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lundi 10 février 2025

« Ce PLFSS est la dernière chance de censurer ce gouvernement et toutes les dérives qu’il porte » – L’analyse d’Eric Coquerel

 Censure. Dans une tribune publiée ce dimanche, Eric Coquerel explique en quoi le projet de loi de finances de la Sécurité sociale est la dernière chance de censurer le gouvernement Bayrou avant que le Rassemblement national n’impose ses textes identitaires au Gouvernement. S’adressant aux députés socialistes, le président de la Commission des finances leur rappelle les conséquences concrètes de la non-censure du Gouvernement. Le jeudi 6 février, l’extrême droite et la macronie ont en effet adopté une loi restreignant le droit du sol à Mayotte.

« Les vannes sont ouvertes, la trumpisation du centre et de la droite a déjà inondé les caves. Si le gouvernement Bayrou ne chute pas, l’inondation atteindra vite les toits », analyse le député LFI. Eric Coquerel livre aussi son analyse sur le texte de financement de la Sécurité sociale : des apprentis taxés de 30 euros par mois via la CSG, des dépenses d’assurance maladie en baisse de 4 milliards d’euros, l’absence d’abrogation ou de suspension de la réforme des retraites, etc. La conclusion est limpide : « Députés socialistes, ce lundi 10 février, censurez ce gouvernement, tout autre choix vaudra son soutien ». L’Insoumission relaye dans ses colonnes l’analyse d’Eric Coquerel.

« Députés socialistes, ce PLFSS est la dernière chance de censurer ce gouvernement et toutes les dérives qu’il porte » : la mise en garde d’Éric Coquerel quelques heures avant le vote d’une motion de censure contre Bayrou

Le groupe socialiste, seul parmi le NFP à faire ce choix, n’a pas voté la censure de ce gouvernement lors du 49.3 sur le budget de l’État mercredi 5 février. Vous avez avancé pour cela que la France avait besoin d’un budget. Vous vous êtes appuyés sur des idées que j’avais pourtant contredites une à une, prouvant que la loi spéciale, si on contraignait le gouvernement à en donner une version moins restrictive, pouvait permettre d’attendre sans dégât un budget répondant aux besoins des Français. Et que non, il ne valait pas mieux un mauvais budget que l’exécution des crédits votés pour 2024.

En ne votant pas cette censure, vous avez permis une première fois que le gouvernement poursuive sa marche. Le Rassemblement national a en effet admis avoir profité de votre refus de donner vos voix à la censure, essentielles pour qu’elle passe, afin de s’épargner le devoir électoral de la voter et le devoir démocratique d’expliquer pourquoi il ne la votait pas. Mais soit, vous disiez vouloir un budget tout en vous opposant au gouvernement : vous avez ce budget, je veux ici vous convaincre de vous opposer maintenant au gouvernement en votant la censure sur le PLFSS. C’est même la dernière chance de le faire.

Pour aller plus loin : « Que chaque opposant censure sereinement ! » – Éric Coquerel bat en brèche les arguments du PS et du RN pour ne pas censurer Bayrou

« Il faut refuser ce texte socialement régressif »

À cause du texte tout d’abord. Car non ce PLFSS, n’est pas « plus acceptable que le budget Barnier ». C’est faux. Je tiens à rappeler que cette loi de financement n’est pas nécessaire pour que la Sécurité sociale fonctionne : cette loi fixe des objectifs de dépenses, elle n’ouvre pas de crédits. En censurant ces objectifs de dépenses, nous n’empêcherons pas la Sécurité sociale de percevoir ces recettes, nous ne l’empêcherons pas de fonctionner. Nous n’empêcherons seulement l’austérité qui veut qu’elle dépense moins, avec des objectifs revus à la baisse par ce gouvernement.

S’il était besoin de le rappeler, ce PLFSS du gouvernement Bayrou est le premier de l’histoire de la Sécurité sociale à être rejeté en commission à la fois en première et en deuxième lectures. Il faut refuser ce texte socialement régressif, aggravé par le Sénat, sans rien qui le rende « assurément plus acceptable ». Il faut refuser ce texte qui revient en arrière sur 17 milliards d’euros de recettes supplémentaires adoptées grâce au NFP en première lecture.

Les retraites ont bien été revalorisées au 1ᵉʳ janvier 2025, mais c’est le résultat de la censure du gouvernement Barnier, pas d’une apparente négociation des socialistes. Les dépenses d’assurance maladie baisseront moins, mais elles baisseront bien : 4 milliards d’euros. Le reste à charge sur les soins n’augmentera pas, mais les cotisations des complémentaires santé augmenteront en échange : 1,1 milliard d’euros.

Les baisses de cotisations sociales pour les entreprises reculeront légèrement, mais largement moins que prévu : le gouvernement annonçait 4 milliards d’euros en plus, le Sénat proposait 3 milliards et ce sera un maigre 1,6 milliard. La somme de ces exonérations, 90 milliards, est stratosphérique, à hauteur de plus de 2 milliards non compensés, et renforce la fiscalisation de la Sécurité sociale. Une grande partie des apprentis désormais assujettis à CSG seront aussi les victimes de ce texte. La réforme des retraites ne sera pas abrogée, ni suspendue, et en échange de cet échec, on consulte, on discute et on pave le chemin de la retraite par points voir par capitalisation.

« Un débat dont les règles du jeu sont écrites par l’extrême droite »

Si vous persistez à ne pas censurer ce gouvernement, vous oubliez le mandat qui vous a été confié, vous soutenez ces attaques contre les assurés sociaux et vous acceptez ce qui viendra ensuite. Cette suite est déjà connue, il nous en a été donné une illustration fort concrète jeudi 6 février avec l’adoption par l’extrême droite et la droite macroniste d’une proposition de loi restreignant le droit du sol à Mayotte sous le regard ravi de Mme Le Pen pour qui cette loi constituait une brèche pour démolir le droit du sol au niveau national.

Elle n’attendait sans doute pas que ça aille si vite : le soir même, le ministre de la Justice se disait ouvert à ce débat et celui de l’Intérieur annonçait carrément qu’il était favorable à l’interdiction du droit du sol sur l’ensemble du territoire national. Le lendemain, le Premier ministre considère qu’il faut s’interroger sur ce que c’est qu’être français, façon hypocrite d’acquiescer. Rappelons que seul le régime de Vichy a institué le droit du sang en France. Les vannes sont ouvertes, la trumpisation du centre et de la droite a déjà inondé les caves.

Si le gouvernement Bayrou ne chute pas, l’inondation atteindra vite les toits. Les prochaines étapes seront dictées par M. Retailleau, soit l’application des mesures phares de l’extrême droite. Tout le monde est prévenu et la résistance ne consiste pas à rentrer dans ce débat dont les règles du jeu sont écrites par l’extrême droite. C’est d’éviter qu’il ne pourrisse un peu plus l’atmosphère dans le pays.

Députés socialistes, ce PLFSS est la dernière chance de censurer ce gouvernement et toutes les dérives qu’il porte. Si vous ne la votez pas maintenant et déposez une motion de censure autonome après, il sera trop tard, car vous savez qu’elle n’aura aucune chance de passer. Une fois les textes financiers adoptés, le RN sera en ligne pour soutenir les lois identitaires à venir.

Députés socialistes, ce lundi 10 février, censurez ce gouvernement, tout autre choix vaudra son soutien.

Sources:linsoumission.fr

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