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lundi 2 juin 2025

Bernard Arnault licence 1 200 personnes dans ses vignobles

 La filiale du groupe de luxe Louis Vuitton Moët Hennessy (LVMH) du richissime multimilliardaire Bernard Arnault, spécialisée dans les vins et spiritueux, a annoncé subitement, et très indirectement, une suppression de 1 200 postes. Le manque de transparence des dirigeants du groupe ainsi que leur mépris pour leurs salariés ont fait réagir les syndicats. Ces derniers ont tenté d’obtenir plus de réponses auprès des PDG et se disent prêts à se mobiliser contre cette décision arbitraire. Les salariés sont toujours dans le flou et l’angoisse permanente, n’ayant obtenu aucune information concrète sur les postes qui seront impactés par cette mesure drastique. Il est plus qu’urgent que les responsables de la filiale rendent des comptes à leurs employés. Notre article.

LVMH surprend ses salariés en annonçant lâchement la suppression de 1 200 postes

Ce 30 avril, les employés de Moët Hennessy, filiale du groupe LVMH spécialisée dans la branche « vin et spiritueux », ont appris dans une vidéo de leurs PDG et directeur adjoint Jean-Jacques Guiony et Alexandre Arnault, la suppression de 1 200 de leurs postes. Pire encore, la majeure partie des salariés l’a appris dans la presse. En effet, le groupe de l’ultrariche Bernard Arnault a communiqué sa volonté de supprimer 12 % des effectifs de la branche Moët Hennessy, soit 1 200 postes directement impactés par cette ablation sociale. D’après Le Monde, ces 1 200 postes correspondent à une amputation de « 9 400 salariés ». 

Cette annonce, indirecte, via une vidéo et la presse, au lieu d’en informer en personne les premiers concernés, illustre le mépris de Bernard Arnault et ses sbires envers leurs employés. Un article du média basta! relate que la vidéo du PDG Jean-Jacques Guiony et d’Alexandre Arnault, tous deux respectivement fidèle lieutenant et fils de Bernard Arnault, s’intitule « Pensez Demain ». Choix judicieux pour une vidéo qui s’apprête à détruire la vie de centaines de salariés. Qui plus est, la date du 30 avril est symbolique, ou ironique, puisque cette décision tombe pile la veille du 1er mai, jour des droits des travailleuses et travailleurs.

LVMH justifie cette annonce en jouant sur l’aspect financier puisque le chiffre d’affaires des vins et spiritueux a baissé en 2024 et 2025. Ce dernier avait explosé pendant les trois années post-Covid, ce qui avait permis au groupe du multimilliardaire de racheter inconsidérément plein de petites sociétés. La CGT rappelle au journal qu’ils avaient averti le groupe du risque de ces acquisitions non pérennes : « On savait que certaines n’étaient pas rentables, que ce n’était pas un modèle viable. »

Aujourd’hui, le groupe de luxe s’en mord les doigts et ose jouer la carte de l’aspect financier pour justifier l’amputation des effectifs. Rappelons que la fortune de Bernard Arnault est estimée par Forbes France à 164 milliards d’euros, rien que ça. Le journal Libération lève le voile sur les finances du géant du luxe : « Bien qu’en baisse de 17 % par rapport à 2023, le résultat net du groupe de luxe s’est élevé à 12,5 milliards d’euros l’année dernière, pour un chiffre d’affaires de près de 85 milliards d’euros. » Démontrant ainsi que les finances de LVMH sont clairement pérennes et ne justifient pas ces réductions soudaines et brutales des effectifs.

Pour aller plus loin : Bernard Arnault préfère trahir sa patrie que payer ses impôts

Ces suppressions de postes se feraient sans plan social, c’est-à-dire qu’il s’agirait de ne pas remplacer les salariés après leurs départs. Les syndicats s’inquiètent de la charge de travail supplémentaire qui sera engendrée par ces postes non remplacés. Cette justification de la filiale de LVMH concernant cette idée de non-renouvellement des postes semble plutôt douteuse. Soit ils payaient 1 200 postes de salariés qui ne faisaient rien et dont ils peuvent donc soudainement se dispenser sur un coup de tête, ce qui serait très étrange.

Soit les tâches qui étaient faites par ces 1 200 postes vont devoir désormais être effectuées par les salariés restants, dans des conditions de travail encore plus dures. Il est évident pour les syndicats qu’il s’agit de la deuxième option et que la suppression de ces postes va durablement se faire ressentir, notamment pour les autres employés du groupe.

Le groupe du multimilliardaire Arnault muet face aux interpellations syndicales et à l’inquiétude de ses salariés

Les syndicats, dont la CGT, ont eu un rendez-vous le 7 mai dernier avec les hauts cadres de LVMH mais n’ont obtenu aucune réponse à leurs nombreuses questions. Les PDG n’ont communiqué aucune information concernant la nature des postes et les sites qui seront impactés par cette mesure, laissant ainsi l’entièreté de leurs employés dans une spirale anxiogène de doutes.

Philippe Cothenet, syndicaliste CGT, s’est entretenu avec le média basta! : « Ils [les PDG] ont tenté de nous rassurer, en nous disant que ces 1 200 suppressions concernent le monde entier, pas seulement la France. Mais sans nous donner les directives, sans nous dire quel secteur d’activité sera touché, quelle entreprise, combien de postes en France… » Après avoir lâché la bombe, les PDG s’en lavent les mains et refusent d’expliquer clairement ce qu’il adviendra de leurs employés. Une lâcheté et un mépris, à l’image du patron Bernard Arnault.

Pour rappel, LVMH a touché en 2023 64,5 millions d’euros de crédit d’impôt et 193 millions d’euros de baisses de cotisations. Des aides publiques que LFI souhaite encadrer et conditionner, pour que des salariés ne se fassent pas licencier à coups d’argent public, comme c’est le cas en ce moment chez ArcelorMittal.

Les syndicats ont expliqué qu’ils s’entretiendraient à nouveau avec les dirigeants du groupe LVMH avant le 2 juin, afin de comprendre d’où vient cette décision. Ils s’engagent aussi à déposer un droit d’alerte lors du prochain comité CSE central, obligeant ainsi l’entreprise à plus de transparence concernant sa prise de décision. Si les explications fournies inquiètent les salariés et syndicalistes, ces derniers assurent qu’ils se mobiliseront. D’après France Bleu, « l’ensemble des organisations syndicales du groupe LVMH profiteront de la grande réunion prévue les 20 et 21 mai à Vendôme sur le site Louis Vuitton pour aborder leurs inquiétudes ».

Les méthodes de LVMH en gestion des ressources humaines et en communication transparente et bienveillante avec leurs employés laissent grandement à désirer. D’abord une annonce lâche, floue et indirecte, via une vidéo, que peu ont vue. Puis pire encore, le silence face aux doutes et angoisses des salariés et le mutisme en réponse aux questions et interpellations des syndicats.

Un mois que les employés sont dans l’incompréhension et la peur constante de, au pire, perdre leur emploi ou, au mieux, voir leur charge de travail considérablement augmenter dans des conditions précaires. Un mois que les salariés du groupe de luxe multimilliardaire travaillent dans une ambiance délétère avec une épée de Damoclès au-dessus d’eux.

Les responsables de LVMH doivent impérativement rendre des comptes à leurs employés et jouer le jeu de la transparence afin d’annoncer clairement et d’expliquer leur abjecte mesure de casse sociale.

Sources:linsoumission.fr.  (Par Camille Oulès)











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