Ce mardi 18 février était sans doute l’une des journées les plus importantes de l’histoire de la lutte contre l’autoroute A69 Toulouse-Castres. Au tribunal administratif de Toulouse se déroulait une audience historique pour décider du sort de cette autoroute devant la Justice. L’objectif : déterminer la légalité ou non de l’autorisation environnementale de ce projet. La rapporteure publique a battu en brèche tous les arguments des défenseurs de ce projet écocidaire et a demandé l’annulation du projet. La décision du tribunal sera rendue le 27 février 2025.
Avant l’audience, militants associatifs et insoumis se sont rassemblés en nombre pour montrer leur détermination pour que justice soit faite. Parmi les interventions qui se sont succédé, la députée LFI Anne Stambach-Terrenoir a rendu hommage à tous ceux qui se mobilisent depuis longtemps et ont fait de ce combat un combat national au retentissement international. Le militant Julien Le Guet, pourfendeur inlassable des méga-bassines, était là, lui aussi, pour exprimer sa solidarité et dire combien ces luttes portaient un sens commun pour la sauvegarde de notre environnement. À cette heure, l’espoir est permis de voir ce projet définitivement annulé. Un reporter de l’Insoumission.fr était sur place.
L’avis sans appel de la rapporteure publique contre l’autoroute A69
L’audience s’est ouverte devant une salle archi-comble, pour statuer sur le fond dans la procédure que les opposants à l’autoroute A69 ont intenté contre l’État et le concessionnaire ATOSCA. Les juges devront se prononcer sur la légalité des arrêtés préfectoraux autorisant la destruction d’espèces protégées et de leurs habitats dans le cadre de la construction de l’autoroute A69.
La rapporteure publique, magistrate indépendante, qui intervient en premier lors de l’audience, avait pour rôle, après étude du dossier, de donner son opinion sur les questions à juger et sur les solutions pour y répondre. Son avis a été sans appel. Elle s’est prononcée, pour la deuxième fois après la première audience de novembre 2024 qui avait donné lieu à une réouverture de l’instruction, pour l’annulation totale de l’autorisation environnementale sans régularisation possible. Même si cet avis ne s’impose pas obligatoirement au tribunal, c’est une immense victoire pour les collectifs qui se battent depuis des années contre ce projet inutile, destructeur et antisocial.
C’est l’absence de RIIPM (Raison impérative d’intérêt public majeur) qui justifie cette position. En effet,ce type de projet d’ampleur doit être à la fois absolument nécessaire, « impératif », et d’une très grande importance, « majeur ». Ni la sécurité apportée par une autoroute réputée moins accidentogène, ni l’augmentation supposée de l’attractivité du territoire, ni l’amélioration potentielle de la qualité de vie des riverain·nes, ne s’impose avec les critères exigés par la RIIPM, a estimé la rapporteure publique.
Pour aller plus loin : Tentative d’incendie, déploiement militaire : contre les opposants à l’A69, un nouveau palier de violence est franchi