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vendredi 31 janvier 2025

Bernard Arnault verse des larmes de crocodiles, les ultra-riches n’ont jamais eu autant d’argent : de l’indécence des plus fortunés.

 Pendant que Bernard Arnault verse des larmes de crocodiles au sujet d’une éventuelle taxe supplémentaire qui touchera notamment son entreprise florissante LVMH, l’on apprend que le revenu annuel des 40 700 ménages les plus riches du pays a plus que doublé en 20 ans. Rassurez-vous, les plus riches de ce pays se portent bien !

Quand Bernard Arnault vient pleurer à propos d’une taxe supplémentaire, en revanche, le gouvernement lui présente ses excuses. « Je comprends sa colère », a déclaré la porte-parole du gouvernement. « Quand vous avez un grand entrepreneur qui exprime ce genre d’inquiétude, il faut écouter », renchérit le ministre de l’Europe. Dire que Bernard Arnault a multiplié sa fortune en 4 ans grâce à un certain Emmanuel Macron…

200,3 milliards de dollars : voilà le magot colossal que possède Bernard Arnault. En 2024, son entreprise LVMH a réalisé 12,55 milliards d’euros de bénéfices. Dans les débats en cours sur le budget, les parlementaires ont limité à un an une taxe sur les entreprises. Elle coûterait 800 millions d’euros à LVMH. Bernard Arnault ose venir chouiner et faire du chantage à la délocalisation, alors que 27 % des filiales de LVMH se situent dans des paradis fiscaux. Quelle indécence.

Bernard Arnault, patriote en carton, vient chouiner contre la politique du pays sans lequel il ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui

Bernard Arnault est à la fois un héritier et un patriote en carton. Comme 80 % des milliardaires d’aujourd’hui, il est loin de s’être fait tout seul : c’est un fils à papa, dont la France a largement contribué au succès. Avec un échec aux États-Unis au milieu des années 1980, Bernard Arnault rachète le groupe Boussac, qui comprend Conforama, le Bon Marché et surtout Dior.

Comme le rappelle Frustration Magazine, à l’époque, « le groupe est en difficulté financière et Arnault est sélectionné par l’État français pour le sauvegarder : il s’engage à maintenir l’emploi en échange d’un total d’un milliard de francs d’aides publiques ». Après avoir bien profité de l’argent public, il fait passer le nombre d’employés du groupe d’environ 16 000 à 8 000, et garde dans son giron Dior. Sur ces bases, il construira LVMH.

Si LVMH et les produits de luxe constituent le noyau de son empire, la famille Arnault a étendu son conglomérat à de nombreux secteurs, notamment celui des médias. Par cette tactique classique des milliardaires, il a étendu son influence. Il a ainsi racheté de nombreux journaux comme Le Parisien, Les Echos, Radio Classique notamment.

Bernard Arnault a bénéficié tout au long de sa carrière et de la crise d’aides massives de l’État. Le groupe a en effet été biberonné au chômage partiel « au sein de Sephora et des médias Les Echos et Le Parisien, ainsi qu’en Italie et en Allemagne (notamment pour Bulgari, Christian Dior et Louis Vuitton) » comme l’indique Attac. Sans compter les grasses aides d’État aux médias que touche ce bon samaritain. Dans la même ligne, LVMH a également grassement profité du Crédit d’Impôt pour la compétitivité des entreprises (CICE) de François Hollande. En bref, pas vraiment de quoi se plaindre.

Pour aller plus loin : Bernard Arnault, milliardaire magnat du luxe et des médias

200,3 milliards de dollars : voilà le magot colossal que possède Bernard Arnault. En 2024, LVMH a réalisé 12,55 milliards d’euros de bénéfices. Dans les débats en cours sur le budget, les parlementaires ont limité à un an une taxe sur les entreprises. Elle coûterait 800 millions d’euros à LVMH, sur une année ; et celui-ci ose de plaindre, tout en faisant du chantage à la délocalisation aux Etats-Unis ? « Les milliardaires sont prêts à trahir la patrie qui a fait leur richesse. Ils ne sont RIEN sans les travailleurs. Assez de laxisme contre les milliardaires vautours : contrôle fiscal, sanction », tonne l’insoumis Antoine Léaument.

Cet homme est un des plus riches et des plus puissants du monde, il a poussé de toute son influence pour qu’Emmanuel Macron ne nomme pas quelqu’un issu du Nouveau Front Populaire à Matignon, suite à sa victoire aux dernières législatives. À Bernard Arnault, comme aux autres milliardaires, cela ne leur suffit plus. En témoigne le soutien désormais sans failles des milliardaires de la Silicon Valley (Musk, Zuckerberg, Bezos) à Donald Trump. À défaut de n’avoir seulement pu gérer leurs multinationales, ils veulent dorénavant beaucoup plus : le pouvoir politique, plus seulement le pouvoir économique.

Les plus riches n’ont jamais été aussi riches : qu’attend-on pour les faire partager leur argent ?

Sous Macron, les plus riches ne sont jamais aussi bien portés. 5 milliardaires possèdent davantage que 27 millions de Français. En 2024, la France comptait 147 milliardaires en 2024. Les 500 fortunes du pays battent des records. Elles ont doublé leur fortune depuis 2017, atteignant un pactole global de… 1228 milliards d’euros. En 2017, c’était 570 milliards. En 2020, 731 milliards. Depuis 2020, les quatre milliardaires français les plus riches et leurs familles – la famille Arnault, la famille Bettencourt Meyers, Gérard et Alain Wertheimer – ont vu leur fortune augmenter de 87 % depuis 2020. Dans le même temps, la richesse cumulée de 90 % des Français a baissé.

Les dernières nouvelles économiques concernant les plus riches ne sont pas venues atténuer ce phénomène de gavage suprême. En témoigne ce qui se trame au sein du CAC 40. En 2024. Les 40 plus grandes entreprises françaises ont versé à leurs actionnaires… près de 100 milliards d’euros ! Très exactement, 98,2 milliards d’euros.

Il faut reconnaître au CAC 40 sa régularité : chaque année depuis 2018, à l’exception de 2020 (année Covid), ses actionnaires se sont enrichis davantage. TotalEnergies reste la plus généreuse vis-à-vis de ses actionnaires (14,6 milliards d’euros), suivie de la multinationale LVMH (6,9 milliards d’euros), coucou Bernard Arnault, et 6,7 milliards d’euros distribués par le constructeur automobile Stellantis (salutations à son ex-PDG, Carlos Tavares, qui s’est allégrement gavé en milliards).

Pour aller plus loin : « La France est un paradis fiscal : 2 % d’impôt seulement pour les 380 familles » : l’alerte de l’économiste Gabriel Zucman

Selon une récente note du ministère des Finances, les revenus des ultra-riches s’envolent et les inégalités se creusent davantage, sur les 20 dernières années. Qui aurait pu prédire ? Pour arriver à cette conclusion, les auteurs de l’étude ont scruté en détail les déclarations de revenus depuis 2003. Ils se sont concentrés ainsi sur 40 700 foyers fiscaux, aux revenus les plus élevés, c’est-à-dire les 0,1 % de la population. Cela signifie gagner au moins 463 000 euros par an, en moyenne 1 million d’euros. Des sommes déjà inimaginables pour la quasi-totalité des Français. Ainsi, entre 2003 et 2022, le revenu annuel des 40 700 ménages les plus riches a plus que doublé (+ 119 %).

La progressivité de l’impôt à la française ne remplit pas son rôle. L’étude décrit comment le taux réel d’imposition s’est alourdi sur les 50 % des Français les plus pauvres. « En même temps », celui-ci a été baissé pour les 0,1 % les plus riches, passant de 29,3 % à 25, 7 %. Pire, selon l’économiste Gabriel Zucman, reconnu pour ses travaux sur les inégalités sociales et les paradis fiscaux, les 380 familles les plus riches du pays (les 0,001 %) payent… 2 % d’impôts. Vous avez bien lu.

À tous ceux qui chouinent sur l’enfer fiscal de la France pour mieux préserver leurs propres intérêts, qu’ils mettent le nez dans les chiffres, avant de comprendre que la France est un paradis fiscal pour les milliardaires. Quand 8 millions de personnes ont besoin de l’aide alimentaire pour se nourrir, que 9 millions sont pauvres et que 330 000 personnes sont sans-abris, on partage et on ne fait le patriote en carton.

Sources:linsoumission.fr (Par Nadim Février)

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jeudi 30 janvier 2025

Comment Caroline Yadan instrumentalise l’antisémitisme pour censurer toute critique de Netanyahu (part2)

 Sionisme et antisémitisme, même combat ?

Theodor Herzl, considéré comme l’un des fondateurs du sionisme, à la fois lucide et cynique, affirmait que les antisémites seraient les alliés les plus sûrs de cette cause. Et en effet, voyant dans ce projet l’occasion d’organiser leur départ, nombreux sont ceux à l’époque à avoir soutenu l’idée de la fondation d’un État juif. Aujourd’hui, le sionisme dominant en Israël a pris la forme d’un nationalisme outrancier, niant les droits du peuple Palestiniens. Ainsi voit-on certains partis d’extrême droite en Occident ou encore les évangéliques américains devenir les meilleurs soutiens de la droite israélienne.

Toujours selon Sophie Bessis, les premiers ont en commun le culte de la pureté de la terre et du sang, ainsi que le rejet de toute altérité qui pourrait la « polluer » ; et l’antisémitisme historique de ces partis cohabite sans contradiction apparente avec l’idéologie de leurs homologues israéliens. Les seconds quant à eux, espèrent voir s’accomplir leurs prophéties une fois tous les juifs réunis en Terre sainte et convertis collectivement au christianisme.

Ainsi, la droite israélienne est devenue partie liée avec ses meilleurs ennemis alors qu’elle porte l’anathème sur les juifs antisionistes dont le nombre croit en raison du génocide à Gaza. Ceux-là sont la preuve vivante qu’antisionisme et antisémitisme ne sont en rien des synonymes et sont à museler à tout prix. Une fois ces pas de coté effectués, comment ne pas comprendre que l’objectif de la députée n’a rien à voir avec un renforcement des luttes contre l’antisémitisme ?

Elle le dit ouvertement : c’est une charge contre la FI dont elle aspire à devenir le cauchemar, et, au-delà, il s’agit bien d’absoudre le gouvernement israélien tout en criminalisant toutes celles et ceux qui élèvent leur voix en solidarité avec la Palestine et le Liban, contre le génocide en cours et les crimes de guerre du gouvernement Netanyahu, tout en les privant de toutes les formes d’expressions qui permettent d’illustrer et de dénoncer ces faits.

De nos jours, s’il ne viendrait à l’esprit de personne de faire la confusion entre un Allemand et un nazi ; la propagande sioniste, elle, voudrait fusionner identité « juive » et « sioniste ».

Au prétexte que de vrais antisémites critiquent l’État d’Israël pour masquer leur haine des juifs, toutes critiques antisionistes seraient dès lors l’expression masquée d’une haine patenté evouée aux juifs. L’argument est fallacieux ; en rhétorique on appelle cela un sophisme par association. S’en prendre au sionisme reviendrait donc à s’en prendre aux Israéliens et donc aux juifs.

Seulement, outre les oppositions existantes, bien réelles en Israël, au sionisme et aux pratiques guerrières de Netanyahu, la communauté juive est aussi une diaspora dont une grande partie condamne la politique de ce gouvernement fasciste. Et critiquer la politique d’un gouvernement ne signifie en rien qu’on voue une haine à sa population ou sa religion.

Le comble, c’est qu’en qualifiant toute critique de la politique israélienne de forme renouvelée d’antisémitisme, Yadan crée elle-même une équivalence dangereuse entre un État, sa politique et une communauté entière. Elle essentialise tous les juifs pour les réduire à l’expression de leur seule judéité. Un terreau fertile pour engendrer les confusions de genre. C’est l’histoire du pompier pyromane.

Alors dites-nous Madame Yadan, serions nous antisémites au seul prétexte que nous ne supportons pas de voir des femmes et des enfants innocents massacrés à Gaza et au Liban ? Et qu’allez-vous faire des juifs qui critiquent le génocide commis par le gouvernement de Netanyahu ? Doit-on aussi les inculper pour antisémitisme ?

*Pour aller plus loin : Réponse collective à une infamie : sur l’accusation d’antisémitisme portée contre LFI

Le danger de lois iniques

Quand une loi essentialise une communauté en la confondant avec les politiques mortifères de son gouvernement au prétexte de combattre une forme masquée de racisme, elle porte en elle une insoutenable propagande qui prend en otage l’ensemble de cette population afin qu’elle serve de bouclier et de caution morale à des actes immoraux.

Inévitablement elle l’aliène au destin autant qu’à l’infamie des plans criminels de ceux dont jugement sera fait, tôt ou tard, non pas sur la base de leur religion, mais bel et bien de leurs actions, pour finir dans les poubelles de l’histoire aux côtés des pires ordures que notre terre a compté. Et cela est odieux. Cela mérite d’être dénoncé et combattu de la plus vive et de la plus féroce des manières. Au nom de la paix et de l’émancipation de ces populations prises conjointement en otages par la haine de quelques fous de guerre totalement hors de contrôle.

Quand la post vérité et l’inversion des valeurs deviennent des lois prétendant condamner l’apologie du terrorisme pour en réalité condamner l’apologie du droit international, c’est le fascisme et l’inhumanité qui s’inscrivent en droit dans nos quotidiens.

C’est là le plus grand des dangers, celui de voir des lois iniques imposer la faillite morale et
humaniste d’un peuple dont les valeurs ont permis la création et l’adoption universelle des
droits de l’humanité.

Sources:linsoumission.fr


 

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mercredi 29 janvier 2025

Comment Caroline Yadan instrumentalise l’antisémitisme pour censurer toute critique de Netanyahu (part1)

 Caroline Yadan. Les soutiens inconditionnels à Netanyahu ne ratent aucune occasion pour salir et tenter de faire taire toute voix s’opposant aux assassinats commandés par l’Etat d’Israël. Ce mardi 28 janvier, la députée Caroline Yadan a injurié les insoumis lors de la séance de questions orales au gouvernement. Accusant les insoumis de soi-disant « attiser la haine des juifs », l’amie française de Benjamin Netanyahu a récidivé dans son instrumentalisation de l’antisémitisme, au lendemain du 80ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkeneau par les soviétiques. La présidente du groupe parlementaire LFI, Mathilde panot, a demandé à Yaël Braun-Pivet, une réunion du bureau de l’Assemblée nationale de toute urgence afin que des sanctions soient prises contre la députée macroniste.

Il y a quelques mois, Caroline Yadan accusait Amnesty International de « manipulations et omissions » pour balayer le rapport de l’ONG accusant Israël de se rendre « coupable d’un génocide » à Gaza. Elle s’est aussi associée avec Aurore Bergé – députée coupable de parjure – pour porter une proposition de loi visant à condamner les « formes renouvelées de l’antisémitisme ». Dans son intervention de ce mardi, Caroline Yadan a redit le cœur de sa proposition : établir une équivalence entre l’antisémitisme et l’antisionisme dans le but avoué de museler toute forme d’expression, de sympathie ou de soutien aux peuples massacrés par Benjamin Netanyahu, à commencer les Gazaouis.

Qui est Caroline Yadan, première soutien de Netanyahu, juste en-dessous de Meyer Habib ?

Suppléante de Stanislas Guerini à l’Assemblée nationale, Caroline Yadan s’illustrait déjà avec une proposition de résolution visant à condamner « l’éducation à la haine des enfants palestiniens ». Résolution qu’elle entend déposer à nouveau malgré l’échec de son adoption.

Caroline Yadan est députée de Paris de 2022 à 2024. Devenue députée de la 8e circonscription des Français hors de France suite à la dissolution de l’Assemblée nationale, elle succède à Meyer Habib (qui fait l’objet de plaintes de la Ligue des Droits de l’Homme pour injure publique aggravée et incitation à la haine raciale à l’encontre de la population gazaouie). Élue au second tour uniquement grâce au report des voix de la gauche unitaire qui pensait battre ainsi une extrême droite incarnée par son insupportable prédécesseur au cours d’un scrutin comptant près de 75 % d’abstention, elle crache ouvertement sur celles et ceux qui, pourtant, composent la moitié de son électorat.

Juriste et procédurière acharnée, elle lance des signalements pour apologie du terrorisme et attaque en justice quiconque ose porter une parole allant à l’encontre de la propagande de Netanyahu. Elle relaye des fakes news, associe systématiquement LFI aux actes antisémites commis dans le pays, s’en prend aux étudiants qui manifestent leur soutien à Gaza, aux journalistes, aux journaux, au chef de l’État, à l’ONU et même aux graffitis qui condamnent l’antisémitisme ! Elle œuvre pour faire lever l’immunité parlementaire de Rima Hassan et lui faire imposer des sanctions disciplinaires.

Fraîchement élue, elle prêche pour instaurer comme préalable à l’obtention de la nationalité française, l’obligation de signer une reconnaissance de l’État d’Israël. Une mesure directement inspirée des Allemands qui depuis des années ont érigé le soutien inconditionnel d’Israël en raison d’État.

Dans l’hémicycle et les médias, celle que l’on pourrait confondre avec une députée du Likoud (parti politique de Netanyahu) à la Knesset (chambre parlementaire israélienne) tant ses positions totalement dénuées d’humanisme semblent calquées en tous points dessus. Au point de nier les droits humains du peuple palestinien autant que le droit international et les sanctions prononcées à l’encontre du gouvernement israélien et de ses dirigeants. Pour se démarquer de l’innénarable Meyer Habib, le discours se voudrait plus techno, mais en réalité la pensée s’avère plus hermétique encore, se voulant toujours plus zélée vis-à-vis de la propagande et du soutien inconditionnel à Israël.

Elle appuie la demande de dissolution du Collectif Palestine Vaincra et s’imagine en croisade, pourfendeuse de la FI qu’elle aimerait faire dissoudre – on en rirait si l’incurie n’était si grave.

À ce sujet, un parallèle avec la volonté du gouvernement Netanyahu de dissoudre le parti communiste israélien s’avère d’ailleurs intéressant. Parce que le PC manifeste avec courage et ténacité son opposition à la guerre au Liban, à Gaza, tout autant qu’aux colonies illégales en Cisjordanie, le gouvernement aimerait bien faire taire les voix dissidentes et la grogne croissante de la population provoquée par ces vilains agitateurs.

En attendant d’y parvenir, le Parlement du pays qui se prétend la « seule démocratie du Moyen-Orient », ce que répète à loisir Yadan, a déjà exclu de ses rangs pour six long mois deux députés du PC israélien pour le seul tort d’avoir dénoncé les crimes de guerre de Netanyahu.

Une loi contre les formes renouvelées de l’antisémitisme

Évidement sur l’intitulé et l’intention qui consiste à lutter contre les formes renouvelées de l’antisémitisme, personne ne saurait rien avoir à dire : la lutte contre les discriminations et le racisme a toujours été au cœur des luttes de gauche et tout particulièrement de la FI. Le contenu mérite néanmoins qu’on s’y attarde.

Dans le journal Le Point, la députée dit avoir identifié trois axes essentiels de ces nouvelles formes de racisme : l’apologie du terrorisme, la négation de l’État d’Israël et la comparaison avec la Shoah. Elle voudrait criminaliser des expressions telles que « From the river to the sea », les cartes où Israël n’apparaît pas, et s’assurer « que Rima Hassan ne puisse plus impunément estimer que le Hamas est un mouvement de résistance » ou encore interdire toute comparaison entre le régime nazi et l’État d’Israël.

Passons sur le fait que l’apologie du terrorisme est déjà condamnée par la loi – avec les dérives qu’on connait depuis 2014 et l’inscription de ce délit dans le code pénal – et mettons au moins à son crédit que la couleur est clairement annoncée ! Il semble parfaitement assumée que cette loi cible les associations de soutien à la Palestine, les Insoumis et tout particulièrement Rima Hassan.

La députée ne parle aucunement de l’extrême droite et des actes avérés d’antisémitismes commis par leurs nervis. Seule la FI est mentionnée explicitement comme faisant « partie intégrante du problème par leur légitimation de la haine des juifs dans notre pays sous le couvert de l’antisionisme. ».

L’antisionisme, c’est quoi ?

Avant d’aller plus loin, un pas de côté pour définir l’antisionisme et situer ses origines s’avère nécessaire. Sophie Bessis dans un hors série du Monde diplomatique de 2024 explique qu’historiquement l’opposition au sionisme s’est forgée au début du siècle dernier dans les milieux libéraux juifs européens et fut portée par leurs intellectuels les plus éminent·es comme Freud, Einstein ou encore Hannah Arendt.

Sophie Bessis explique qu’à cette époque et sans pour autant nier leur judéité, les juifs d’Europe étaient assimilationnistes, se considérant d’abord de la nationalité de leur pays de naissance ou de résidence et s’inquiétaient des conséquences de la création d’un État juif sur des terres déjà peuplées. Le Bund (Union générale des travailleurs juifs de Lituanie, de Pologne et de Russie) réclamait pour sa part la reconnaissance d’une nationalité culturelle juive au sein des pays où vivait la majorité des juifs du monde, le « yiddishland », avant que les criminels nazis ne mettent fin à son existence.

Aujourd’hui l’antisionisme revêt différentes formes. Posture politique, il se différencie en tous points de l’antisémitisme qui est un racisme et à ce titre, à condamner. Ces différentes formes vont de l’opposition aux politiques expansionnistes de colonisation des territoires palestiniens occupés (ce qui constitue un crime de guerre au regard du droit international), à la condamnation de l’apartheid raciste, en passant par sa forme la plus radicale qui va jusqu’à nier l’existence d’Israël, considéré comme illégitime car ayant dépossédé les palestiniens de leurs terres ancestrales.

D’autre formes prônent un retour aux frontières du 4 juin 1967, la constitution d’un État binational recouvrant toute l’ancienne Palestine historique, considérée comme seule solution possible au conflit israélo-palestinien, ou encore la solution d’un État unitaire mais qui serait alors celui de tous ses citoyens ; ce qui est contraire dans chacun de ces cas au fondement même du sionisme.

Sources:linsoumission.fr.

A suivre: Sionisme et antisémitisme, même combat ?






 

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dimanche 26 janvier 2025

« Les concessions budgétaires au groupe PS sont un écran de fumée » – L’analyse d’Eric Coquerel après le vote du budget au Sénat.

 le président de la commission des finances revient en détail sur le vote du budget au Sénat. Dans son analyse, Eric Coquerel le démontre de façon implacable : « Les concessions budgétaires au groupe socialiste constituent un écran de fumée ».

Reprenant dans le détail, ligne budgétaire après ligne budgétaire, le député insoumis démontre en quoi le budget présenté devant le Parlement est « bien plus austéritaire et récessif que le budget Barnier », le budget le plus austéritaire de ces 25 dernières années. La conclusion est limpide : « Il faut donc voter contre, et censurer en cas de 49.3 ce budget Barnier en pire ». Notre article.

La patte austéritaire de François Bayrou sur le budget 2025 – La mise au point d’Éric Coquerel

Le PLF (projet de loi de finances, ndlr) 2025 a été adopté ce jeudi 23 janvier au Sénat. C’est désormais la CMP (commission mixte paritaire, ndlr) du 30 janvier qui va retravailler le texte en vue, espère le gouvernement, d’une CMP conclusive dont les conclusions seraient soumises à l’Assemblée le 3 février. Il est donc désormais possible de dresser avant la CMP un inventaire à la fois de la réalité des concessions budgétaires annoncées par François Bayrou pour éviter sa première censure et des votes au Sénat qui confirment un budget ultra-austéritaire.

J’affirme d’emblée que les concessions budgétaires au groupe socialiste constituent un écran de fumée. En réalité, il y a très peu de mesures réellement nouvelles dans ce long inventaire déjà acquis pour une grande part, soit au moment de la censure du gouvernement Barnier, soit grâce à la censure.

Ces concessions nouvelles constituent seulement 439 millions d’euros, soit bien peu par rapport aux 7 milliards de baisses de dépenses supplémentaires adoptés au Sénat sous forme d’amendements. À l’issue du débat, ils viennent considérablement amputer la version initiale du budget de l’État présenté par Michel Barnier. D’autant que cette baisse se concentre sur les moyens opérationnels de l’État.

Au total, en tenant compte de l’inflation et de la croissance tendancielle des dépenses, le budget de l’État adopté pour 2025 au Sénat est inférieur de 24 milliards d’euros à la loi de finances initiale pour 2024 ! Le texte présenté au Parlement est donc le budget le plus austéritaire depuis 25 ans.

Toute la semaine, des amendements en ce sens ont été proposés au Sénat par le gouvernement ou par des sénateurs agissant sur commande. Rappelons en effet, comme je l’ai précisé dès mi-décembre, que seule la partie dépenses pouvait être modifiée après la censure du gouvernement Barnier puisque la partie recettes était déjà adoptée par le Sénat. La règle dite de l’entonnoir empêchait d’intégrer tout nouveau dispositif fiscal.

À côté du gonflement artificiel des concessions accordées par le gouvernement, il y a d’autres tromperies sur les chiffres. Ainsi, depuis la rentrée, le Gouvernement communique sur un coût de la censure évalué à 12 milliards € afin d’agiter un épouvantail pour éviter une nouvelle censure. Ce chiffre n’a aucune cohérence. Il impute à la seule censure la baisse de la croissance qui aurait coûté 6 milliards €, baisse qui est surtout causée par l’environnement international et par les mauvais résultats de la politique économique des gouvernements précédents. Quant aux 6 autres milliards, ils seraient liés au retard dans l’adoption des textes. Mais le gouvernement ne prend même pas la peine d’en fournir le détail.

Mieux encore : le gouvernement se contredit en expliquant en parallèle que les services votés dans le cadre de la loi spéciale permettraient une économie d’environ 2 milliards € et ne dit rien des 12,5 milliards d’euros de crédits non-utilisés en 2024, crédits qu’il a décidé de ne pas reporter au prétexte de la loi spéciale et qui sont autant d’économies bien réelles. 

Bayrou a annoncé concéder des mesures pour seulement 439 millions d’euros de dépenses supplémentaires par rapport au budget de M. Barnier…

Afin d’éviter la censure de son gouvernement, F. Bayrou a revendiqué dans un courrier du 16 janvier 2025 un ensemble de « concessions » sur le budget 2025. Mais après une lecture attentive de ce document, les mesures réellement nouvelles apparaissent bien maigres face à l’ampleur des économies qu’il tente d’imposer : 439 millions d’euros de mesures supplémentaires pour l’État. Seules 3 décisions peuvent finalement être véritablement retenues :

  • L’abandon de l’ajout de deux jours de carence pour les agents publics (289 millions d’euros)
  • La majoration des concours financiers de l’État pour les « maires bâtisseurs »
    (100 millions d’euros)
  • L’abandon de la suppression de 4 000 postes d’enseignants (50 millions d’euros en année 2025)

L’abandon de la baisse prévue des crédits pour la mission Outre-mer n’est en effet pas réelle. Si des amendements ont été adoptés pour augmenter ses moyens, force est de constater que les dispositifs victimes des coupes n’ont pas été préservés. La hausse des crédits vise surtout à financer la reconstruction de bâtiments à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie, soit des dépenses qui y auraient nécessairement figuré.

Quant à l’augmentation annoncée du Fonds vert, parfois présentée comme une avancée, un amendement du Gouvernement adopté par le Sénat le 20 janvier vient certes augmenter de 150 millions d’euros les autorisations d’engagement mais acte une diminution, et c’est ce qui importe vraiment, de 1,3 milliard d’euros par rapport à 2024 tout en rognant encore de 100 millions d’euros les crédits de paiement pour 2025. Au sujet des deux jours de carence, notons que l’amendement abaissant l’indemnité journalière maladie représente une économie bien supérieure pour l’Etat.

Enfin à la sortie du Sénat la non-suppression des 4000 enseignants promise n’a pas été adoptée. Il est probable que le gouvernement tentera de le faire en CMP. Mais il ne faudrait pas que ce rétablissement soit l’arbre qui cache l’austérité imposée au ministère de l’éducation nationale. Il est même probable qu’en CMP le gouvernement essaie de rétablir aussi l’un de ses amendements présentés au Sénat et qui a été battu. Il consistait à abaisser de 50 millions supplémentaires les crédits de ce ministère soit… le coût exact de la non-suppression des 4000 postes pour 2025 !

Le solde serait donc nul : pas de gain. Ajoutons aussi que le ministère a été la grande victime des annulations de crédit en 2024 et du non-report de 12 milliards décidé à par l’actuel gouvernement. Il ne serait pas étonnant que ce manque à gagner se compte en nombre de contractuels par exemple.

S’ajoute également sur le budget de la sécurité sociale le rehaussement de l’ONDAM à 3,3 % (+1,2 milliard d’euros). Mais après la prise en compte de l’augmentation des cotisations versées à la CNRACL et de l’inflation intégrées dans chiffre, l’augmentation s’avère marginale pour les hôpitaux et la santé publique.

… pour nous vendre un budget avec plus de 30 milliards d’euros d’économies.

En raison du ralentissement de l’activité et des mesures abandonnées par M. Barnier car refusées par une majorité au Parlement, le gouvernement de F. Bayrou se fixe un objectif de déficit de 5,4 % au lieu des 5,1 % prévus initialement. Pour y parvenir, le gouvernement veut imposer un effort de 50 milliards d’euros pour l’ensemble des administrations publiques, dont plus de 30 milliards d’euros de baisses de dépenses.

Amélie de Montchalin a donc annoncé vouloir réduire de 1,8 % en volume le budget de l’État (NB : Le gouvernement communique sur le « périmètre des dépenses de l’État », soit un périmètre réduit du budget qui exclut principalement les dépenses liées au versement des pensions des agents de l’État et la charge de la dette). C’est environ 9 milliards d’économies supplémentaires par rapport à la loi de finances pour 2024, dont 7 ajoutés par le gouvernement Bayrou. C’est une partie de ces coupes qui ont été présentées aux sénateurs et largement adoptées.

À noter que pour les collectivités territoriales, selon l’Association des Maires de France, ce sont même au total et en réalité plus de 6 milliards d’euros d’économies par rapport à 2024 qui ont été adoptées et non les 2,5 milliards d’euros annoncés par le gouvernement.

Les nouvelles baisses de dépenses enregistrées au Sénat

Le Sénat a abaissé le budget de l’Etat proposé par M. Barnier de 6,5 milliards d’euros. Le périmètre retenu par la ministre chargée des comptes publics ne peut être retrouvé par la simple lecture du texte adopté par les sénateurs. En revanche, il est possible de l’approcher en déduisant certaines lignes du PLF (missions « Remboursements & dégrèvements » et « Engagements financiers de l’État » ainsi que l’état D). Avec cette méthode, l’addition des amendements votés par la chambre haute permet d’arriver à un montant légèrement inférieur.

Le tableau ci-dessous indique la part des 6,5 milliards d’euros de coupes budgétaires due au gouvernement Bayrou au sein du budget adopté au Sénat. Elle est énorme puisque ces seules coupes provoquent au final une baisse de 5 milliards d’euros sur le même périmètre du budget 2025 comparé à la LFI 2024 soit – 15 milliards d’euros si on tient compte de l’inflation. Ce qui signifie que si ces coupes supplémentaires n’avaient pas été proposées au Sénat par François Bayrou, le budget Barnier n’aurait pas baissé en valeur en euro constant.

Le budget Bayrou est donc bien plus austéritaire et récessif que le budget Barnier. Si on tient compte des coupes budgétaires non-adoptées au Sénat, mais que le gouvernement tentera sûrement de remettre sur la table lors de la CMP, ces baisses pourraient être aggravées de 1,4 milliard d’euros ce qui porterait leur total à 7,9 milliards d’euros.

En tenant compte de l’évolution naturelle des dépenses, les économies se chiffrent en réalité à 24 milliards d’euros.

Cependant, la seule prise en compte de l’inflation ne suffit pas à évaluer l’effort demandé. Chaque année, en l’absence de mesures nouvelles, les dépenses augmentent naturellement avec l’inflation, mais aussi en raison par exemple de l’avancement des fonctionnaires dans leurs carrières ou encore du vieillissement de la population qui induit une hausse des dépenses de santé. Les économies entre deux exercices doivent ainsi tenir compte de cette évolution tendancielle des dépenses, évaluée à 3,043 %.

En d’autres termes, si le gouvernement avait souhaité maintenir le même niveau de services publics entre 2024 et 2025, il aurait dû augmenter le budget de l’État de 3,043 %. Sur le périmètre évoqué par la ministre Amélie de Montchalin, le budget aurait donc dû augmenter de 15 milliards d’euros (3,043 % de 493 milliards). Ce qu’il n’a pas fait. Ne pas l’avoir fait constitue évidemment une baisse budgétaire d’autant.

Baisse à laquelle le gouvernement a retranché 9 milliards d’euros supplémentaires sur le budget 2024, le portant à 484 milliards d’euros. On vient de voir plus haut que c’est le gouvernement Bayrou à qui peut être attribuée une très grande part de cette baisse soit 7 des 9 milliards d’euros sous la forme d’amendements au Sénat. Le budget sorti du Sénat est donc inférieur de 24 milliards d’euros à celui qui aurait dû être présenté pour seulement maintenir le même niveau de financement des services publics. C’est d’ailleurs sur ce montant que le gouvernement communique.

À ces baisses de dépenses sur le budget s’ajoutent les efforts sur la sécurité sociale (8,4 milliards d’euros et sur les collectivités locales (2 milliards d’euros), pour un montant total de 10,4 milliards d’euros. Il y a donc bien une baisse totale des crédits du budget de 34,4 milliards d’euros.

Le budget Bayrou est également aggravé par des baisses de recettes

Concernant les mesures en recettes, le budget Bayrou abandonne dans le périmètre Etat 3,3 milliards d’euros de hausses de recettes. Cette différence avec le budget Barnier s’explique par :

  • La fiscalité des entreprises (-1,3 milliard d’euros) notamment du fait de renoncements sur la fiscalité environnementale (-800 millions d’euros).
  • La fiscalité sur les particuliers (-2 milliards d’euros). Cette dégradation s’explique par l’abandon légitime de la hausse injuste des taxes sur l’électricité. Il est regrettable que cette mesure n’ait pas été compensée par une hausse plus juste d’autres impôts.

Cependant une partie de ces 18 milliards d’euros de recettes supplémentaires omettent la perte de recettes de 7 milliards d’euros votée par les sénateurs.

En conclusion, mieux vaut poursuivre un temps avec la loi spéciale qu’un mauvais budget

Le budget proposé est donc bien celui de M. Barnier, en pire. En toute cohérence, il est donc nécessaire de le rejeter, ou de le censurer en cas de 49.3, car une absence de budget est toujours préférable à un mauvais budget.

La loi spéciale permet effectivement d’assurer la continuité de l’État et le fonctionnement régulier des services publics. Le blocage que le gouvernement a mis en œuvre des crédits ouverts en 2024 et reconduits en 2025 peut être levé, ce qui permettrait à l’État de fonctionner avec 5 milliards d’euros de plus que les crédits utilisés en 2024. Pour les retraités, on a déjà vu que c’était même un progrès. De même pour les collectivités territoriales qui ne subiraient pas les baisses attendues. Et si cela ne suffisait pas, 12,5 milliards d’euros supplémentaires pourraient être reportés.

Quant aux mesures attendues par les Français.es, comme l’indexation sur l’inflation du barème de l’impôt sur le revenu, il suffit au gouvernement de déposer une loi ordinaire comme nous l’avons demandé avec Charles de Courson le 14 décembre dernier. Ce ne serait, certes, pas une solution pour l’année entière, même si l’Espagne utilise pour la 3ème fois consécutive son budget de l’année précédente sans que son économie ne s’arrête, bien au contraire, mais elle serait suffisante pour attendre un nouveau budget proposé par un nouveau gouvernement et répondant enfin aux besoins du pays et de ses habitants.

Par Éric Coquerel

Sources:linsoumission.fr










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mercredi 22 janvier 2025

Décryptage – Censure : comment François Bayrou a enfumé le Parti Socialiste(part2)

De reniements en reniements, le Parti Socialiste s’est exclu de l’opposition au gouvernement 

D’abord, les socialistes ont posé comme préalable à la discussion avec le gouvernement la nomination d’un Premier ministre de Gauche. Ensuite, cela a été l’engagement de François Bayrou à ne pas utiliser de 49.3, ce que l’intéressé a immédiatement refusé. Puis vint le tour de l’abrogation de la réforme des retraites comme ligne rouge à la non-censure. Il y a moins d’une semaine, voilà que les socialistes menaçaient François Bayrou de le censurer s’il ne suspendait pas la réforme des retraites.

Aujourd’hui, ils en sont réduits à demander un vote à l’Assemblée nationale à l’issue d’une conférence fantoche. De reniements en reniements, le Parti Socialiste a déchiré le programme du Nouveau Front Populaire, et par là même l’engagement qu’il a fait à ses électeurs. 

Et pour quels résultats ? Immédiatement débarrassé de la censure, François Bayrou décidait ce matin d’humilier le Parti Socialiste en déclarant que la retraite à points « s’imposera un jour », un système qui signerait la fin de la répartition en privant les travailleuses et travailleurs de prévision sur le montant de leur retraite, et conduirait mécaniquement à une baisse de leurs pensions. 

Avant lui, le ministre de l’économie Éric Lombard, « ami personnel » d’Olivier Faure, reconnaissait lui-même qu’un certain nombre des mesures que prétend avoir obtenu le Parti Socialiste « ne relèvent pas des négociations qui effectivement ont produit des effets avec le Parti socialiste mais qui étaient déjà décidées avant ». Par voie de presse, un autre ministre de François Bayrou déclarait ce matin que « la suspension [de la réforme des retraites] c’était l’hameçon pour attraper les socialistes ».

Humiliée, la girouette socialiste fait désormais face à la fronde massive de ses élus et militants. Ainsi de celles et ceux qui sur les réseaux sociaux annoncent rendre leur carte. Ainsi également des 8 députés socialistes ayant voté la censure, refusant de tourner le dos au Nouveau Front Populaire et à son programme. De fait, le Parti Socialiste s’est exclu de l’opposition au gouvernement. Pendant ce temps, les autres composantes du Nouveau Front Populaire se sont montrées unies dans la censure du gouvernement de François Bayrou. Les socialistes, eux, se sont plus que jamais isolés.

Pour aller plus loin : « Je démissionne du Parti Socialiste » – Après la non-censure, le PS face à la fronde massive de ses élus et de ses militants

Sans candidat ni programme, le Parti Socialiste est terrifié à l’idée d’une élection présidentielle anticipée que pourrait provoquer la censure successive des gouvernements illégitimes d’Emmanuel Macron. Alors, il renoue avec ses vieux réflexes, capitule, viole ses engagements, trahit. 

Sources:linsoumission (Eliot)

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mardi 21 janvier 2025

Décryptage – Censure : comment François Bayrou a enfumé le Parti Socialiste(part1)

 Parti Socialiste. Ce 16 novembre, l’Assemblée nationale n’a pas voté la motion de censure contre le Premier ministre usurpateur François Bayrou. En cause, le refus du Rassemblement National et du Parti Socialiste de renverser le gouvernement. En jetant aux pieds d’Emmanuel Macron le scalp du Nouveau Front Populaire et des espoirs qu’il a suscité, les socialistes ont acté leur soutien au gouvernement de François Bayrou, Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et autre Elisabeth Borne. En trahissant leurs engagements et les promesses faites à leurs électeurs, ils se sont compromis en même temps qu’ils se sont ridiculisés.

Ridiculisés, les socialistes le sont parce qu’ils ont cru, ou ont feint de croire aux prétendues concessions du gouvernement pour sauver sa peau. La non-censure des socialistes a en effet été décidée à la suite d’un courrier qui leur a été envoyé hier, 16 décembre, par François Bayrou. Ce courrier, qu’ils fêtent comme une victoire et qui leur sert aujourd’hui de prétexte à la compromission, est, à en croire les socialistes, porteur de concessions du gouvernement sur son projet de budget austéritaire, et d’une meilleure répartition des richesses.

Mais tout cela n’a en réalité été qu’un vaste exercice de communication du gouvernement pour se sauver de la censure. Les annonces de François Bayrou dont se gargarise aujourd’hui le Parti Socialiste ne sont en fait que fausses concessions ou véritables enfumages. Une fois encore, les socialistes ont vendu leurs engagements pour un plat de lentilles avariées.

L’Insoumission vous propose le décryptage détaillé, point par point, du courrier d’enfumage de François Bayrou contre lequel le Parti Socialiste a accepté de soutenir Emmanuel Macron. Notre article.

Sur le budget : des mesures déjà existantes, ridicules ou mensongères

Sur un plan budgétaire, François Bayrou évoque dans son courrier 23 points présentés comme des concessions pour obtenir le soutien du Parti Socialiste. Parmi eux, 8 figuraient déjà dans le budget présenté par Michel Barnier en octobre, 11 avaient déjà été votés au Sénat, sont le résultat de la censure ou avaient déjà été annoncés par Michel Barnier avant sa chute. 

Par exemple, la revalorisation des pensions retraites annoncée par Bayrou est déjà effective depuis le 1er janvier et résulte de la chute du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale avec la censure de Michel Barnier, qui prévoyait le report de l’indexation des pensions de retraites sur l’inflation du 1er janvier au 1er juillet. 

Même chose au sujet du prétendu renoncement de François Bayrou à la suppression de 4 000 postes d’enseignants. Cette mesure avait elle aussi chuté avec Michel Barnier. Alors que le Parti Socialiste prétend aujourd’hui avoir obtenu que cette mesure ne soit pas re-proposée dans le futur projet de budget de François Bayrou, il se trouve que la chute de son gouvernement aurait permis le même résultat.

Idem concernant le renoncement à la hausse de la taxe sur l’électricité qui avait déjà été annoncé par Michel Barnier avant même sa censure, et au sujet de la minime contribution différentielle sur les hauts revenus. Rien de tout cela n’est donc une victoire obtenue par la négociation du Parti Socialiste.

Dans son courrier, François Bayrou annonce aussi que l’ONDAM (dispositif fixant les autorisations estimées de nombreuses dépenses de Santé) sera porté de +2,8 % à +3,3 %. Là encore, cette annonce est trompeuse. Alors que les dépenses d’assurance-maladie augmentent mécaniquement de 4,7 % par an, le gouvernement les contient à 3,3 %. Autrement dit, il fait des économies.

Comme le rappelle le député de la France insoumise et Président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale Éric Coquerel, les économies du gouvernement sur la Santé sont encore pires si l’on retranche l’augmentation des prix et des cotisations payées par les hôpitaux sur les salaires de leurs agents. L’augmentation de l’ONDAM ne serait alors que de 0,3 %.

Alors que François Bayrou annonce également l’abandon des mesures prévues de déremboursement des médicaments et consultations médicales, ces dernières seront en fait compensées par la hausse du tarif des mutuelles. Ni plus ni moins, François Bayrou annonce reprendre d’une main ce qu’il donne de l’autre.

Même exercice d’enfumage dans le renoncement à la baisse de 12,5 % du budget des outre-mer, qui n’aurait de toute façon pas été baissé au Sénat.

Par ailleurs, alors que François Bayrou reprend exactement les recettes prévues par Michel Barnier dans le budget qui a causé sa censure, le Parti Socialiste se félicite d’une augmentation de 0,1 point de la taxe sur les transactions financières ; d’une éventuelle taxe sur le patrimoine ne faisant que remplacer la taxe sur les hauts revenus et qui serait inscrite dans une loi ultérieure dont il est permis de douter qu’elle sera vraiment déposée ; et d’un nouveau dispositif de lutte contre l’optimisation fiscale que François Bayrou se réserve le droit de renvoyer au budget de 2026, alors qu’il s’en sera vraisemblablement allé. Champagne.

Plus largement, cette lettre fêtée comme une victoire immense par le Parti Socialiste ne dit rien sur les baisses de dépenses publiques inédites sous la Vème République – -2 % en valeur brute, le budget le plus austéritaire depuis 25 ans selon les mots de la ministre chargée des Comptes publics –, plus fortes de 10 milliards d’euros que celles prévues par Michel Barnier.

Une conférence fantoche sur les retraites a suffi à convaincre le Parti Socialiste de renoncer à ses engagements 

On apprenait ces derniers jours que François Bayrou souhaitait convoquer un « conclave » réunissant les syndicats et organisations patronales afin, « sous réserve d’accord global », d’aboutir en trois mois à une proposition de modification de la réforme de la retraite à 64 ans, et à la transmission de cette proposition à l’Assemblée nationale.

Alors qu’il était évidemment impossible d’aboutir à un accord global entre des organisations patronales toujours davantage favorable à l’exploitation des travailleurs, et des syndicats unanimement opposés à cette réforme cruelle, François Bayrou a finalement annoncé dans son courrier au Parti Socialiste  qu’un « accord politique » et la « recherche d’un équilibre financier » seraient les préalables à la présentation des potentiels résultats de ce conclave à l’Assemblée nationale.

Passant sur la différence inexistante entre les expressions « accord global » et « accord politique », l’ « équilibre financer » évoqué par François Bayrou, posé comme condition au résultat du conclave, fracasse les péroraisons socialistes contre les récentes annonces de François Bayrou. En effet, alors que le gouvernement travaillait jusqu’alors sur la base du déficit des retraites estimé par le Conseil d’Orientation des Retraites (6 milliards d’euros), François Bayrou a évoqué dans son discours de politique générale un déficit de 55 milliards.

En fait, François Bayrou ajoute au déficit du régime général les compensations normales de l’État aux retraites des fonctionnaires, qui, notamment faute d’embauche et du fait de l’importance des primes dans leurs revenus annuels, est structurellement déficitaire. Or, travailler à une solution alternative respectant un « équilibre financier » sur la base d’un déficit mensonger surgonflé à 55 milliards d’euros n’aurait évidemment pas la même incidence que dans le cadre du déficit de 6 milliards d’euros évoqué par le Conseil d’Orientation des Retraites, lequel était jusqu’alors la référence du gouvernement. 

Détail important s’il en est et dont le Parti Socialiste connaissait l’existence, un droit de veto sera réservé au MEDEF, farouche défenseur de la réforme des retraites à 64 ans, sur les décisions qui seront prises à l’occasion de cette conférence sociale sur les retraites. 

Déficit mensonger, droit de véto du MEDEF et une réforme qui continue de s’appliquer pendant ce temps, ce conclave proposé par François Bayrou pour appâter le Parti Socialiste n’est donc rien d’autre qu’une comédie dont la fin est écrite à l’avance.

Sources:linsoumission.fr.  (par Eliot)

A suivre:De reniements en reniements, le Parti Socialiste s’est exclu de l’opposition au gouvernement .








 

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vendredi 17 janvier 2025

« Je démissionne du Parti Socialiste » – Après la non-censure, le PS face à la fronde massive de ses élus et de ses militants

  « Je prends la décision de quitter le Parti socialiste et les jeunes socialistes ». Hier, sur les réseaux sociaux, Hector, militant du PS depuis de longues années, annonce par une série de visuels son départ du parti à la rose. « La non-censure du Gouvernement a été la ligne rouge à ne pas dépasser », écrit-il pour expliquer sa décision. Comme lui, ils sont légion à écrire les mêmes mots de dégout en dénonçant la « mascarade », « l’abandon », la « trahison » du Parti socialiste.

Et pour quoi ? Rien, comme l’ont démontré les députés LFI Eric Coquerel et Manuel Bompard en décryptant la « lettre de Bayrou » ayant servi de prétexte au PS pour sauver Emmanuel Macron et son Premier ministre. Le budget de M. Bayrou prévoit en effet 10 milliards de coupes budgétaires supplémentaires. Les socialistes le savaient-ils ? Sans aucun doute.

Le PS n’affronte pas seulement la fronde prolongée de ses militants, mais aussi celles de ses élus refusant le changement de logiciel, du NFP vers la Macronie. Hier, huit d’entre eux ont refusé de tourner le dos au NFP et à son programme. La capitulation du PS devant Bayrou pourrait bien signifier la disparition. Le NFP est resté uni dans la censure du Gouvernement de François Bayrou, rendant le Parti socialiste plus isolé que jamais. « La girouette votera la censure du budget car toute la gauche va l’y obliger. Au sommet et à la base », a analysé Jean-Luc Mélenchon cet après-midi

« En votant la censure, j’ai fait le choix de l’exigence et la clarté » – Ces élus PS qui refusent l’alliance de leur parti avec Bayrou et Macron

Le PS n’affronte pas seulement la fronde intense de ses militants, mais aussi celles de ses élus refusant le changement de logiciel, du NFP vers Macron. Huit d’entre eux ont refusé de tourner le dos au NFP et à son programme, hier, à l’instar de Philippe Naillet, député réunionnais, après avoir analysé les grands absents du discours de politique générale de Bayrou, citant les « services publics », la « crise du logement », « la vie chère en Outre-mer ».

Pour ce député des Outre-mer, la conclusion s’imposait d’elle-même : « En votant la censure, ça peut interroger certains camarades et je le comprends, j’ai fait le choix de l’exigence et la clarté », soulignant que « compte tenu du contexte budgétaire dégradé, que ce qui a été donné d’une main sera repris de l’autre ». Même son de cloche pour la socialiste Fatiha Keloua-Hachi qui confie : « Les avancées étaient insuffisantes et difficilement explicables : on attendait un gel de la réforme des retraites, puis de pouvoir soumettre un nouveau projet au Parlement ».

L’arnaque des propositions de Bayrou sur les retraites n’aura pas non plus échappé au député de la Drôme, Paul Christophle : « L’une des bases de la négociation, c’était la suspension de la réforme des retraites et sur ce sujet François Bayrou a préféré se tourner vers la droite ». Pour ces députés, ayant pourtant déjà fait le choix de refuser l’abrogation net au profit d’une obscure suspension, la ligne rouge était finalement franchie. Existerait-il des limites au reniement ?

Ce vendredi, le sénateur PS Alexandre Ouizille, a, lui aussi, vertement critiqué la décision de non-censure : « Si nous nous en restons là, nous nous trahirons » en faisant le constat du vide béant des soi-disant « concessions » accordées par Bayrou. Quelles concessions ? Sont-elles « remarquables » ou « réciproques » ? Les démonstrations du président de la commission des finances, le député LFI Eric Coquerel, et celles de Manuel Bompard, ont rappelé les faits.

« La lettre de Bayrou est un enfumage ! » a rappelé Eric Coquerel hier au micro de l’Insoumission, rappelant que « tout ce que reprend Bayrou en termes de dépenses, soi-disant « concédées » au PS étaient déjà dans le budget Barnier au moment de la censure. Il a repris dans cette liste ce qui avait déjà été gagné dans les précédentes discussions budgétaires ». Le président de la commission des finances a rappelé le fait majeur, passé sous silence par Bayrou dans sa lettre : les 10 milliards de coupes budgétaires supplémentaires prévues par Bayrou : « un budget pire que celui de M. Barnier ».

« Je rends ma carte » – La fronde hivernale des militants PS contre leur Direction s’ancre durablement

La fronde des militants PS face à la macronisation avancée de leur parti n’est pas un fait nouveau. En décembre, un mouvement de militants PS avait vivement protesté contre les négociations à l’Élysée. « On ne peut pas trahir le programme du NFP pour lequel nous sommes tous d’accord ! Si le PS va avec Retailleau ou Estrosi, je rendrai ma carte ! » déclarait Ahmid, militant socialiste depuis 5 ans, sur le marché d’Olympes de Gouges, à Pantin, un matin de décembre. Déjà, l’orientation vers les « concessions réciproques » avec les macronistes et les LR faisait des étincelles et fracturait encore un peu plus un parti dirigé par la cacophonie des courants.

Pour aller plus loin : « S’ils font ça, je rends ma carte ! » – Ces militants du PS qui annoncent leur départ en cas de coalition avec Macron

L’épisode des « concessions réciproques » et de la non censure a provoqué des indignations à raison, pour tous les électeurs NFP. Tous ont en mémoire le programme sur lequel les députés PS ont été élus. Exit les déclarations estivales de Faure à Blois qui déclarait : « Macron est prêt à vous dire que vous pourrez tout avoir, à la seule condition que vous rapportiez le scalp du NFP ». Terminé le serment du 8 juin 2023, ce moment où le Parti socialiste jurait de « tout faire » pour abroger la retraite à 64 ans. Au total, le Parti socialiste aura choisi de renier le NFP pour… adouber Bayrou, et sauve tous les membres de son gouvernement, de Valls à Retailleau, toute la ribambelle de racistes, génocidaires, et fossoyeurs des droits sociaux des salariés unis dans la dernière digue pour protéger le locataire de l’Elysée du départ anticipé réclamé par 64% des Français.

Les conséquences ont déjà été édictées par le secrétaire général du PS lui-même en octobre. Interrogé sur la non censure du RN ayant sauvé in extremis Michel Barnier, Olivier Faure déclarait alors : « Ceux qui refusent de voter la censure entrent en soutien du Gouvernement ». C’est dit. Malgré la gymnastique olympique de ses formules d’hier, Olivier Faure a bien acté une soutien sans participation au Gouvernement Bayrou. Sur les réseaux, l’archéologie redevient une activité de masse.

Des déclarations du premier secrétaire général ressortent à foison. Comme celle du 2 mars 2022 : « Les gens, quand ils voient Manuel Valls à la télévision, ils disent : c’est ça le PS. Et ils pensent que le PS c’est des gens qui sont juste en attente de trahir quelqu’un. Et qui pensent que, en fait, il y a toujours quelqu’un à trahir. ». Une prophétie auto-réalisatice.

Une chose est sûre : la capitulation du PS devant Bayrou pourrait bien signifier la disparition. Le NFP est resté uni dans la censure du Gouvernement de François Bayrou, rendant le Parti socialiste plus isolé que jamais. « La girouette votera la censure du budget car toute la gauche va l’y obliger. Au sommet et à la base », a analysé Jean-Luc Mélenchon cet après-midi.

Sources:Linsoumission(Sylvain Noël rédacteur en chef)




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mercredi 15 janvier 2025

Marine Le Pen et Jordan Bardella s’apprêtent à sauver Bayrou de la censure

 Censure contre Bayrou. Deux semaines après le début d’une nouvelle année, le RN se prépare à renouveler son contrat avec la macronie pour lui prodiguer une assurance-vie. Le RN macronisé renoue avec sa méthode bien connue : fustiger sans censurer, s’opposer sans rompre. En octobre, par cette complicité du RN, Michel Barnier avait obtenu un sursis de trois mois avant de passer à la trappe grâce à la censure insoumise de décembre. De même pour Emmanuel Macron qui avait échappé de peu à la destitution par l’abstention du RN sur la motion de LFI à l’Assemblée nationale.

En janvier, la stratégie du parti qui rendra hommage demain à l’antisémite et au raciste Jean-Marie Le Pen, est inchangée. Belote, rebelote, le RN commande au Gouvernement de serrer un tour de vis à ses ministres qui auraient le malheur de dire un mot au-dessus de l’autre à leur sujet.

À l’Automne, c’était Antoine Armand, grondé par Michel Barnier (lequel avait lui-même été incendié par Marine Le Pen au téléphone) après avoir refusé de recevoir des élus RN pour le budget. En janvier, c’est le ministre François Rebsamen, pour avoir dit « respecter tous les partis, sauf le RN ». « Ce n’est pas la position du Gouvernement » a recadré sa porte-parole, Sophie Primas, en confirmant le rôle d’assureurs et de surveillants généraux du Rassemblement national.

Ses dirigeants fustigent Bayrou comme « l’homme de la continuité molle [avec la macronie] » (Bardella), qui « ment sur tout, sur l’électricité, sur les vivres, sur l’eau, sur l’école, sur les soins » (Jean-Philippe Tanguy). Quelques jours plus tôt, les mêmes dénonçaient une « escroquerie » sur la suspension de la réforme des retraites après les rencontres à Bercy.

Mais que reste-t-il après les envolées lyriques ? La censure ? Non, le RN s’y refuse « dans l’immédiat » Comprendre : le parti d’extrême droite sauve un « menteur » et « un continuateur mou de la macronie », selon leurs propres mots. Avec les socialistes prêts à quitter le NFP pour l’arnaque d’une « mission flash » sur les retraites, la macronie compte ses deux soutiens complets et visibles. En parallèle, le NFP tient bon autour de la motion de censure insoumise réunissant les écologistes et les communistes. Demain, le vote de la motion de censure déterminera les lignes claires, entre vrais opposants, et faux ennemis d’Emmanuel Macron. Sur la censure de Bayrou par le RN : « Les tartuffes du Rassemblement National font des grandes phrases sur les plateaux, mais s’apprêtent à nouveau à sauver Macron »(Manuel Bompard)

Sources:linsoumission (Sylvain Noël)




 

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lundi 13 janvier 2025

Censure:la vérité est dans le calendrier.

 Les interventions du président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel, sont une aide précieuse à la compréhension des événements.   Sans lui on se perd dans le jeu de rôle médiatico politique où les gentils font assaut entre eux de « moi je suis responsable donc je discute ». ...  Mais pour combien d’entre eux, la lumière médiatique étant prise, c’est un résultat suffisant.


Rappelons d’abord qu’Eric Coquerel est élu président de la commission des Finances parce qu’il est membre de l’opposition.   Son rôle n’est donc pas de boucler le budget pour le compte du gouvernement. ...  Mais aussi de permettre à la Commission de pouvoir faire des propositions dans le débat de toute l’Assemblée.   Donc ce jour-là, Eric Coquerel se fait défier par un animateur de télé avec la phrase qui tue : nous (LFI) serions « la gauche du tout ou rien, c’est-à-dire du rien pour finir ».   Évidemment, c’est encore une de ces formules dont raffolent nos partenaires pour se mettre à distance des insoumis.   Ce genre de formule creuse est censée mettre en lumière le « grain à moudre » que seraient en train de traiter les « gens responsables qui discutent ».   Et Coquerel de répondre : le budget de Bayrou sera obligatoirement pire que celui de Barnier.   Du coup, à côté de la prétendue gauche « du tout ou rien », il y a pire. ...  Pour des raisons politiques mais aussi à cause de la procédure parlementaire engagée qui la rend impossible. Si par hasard Bayrou voulait céder quelque chose à gauche pour avoir des voix de députés de gauche, il perdrait aussitôt celles de la droite de l’hémicycle. ...  Bayrou a décidé de repartir de la discussion budgétaire telle qu’elle a été interrompue par la censure.   Donc il repart du budget tel qu’il est au Sénat. ...  Parce que la première partie du budget ne peut plus être changée avant son retour à l’Assemblée après avoir été votée au Sénat. ...  Il le faut bien si on veut éviter que tout recommence tout le temps à zéro à chaque passage dans une des deux assemblées.   Puisque le Sénat a déjà voté sur cette partie, elle reste telle quelle pour revenir à l’Assemblée.   La discussion à présent ne peut plus porter que sur la partie « dépenses » non votée encore au Sénat. ...  Vous vous souvenez que nous avions obtenu à l’Assemblée beaucoup de recettes nouvelles prises sur l’impôt sur la fortune, les super profits, le patrimoine des plus riches ? ...  Tout cela a été annulé au Sénat en amendements et votes sur la partie recette. ...  Telle que l’affaire est engagée, si Bayrou reprend les dépenses prévues par Barnier, le déficit dépassera les 5%. ...  Dans la partie « dépenses », puisque c’est la seule qui n’a pas encore été votée au Sénat.   Cela veut dire qu’il doit tailler encore plus vif dans les dépenses des services publics.   Donc le budget Bayrou « sera pire que celui de Barnier » dit Coquerel. ...  Mais vous voyez que cela ne s’explique pas en deux secondes dans le format à buzz de la télé.   Sur le budget au Sénat, il n’y a rien à négocier.   Juste parce que la composition politique de droite du Sénat ne le permet pas.

...Au demeurant la suspension pour six mois n’aura aucun effet sur les personnes concernées comme l’a montré Michael Zemmour. ...  Un « débat » qui bien sûr ne mène nulle part non plus puisqu’à part la CFDT (et encore) aucune autre centrale syndicale n’est d’accord avec ça.   Le seul intérêt de cette « discussion » est pour le MEDEF et la droite car ils auraient ainsi sur un plateau une division de la gauche et des syndicats.   Kanner et un autre dirigeant PS sur Sud-radio ont assumé l’idée après que Faure ait lui-même parlé de « changer de système de retraite ». 

..Le budget tel que le Sénat va le voter va arriver à l’Assemblée le 20 janvier. ...  C’est donc le retour du scénario qui a conduit à la censure de Barnier. ...  Parce que c’est la règle du jeu constitutionnel sauf quand l’opposition cesse de l’être et soutient un gouvernement. ...  La discussion sur la censure est donc enfermée dans deux dates : ou bien le 16 janvier après la déclaration de politique générale, ou bien fin janvier quand le budget revient au vote de l’Assemblée. ...  En effet, le vote du budget trace la frontière entre gouvernement et opposition. ...Pourquoi donner l’impression de soutenir Bayrou et Macron juste pour « rassurer » (on ne sait qui) alors même qu’on sait que tout cela n’a pas d’issue ? ...  Le discours soit-disant « raisonnable » sur le mode « voyons d’abord ce qu’il va faire, etc. » est juste une duperie car on sait déjà ce « qu’il » va faire.   Ne pas voter la censure du 16 c’est une posture pour essayer de sauver Macron contre des promesses venteuses et une division terrible de la gauche. ...  Faire les gentils le 16 ne pourra pas empêcher de devoir se décider une semaine après.Ne perdons pas de vue l’essentiel : ceux qui refusent la censure valident le coup de force de Macron en juillet dernier refusant le résultat des élections. ...  Et,  à un autre niveau, il s’agit de la définition du fonctionnement d’une cohabitation quand le Président n’a plus la majorité parlementaire.   Dire comme le fait François Hollande qu’un Président « doit toujours pouvoir aller au bout de son mandat en toute hypothèse » est inacceptable. ...  Cela signifie que le Président recevrait un nouveau pouvoir considérable: le droit d’ignorer le résultat des législatives qu’il convoque par dissolution ! Mais l’effondrement du sentiment démocratique et l’égarement de la vigilance républicaine dans l’obsession islamophobe fait ce résultat : personne ne demande à un ancien président de la République si c’est bien cela qu’il propose.   Personne ne demande à cinq présidents de groupes parlementaires (2 PS, 1 EELV et 2 PCF) comment leurs « négociations » trouvent une place dans le calendrier constitutionnel de vote d’un budget de l’Etat.   En revanche les éditos sur la « confusion au NFP » et bien sûr « Mélenchon furieux » « les insoumis menacent » etc., ça y va allègrement ! 

Avec ce type de presse on paye pour moins bien comprendre ce qui se passe. ...  Et quand vous savez que « Libération » qui bombarde sans relâche LFI perd un million par mois et que son propriétaire milliardaire vient de remettre au pot quatorze millions de sa poche, vous comprenez que ça ne peut pas être un hasard. ..D’ailleurs, merci aux syndicats de journalistes qui ont salué la présence des élus insoumis à la belle commémoration qu’ils avaient organisée pour Charlie Hebdo.  

Sources:mélenchon.fr





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vendredi 10 janvier 2025

Mort de Jean-Marie Le Pen : retour du RN à ses sources nazies

 Jean-Marie Le Pen le négationniste, Le Pen l’antisémite, Le Pen le raciste, Le Pen le tortionnaire, Le Pen le criminel de guerre, Le Pen l’homophobe… Les qualificatifs sont nombreux pour désigner Jean-Marie Le Pen, fondateur du FN/RN, décédé le 7 janvier dernier. Ils sont tous vrais. Le « diable de la République » a toujours assumé sa haine des juifs et des immigrés et de tous ceux ne correspondant pas à ses critères racistes.

Sur la guerre d’Algérie, il se montrait moins bavard sur son rôle sur place. Mais de nombreux témoignages le certifient : J-M. Le Pen a torturé des civils lors du conflit. Le livre de l’historien Fabrice Riceputi (Le Pen et la torture, 2023) est le dernier d’une longue série de documents, articles, ouvrages, qui démontrent le passé criminel du fondateur du FN.

On peut retenir que J-M Le Pen a fondé et dirigé le Front National de 1972 à 2011. Encore aujourd’hui, il fait figure d’autorité morale et politique auprès de plusieurs générations d’extrême droite : ses saillies réactionnaires et racistes en ont inspiré plus d’un, y compris parmi ceux qui veulent se distinguer du Rassemblement National actuel, mais aussi au sein du parti.

Pourtant, le discours dominant que l’on entend dans les médias mainstream (et qui vient du RN lui-même) est que le parti lepéniste se serait « dédiabolisé ». Lorsque Marine Le Pen prend la suite de son père en 2011, elle met en place ce récit selon lequel « son » FN n’aurait plus les excès de l’ancien FN. Les médias dominants gobent cette histoire : au cours des années 2010/2020, la « dédiabolisation » du FN/RN est vantée sur tous les plateaux.

Certains cadres du parti poussent le vice plus loin : le député Laurent Jacobelli ose dire que son parti était « antiraciste ». Encore mieux : le président du parti Jordan Bardella a affirmé que Jean-Marie Le Pen n’était pas antisémite ! Plus c’est gros, plus ça passe… Il avait quelques mois après refusé de reconnaître que son prédécesseur était antisémite, mais avait admis que ses propos l’étaient.

On avance ! Il semble cependant que tout ait été pardonné à Jean-Marie Le Pen sur son lit de mort. Tout le RN, des dirigeants nationaux aux militants locaux, ont rendu hommage au « grand homme ». Sans la moindre critique, la moindre nuance, l’appareil lepéniste a caché sous le tapis le passé de son fondateur, et son propre passé. Notre article.

Pourquoi Jean-Marie Le Pen était un nazi

Les nombreux propos de Jean-Marie Le Pen s’attaquant à des minorités sont nombreux, tellement qu’une liste exhaustive n’aurait pas de sens. On peut néanmoins citer les plus tristement célèbres. La saillie antisémite qui l’a fait connaître est évidemment celle du « point de détail » qu’auraient été les chambres à gaz lors de la Seconde Guerre mondiale, sur le plateau de RTL en 1987. L’effroi suite à ces propos négationnistes est international.

D’autres propos antisémites suivront pendant des années, jusqu’à sa mort : il avait encore accueilli chez lui un groupe de musique néonazi, après être apparu à un dîner antisémite. Il avait également qualifié les « sidaïques » (pour beaucoup homosexuels) de « lépreux ». En 1996, il avait assumé croire « à l’inégalité des races ».

Il ne s’est pas attendri en vieillissant, bien au contraire. Entre deux insultes racistes et/ou antisémites, il avait par exemple frappé une élue socialiste en 1998, ce qui lui vaudra 2 ans d’inéligibilité. À la même occasion, il avait coursé un opposant, le menaçant et le traitant de « pédé ».

Dans les années 2010, même après avoir passé la main à sa fille, il reste constant dans l’horreur : à la fin de sa trop longue vie, il cumulait 25 condamnations pour ses propos et actes racistes. Voilà le genre d’homme auquel une (trop) grande partie du petit monde politico-médiatique a rendu hommage.

Pour aller plus loin : RN-FN, historique d’un parti fondé par des Waffen-SS que certains veulent réhabiliter

De Bayrou aux néonazis, l’hommage à « l’adversaire » ou au « modèle politique »

Bien sûr, les premiers à avoir salué la mémoire du « Menhir » (surnom de Le Pen à l’extrême droite) sont les militants de l’extrême droite radicale, Identitaires ou Nationalistes-Révolutionnaires. Quoi de plus normal : le FN fondé en 1972 se voulait avant tout être une vitrine présentable d’une nébuleuse de groupuscules radicaux et violents.

Sur CNEWS, on pleure évidemment le fondateur du FN : pour Pascal Praud, il était un combattant « contre l’immigration […] et l’islam », au parcours hélas entaché par quelques « déclarations scandaleuses ».

Les médias non-bollorisés quant à eux pataugent dans une dépolitisation du personnage de Jean-Marie Le Pen. TF1 évoque ses nombreux « dérapages », à propos du « point de détail » ou de « l’inégalité des races », comme s’il n’avait pas fait exprès d’être raciste et antisémite. Alors que dans le même reportage, la chaîne interroge une journaliste qui confirme que ces « sorties de route » étaient en réalité tout à fait maîtrisées et faisaient partie de la stratégie de J-M Le Pen.

La Une de Paris Match est un cas d’école : on y voit le père Le Pen, le visage serein, sous-titré « Une histoire française » : la presse plus à droite que Libé dépeint un homme politique de premier plan, avec quelques casseroles, mais sans plus.

L’extrême centre s’est aussi répandu en hommages. La porte-parole du gouvernement l’a carrément cité dans le texte : « Mort, même l’ennemi a droit au respect », en référence à la réaction de J-M Le Pen au décès de Jacques Chirac en 2019. Étrange hommage…

La réaction du Premier ministre Bayrou est, une fois n’est pas coutume, à côté de la plaque. Il y loue le « combattant » qu’il était, renvoyant ses dizaines de condamnations et propos racistes au rang de « la polémique » comme simple outil politique. Comment dépolitiser le racisme et l’extrême droite, un exploit…

Dans le clan Le Pen, on pleure le patriarche

Unanimité côté RN : tout le monde regrette le « grand patriote », le « français amoureux de son pays », le « visionnaire ». Sa famille, Marine Le Pen en tête naturellement, regrette « Papa », le « guerrier »…sans parler de ses guerres (comme en Algérie) ou de ses combats politiques.

Le petit-fils par alliance, président du parti, ne tarit pas d’éloges à propos du « tribun du peuple », qui a « toujours servi la France », y compris sous uniforme militaire. Là encore, pas un mot sur les exactions commises sous ledit uniforme, rien sur les horreurs proférées par le « tribun » dans les médias ou en assemblée.

La horde de députés lepénistes a fait ses devoirs. Chacun s’est fendu d’un petit tweet d’hommage. Les mêmes qui pleurnichent à longueur de journée d’être traités injustement de racistes se précipitent pour honorer la mémoire d’un raciste et antisémite notoire.

Odoul a une pensée aux « militants de la première heure » du FN/RN. Comment lui dire que ces membres « de la première heure » sont en bonne partie des anciens nazis, collabos, ou terroristes de l’OAS ?

En 2011, quand elle a pris la tête du FN, Marine Le Pen assumait prendre « tout » le parti, avec son histoire, son héritage, y compris le plus ouvertement raciste. Quatorze ans plus tard, tous les hiérarques et les militants du RN accomplissent leur devoir de mémoire militant : ils rendent hommage à celui qui a été, depuis 50 ans, leur guide politique, du « point de détail » jusqu’à sa mort.

De quoi mettre à mal le narratif du « parti antiraciste » vendu par Jacobelli.

Sources:Alexis Poyard linsoumission

 

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jeudi 9 janvier 2025

« Nous voulons négocier » – Le PS tue le NFP en négociant avec Bayrou, Valls, Retailleau et Darmanin

Le PS a-t-il le syndrome de Stockholm ? Après n’avoir rien obtenu de la comédie des rencontres à l’Élysée en décembre – si ce n’est des coups de fouets Olivier Faure s’est rendu ce mardi aux négociations sur le budget 2025 à Bercy. À la sortie, le Premier secrétaire du Parti socialiste a continué le même refrain qu’en fin d’année 2024 : « Nous voulons une négociation », a-t-il déclaré, étant prêt aux compromis en renonçant à la censure d’un Gouvernement. Illégitime et minoritaire, son existence nie pourtant la victoire du NFP aux élections législatives de juillet, et toutes les mesures programmatiques signées par le Parti Socialiste. 

Tout faire pour abroger la retraite à 64 ans ?

Parmi elles, la retraite à 64 ans, dont le PS avait juré le 8 juin 2023 de « tout faire » pour abroger cette « réforme injuste et injustifiée ». Le même engagement avait été signé par le Parti Socialiste en portant le programme du NFP, en juin dernier. Six mois plus tard, le parti à la rose se félicite « d’une proposition de modification, d’évolution de la réforme des retraites » – exit l’abrogation – et s’ouvre aux « compromis » avec Bayrou, le Premier ministre qui considère Jean-Marie Le Pen comme un « combattant », mais aussi in fine avec Valls, Darmanin et Retailleau.

Sur Twitter, Jean-Luc Mélenchon a répondu : « La négociation du PS avec le gouvernement Macron-Bayrou n’engage que lui. Le NFP n’a été ni informé ni saisi auparavant. LFI ne sera donc pas concernée par le plat de lentilles servi à O. Faure. Les insoumis ne sont pas engagés par la non-censure négociée par le PS. »

Pour les insoumis, rompus à l’exercice de déminage des manœuvres, les choses sont claires. Emmanuel Macron tend des pièges aux dirigeants du NFP pour le fracturer, et le détruire. Comment imaginer un pacte de non-censure et un programme commun avec Bruno Retailleau et Gabriel Attal ? Pour les insoumis, la réponse est nette : « Nous avons refusé de participer aux discussions à l’Élysée, car nous respectons nos électeurs et le programme du NFP », avait déclaré Manuel Bompard le 10 décembre dernier. Les rencontres à l’Élysée s’étaient soldées par la nomination sans surprise d’un Gouvernement de macronistes.

« Olivier Faure, réveillez-vous : le Nouveau Front Populaire a été constitué pour offrir une alternative au macronisme. Pas pour en assurer la continuité », a ainsi tancé Manuel Bompard, s’adressant aux socialistes sur Twitter.

Le PS jette le programme du NFP

Un mois plus tard, Olivier Faure et le Parti socialiste continuent de passer à la trappe le programme du NFP pour maintenir en vie artificielle une composition gouvernementale de fonds de tiroirs macronistes, complices du génocide à Gaza et comptant bien protéger leurs amis détenteurs de capitaux coûte que coûte. Pour certains esprits superficiels, la trahison est une seconde nature. Pour d’autres, à l’instar des insoumis, la loyauté en politique est une boussole.

Sources:linsoumission.fr






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