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jeudi 30 janvier 2025

Comment Caroline Yadan instrumentalise l’antisémitisme pour censurer toute critique de Netanyahu (part2)

 Sionisme et antisémitisme, même combat ?

Theodor Herzl, considéré comme l’un des fondateurs du sionisme, à la fois lucide et cynique, affirmait que les antisémites seraient les alliés les plus sûrs de cette cause. Et en effet, voyant dans ce projet l’occasion d’organiser leur départ, nombreux sont ceux à l’époque à avoir soutenu l’idée de la fondation d’un État juif. Aujourd’hui, le sionisme dominant en Israël a pris la forme d’un nationalisme outrancier, niant les droits du peuple Palestiniens. Ainsi voit-on certains partis d’extrême droite en Occident ou encore les évangéliques américains devenir les meilleurs soutiens de la droite israélienne.

Toujours selon Sophie Bessis, les premiers ont en commun le culte de la pureté de la terre et du sang, ainsi que le rejet de toute altérité qui pourrait la « polluer » ; et l’antisémitisme historique de ces partis cohabite sans contradiction apparente avec l’idéologie de leurs homologues israéliens. Les seconds quant à eux, espèrent voir s’accomplir leurs prophéties une fois tous les juifs réunis en Terre sainte et convertis collectivement au christianisme.

Ainsi, la droite israélienne est devenue partie liée avec ses meilleurs ennemis alors qu’elle porte l’anathème sur les juifs antisionistes dont le nombre croit en raison du génocide à Gaza. Ceux-là sont la preuve vivante qu’antisionisme et antisémitisme ne sont en rien des synonymes et sont à museler à tout prix. Une fois ces pas de coté effectués, comment ne pas comprendre que l’objectif de la députée n’a rien à voir avec un renforcement des luttes contre l’antisémitisme ?

Elle le dit ouvertement : c’est une charge contre la FI dont elle aspire à devenir le cauchemar, et, au-delà, il s’agit bien d’absoudre le gouvernement israélien tout en criminalisant toutes celles et ceux qui élèvent leur voix en solidarité avec la Palestine et le Liban, contre le génocide en cours et les crimes de guerre du gouvernement Netanyahu, tout en les privant de toutes les formes d’expressions qui permettent d’illustrer et de dénoncer ces faits.

De nos jours, s’il ne viendrait à l’esprit de personne de faire la confusion entre un Allemand et un nazi ; la propagande sioniste, elle, voudrait fusionner identité « juive » et « sioniste ».

Au prétexte que de vrais antisémites critiquent l’État d’Israël pour masquer leur haine des juifs, toutes critiques antisionistes seraient dès lors l’expression masquée d’une haine patenté evouée aux juifs. L’argument est fallacieux ; en rhétorique on appelle cela un sophisme par association. S’en prendre au sionisme reviendrait donc à s’en prendre aux Israéliens et donc aux juifs.

Seulement, outre les oppositions existantes, bien réelles en Israël, au sionisme et aux pratiques guerrières de Netanyahu, la communauté juive est aussi une diaspora dont une grande partie condamne la politique de ce gouvernement fasciste. Et critiquer la politique d’un gouvernement ne signifie en rien qu’on voue une haine à sa population ou sa religion.

Le comble, c’est qu’en qualifiant toute critique de la politique israélienne de forme renouvelée d’antisémitisme, Yadan crée elle-même une équivalence dangereuse entre un État, sa politique et une communauté entière. Elle essentialise tous les juifs pour les réduire à l’expression de leur seule judéité. Un terreau fertile pour engendrer les confusions de genre. C’est l’histoire du pompier pyromane.

Alors dites-nous Madame Yadan, serions nous antisémites au seul prétexte que nous ne supportons pas de voir des femmes et des enfants innocents massacrés à Gaza et au Liban ? Et qu’allez-vous faire des juifs qui critiquent le génocide commis par le gouvernement de Netanyahu ? Doit-on aussi les inculper pour antisémitisme ?

*Pour aller plus loin : Réponse collective à une infamie : sur l’accusation d’antisémitisme portée contre LFI

Le danger de lois iniques

Quand une loi essentialise une communauté en la confondant avec les politiques mortifères de son gouvernement au prétexte de combattre une forme masquée de racisme, elle porte en elle une insoutenable propagande qui prend en otage l’ensemble de cette population afin qu’elle serve de bouclier et de caution morale à des actes immoraux.

Inévitablement elle l’aliène au destin autant qu’à l’infamie des plans criminels de ceux dont jugement sera fait, tôt ou tard, non pas sur la base de leur religion, mais bel et bien de leurs actions, pour finir dans les poubelles de l’histoire aux côtés des pires ordures que notre terre a compté. Et cela est odieux. Cela mérite d’être dénoncé et combattu de la plus vive et de la plus féroce des manières. Au nom de la paix et de l’émancipation de ces populations prises conjointement en otages par la haine de quelques fous de guerre totalement hors de contrôle.

Quand la post vérité et l’inversion des valeurs deviennent des lois prétendant condamner l’apologie du terrorisme pour en réalité condamner l’apologie du droit international, c’est le fascisme et l’inhumanité qui s’inscrivent en droit dans nos quotidiens.

C’est là le plus grand des dangers, celui de voir des lois iniques imposer la faillite morale et
humaniste d’un peuple dont les valeurs ont permis la création et l’adoption universelle des
droits de l’humanité.

Sources:linsoumission.fr


 

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