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lundi 24 juillet 2023

L'arroseur arrosé (saison3)



La commission d’enquête est, composée de cinq membres, elle  aura le droit de nommer des commissions rogatoires. Quatre personnalités sont immédiatement désignées : Marc Jarblum, président de la Fédération des sociétés juives de France ; Henri Slovès, avocat et écrivain communiste, militant actif de l’Union des Juifs pour la résistance et l’entraide (UJRE) et l’un des fondateurs du Comité général de défense (CGD) ; M. Hildenfinger et André Weill, tous deux membres du Consistoire. Le Dr Vidal Modiano, dirigeant de l’Association des Juifs saloniciens, se joint à eux peu de temps après, ainsi que le juriste Raymond Lindon.

Tout le monde souhaite voir cette commission d’enquête instruite dans la sérénité et la confiance mutuelle.Le CUDJF  remet tous les dossiers de l’UGIF établis par son comité d’épuration.

Une délégation de l’ancien conseil d’administration de l’UGIF, composée du président Georges Edinger, de Mme Lucienne Scheid-Haas, responsable du service juridique, et de Robert Lévy, chef du service des internés, se déclare prête à accepter les conclusions de la commission d’enquête. Et lors de la réunion du CRIF le 9 octobre 1944, le président Léon Meiss émet le vœu que, durant les travaux de la commission, une « suspension d’armes » soit prononcée à l’égard des dirigeants de l’UGIF. La motion est votée à l’unanimité.


En premier lieu, seront interrogés les fonctionnaires de l’UGIF qui désirent continuer leur travail social, sur lesquels les membres de la commission constitueront un dossier individuel. Puis ils délibéreront et communiqueront leurs conclusions au CRIF qui décidera, pour chaque cas, de la suite à donner. La même procédure sera suivie pour des dirigeants de premier plan dont il importe d’éclaircir le rôle exact.Apres quelques semaines d’audition de dirigeants et d’employés de l’UGIF directement concernés et la participation de certains témoins aux vues divergentes le CRIF juge qu’il n’est plus question de commission d’enquête mais de’’ jury d’Honneur’’.Surprenant quand on sait qu’au  même moment les ordonnances du 26 Août 1944  ordonnances’’ d’indignité nationale ‘’frappait tout français qui avait collaboré avec l’Allemagne et porté atteinte à l’unité de la nation.

Dès lors le CRIF renonce à juger la question de l’UGIF dans sa globalité et se focalisera sur le cas des enfants en particulier ceux de la maison de Neuilly qui fut un épisode dramatique.On peut se poser la question de l’aveuglement légaliste de certains dirigeants de l’UGIF à ce moment là.


Dans la nuit du 21 au 22 juillet 1944, une grande rafle a frappé l’ensemble des maisons d’enfants de l’UGIF en région parisienne : 242 enfants et 33 membres du personnel ont été emmenés à Drancy. Ont été « oubliés » les 17 petits de la pouponnière de la rue Édouard-Nortier à Neuilly, qui ont pu être dispersés le 23 juillet à l’aube avant qu’Edmond Kahn, obéissant aux consignes du commandant allemand de Drancy, Aloïs Brunner, transmises par le président Edinger – lui-même prévenu par Schendel convoqué au camp –, ordonne le lendemain le retour des enfants – tous arrêtés à Neuilly le 25 juillet au matin et tous déportés sans retour dans le convoi 77 du 31 juillet.

Présidé par l’avoué Lucien Frank, le jury d’honneur va être amené à se prononcer uniquement sur l’« affaire de Neuilly », ce qui réduit considérablement son rôle même si la question en amène d’autres, fondamentales : Edmond Kahn et Georges Edinger arguant pour leur défense du risque de représailles qu’aurait fait courir à l’ensemble des internés de Drancy un éventuel refus de leur part de faire revenir les enfants à Neuilly.

A suivre: Jury d’honneur et intervention modératrice du CRIF











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