Autre exemple : Corbyn fait le débat de fin de campagne avec Boris Johnson, et à un moment, il parle de l’affaire Epstein, le pédophile ami des puissants aux États-Unis et ailleurs. En anglais, ça se prononce Epstine, et Corbyn prononce Epstaïne. Et là sur Twitter un comédien assez connu dit « Corbyn ne peut pas s’empêcher d’ostraciser les Juifs » (othering Jews). D’autres gens répondent « ben non, mon nom vient de d’Allemagne, d’Europe centrale, c’est comme ça qu’il faudrait prononcer », et donc tu as un débat là-dessus.
Dernière anecdote : dans sa circonscription, où il y a des synagogues et des organisations juives qui le soutiennent depuis toujours, il y a un type qui a longtemps organisé des commémorations du massacre qui a eu lieu dans le village palestinien de Deir Yassin en 1948, Paul Eisen. Or ce type a fini par virer négationniste. Mais Corbyn bien avant cela, et comme beaucoup d’autres, avait contribué financièrement aux commémorations avec toutes sortes de gens, dont certains rabbins, des laïques, des religieux, etc. Eh bien Corbyn est accusé d’être proche des négationnistes ! On se dit que ça ne va pas être trop difficile de voir que cette accusation ne peut pas tenir parce qu’on retrouve en ligne la lettre du cabinet de Tony Blair, au même mec, Paul Eisen, pour s’excuser de ne pas pouvoir être présent et pour le remercier de l’organisation de cet événement.
Et bien entendu, jamais un seul mot, nulle part, sur les expressions répétées de soutien à Corbyn des personnes et organisations juives, à commencer par celles de sa circonscription, en Grande-Bretagne et ailleurs dans le monde.
Voilà, je pourrais continuer quasiment à l’infini. L’analogie avec ce qui se passe pour La France Insoumise et, en particulier pour Jean-Luc Mélenchon, est évidente, la ressemblance est absolument frappante. Et on se rappelle que Sanders aux États-Unis y avait eu droit aussi…