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mercredi 18 juin 2025

À Gaza, « un crime d’extermination et de génocide » : ce que révèle ce nouveau rapport de l’ONU

 Gaza. Dans un nouveau rapport publié le 10 juin 2025, la Commission d’enquête de l’ONU sur les territoires palestiniens occupés accuse Israël de commettre à Gaza des crimes de guerre, mais aussi un crime contre l’humanité d’extermination. En visant écoles, lieux de culte et sites culturels, c’est tout un peuple qui est visé dans son identité, son histoire, et son avenir. Jeudi 13 mars, cette même commission avait qualifié les attaques « systématiques » d’Israël contre la santé sexuelle et reproductive à Gaza comme des « actes génocidaires ».

En dépit de cette énième alerte de l’ONU, qui complète les précédentes depuis plus d’un an et demi, les États occidentaux s’enferment dans un rapport de complicité avec le régime génocidaire israélien. 

Une campagne militaire contre la société civile

Le 10 juin 2025, la Commission d’enquête indépendante de l’ONU, présidée par Navi Pillay, rend public un rapport glaçant : les attaques israéliennes à Gaza ciblent délibérément des civils, des infrastructures éducatives, religieuses et culturelles, constituant à la fois des crimes de guerre et un crime contre l’humanité d’extermination.

L’ONU accuse l’armée israélienne d’avoir bombardé des écoles, y compris des établissements gérés par l’UNRWA, des mosquées historiques, des centres communautaires et des bibliothèques. Il ne s’agirait donc pas de « dommages collatéraux », mais d’une stratégie visant à anéantir les fondations sociales d’un peuple.

« Nous assistons à une campagne concertée pour oblitérer la vie palestinienne à Gaza», affirme Navi Pillay, soulignant que la destruction des infrastructures éducatives et culturelles empêche toute reconstruction possible de la société.

Le rapport dénonce également une intensification des violences en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, où des écoles sont perquisitionnées, des enseignants arrêtés, et des élèves terrorisés, notamment des filles.

Pour aller plus loin : Portrait – Olivier Rafowicz : porte-parole de l’armée israélienne en France, coqueluche des médias complices

Crimes de guerre et d’extermination : ce que dit l’ONU

Pour la Commission des droits de l’homme, les attaques ciblant délibérément des civils ou des infrastructures civiles protégées par le droit international, comme les écoles ou les lieux de culte, sont qualifiées de crimes de guerre selon les Conventions de Genève.

Mais le plus marquant dans ce rapport, c’est l’emploi du mot « extermination », rare dans le langage onusien. Il désigne ici une destruction systématique et massive de la population palestinienne, notamment à travers l’attaque de lieux vitaux à la survie physique et sociale. L’ONU parle d’un usage intentionnel de la force visant à détruire les conditions d’existence d’un peuple : eau, nourriture, santé, culture, éducation.

Plus de 90 % des établissements scolaires ont été détruits ou gravement endommagés à Gaza. Selon l’ONU, 658 000 enfants sont désormais privés d’école. Le rapport évoque également la destruction d’un patrimoine culturel millénaire, assimilée à une forme de « génocide culturel ».

Israël nie, mais la pression monte

Face à ces accusations, Israël dénonce un rapport « biaisé », et rappelle qu’il s’est retiré du Conseil des droits de l’homme de l’ONU en février 2025. Pour autant, la communauté internationale s’inquiète. Le Royaume-Uni a récemment imposé des sanctions contre deux ministres israéliens jugés responsables de l’escalade des violences.

De leur côté, plusieurs ONG comme Human Rights Watch et Amnesty International confirment les conclusions de l’ONU. Elles dénoncent une stratégie militaire israélienne qui vise à rendre Gaza invivable : blocus alimentaire, pénurie d’eau, effondrement du système de santé, et destruction de toutes les structures éducatives.

Dans de nombreuses capitales, des rassemblements citoyens dénoncent la complaisance des chancelleries occidentales. Des juristes et experts du droit international demandent à ce que des procédures judiciaires soient engagées devant la Cour pénale internationale, pour que les responsables de ces crimes soient poursuivis.

Une société effacée : culture, religion, santé et éducation visées

Le rapport de la Commission d’enquête de l’ONU souligne que les attaques israéliennes ont visé non seulement les écoles, mais aussi les hôpitaux, les mosquées, les églises, les centres culturels et d’autres infrastructures civiles essentielles. Des sites religieux centenaires ont été réduits en poussière, des hôpitaux ont été bombardés alors qu’ils accueillaient encore des patients, et des lieux de mémoire ont été effacés du paysage gazaoui.

Cette destruction systématique de la vie civile va bien au-delà des dommages collatéraux. Elle s’inscrit dans une logique plus vaste : celle de l’anéantissement de l’identité collective. Comme le rappelle Navi Pillay, « l’éducation est un droit fondamental protégé par le droit international, y compris en temps de guerre ». Elle ajoute : « détruire l’école, c’est détruire la mémoire, la transmission, et la capacité d’un peuple à se relever ».

À cela s’ajoute un blocus total de Gaza, qui prive la population d’accès à l’eau potable, à la nourriture, à l’électricité et aux soins. Cette stratégie, qualifiée de punition collective, participe directement à l’accusation de crime contre l’humanité d’extermination.

Des chercheurs évoquent ici une forme d’« historicide » : l’effacement délibéré de la mémoire historique et culturelle d’un groupe, une mécanique déjà observée dans d’autres conflits asymétriques où la destruction culturelle accompagne la violence physique.

Refuser l’effacement

En qualifiant les attaques israéliennes de crimes de guerre et d’extermination, l’ONU pose un acte fort pour réaffirmer les règles du droit international et la qualification des crimes, nécessaire pour la poursuite des auteurs de ces crimes.

La France, comme tous les États membres de l’ONU, est aujourd’hui face à un choix : continuer à fermer les yeux, ou agir pour que ces crimes ne restent pas impunis. Ce que dit l’ONU, c’est que les droits humains ne peuvent être subordonnés à des alliances géopolitiques.

Refuser l’effacement de Gaza, c’est défendre le droit à l’éducation, à la mémoire, et à la dignité pour toutes les sociétés humaines.

Sources:linsoumission.fr (par Kaïs)











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