Officiellement président des États-Unis depuis un peu plus de deux semaines, Donald Trump reste fidèle à sa réputation de meilleur ami et allié du criminel de guerre Netanyahu et de sa politique génocidaire. À peine retourné à la Maison-Blanche, Trump a signé un décret pour lever les sanctions contre des colons israéliens auteurs de violences contre des Palestiniens en Cisjordanie occupée. Aujourd’hui, Donald Trump veut finir ce que Netanyahu a commencé en Palestine. Si Trump peut agir de la sorte, c’est notamment la faute des pays européens, incapables de mettre la pression contre Netanyahu, alors que des moyens de pression existaient.
Trump veut vider Gaza de sa population et enfile à nouveau son costume de promoteur immobilier
Et le président américain enfila à nouveau son costume de promoteur immobilier, qui lui a permis de faire fortune avant de devenir président des États-Unis pour la première fois en 2016. Concrètement, qu’a-t-il déclaré lors de cette conférence de presse, accompagné de Benjamin Netanyahu ?
D’abord, il y a ce court passage où Trump fait semblant de plaindre les Palestiniens « vivant sur un site de démolition où pratiquement tous les bâtiments sont détruits ». « Ils vivent sous les décombres de béton », insiste-t-il. Un problème ? Une solution ! Le président des États-Unis présente alors la sienne : « Les États-Unis prendront le contrôle de la bande de Gaza. Nous en serons propriétaires ! ». Malgré l’opposition de ces pays et des Palestiniens eux-mêmes, Trump insiste : les habitants de Gaza pourraient aller vivre en Jordanie ou en Égypte. Appelons un chat, un chat : le successeur de Biden est partisan d’un nettoyage ethnique, c’est-à-dire un crime de guerre, avec l’appui de Netanyahu, ravi que la première puissance mondiale termine ce qu’il a commencé.
Lors des questions avec les journalistes à la suite de la conférence de presse, le président américain ne s’en cache pas du tout. Son rêve ? « J’espère que nous pourrons faire quelque chose à Gaza, afin qu’ils n’aient pas envie d’y revenir. Pourquoi voudraient-ils y revenir d’ailleurs ? ». Peut-être parce que c’est chez eux ? Ne se rend-il pas compte que déjà, des Palestiniens sont en train de rentrer chez eux ? Ils sont nombreux à profiter de la trêve pour retrouver leur terre, déterminés à reconstruire. Plus d’un demi-million d’entre eux ont déjà regagné le nord du territoire.
Dès lors, qui vivrait dans la bande de Gaza ? « J’imagine les gens du monde y vivre. Je pense qu’il faut en faire un endroit international incroyable ! », développe le locataire de la Maison Blanche. « Je ne veux pas faire de l’esprit, je ne veux pas faire le malin, mais la Côte d’Azur du Moyen-Orient, ça pourrait être quelque chose qui pourrait être magnifique ! ».
Donald Trump n’est pas un personnage à prendre à la légère. Il faut le prendre au sérieux tout comme lorsqu’il menace le Groenland ou le canal de Panama. Pendant ce temps, Netanyahu se frotte les mains. L’insoumise Mathilde Panot a dénoncé le « crime contre l’Humanité » annoncé par Trump et a appelé à une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Pour aller plus loin : Cisjordanie : l’ONU dénonce les opérations meurtrières de Netanyahu à Jénine
Les déclarations de Trump déclenchent un tollé général ? Une telle situation aurait pu être évitée
Sans surprise, les déclarations du président américain ont déclenché un tollé, au moment où les négociations sur la 2ᵉ partie de l’accord de cessez-le-feu doivent reprendre. Gaza « appartient aux Palestiniens », a répondu l’Allemagne. Riyad Mansour, ambassadeur palestinien à l’ONU, a appelé les dirigeants du monde à « respecter les souhaits du peuple palestinien ». « L’avenir de Gaza passe par un futur État palestinien et non par le contrôle d’un pays tiers », a déclaré la France. « Ce sont aux Palestiniens de veiller sur Gaza », selon les mots de Lula, président du Brésil.
Comment en est-on arrivé là ? À ce que les pays occidentaux haussent le ton face à une première puissance sans foi ni loi, dont la volonté de déplacer la population palestinienne correspond ni plus ni moins qu’à un crime de guerre ?
Les positions trumpiennes pro-Netanyahu, davantage encore que le duo Biden/Harris étaient connues. Le risque de son arrivée au pouvoir aussi. Le génocide en Palestine a commencé il y a plus d’un an. Qu’ont réellement fait les pays occidentaux ? Moins d’une dizaine de pays européens ont donné l’exemple en reconnaissant l’État de Palestine (la France n’en fait pas partie). L’Union européenne, encore moins la France, n’a pas déclenché d’embargo et sur les armes, n’a pas sanctionné des entreprises complices de la colonisation ou n’a pas suspendu l’accord d’association entre Israël et l’Union européenne.
Le sentiment d’impunité de Netanyahu l’a poussé à aller toujours plus loin dans l’horreur du génocide, avec la complicité des États-Unis. Aujourd’hui, le meilleur allié de Netanyahu est à la Maison-Blanche pour finir ce qu’il a commencé. Les Palestiniens sont réduits à une masse inqualifiable qu’il faudrait déplacer comme du bétail, comme s’ils allaient obéir à ceux qui se prennent pour les maitres du monde. « Trump et Nétanyahou doivent comprendre la réalité du peuple palestinien. C’est un peuple profondément enraciné dans sa terre, nous ne la quitterons pas », affirmait Hatem Azzam, un habitant de Rafah, à l’AFP.
Sources:linsoumission.fr(Nadim Février)
