référendum entérine à une très large majorité les accords d’Evian. Renforcé dans son autorité, De Gaulle décide de renvoyer son premier ministre Michel Debré, principal rédacteur de la constitution de 1958, et partisan à la fois d’une Algérie française et d’un équilibre des pouvoirs entre le Président et le Parlement. Le 13 avril, il nomme Georges Pompidou pour le remplacer à Matignon.

Pompidou est un homme « nouveau », qui détonne dans le paysage politique d’alors. D’une part, il est issu du monde universitaire : normalien et agrégé de lettres, il a notamment enseigné à hypokhâgne (classe préparatoire littéraire) au lycée Henri IV, puis à Science Po Paris ; il est l’auteur d’une Anthologie de la poésie française. Après un passage dans les allées du pouvoir à la Libération puis dans la formation du RPF, le mouvement fondé par le général De Gaulle en 1947, il entre à la banque Rothschild en 1954 – appuyé, pour la petite histoire, par l’oncle de François Fillon. Pressenti pour former un gouvernement en 1962, la banque a « bien voulu [le] libérer pour le service de l’Etat », comme l’écrit Jean Lacouture, le biographe de De Gaulle. Circonstance aggravante pour lui, il ne vient pas de la Résistance, mais il ne s’est toutefois pas compromis dans la collaboration ; il a reçu la croix de guerre pour faits d’armes durant la campagne de 1940. Enfin, il n’a jamais été élu. Tout cela explique l’accueil très frais que lui réservent les députés lors de sa nomination à Matignon.

A suivre:Pompidou un premier ministre choisi hors du « sérail » politique














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mardi 24 décembre 2024

Valls, Retailleau, Darmanin, Rebsamen : Bayrou a son gouvernement de perdants et de revenants

 Bayrou. Le casting des participants à la nouvelle saison de Walking Dead est désormais connu. Le nouveau et pourtant si vieux gouvernement des perdants a été nommé hier soir à 18h30, réuni autour de François Bayrou, déjà acculé, détesté par 76% des Français, jusqu’aux rangs même de la macronie. Valls, Retailleau, Borne, Bergé, Darmanin… Ce nouveau Gouvernement rassemble non seulement des champions de la défaite, mais aussi des sportifs olympiques de la détestation. Deux socialistes au bilan détestable et très droitier, Manuel Valls et François Rebsamen, sont nommés dans cette combinaison de recyclage.

Sans légitimité, ni futur, ce nouveau Gouvernement a sa feuille de route bien établie, connue de longue date, et rappelé par Emmanuel Macron le 5 décembre dernier. Il s’agit de défendre la retraite à 64 ans, couvrir le génocide à Gaza par l’inaction et poursuivre coûte que coûte la même politique en faveur des ultras riches et des multinationales. Le tout en donnant des gages racistes aux surveillants généraux du Gouvernement : Marine Le Pen et Jordan Bardella, ces derniers ayant sauvé Emmanuel Macron de la destitution et Barnier de la première censure insoumise en octobre. Sur l’échiquier politique, l’analyse de LFI est une nouvelle fois confortée : un Gouvernement de macronistes pur jus a été nommé. Les rendez-vous à l’Elysée – que seuls les insoumis ont boycotté dans les rangs du NFP – n’étaient qu’une comédie, avant la farce d'hier soir.

Qu’est ce qui attend ce Gouvernement ? Déjà fragilisé par ses catastrophes en série, le Premier ministre Bayrou a désormais une équipe de pyromanes autour de lui. Pour les insoumis, le cap est clair : Bayrou ne passera pas l’hiver, selon les mots de Jean-Luc Mélenchon. Les mêmes causes produiront les mêmes effets : la censure, pour ensuite réaliser l’exigence de 64% des Français : la démission d’Emmanuel Macron. Tour d’horizon du Gouvernement.

Gérald Darmanin, le rouleau compresseur de la répression

Répression féroce à Sainte-Soline, censure des manifestations contre le génocide à Gaza, loi Immigration votée avec le Rassemblement national, la liste des méfaits de Gérald Darmanin est trop longue pour prétendre à l’exhaustivité. Quant aux Gilets Jaunes, l’homme pour qui « le problème de la police, c’est la justice » est co-responsable de la féroce et inouïe répression à leur encontre. Son bilan est connu : 5 mains arrachés, 32 éborgnés et 11 morts.

A chaque mouvement social, Gérald Darmanin s’est illustré dans les bains de sang. En 2021, face aux mouvements sociaux en Guadeloupe, la seule réponse de Gérald Darmanin fut l’envoi de CRS et d’unités du RAID. Sur place, la population ne manque pas de CRS, mais de tout. Chaque année, les enfants guadeloupéens perdent un mois et demi de cours, faute d’accès à l’eau. Mais qu’importe, le ministre Darmanin déployait la troupe.

Tous ces actes sont des décorations dans l’univers macroniste. Pour preuve, Darmanin a une nouvelle promotion et devient ministre de la Justice.

Bruno Retailleau, raciste en chef

Réactionnaire, attaques contre la LDH (aussi) et contre le droit de manifester, vote contre l’interdiction des thérapies de conversion touchant les personnes LGBT+, opposé à la constitutionnalisation de l’IVG, parlant de « Français de papier », de « régression vers les origines ethniques» dans les banlieues d’« apartheid sexuel » au sujet du voile, entre autres. Retailleau est un ministre à l’agenda raciste assumé.

Fervent défenseur de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, il trouvait Manuel Valls trop mou, vis-à-vis du soutien de l’État au projet. Il qualifie les opposants au projet, tenants de la célèbre ZAD éponyme, de « minorité bornée et ultra-violente ». Il s’était alors dit prêt à utiliser la force pour expulser les zadistes.

Bruno Retailleau a été le premier à porter la fameuse loi dite « anticasseurs » au Sénat. Au départ, la loi visait à conférer le pouvoir au préfet d’interdire à une personne de manifester si elle représenterait une « menace pour l’ordre public » (article 3 de la loi). Des formules larges pour une répression maximale. Le Conseil constitutionnel avait fini par censurer la disposition, au grand dam de Bruno Retailleau.Il a été reconduit ce jour comme ministre de l’Intérieur.

François Rebsamen, figure de proue du parti socialiste et fossoyeur des droits des salariés

Ministre du Travail sous François Hollande, maire de Dijon depuis 2001 (à l’exception d’une parenthèse gouvernementale) et soutien d’Emmanuel Macron en 2022, l’homme est notamment connu pour sa loi sur le « dialogue social » adoptée en 2015. Présentée comme une avancée dans les relations entre salariés et employeurs, elle simplifie les obligations des entreprises et fusionne les instances représentatives du personnel, affaiblissant de fait le pouvoir syndical. Ce cadeau offert au patronat, en pleine offensive contre le Code du travail, s’inscrit dans la lignée des réformes antisociales du quinquennat Hollande, dont la fameuse loi El Khomri.

Maire de Dijon, Rebsamen poursuit dans le même registre. S’il aime se targuer de son bilan local, notamment en matière de rénovation urbaine, ses projets favorisent souvent une vision élitiste de la ville. Sous couvert de modernisation, il a multiplié les partenariats public-privé, renforçant les inégalités sociales et l’exclusion des classes populaires.

Rebsamen est aussi un fervent défenseur d’une laïcité dévoyée, qu’il instrumentalise pour justifier des politiques sécuritaires et discriminatoires. Il se fait le porte-parole d’une ligne « républicaine » qui flirte dangereusement avec les discours de l’extrême droite, appelant à des politiques migratoires restrictives au nom d’un prétendu réalisme. François Rebsamen devient ministre de la décentralisation.

Manuel Valls, la meilleure preuve que le Gouvernement Bayrou ne passera pas l’hiver

Détesté par plus de 90 % des Français, le socialiste et ex Premier ministre Manuel Valls a été nommé dans un Gouvernement à son image. Perdant professionnel et caricature devenu un objet parodique sur les réseaux sociaux, l’ancien Premier ministre a été jusqu’à s’exiler à Barcelone pour tenter de conserver une place d’élu. Il a obtenu la cinquième place aux municipales de Barcelone, une condamnation à 227 000 euros d’amende pour financement illicite de sa campagne, et une chanson parodique dédiée.

Opportuniste professionnel, l’homme est responsable de la casse du droit du travail sous les années Hollande et du rapprochement assumé avec l’extrême droite. Quant aux massacres en Palestine, Manuel Valls est lui aussi, comme de nombreux membres du nouveau Gouvernement, un complice actif du génocide à Gaza. Ami français de Benjamin Netanyahu, il a écrit une tribune en janvier 2024 pour « condamner la convocation indigne d’Israël à répondre à des accusations d’actes génocidaires » face à la Cour internationale de justice.

L’homme que déteste chaque Français devient désormais… ministre des Outre-mer. Ultime preuve de mépris envers les citoyens des Outre-mer et notamment de Mayotte actuellement ravagée par le sous développement après le passage du cyclone.

Sébastien Lecornu, complice actif du génocide à Gaza

Depuis octobre 2023, les bombes du génocide pleuvent sur Gaza. Après avoir témoigné son soutien inconditionnel à Israël, le camp macroniste s’est rendu complice du génocide en acceptant de fournir armes, torpilles, matériel de tirs et autres équipements de guerre au criminel de guerre Netanyahu. Même après les alertes de la Cour internationale de Justice sur le risque génocidaire à Gaza, Sébastien Lecornu défend les exportations françaises vers Israël. Pour lui, aucun risque, ce ne sont que « des composantes élémentaires pour permettre à Israël d’assurer sa défense ».

Il omet de préciser que ces composantes servent également à construire les drones engagés dans l’offensive à Gaza. Le ministre se veut rassurant : ces transferts ne valent que 15 millions d’euros, soit 0,2 % des transferts globaux. Il oublie de préciser que la létalité ne se mesure pas au volume d’argent. Une pièce informatique équipant un drone ou un missile peut causer des centaines, voire des milliers de morts.

Avec une telle lecture, les plus de 200 000 morts Gazaouis (estimation selon les chiffres et la méthode de The Lancet) pourraient presque n’être qu’un chiffre. Amnesty International rappelle à l’ordre : « la France doit respecter un devoir de prévention du génocide ». Cela implique évidemment « de ne pas fournir à Israël des moyens lui permettant de commettre des actes entrant dans le cadre d’un risque de génocide ».

Pour aller plus loin : 111 millions d’euros d’armes françaises livrées à Israël, Macron complice du nettoyage ethnique à Gaza

Ce n’est pas la première fois que le ministre des Armées brille par ses déclarations : en juillet 2023, il affirme que l’opération Barkhane n’est « pas un échec ». Pour rappel, l’opération Barkhane est une opération militaire menée au Mali par l’armée française, entre 2014 et 2022. Elle succédait alors à l’opération Serval, étendant sa couverture du seul Mali au Sahel entier. Lancée pour combattre le terrorisme, l’opération Barkhane est abandonnée après 8 ans d’activités et 58 morts français.

Sur cette période, le nombre des violences, des victimes et des groupes armés terroristes ont augmenté. Leur aire d’influence aussi. Partout, la démocratie a reculé. Aucune solution politique n’a été construite. Pas un échec ? À ce stade, presque un franc succès !

Par ailleurs, Sébastien Lecornu s’est fait bien timide lorsque le député de la France insoumise Aurélien Saintoul l’a interpellé sur la présence de militaires français au Tchad. On le comprend bien, il ne faudrait pas fâcher le dictateur Mahamat Déby ! Cette posture coopérative est la honte de la France.

Il a été reconduit ce soir comme ministre des Armées.

 

Elisabeth Borne, le 49.3 chevillé au corps qui voulait résoudre la crise à Mayotte en distribuant des bouteilles d’eau

Nous sommes le 8 janvier 2024. Elisabeth Borne démissionne de ses fonctions. Emmanuel Macron salue en fanfare son « travail exemplaire ». Quel est son bilan ? Elisabeth Borne, désormais nouvelle ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la recherche, détient le record du monde de l’utilisation du 49.3.

À 23 reprises, l’ancienne Première ministre a utilisé cet article pour brutaliser les droits du Parlement, et notamment faire passer en force la réforme des retraites à 64 ans, actant le vol de deux ans de vie à tous les Français. Elle est aussi à l’initiative de l’adoption de la loi immigration, passée en décembre 2023. Une loi qui a repris ligne par ligne les mesures du programme RN/FN, et saluée en ce sens comme « victoire idéologique » par Marine Le Pen.

Elisabeth Borne est aussi connue pour son extrême mépris envers l’Outre-mer où elle considère l’ensemble des habitants comme des sous citoyens. C’est donc sans surprise que le 8 décembre 2023, alors qu’elle débarque à Mayotte, la foule lui scandale « On en a marre, on en a marre ! ». En question ? Sur place, l’eau est devenue une denrée des plus rares. Deux jours plus tôt, la préfecture interdisait partiellement la consommation d’eau du robinet à cause de la présence de métaux lourds, « au-delà des seuils d’alerte ».

Quelle fut l’une des premières annonces d’Elisabeth Borne à Mayotte ? Organiser les distributions d’eau en bouteille « aussi longtemps que nécessaire ». Comprendre : coller des sparadraps à une jambe coupée. Le matin même, la présidente de l’association Mayotte a soif sonnait une nouvelle fois l’alerte : « Ce n’est pas humain, c’est indigne de la France qu’on nous demande d’aller nous entasser par centaines dans des zones de distribution de bouteilles d’eau ». Face à la Première ministre, la colère était vive.

Depuis des années, à Mayotte, lorsque l’eau est consommable, elle n’est disponible qu’un jour sur trois. Telle était la situation en décembre 2023. Un an plus tard, l’abandon politique a continué, et le sous développement alimenté par les politiques macronistes aussi. La nomination de Borne est un énième signal de mépris colonial envers les habitants de Mayotte, privés d’eau, d’électricité et de toit après le passage dévastateur du cyclone Chido. 

Catherine Vautrin, homophobe et anti-syndicaliste

En 2013, lors des débats autour du Mariage pour Tous, Catherine Vautrin défile fièrement avec la Manif pour tous. Le 30 janvier, elle monte au perchoir de l’Assemblée pour clarifier sa position. Elle ne se déclare pas contre les homosexuels, bien sûr… Mais on ne va quand même pas les laisser s’occuper des enfants !

Selon elle, le PACS peut progresser, changer de forme, se rapprocher du mariage, impossible que cela aboutisse à la filiation. Le message est clair : si les personnes homosexuelles peuvent se permettre la fantaisie du couple, il faut que cela reste entre eux, et que les enfants en soient à l’abri. C’est une position alors assez courante parmi les opposants au mariage pour tous, qui se targuent d’accepter les unions homosexuelles sans problème, pour peu qu’ils ne touchent pas à la famille.

Catherine Vautrin fait également partie de ceux qui ont promu, en 2005, le Contrat Première Embauche, celui-là même qui permet d’employer un jeune de moins de 26 ans pendant une « période d’essai » de deux ans avant de le licencier sans explication. Un long essai, ou une exploitation instable de jeunes précaires ? La mobilisation a tranché : la loi est retirée en 2006 suite aux résistances des étudiants et lycéens.

L’enthousiasme que ressentait la nouvelle ministre à l’idée du Contrat Première Embauche tombe sous le sens lorsque l’on connait la suite de sa carrière. En 2024, elle licencie deux inspecteurs du travail stagiaires après dix-huit mois de formation, dont six de stage, sans aucun avertissement. Ils présentaient pourtant de bons résultats, parfois au-dessus de la moyenne de leur classe. Leur engagement syndical à la CGT et leur participation aux grèves contre les dysfonctionnements de leur formation n’y sont surement pour rien non plus ; mais, dans le doute, autant les mentionner.

Aurore Bergé, une parjure nommée ministre déléguée à l’égalité femme-homme

Aurore Bergé, mise en cause pour avoir menti devant la représentation nationale au sujet de ses liens avec le lobby des crèches privées, a été renvoyée devant la justice le 9 octobre dernier. La députée macroniste et nouvelle ministre déléguée avait menti sous serment, devant la commission d’enquête du député LFI William Martinet sur le financement des crèches. Pour rappel, le « faux témoignage » est un délit, réprimé par les articles 434-13 et 434-14 du Code pénal. Elle risque jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.

Le 1ᵉʳ octobre 2024, Aurore Bergé déclarait : « Ce qui me met le plus en colère, c’est que l’ère du soupçon et de la rumeur l’emporte sur les faits, sur les actes, sur la vérité », en affirmant entretenir des relations « professionnelles et non-amicales » avec Elsa Hervy,  représentante des crèches privées,. Mensonge en direct ? Deux jours plus tard, Victor Castanet révélait des documents accablants, dont un dans lequel Aurore Bergé parle d’Elsa Hervy en ces termes : « C’est surtout une copine, elle sera très aidante avec moi ». Dans un autre échange, Aurore Bergé parle du lobby des crèches privées comme ses « meilleurs alliés ». Caramba, encore raté. Au tour de la justice de se prononcer. 

Un Gouvernement voué à la censure

« Censure, mobilisation, destitution de Macron ». C’est le triptyque rappelé par les insoumis, hier soir, en réaction à la nomination du nouveau Gouvernement. Avec une instabilité politique battant les records de la 4ème République, la 5ème République connait un nouveau Gouvernement dont le caractère éphémère est déjà compris par tout le monde. Interrogé ce soir par BFMTV, ni les journalistes, ni François Bayrou n’auront évoqué l’essentiel : le Premier ministre se soumettra t-il à un vote de confiance comme c’est le cas dans l’ensemble des démocraties du monde ? 

Une chose est sûre, au vu des catastrophes en série et de la composition recyclage du nouveau Gouvernement, François Bayrou ne passera pas l’hiver. Les insoumis l’avaient prédit pour Barnier, et l’ont annoncé pour le nouveau locataire de Matignon. La motion de censure insoumise sonnera le glas de cette composition gouvernemental d’un niveau de recyclage inédit. Perdants et revenants sont réunis dans une ultime formation d’accompagnement de la chute d’Emmanuel Macron. 64% des Français exigent la démission de l’homme responsable du blocage du pays, ainsi que des personnalités politiques de tous bords.

Sources: Sylvain Noël (linsoumission.fr)

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lundi 23 décembre 2024

Attaque à la voiture bélier en Allemagne : les médias et l’extrême droite tombent dans le piège de leurs obsessions

 Ce 20 décembre à Magdebourg en Allemagne, un attentat à la voiture bélier a fait au moins 5 morts, dont un enfant de 9 ans, et plus de 200 blessés. Dès les premières minutes, l’extrême droite française s’est empressée, sans vérifier aucune information, de dénoncer la responsabilité de l’islamisme. Ainsi Marine Le Pen, Jordan Bardella et Éric Zemmour ont tous évoqué sur leurs réseaux sociaux l’Islam et l’immigration. Sur CNEWS, on déclare que l’attaque « rappelle que le terrorisme islamiste demeure une réalité en Europe ».


Mais problème, on apprend vendredi que l’auteur de l’attaque était en fait un islamophobe partageant régulièrement les positions de l’AfD, principal parti d’extrême droite allemand, allié très récent du Rassemblement National qui siège aujourd’hui au Parlement européen avec le parti d’Éric Zemmour.

Soutenant publiquement de nombreux suprémacistes blancs sur les réseaux sociaux, il est un militant anti-islam acharné, accusant l’Allemagne de conduire un « projet criminel visant à islamiser l’Europe », considérant l’Islam comme un « mal absolu ». Ce terroriste est d’ailleurs intervenu sur le réseau social X (anciennement Twitter) pour exprimer son approbation à des publications de Jean Messiah, soutien successif de Marine Le Pen et Éric Zemmour. Marine Le Pen est d’ailleurs l’une des seules personnalités politiques françaises de premier plan qu’il suit sur X.

Cet attaque n’est rien de moins qu’un attentat terroriste d’extrême droite, un de plus, un de plus que les médias rechignent à qualifier comme tel au prétexte qu’il ne soit pas un attentat islamiste. Ainsi FranceInfo explique de manière hallucinante qu’il est « impossible de qualifier cet attentat de terroriste » car son auteur a agi suivant des motivations anti-islam.


Les médias de Bolloré tentent quant à eux désespérément de relier cet attentat à l’Islam en évoquant la possibilité d’une dissimulation des motivations réelles du terroriste. Sur Europe 1, même le « journaliste » islamophobe Mohamed Sifaoui a été contraint de rappeler l’absurdité d’une telle hypothèse.

De son côté, BFMTV use de tous les guillemets possibles pour évoquer cet attentat terroriste, une précaution systématiquement réservée aux attentats d’extrême droite et dont ne bénéficient que rarement des attaques immédiatement supposées comme liées à l’islamisme. Une fois encore et malgré des preuves implacables, cet attentat rappelle le dévoiement systématique du terme de « terrorisme » dont l’usage dans les médias dominants ne semble réservé qu’à certaines motivations et qu’à une certaine partie de la population.

Rappel:Le Ministre de l'intérieur allemand a déclaré que l'auteur présumé de l'attentat de Magdebourg était Islamphobe.

Souces:linsoumission.fr





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vendredi 20 décembre 2024

« Les petits producteurs ne peuvent pas rivaliser avec cette concurrence déloyale ! » – Interview d’une militante du collectif « Stop tomates industrielles »

  Des tomates à Noël ? À Isigny-le-Buat, une commune de la Manche, un collectif « Stop Tomates » s’oppose à l’agrandissement d’une entreprise de serres de tomates, cultivées hors sol, située en face de l’église d’Isigny, dans la zone du Bois Aubé. Le 16 novembre dernier, une manifestation organisée par le collectif a eu lieu. Entre 400 et 500 personnes étaient présentes. En tête, le slogan « agro-carnage » et des croix de bois pour rappeler le symbole de la mort, celles des petits agriculteurs et paysans. Notre brève.

Des méga-serres pour des tomates ? « Les petits producteurs ne peuvent pas rivaliser avec cette concurrence déloyale ! »

Jeanne – Pourquoi ce collectif et comment a-t-il été créé ?

Suite à la vente de plusieurs maisons d’un hameau, les riverains de la commune d’Isigny-le Buat ont eu vent du projet d’agrandissement de l’entreprise de serres de tomates (en l’occurrence de passer de 12 hectares à 32 hectares, soit 20 hectares de plus, avec des cultures de tomates hors-sol). Ces riverains se sont donc réunis à plusieurs reprises pour développer une lutte locale et tout faire pour bloquer ce projet. Une partie de cet agrandissement était prévu en 2025 et la seconde partie en 2026. 

Pour aller plus loin : « Une autre agriculture est possible » – Jean-Luc Mélenchon s’est exprimé à la suite de sa visite de la ferme GAEC des Mélèzes

Jeanne – Comment se passe la relation avec les autorités, le chef d’entreprise de ces serres à tomates et le monde agricole en général ?

La relation avec la mairie est cordiale, ils sont dans la retenue. Au début, le patron, Rik van den Bosch (qui a aussi une entreprise à Brécey, une commune environnante), a voulu nous rencontrer. Il a essayé de nous rassurer, mais comme cela n’a pas fonctionné, il nous a simplement ignorés.

La FNSEA ne réagit pas et s’est abstenue pendant le vote de la CDPENAF (Commission départementale de préservation d’espaces naturels, agricoles et forestiers). La Confédération Paysanne est la principale organisation d’opposition, mais sinon les agriculteurs ne se manifestent pas, sauf quelques maraîchers et un agriculteur qui n’a pas eu le droit de racheter les terres autour du hameau alors qu’il était dans son bon droit. La CDPENAF a rendu un avis consultatif défavorable.

Jeanne – Quels sont les problèmes que posent ces serres ?

Plusieurs ! Déjà d’un point de vue environnemental et de protection de la faune et la flore : artificialisation des sols, atteinte à la biodiversité et à l’eau, alors que la DTTM (Direction des territoires et de la mer) de la Manche prévient que ce département n’est plus à l’abri de plusieurs épisodes de sécheresse depuis 2017, avec un été particulièrement inquiétant en 2022, le plus chaud depuis 1949) pollution visuelle et lumineuse (jusqu’à 1 heure du matin et très tôt le matin, une lumière rose), répercussions sur la santé des hommes, une pollution due aux transports et la banalisation de culture hors sols qui conduit à la consommation de tomates en toutes saisons.

L’un des arguments était les retombées économiques, mais il n’y en a si peu, car les emplois sont pourvus par des travailleurs détachés. Travailleurs détachés (Europe de l’Est, Bulgarie et Turquie) qui ne sont pas intégrés du fait de leurs difficiles conditions de travail. De plus, les petits producteurs ne peuvent pas rivaliser avec cette concurrence déloyale. Alors que l’on sait que les petits agriculteurs, paysans ou producteurs vivent dans une grande précarité ! Puis aussi, le fait que des maisons habitables soient détruites.










Jeanne – Vous avez fait venir entre 400 à 500 personnes à une manifestation le samedi 16 Novembre 2024 à Isigny-le-Buat, ça s’est bien passé ?


Oui, nous avons fait une réunion publique et un pique-nique, puis un atelier « Partage ta tomate ». Nous voulions montrer notre détermination à lutter contre cette abomination écologique et sociale, mais en étant dans une démarche joyeuse. Il y a eu un bon accueil, c’était bon enfant, intergénérationnel et il y avait du monde en dehors de notre département. Ce fut une réussite ! Nous avons aussi lancé une pétition, qui a réuni 1 700 signatures. Lapréfecture de la Manche a mis le holà sur ce projet, c’est plutôt une bonne nouvelle.

Jeanne – Quelle est la suite maintenant ?

Malgré cette bonne nouvelle, nous ne sommes pas à l’abri d’un recours. Nous allons donc être vigilants, surveiller les textes de lois et les permis. Nous allons prochainement rencontrer les adjoints de la mairie d’Isigny-le-Buat. Nous ne sommes pas contre les serres comme elles sont actuellement, c’est impossible, elles sont déjà là, mais contre un agrandissement, qui serait abusif et dangereux pour l’environnement et accentuerait la concurrence déloyale envers les petits producteurs.

Sources: linsoumission.fr







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mercredi 18 décembre 2024

Plus de 30 000 réfugiés morts en Méditerranée : la politique de Macron et Retailleau tue.

 Réfugiés. Pour le ministre démissionnaire et raciste Bruno Retailleau, l’urgence à Mayotte est à « légiférer contre l’immigration ». Dans sa trajectoire, éditorialistes de plateaux et autres personnels politiques de la macronie et d’extrême droite embrayent sur ce refrain. Sur RMC, une éditorialiste déclarait hier : « L’essentiel des morts sont des clandestins comoriens, ils n’ont pas écouté les alertes pour partir ! ». Comprendre : ils l’ont bien cherché, et ne seraient « que des Comoriens ». Comme Bayrou hier, considérant que Mayotte ne fait pas partie du territoire national.

En cette journée internationale des migrants, il est de bon ton de rappeler la responsabilité de ceux qui tuent les migrants, par des discours les déshumanisant et leur inaction pour les sauver. Les Retailleau, Darmanin, Bayrou, Le Pen, et médias associés sont les ennemis fraternité humaine et la solidarité inconditionnelle. 

En dix ans, le cimetière qu’est la Méditerranée a vu ses tombes se multiplier. 30 000 migrants ont péri en mer et des milliers d’autres ne sont pas décomptés. « L’humanisme, ça n’est pas le bon sentiment », déclarait en 2018 Emmanuel Macron en refusant de donner la permission au navire de sauvetage Aquarius d’accoster à un port français. Retour sur les politiques meurtrières menées par Emmanuel Macron et l’Union européenne avec son pacte asile immigration co-rédigé par les socialistes européens – le groupe auquel appartient Raphaël Glucksmann – et la droite. Notre article.

30 000 morts en Méditerranée en dix ans

Entre 2014 et septembre 2024, plus de 67 000 personnes sont mortes ou disparues sur les routes migratoires, comme nous l’apprend l’Organisation internationale des migrations (OIM). Près de 60 % de ces décès documentés sont liés à des noyades. Parmi toutes les frontières, la mer Méditerranée est la plus meurtrière. Plus 30 000 personnes y sont décédées en 10 ans. En 2023, l’OIM y dénombrait 3 155 rien qu’en 2023.

Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. La majorité des décès sur les routes migratoires ne sont pas comptabilisés, car les corps de non pas retrouvés ; notamment suite aux naufrages fréquents en Méditerranée. Selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, cela concerne 70 à 80 % des décès.

En France, dès qu’une catastrophe touche une de nos régions, des démarches sont immédiatement mises en place pour récupérer et identifier le corps des victimes ; mais aussi pour informer les familles. Rien de tel n’est mis en place pour les migrants, et ceux qui meurent sur les routes migratoires ne sont souvent jamais retrouvés. Des milliers de corps disparaissent sans nom, sans information à leur famille ; avec à peine un peu d’humanité.

Des itinéraires de plus en plus dangereux à cause de la répression

Or, cet état de fait est le résultat très concret de politiques intentionnellement mises en place par les États européens. En 2023, le Comité des Nations unies sur les disparitions forcées affirmait que les « politiques rigides, sécuritaires et de plus en plus militarisées qu’adoptent les États en matière de migration et de gestion des frontières, (…) contribuent indirectement à la disparition de migrants, qui sont contraints de choisir des itinéraires de plus en plus dangereux, (…). Ce phénomène touche toutes les régions du monde, sans exception. ».

La militarisation des frontières et la criminalisation des migrations poussent les migrants à se mettre toujours plus en danger pour atteindre leur destination. Le rapport de l’OIM insiste sur la nécessité de faciliter la mise en place d’itinéraires de migrations plus sûrs.

L’humanisme selon Macron : non-assistance à personne en danger

Autre point du rapport de l’OIM : il faut absolument renforcer les capacités de rechercher et de sauvetage en mer. L’organisation déclare que les retards et lacunes dans ces opérations ont tué au moins 127 personnes sur les 441 recensées entre janvier et mars 2023.

Et même une fois secourues, le périple n’est pas fini pour les personnes exilées : rappelons-nous, en 2018, Emmanuel Macron avait refusé que le bateau de secours l’Aquarius accoste en France. Il avait alors déclaré que « L’humanisme, ça n’est pas le bon sentiment ». De bien grands mots pour désigner en réalité son refus se porter secours à des humains en danger.

Le pacte asile et migration : quand les mots et les actes de l’extrême droite dirigent l’Europe

Et si ce cas est un exemple ponctuel, c’est surtout le symptôme des politiques macronistes. En avril dernier a été voté au Parlement européen le pacte asile et migration. Nous avions détaillé dans nos colonnes le contenu de ce pacte co-rédigé par les socialistes européens – le groupe auquel appartient Raphaël Glucksmann – et la droite.

Pour aller plus loin : Pacte asile et migration : l’Union européenne acte son orbanisation

Au programme : refoulement systématique à la frontière, enfermement – y compris des enfants, militarisation des frontières ou encore le renvoi des personnes migrantes vers des « pays sûrs ». Or, parmi la liste des pays considérés comme sûrs par l’Union européenne se trouve, à titre d’exemple, la Libye. Un pays qui viole largement les droits humains des migrants – torture, détentions arbitraires, esclavage sexuel, entre autres, comme le rappelle régulièrement l’ONU.

Également parmi les mesures phares du pacte : davantage de contrôles aux frontières, des filtrages pouvant aller jusqu’à sept jours ou encore une procédure spéciale pour ceux qui ont statistiquement moins de chance d’obtenir l’asile. Bref : une loi qui emprunte bien plus que les mots de l’extrême-droite ; elle reprend son projet politique. 

Face à cet accord odieux, la France insoumise avait réagi dans un communiqué de presse : « Ce pacte tourne le dos aux origines mêmes de la construction européenne. Il est urgent d’en finir avec l’externalisation de nos frontières et de développer des voies d’accès légales et sûres par l’instauration d’un système de répartition fonctionnel qui puisse permettre des conditions d’accueil dignes. Pour cela, il nous faut abolir Frontex et dédier les ressources nécessaires ».

En effet, les macronistes se targuent d’avoir voté une loi qui renforce l’agence Frontex. Cette agence chargée de surveiller les frontières extérieure de l’Europe s’est pourtant rendue coupable de violations volontaires et massives de droits humains dans la Méditerranée.

Pour aller plus loin : Frontex : une agence meurtrière anciennement dirigée par Fabrice Leggeri, candidat RN

Une politique migratoire humaniste et réaliste : que propose la France insoumise ?

La France insoumise rappelle qu’il faut avant tout lutter contre les causes de l’immigration, donc s’attaquer aux causes des migrations forcées. Une piste : au cours des années 2010, les événements climatiques ont provoqué 2 fois plus de déplacements forcés que les conflits, selon le Haut-commissariat pour les réfugiés de l’ONU. Il y aura jusqu’à 1 milliard de migrant·es climatiques dans les 30 ans, selon l’Organisation internationale pour les migrations. 

La France Insoumise propose aussi de régulariser l’ensemble des travailleurs et travailleuses sans papiers, de rétablir la carte de 10 ans comme titre de séjour de référence, et de renforcer les organisations internationales en la matière. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) en premier lieu. Une politique migratoire humaniste est possible.

Sources:linsoumission.fr



 

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mardi 17 décembre 2024

« Nous censurerons Bayrou, Macron finira par partir » – Réunis en Assemblée représentative, LFI en ordre de bataille pour gouverner


 LFI. « Nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli. Pour la première fois depuis 1962, un gouvernement a été renversé, et ce grâce à notre motion insoumise et toutes nos actions déterminantes pour faite chuter Barnier ! » Dans une ambiance studieuse et dense, Mathilde Panot a introduit l’Assemblée représentative des insoumis ce samedi 14 décembre 2024. Des insoumis venus des quatre coins du pays, animateurs de groupes d’action tirés au sort par département et animateurs des Pôles et des Espaces de la France insoumise, ont fait le déplacement pour participer aux travaux de ce grand moment de l’organisation insoumise.

Des semaines avant, tous les groupes d’actions de LFI étaient au travail, enrichissant le texte d’orientation stratégique du mouvement : la feuille de route du mouvement insoumis pour les futures échéances du pays et de l’organisation. Pas de démocratie interne à LFI ? Les procédures autour de cette assemblée démontrent l’inverse. De 9 heures à 18 heures, les travaux en table se sont succédé pour que chaque insoumis fasse remonter les apports de son groupe local. Entre plusieurs heures de travaux en tables, les dirigeants insoumis sont intervenus à la tribune pour présenter le bilan et les perspectives du mouvement. À chaque intervention, des pluies d’applaudissements et des « bravos » à répétition résonnent dans la salle.

Jean-Luc Mélenchon et Clémence Guetté sont notamment intervenus autour du bilan de l’Institut La Boétie. En clôture, Manuel Bompard a rappelé l’importance du moment : s’organiser pour préparer les futures échéances : « Nous devons être prêts à la bataille ». La feuille de route des insoumis a été adoptée en fin de journée, par une large majorité des participants de l’Assemblée représentative. Elle est désormais soumise au vote de tous les insoumis. La votation se termine le 8 janvier 2025.

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lundi 16 décembre 2024

Racisme et misogynie sur les plateaux de Bolloré, députés LFI qui recadrent des éditorialistes et antisémitisme dans Franc-Tireur

 Racisme. Discriminations et diffamations sur CNEWS ; Mathilde Panot qui recadre Nathalie Saint-Cricq à sa propagande anti-Mélenchon ; « Juifs mais pas trop » : l’article antisémite du journal de Caroline Fourest, Raphaël Enthoven et Christophe Barbier ; Après un appel à la régulation des musulmans dans Le Figaro, le député LFI Antoine Léaument effectue un signalement au procureur de la République. Ce sont tout autant de séquences médiatiques ayant marqué la semaine, et bien d’autres, que l’Insoumission vous décrypte dans sa revue de presse hebdomadaire de critique de l’officialité médiatique.       

Des médias de Bolloré aux journaux de Bernard Arnault, de BFM TV aux plateaux de Martin Bouygues, chaque jour est une occasion supplémentaire pour constater la partialité des médias dominants et leur acharnement contre la France insoumise.   

Indignations sélectives, censure, criminalisation des voix de la paix, choix partiaux des invités et sujets traités, désinformation, invectives constantes envers le mouvement insoumis… Telle est la réalité du journalisme de cour et d’éditorialistes d’extrême droite prêts à tout pour imposer leur agenda idéologique et conserver une place au chaud. 

Racisme et diffamation de la France insoumise sur CNEWS 

Cette semaine sur, CNEWS la chroniqueuse Céline Pina s’est fendue d’une nouvelle déclaration abjecte sur fond d’instrumentalisation de l’antisémitisme.  « C’est la haine antisémite qui a fait voter de manière massive un certain nombre de banlieues et la stratégie de Rima Hassan n’était pas une stratégie perdante » a-t-elle déclaré. Une fois encore sur cette chaîne, les mêmes propos discriminatoires à l’encontre des habitants des banlieues, et les mêmes diffamations à l’endroit de la France insoumise. Cette chroniqueuse n’en est d’ailleurs pas à son coup d’essai et multiplie depuis plusieurs mois les fake news, déclarations racistes, islamophobes, complotistes, et déroule sans jamais être interrompue la propagande du régime génocidaire israélien. Céline Pina et CNEWS auront des comptes à rendre. Le député de la France insoumise Thomas Portes annonce saisir la procureure de la République de Paris.

Quand Mathilde Panot rappelle Nathalie Saint-Cricq à sa fourberie

On ne la présente plus. Nathalie Saint-Cricq est l’une des plus visibles et des plus zélée des éditorialistes de cour au service du pouvoir et de l’ordre bourgeois. C’est donc tout logiquement qu’elle conçoit pour la France insoumise une obsession et un acharnement sincères. Il y a quelques mois, une séquence ridicule la montrait en train d’essayer de souffler discrètement une question ses collègues en lui montrant un papier sur lequel était écrit « JLM 1 PB » (sic), soit « Jean-Luc Mélenchon, un problème ? ». 

Cette semaine, alors que Nathalie Saint-Cricq poursuivait sa propagande anti-Mélenchon sur Franceinfo, la députée et Présidente du groupe de la France insoumise à l’Assemblée nationale Mathilde Panot a été contrainte de rappeler l’éditorialiste à sa fourberie.

Aurélie Trouvé recadre sèchement un éditorialiste de BFMTV sur la retraite à 64 ans

Cette semaine sur BFMTV,  la députée de la France insoumise Aurélie Trouvée, Présidente de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, a recadré l’éditorialiste Bruno Jeudy sur la retraite à 64 ans. Organe de propagande en chef du patronat et des réformes ultra-libérales d’Emmanuel Macron, BFMTV en rabâche à longueur de journée les éléments de langages, niant de la démocratie, la réalité économique du pays, et la souffrance sociale dans laquelle ces mêmes réformes plongent des millions de gens depuis des décennies. Il n’y a sur BFMTV que des militants politiques de l’ordre bourgeois néo-libéral, qui cadrent et tordent la réalité pour défendre leurs intérêts et garder une place au chaud.

« Juifs mais pas trop » : l’article antisémite du journal de Caroline Fourest, Raphaël Enthoven et Christophe Barbier

Cette semaine, le numéro du magazine Franc-Tireur notamment dirigé par Caroline Fourest, Raphaël Enthoven et Christophe Barbier, organe de presse de ce qu’il reste du Printemps Républicain, a publié un article ouvertement antisémite. Intitulé « Juifs mais pas trop », cet article vise le collectif juif décolonial Tsedek. Concrètement, Franc-Tireur se permet de qualifier la légitimité de Juifs à s’exprimer en tant que Juifs en fonction de leurs considérations politiques. Traduisez : pour Franc-Tireur, un Juif est un « vrai juif » si et seulement s’il cautionne la colonisation et le génocide en cours commis par Israël sur le peuple Palestinien. Ce tri entre les « bons » et les « mauvais juifs » est antisémite, ni plus ni moins.

Après un appel à la régulation des musulmans dans Le Figaro, le député LFI Antoine Léaument effectue un signalement au procureur de la République

Dans notre revue de presse de la semaine dernière, nous vous parlions d’une séquence appelant ouvertement à la régulation des musulmans sur le plateau de l’émission du journal Le Figaro. Sans être interrompu par personne, le « philosophe » Pierre Manent y a déclaré que « La pression est telle qu’il faut prendre des décisions concernant le nombre de musulmans en Europe. Il ne peut pas croître au rythme actuel sinon nous irons au-devant de drames qu’aucune version de la laïcité ne permettra de maîtriser ». Parce que de tels propos racistes ne peuvent rester impunis, le député de la France insoumise Antoine Léaument a depuis effectué un signalement au procureur de la République à l’encontre de Pierre Manent. 

Éric Naulleau se vautre dans la misogynie la plus crasse

Sur le plateau de l’émission « Touche Pas à Mon Poste » sur C8, le chroniqueur réactionnaire Éric Naulleau s’est vautré dans le sexisme le plus gras. Invité à s’exprimer sur l’entrée au Musée Grévin de l’influenceuse Léna Situation, il n’a rien trouvé de mieux à dire qu’une remarque misogyne s’en prenant au physique de l’influenceuse. Un porc.

La police se mobilise de manière disproportionnée pour réprimer des manifestants pacifiques et protéger Vincent Bolloré

Ce 9 décembre à Paris se tenait l’Assemblée générale des actionnaires du groupe Vivendi, maison mère des médias et des activités de communication de Vincent Bolloré, et l’occasion d’entériner une scission du groupe qui lui confèrera encore plus de pouvoir. En réponse, des centaines de manifestants anti-Bolloré, des Soulèvements de la Terre à Attac, se sont mobilisés pacifiquement contre les activités du milliardaire d’extrême droite qui pille des ressources en Afrique et finance des médias racistes. Face à ces contestations pacifiques, la Police s’est mobilisée de manière totalement disproportionnée, allant jusqu’à utiliser des bus pour embarquer des dizaines de militants. Comme toujours, l’État policier est mis au service des plus puissants.

Sources:Eliott linsoumission.fr


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samedi 14 décembre 2024

Bayrou nommé à Matignon, la dernière cartouche de Macron avant sa démission

 Après avoir été battu aux européennes, aux législatives et par la censure de Michel Barnier, Macron fait rebelote. François Bayrou, l’un de ses fidèles depuis 2017, a été nommé Premier ministre, marquant la fin d’une semaine de feuilleton macroniste visant à diviser le Nouveau Front Populaire. Ardent défenseur du 49.3 qu’il qualifie de « sauvegarde du régime parlementaire » et de la réforme des retraites jugé « indispensable », François Bayrou est un ancien combattant de la guerre sociale macroniste. Membre d’un groupe ultra-minoritaire (MODEM), composé de 36 députés – Barnier en avait 47, il a déjà sa feuille de route établie : poursuivre coûte que coûte les politiques macronistes rejetées par la victoire du NFP en juillet dernier.

Marine Le Pen le cajole déjà pour garantir ses politiques racistes, comme elle l’avait fait pour Barnier en le maintenant en vie trois mois avant de lâcher l’affaire sous pression de sa base. Seuls les insoumis se sont prononcés clairement pour censurer le nouvel usurpateur de Matignon. « Deux choix s’offriront aux députés : le soutien au sauvetage de Macron ou la censure », a déclaré Mathilde Panot, présidente du groupe parlementaire insoumis. Pour Manuel Bompard, coordinateur LFI, ce « bras d’honneur à la démocratie » conduit nécessairement à la censure : « Faire tomber Bayrou, ce sera donc faire tomber Macron. Nous déposerons une motion de censure ! ».

Une ligne cohérente avec la colère qui gronde dans le pays et les appels en série pour la démission d’Emmanuel Macron, comme l’exige 64 % des Français. Notre brève.

« La nomination de Bayrou est un nouveau bras d’honneur à la démocratie. Faire tomber son gouvernement, c’est faire tomber Macron ! »

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