En janvier, la stratégie du parti qui rendra hommage demain à l’antisémite et au raciste Jean-Marie Le Pen, est inchangée. Belote, rebelote, le RN commande au Gouvernement de serrer un tour de vis à ses ministres qui auraient le malheur de dire un mot au-dessus de l’autre à leur sujet.
À l’Automne, c’était Antoine Armand, grondé par Michel Barnier (lequel avait lui-même été incendié par Marine Le Pen au téléphone) après avoir refusé de recevoir des élus RN pour le budget. En janvier, c’est le ministre François Rebsamen, pour avoir dit « respecter tous les partis, sauf le RN ». « Ce n’est pas la position du Gouvernement » a recadré sa porte-parole, Sophie Primas, en confirmant le rôle d’assureurs et de surveillants généraux du Rassemblement national.
Ses dirigeants fustigent Bayrou comme « l’homme de la continuité molle [avec la macronie] » (Bardella), qui « ment sur tout, sur l’électricité, sur les vivres, sur l’eau, sur l’école, sur les soins » (Jean-Philippe Tanguy). Quelques jours plus tôt, les mêmes dénonçaient une « escroquerie » sur la suspension de la réforme des retraites après les rencontres à Bercy.
Mais que reste-t-il après les envolées lyriques ? La censure ? Non, le RN s’y refuse « dans l’immédiat » Comprendre : le parti d’extrême droite sauve un « menteur » et « un continuateur mou de la macronie », selon leurs propres mots. Avec les socialistes prêts à quitter le NFP pour l’arnaque d’une « mission flash » sur les retraites, la macronie compte ses deux soutiens complets et visibles. En parallèle, le NFP tient bon autour de la motion de censure insoumise réunissant les écologistes et les communistes. Demain, le vote de la motion de censure déterminera les lignes claires, entre vrais opposants, et faux ennemis d’Emmanuel Macron. Sur la censure de Bayrou par le RN : « Les tartuffes du Rassemblement National font des grandes phrases sur les plateaux, mais s’apprêtent à nouveau à sauver Macron »(Manuel Bompard)
Sources:linsoumission (Sylvain Noël)