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mardi 21 janvier 2025

Décryptage – Censure : comment François Bayrou a enfumé le Parti Socialiste(part1)

 Parti Socialiste. Ce 16 novembre, l’Assemblée nationale n’a pas voté la motion de censure contre le Premier ministre usurpateur François Bayrou. En cause, le refus du Rassemblement National et du Parti Socialiste de renverser le gouvernement. En jetant aux pieds d’Emmanuel Macron le scalp du Nouveau Front Populaire et des espoirs qu’il a suscité, les socialistes ont acté leur soutien au gouvernement de François Bayrou, Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et autre Elisabeth Borne. En trahissant leurs engagements et les promesses faites à leurs électeurs, ils se sont compromis en même temps qu’ils se sont ridiculisés.

Ridiculisés, les socialistes le sont parce qu’ils ont cru, ou ont feint de croire aux prétendues concessions du gouvernement pour sauver sa peau. La non-censure des socialistes a en effet été décidée à la suite d’un courrier qui leur a été envoyé hier, 16 décembre, par François Bayrou. Ce courrier, qu’ils fêtent comme une victoire et qui leur sert aujourd’hui de prétexte à la compromission, est, à en croire les socialistes, porteur de concessions du gouvernement sur son projet de budget austéritaire, et d’une meilleure répartition des richesses.

Mais tout cela n’a en réalité été qu’un vaste exercice de communication du gouvernement pour se sauver de la censure. Les annonces de François Bayrou dont se gargarise aujourd’hui le Parti Socialiste ne sont en fait que fausses concessions ou véritables enfumages. Une fois encore, les socialistes ont vendu leurs engagements pour un plat de lentilles avariées.

L’Insoumission vous propose le décryptage détaillé, point par point, du courrier d’enfumage de François Bayrou contre lequel le Parti Socialiste a accepté de soutenir Emmanuel Macron. Notre article.

Sur le budget : des mesures déjà existantes, ridicules ou mensongères

Sur un plan budgétaire, François Bayrou évoque dans son courrier 23 points présentés comme des concessions pour obtenir le soutien du Parti Socialiste. Parmi eux, 8 figuraient déjà dans le budget présenté par Michel Barnier en octobre, 11 avaient déjà été votés au Sénat, sont le résultat de la censure ou avaient déjà été annoncés par Michel Barnier avant sa chute. 

Par exemple, la revalorisation des pensions retraites annoncée par Bayrou est déjà effective depuis le 1er janvier et résulte de la chute du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale avec la censure de Michel Barnier, qui prévoyait le report de l’indexation des pensions de retraites sur l’inflation du 1er janvier au 1er juillet. 

Même chose au sujet du prétendu renoncement de François Bayrou à la suppression de 4 000 postes d’enseignants. Cette mesure avait elle aussi chuté avec Michel Barnier. Alors que le Parti Socialiste prétend aujourd’hui avoir obtenu que cette mesure ne soit pas re-proposée dans le futur projet de budget de François Bayrou, il se trouve que la chute de son gouvernement aurait permis le même résultat.

Idem concernant le renoncement à la hausse de la taxe sur l’électricité qui avait déjà été annoncé par Michel Barnier avant même sa censure, et au sujet de la minime contribution différentielle sur les hauts revenus. Rien de tout cela n’est donc une victoire obtenue par la négociation du Parti Socialiste.

Dans son courrier, François Bayrou annonce aussi que l’ONDAM (dispositif fixant les autorisations estimées de nombreuses dépenses de Santé) sera porté de +2,8 % à +3,3 %. Là encore, cette annonce est trompeuse. Alors que les dépenses d’assurance-maladie augmentent mécaniquement de 4,7 % par an, le gouvernement les contient à 3,3 %. Autrement dit, il fait des économies.

Comme le rappelle le député de la France insoumise et Président de la Commission des finances de l’Assemblée nationale Éric Coquerel, les économies du gouvernement sur la Santé sont encore pires si l’on retranche l’augmentation des prix et des cotisations payées par les hôpitaux sur les salaires de leurs agents. L’augmentation de l’ONDAM ne serait alors que de 0,3 %.

Alors que François Bayrou annonce également l’abandon des mesures prévues de déremboursement des médicaments et consultations médicales, ces dernières seront en fait compensées par la hausse du tarif des mutuelles. Ni plus ni moins, François Bayrou annonce reprendre d’une main ce qu’il donne de l’autre.

Même exercice d’enfumage dans le renoncement à la baisse de 12,5 % du budget des outre-mer, qui n’aurait de toute façon pas été baissé au Sénat.

Par ailleurs, alors que François Bayrou reprend exactement les recettes prévues par Michel Barnier dans le budget qui a causé sa censure, le Parti Socialiste se félicite d’une augmentation de 0,1 point de la taxe sur les transactions financières ; d’une éventuelle taxe sur le patrimoine ne faisant que remplacer la taxe sur les hauts revenus et qui serait inscrite dans une loi ultérieure dont il est permis de douter qu’elle sera vraiment déposée ; et d’un nouveau dispositif de lutte contre l’optimisation fiscale que François Bayrou se réserve le droit de renvoyer au budget de 2026, alors qu’il s’en sera vraisemblablement allé. Champagne.

Plus largement, cette lettre fêtée comme une victoire immense par le Parti Socialiste ne dit rien sur les baisses de dépenses publiques inédites sous la Vème République – -2 % en valeur brute, le budget le plus austéritaire depuis 25 ans selon les mots de la ministre chargée des Comptes publics –, plus fortes de 10 milliards d’euros que celles prévues par Michel Barnier.

Une conférence fantoche sur les retraites a suffi à convaincre le Parti Socialiste de renoncer à ses engagements 

On apprenait ces derniers jours que François Bayrou souhaitait convoquer un « conclave » réunissant les syndicats et organisations patronales afin, « sous réserve d’accord global », d’aboutir en trois mois à une proposition de modification de la réforme de la retraite à 64 ans, et à la transmission de cette proposition à l’Assemblée nationale.

Alors qu’il était évidemment impossible d’aboutir à un accord global entre des organisations patronales toujours davantage favorable à l’exploitation des travailleurs, et des syndicats unanimement opposés à cette réforme cruelle, François Bayrou a finalement annoncé dans son courrier au Parti Socialiste  qu’un « accord politique » et la « recherche d’un équilibre financier » seraient les préalables à la présentation des potentiels résultats de ce conclave à l’Assemblée nationale.

Passant sur la différence inexistante entre les expressions « accord global » et « accord politique », l’ « équilibre financer » évoqué par François Bayrou, posé comme condition au résultat du conclave, fracasse les péroraisons socialistes contre les récentes annonces de François Bayrou. En effet, alors que le gouvernement travaillait jusqu’alors sur la base du déficit des retraites estimé par le Conseil d’Orientation des Retraites (6 milliards d’euros), François Bayrou a évoqué dans son discours de politique générale un déficit de 55 milliards.

En fait, François Bayrou ajoute au déficit du régime général les compensations normales de l’État aux retraites des fonctionnaires, qui, notamment faute d’embauche et du fait de l’importance des primes dans leurs revenus annuels, est structurellement déficitaire. Or, travailler à une solution alternative respectant un « équilibre financier » sur la base d’un déficit mensonger surgonflé à 55 milliards d’euros n’aurait évidemment pas la même incidence que dans le cadre du déficit de 6 milliards d’euros évoqué par le Conseil d’Orientation des Retraites, lequel était jusqu’alors la référence du gouvernement. 

Détail important s’il en est et dont le Parti Socialiste connaissait l’existence, un droit de veto sera réservé au MEDEF, farouche défenseur de la réforme des retraites à 64 ans, sur les décisions qui seront prises à l’occasion de cette conférence sociale sur les retraites. 

Déficit mensonger, droit de véto du MEDEF et une réforme qui continue de s’appliquer pendant ce temps, ce conclave proposé par François Bayrou pour appâter le Parti Socialiste n’est donc rien d’autre qu’une comédie dont la fin est écrite à l’avance.

Sources:linsoumission.fr.  (par Eliot)

A suivre:De reniements en reniements, le Parti Socialiste s’est exclu de l’opposition au gouvernement .








 

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vendredi 17 janvier 2025

« Je démissionne du Parti Socialiste » – Après la non-censure, le PS face à la fronde massive de ses élus et de ses militants

  « Je prends la décision de quitter le Parti socialiste et les jeunes socialistes ». Hier, sur les réseaux sociaux, Hector, militant du PS depuis de longues années, annonce par une série de visuels son départ du parti à la rose. « La non-censure du Gouvernement a été la ligne rouge à ne pas dépasser », écrit-il pour expliquer sa décision. Comme lui, ils sont légion à écrire les mêmes mots de dégout en dénonçant la « mascarade », « l’abandon », la « trahison » du Parti socialiste.

Et pour quoi ? Rien, comme l’ont démontré les députés LFI Eric Coquerel et Manuel Bompard en décryptant la « lettre de Bayrou » ayant servi de prétexte au PS pour sauver Emmanuel Macron et son Premier ministre. Le budget de M. Bayrou prévoit en effet 10 milliards de coupes budgétaires supplémentaires. Les socialistes le savaient-ils ? Sans aucun doute.

Le PS n’affronte pas seulement la fronde prolongée de ses militants, mais aussi celles de ses élus refusant le changement de logiciel, du NFP vers la Macronie. Hier, huit d’entre eux ont refusé de tourner le dos au NFP et à son programme. La capitulation du PS devant Bayrou pourrait bien signifier la disparition. Le NFP est resté uni dans la censure du Gouvernement de François Bayrou, rendant le Parti socialiste plus isolé que jamais. « La girouette votera la censure du budget car toute la gauche va l’y obliger. Au sommet et à la base », a analysé Jean-Luc Mélenchon cet après-midi

« En votant la censure, j’ai fait le choix de l’exigence et la clarté » – Ces élus PS qui refusent l’alliance de leur parti avec Bayrou et Macron

Le PS n’affronte pas seulement la fronde intense de ses militants, mais aussi celles de ses élus refusant le changement de logiciel, du NFP vers Macron. Huit d’entre eux ont refusé de tourner le dos au NFP et à son programme, hier, à l’instar de Philippe Naillet, député réunionnais, après avoir analysé les grands absents du discours de politique générale de Bayrou, citant les « services publics », la « crise du logement », « la vie chère en Outre-mer ».

Pour ce député des Outre-mer, la conclusion s’imposait d’elle-même : « En votant la censure, ça peut interroger certains camarades et je le comprends, j’ai fait le choix de l’exigence et la clarté », soulignant que « compte tenu du contexte budgétaire dégradé, que ce qui a été donné d’une main sera repris de l’autre ». Même son de cloche pour la socialiste Fatiha Keloua-Hachi qui confie : « Les avancées étaient insuffisantes et difficilement explicables : on attendait un gel de la réforme des retraites, puis de pouvoir soumettre un nouveau projet au Parlement ».

L’arnaque des propositions de Bayrou sur les retraites n’aura pas non plus échappé au député de la Drôme, Paul Christophle : « L’une des bases de la négociation, c’était la suspension de la réforme des retraites et sur ce sujet François Bayrou a préféré se tourner vers la droite ». Pour ces députés, ayant pourtant déjà fait le choix de refuser l’abrogation net au profit d’une obscure suspension, la ligne rouge était finalement franchie. Existerait-il des limites au reniement ?

Ce vendredi, le sénateur PS Alexandre Ouizille, a, lui aussi, vertement critiqué la décision de non-censure : « Si nous nous en restons là, nous nous trahirons » en faisant le constat du vide béant des soi-disant « concessions » accordées par Bayrou. Quelles concessions ? Sont-elles « remarquables » ou « réciproques » ? Les démonstrations du président de la commission des finances, le député LFI Eric Coquerel, et celles de Manuel Bompard, ont rappelé les faits.

« La lettre de Bayrou est un enfumage ! » a rappelé Eric Coquerel hier au micro de l’Insoumission, rappelant que « tout ce que reprend Bayrou en termes de dépenses, soi-disant « concédées » au PS étaient déjà dans le budget Barnier au moment de la censure. Il a repris dans cette liste ce qui avait déjà été gagné dans les précédentes discussions budgétaires ». Le président de la commission des finances a rappelé le fait majeur, passé sous silence par Bayrou dans sa lettre : les 10 milliards de coupes budgétaires supplémentaires prévues par Bayrou : « un budget pire que celui de M. Barnier ».

« Je rends ma carte » – La fronde hivernale des militants PS contre leur Direction s’ancre durablement

La fronde des militants PS face à la macronisation avancée de leur parti n’est pas un fait nouveau. En décembre, un mouvement de militants PS avait vivement protesté contre les négociations à l’Élysée. « On ne peut pas trahir le programme du NFP pour lequel nous sommes tous d’accord ! Si le PS va avec Retailleau ou Estrosi, je rendrai ma carte ! » déclarait Ahmid, militant socialiste depuis 5 ans, sur le marché d’Olympes de Gouges, à Pantin, un matin de décembre. Déjà, l’orientation vers les « concessions réciproques » avec les macronistes et les LR faisait des étincelles et fracturait encore un peu plus un parti dirigé par la cacophonie des courants.

Pour aller plus loin : « S’ils font ça, je rends ma carte ! » – Ces militants du PS qui annoncent leur départ en cas de coalition avec Macron

L’épisode des « concessions réciproques » et de la non censure a provoqué des indignations à raison, pour tous les électeurs NFP. Tous ont en mémoire le programme sur lequel les députés PS ont été élus. Exit les déclarations estivales de Faure à Blois qui déclarait : « Macron est prêt à vous dire que vous pourrez tout avoir, à la seule condition que vous rapportiez le scalp du NFP ». Terminé le serment du 8 juin 2023, ce moment où le Parti socialiste jurait de « tout faire » pour abroger la retraite à 64 ans. Au total, le Parti socialiste aura choisi de renier le NFP pour… adouber Bayrou, et sauve tous les membres de son gouvernement, de Valls à Retailleau, toute la ribambelle de racistes, génocidaires, et fossoyeurs des droits sociaux des salariés unis dans la dernière digue pour protéger le locataire de l’Elysée du départ anticipé réclamé par 64% des Français.

Les conséquences ont déjà été édictées par le secrétaire général du PS lui-même en octobre. Interrogé sur la non censure du RN ayant sauvé in extremis Michel Barnier, Olivier Faure déclarait alors : « Ceux qui refusent de voter la censure entrent en soutien du Gouvernement ». C’est dit. Malgré la gymnastique olympique de ses formules d’hier, Olivier Faure a bien acté une soutien sans participation au Gouvernement Bayrou. Sur les réseaux, l’archéologie redevient une activité de masse.

Des déclarations du premier secrétaire général ressortent à foison. Comme celle du 2 mars 2022 : « Les gens, quand ils voient Manuel Valls à la télévision, ils disent : c’est ça le PS. Et ils pensent que le PS c’est des gens qui sont juste en attente de trahir quelqu’un. Et qui pensent que, en fait, il y a toujours quelqu’un à trahir. ». Une prophétie auto-réalisatice.

Une chose est sûre : la capitulation du PS devant Bayrou pourrait bien signifier la disparition. Le NFP est resté uni dans la censure du Gouvernement de François Bayrou, rendant le Parti socialiste plus isolé que jamais. « La girouette votera la censure du budget car toute la gauche va l’y obliger. Au sommet et à la base », a analysé Jean-Luc Mélenchon cet après-midi.

Sources:Linsoumission(Sylvain Noël rédacteur en chef)




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mercredi 15 janvier 2025

Marine Le Pen et Jordan Bardella s’apprêtent à sauver Bayrou de la censure

 Censure contre Bayrou. Deux semaines après le début d’une nouvelle année, le RN se prépare à renouveler son contrat avec la macronie pour lui prodiguer une assurance-vie. Le RN macronisé renoue avec sa méthode bien connue : fustiger sans censurer, s’opposer sans rompre. En octobre, par cette complicité du RN, Michel Barnier avait obtenu un sursis de trois mois avant de passer à la trappe grâce à la censure insoumise de décembre. De même pour Emmanuel Macron qui avait échappé de peu à la destitution par l’abstention du RN sur la motion de LFI à l’Assemblée nationale.

En janvier, la stratégie du parti qui rendra hommage demain à l’antisémite et au raciste Jean-Marie Le Pen, est inchangée. Belote, rebelote, le RN commande au Gouvernement de serrer un tour de vis à ses ministres qui auraient le malheur de dire un mot au-dessus de l’autre à leur sujet.

À l’Automne, c’était Antoine Armand, grondé par Michel Barnier (lequel avait lui-même été incendié par Marine Le Pen au téléphone) après avoir refusé de recevoir des élus RN pour le budget. En janvier, c’est le ministre François Rebsamen, pour avoir dit « respecter tous les partis, sauf le RN ». « Ce n’est pas la position du Gouvernement » a recadré sa porte-parole, Sophie Primas, en confirmant le rôle d’assureurs et de surveillants généraux du Rassemblement national.

Ses dirigeants fustigent Bayrou comme « l’homme de la continuité molle [avec la macronie] » (Bardella), qui « ment sur tout, sur l’électricité, sur les vivres, sur l’eau, sur l’école, sur les soins » (Jean-Philippe Tanguy). Quelques jours plus tôt, les mêmes dénonçaient une « escroquerie » sur la suspension de la réforme des retraites après les rencontres à Bercy.

Mais que reste-t-il après les envolées lyriques ? La censure ? Non, le RN s’y refuse « dans l’immédiat » Comprendre : le parti d’extrême droite sauve un « menteur » et « un continuateur mou de la macronie », selon leurs propres mots. Avec les socialistes prêts à quitter le NFP pour l’arnaque d’une « mission flash » sur les retraites, la macronie compte ses deux soutiens complets et visibles. En parallèle, le NFP tient bon autour de la motion de censure insoumise réunissant les écologistes et les communistes. Demain, le vote de la motion de censure déterminera les lignes claires, entre vrais opposants, et faux ennemis d’Emmanuel Macron. Sur la censure de Bayrou par le RN : « Les tartuffes du Rassemblement National font des grandes phrases sur les plateaux, mais s’apprêtent à nouveau à sauver Macron »(Manuel Bompard)

Sources:linsoumission (Sylvain Noël)




 

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lundi 13 janvier 2025

Censure:la vérité est dans le calendrier.

 Les interventions du président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel, sont une aide précieuse à la compréhension des événements.   Sans lui on se perd dans le jeu de rôle médiatico politique où les gentils font assaut entre eux de « moi je suis responsable donc je discute ». ...  Mais pour combien d’entre eux, la lumière médiatique étant prise, c’est un résultat suffisant.


Rappelons d’abord qu’Eric Coquerel est élu président de la commission des Finances parce qu’il est membre de l’opposition.   Son rôle n’est donc pas de boucler le budget pour le compte du gouvernement. ...  Mais aussi de permettre à la Commission de pouvoir faire des propositions dans le débat de toute l’Assemblée.   Donc ce jour-là, Eric Coquerel se fait défier par un animateur de télé avec la phrase qui tue : nous (LFI) serions « la gauche du tout ou rien, c’est-à-dire du rien pour finir ».   Évidemment, c’est encore une de ces formules dont raffolent nos partenaires pour se mettre à distance des insoumis.   Ce genre de formule creuse est censée mettre en lumière le « grain à moudre » que seraient en train de traiter les « gens responsables qui discutent ».   Et Coquerel de répondre : le budget de Bayrou sera obligatoirement pire que celui de Barnier.   Du coup, à côté de la prétendue gauche « du tout ou rien », il y a pire. ...  Pour des raisons politiques mais aussi à cause de la procédure parlementaire engagée qui la rend impossible. Si par hasard Bayrou voulait céder quelque chose à gauche pour avoir des voix de députés de gauche, il perdrait aussitôt celles de la droite de l’hémicycle. ...  Bayrou a décidé de repartir de la discussion budgétaire telle qu’elle a été interrompue par la censure.   Donc il repart du budget tel qu’il est au Sénat. ...  Parce que la première partie du budget ne peut plus être changée avant son retour à l’Assemblée après avoir été votée au Sénat. ...  Il le faut bien si on veut éviter que tout recommence tout le temps à zéro à chaque passage dans une des deux assemblées.   Puisque le Sénat a déjà voté sur cette partie, elle reste telle quelle pour revenir à l’Assemblée.   La discussion à présent ne peut plus porter que sur la partie « dépenses » non votée encore au Sénat. ...  Vous vous souvenez que nous avions obtenu à l’Assemblée beaucoup de recettes nouvelles prises sur l’impôt sur la fortune, les super profits, le patrimoine des plus riches ? ...  Tout cela a été annulé au Sénat en amendements et votes sur la partie recette. ...  Telle que l’affaire est engagée, si Bayrou reprend les dépenses prévues par Barnier, le déficit dépassera les 5%. ...  Dans la partie « dépenses », puisque c’est la seule qui n’a pas encore été votée au Sénat.   Cela veut dire qu’il doit tailler encore plus vif dans les dépenses des services publics.   Donc le budget Bayrou « sera pire que celui de Barnier » dit Coquerel. ...  Mais vous voyez que cela ne s’explique pas en deux secondes dans le format à buzz de la télé.   Sur le budget au Sénat, il n’y a rien à négocier.   Juste parce que la composition politique de droite du Sénat ne le permet pas.

...Au demeurant la suspension pour six mois n’aura aucun effet sur les personnes concernées comme l’a montré Michael Zemmour. ...  Un « débat » qui bien sûr ne mène nulle part non plus puisqu’à part la CFDT (et encore) aucune autre centrale syndicale n’est d’accord avec ça.   Le seul intérêt de cette « discussion » est pour le MEDEF et la droite car ils auraient ainsi sur un plateau une division de la gauche et des syndicats.   Kanner et un autre dirigeant PS sur Sud-radio ont assumé l’idée après que Faure ait lui-même parlé de « changer de système de retraite ». 

..Le budget tel que le Sénat va le voter va arriver à l’Assemblée le 20 janvier. ...  C’est donc le retour du scénario qui a conduit à la censure de Barnier. ...  Parce que c’est la règle du jeu constitutionnel sauf quand l’opposition cesse de l’être et soutient un gouvernement. ...  La discussion sur la censure est donc enfermée dans deux dates : ou bien le 16 janvier après la déclaration de politique générale, ou bien fin janvier quand le budget revient au vote de l’Assemblée. ...  En effet, le vote du budget trace la frontière entre gouvernement et opposition. ...Pourquoi donner l’impression de soutenir Bayrou et Macron juste pour « rassurer » (on ne sait qui) alors même qu’on sait que tout cela n’a pas d’issue ? ...  Le discours soit-disant « raisonnable » sur le mode « voyons d’abord ce qu’il va faire, etc. » est juste une duperie car on sait déjà ce « qu’il » va faire.   Ne pas voter la censure du 16 c’est une posture pour essayer de sauver Macron contre des promesses venteuses et une division terrible de la gauche. ...  Faire les gentils le 16 ne pourra pas empêcher de devoir se décider une semaine après.Ne perdons pas de vue l’essentiel : ceux qui refusent la censure valident le coup de force de Macron en juillet dernier refusant le résultat des élections. ...  Et,  à un autre niveau, il s’agit de la définition du fonctionnement d’une cohabitation quand le Président n’a plus la majorité parlementaire.   Dire comme le fait François Hollande qu’un Président « doit toujours pouvoir aller au bout de son mandat en toute hypothèse » est inacceptable. ...  Cela signifie que le Président recevrait un nouveau pouvoir considérable: le droit d’ignorer le résultat des législatives qu’il convoque par dissolution ! Mais l’effondrement du sentiment démocratique et l’égarement de la vigilance républicaine dans l’obsession islamophobe fait ce résultat : personne ne demande à un ancien président de la République si c’est bien cela qu’il propose.   Personne ne demande à cinq présidents de groupes parlementaires (2 PS, 1 EELV et 2 PCF) comment leurs « négociations » trouvent une place dans le calendrier constitutionnel de vote d’un budget de l’Etat.   En revanche les éditos sur la « confusion au NFP » et bien sûr « Mélenchon furieux » « les insoumis menacent » etc., ça y va allègrement ! 

Avec ce type de presse on paye pour moins bien comprendre ce qui se passe. ...  Et quand vous savez que « Libération » qui bombarde sans relâche LFI perd un million par mois et que son propriétaire milliardaire vient de remettre au pot quatorze millions de sa poche, vous comprenez que ça ne peut pas être un hasard. ..D’ailleurs, merci aux syndicats de journalistes qui ont salué la présence des élus insoumis à la belle commémoration qu’ils avaient organisée pour Charlie Hebdo.  

Sources:mélenchon.fr





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vendredi 10 janvier 2025

Mort de Jean-Marie Le Pen : retour du RN à ses sources nazies

 Jean-Marie Le Pen le négationniste, Le Pen l’antisémite, Le Pen le raciste, Le Pen le tortionnaire, Le Pen le criminel de guerre, Le Pen l’homophobe… Les qualificatifs sont nombreux pour désigner Jean-Marie Le Pen, fondateur du FN/RN, décédé le 7 janvier dernier. Ils sont tous vrais. Le « diable de la République » a toujours assumé sa haine des juifs et des immigrés et de tous ceux ne correspondant pas à ses critères racistes.

Sur la guerre d’Algérie, il se montrait moins bavard sur son rôle sur place. Mais de nombreux témoignages le certifient : J-M. Le Pen a torturé des civils lors du conflit. Le livre de l’historien Fabrice Riceputi (Le Pen et la torture, 2023) est le dernier d’une longue série de documents, articles, ouvrages, qui démontrent le passé criminel du fondateur du FN.

On peut retenir que J-M Le Pen a fondé et dirigé le Front National de 1972 à 2011. Encore aujourd’hui, il fait figure d’autorité morale et politique auprès de plusieurs générations d’extrême droite : ses saillies réactionnaires et racistes en ont inspiré plus d’un, y compris parmi ceux qui veulent se distinguer du Rassemblement National actuel, mais aussi au sein du parti.

Pourtant, le discours dominant que l’on entend dans les médias mainstream (et qui vient du RN lui-même) est que le parti lepéniste se serait « dédiabolisé ». Lorsque Marine Le Pen prend la suite de son père en 2011, elle met en place ce récit selon lequel « son » FN n’aurait plus les excès de l’ancien FN. Les médias dominants gobent cette histoire : au cours des années 2010/2020, la « dédiabolisation » du FN/RN est vantée sur tous les plateaux.

Certains cadres du parti poussent le vice plus loin : le député Laurent Jacobelli ose dire que son parti était « antiraciste ». Encore mieux : le président du parti Jordan Bardella a affirmé que Jean-Marie Le Pen n’était pas antisémite ! Plus c’est gros, plus ça passe… Il avait quelques mois après refusé de reconnaître que son prédécesseur était antisémite, mais avait admis que ses propos l’étaient.

On avance ! Il semble cependant que tout ait été pardonné à Jean-Marie Le Pen sur son lit de mort. Tout le RN, des dirigeants nationaux aux militants locaux, ont rendu hommage au « grand homme ». Sans la moindre critique, la moindre nuance, l’appareil lepéniste a caché sous le tapis le passé de son fondateur, et son propre passé. Notre article.

Pourquoi Jean-Marie Le Pen était un nazi

Les nombreux propos de Jean-Marie Le Pen s’attaquant à des minorités sont nombreux, tellement qu’une liste exhaustive n’aurait pas de sens. On peut néanmoins citer les plus tristement célèbres. La saillie antisémite qui l’a fait connaître est évidemment celle du « point de détail » qu’auraient été les chambres à gaz lors de la Seconde Guerre mondiale, sur le plateau de RTL en 1987. L’effroi suite à ces propos négationnistes est international.

D’autres propos antisémites suivront pendant des années, jusqu’à sa mort : il avait encore accueilli chez lui un groupe de musique néonazi, après être apparu à un dîner antisémite. Il avait également qualifié les « sidaïques » (pour beaucoup homosexuels) de « lépreux ». En 1996, il avait assumé croire « à l’inégalité des races ».

Il ne s’est pas attendri en vieillissant, bien au contraire. Entre deux insultes racistes et/ou antisémites, il avait par exemple frappé une élue socialiste en 1998, ce qui lui vaudra 2 ans d’inéligibilité. À la même occasion, il avait coursé un opposant, le menaçant et le traitant de « pédé ».

Dans les années 2010, même après avoir passé la main à sa fille, il reste constant dans l’horreur : à la fin de sa trop longue vie, il cumulait 25 condamnations pour ses propos et actes racistes. Voilà le genre d’homme auquel une (trop) grande partie du petit monde politico-médiatique a rendu hommage.

Pour aller plus loin : RN-FN, historique d’un parti fondé par des Waffen-SS que certains veulent réhabiliter

De Bayrou aux néonazis, l’hommage à « l’adversaire » ou au « modèle politique »

Bien sûr, les premiers à avoir salué la mémoire du « Menhir » (surnom de Le Pen à l’extrême droite) sont les militants de l’extrême droite radicale, Identitaires ou Nationalistes-Révolutionnaires. Quoi de plus normal : le FN fondé en 1972 se voulait avant tout être une vitrine présentable d’une nébuleuse de groupuscules radicaux et violents.

Sur CNEWS, on pleure évidemment le fondateur du FN : pour Pascal Praud, il était un combattant « contre l’immigration […] et l’islam », au parcours hélas entaché par quelques « déclarations scandaleuses ».

Les médias non-bollorisés quant à eux pataugent dans une dépolitisation du personnage de Jean-Marie Le Pen. TF1 évoque ses nombreux « dérapages », à propos du « point de détail » ou de « l’inégalité des races », comme s’il n’avait pas fait exprès d’être raciste et antisémite. Alors que dans le même reportage, la chaîne interroge une journaliste qui confirme que ces « sorties de route » étaient en réalité tout à fait maîtrisées et faisaient partie de la stratégie de J-M Le Pen.

La Une de Paris Match est un cas d’école : on y voit le père Le Pen, le visage serein, sous-titré « Une histoire française » : la presse plus à droite que Libé dépeint un homme politique de premier plan, avec quelques casseroles, mais sans plus.

L’extrême centre s’est aussi répandu en hommages. La porte-parole du gouvernement l’a carrément cité dans le texte : « Mort, même l’ennemi a droit au respect », en référence à la réaction de J-M Le Pen au décès de Jacques Chirac en 2019. Étrange hommage…

La réaction du Premier ministre Bayrou est, une fois n’est pas coutume, à côté de la plaque. Il y loue le « combattant » qu’il était, renvoyant ses dizaines de condamnations et propos racistes au rang de « la polémique » comme simple outil politique. Comment dépolitiser le racisme et l’extrême droite, un exploit…

Dans le clan Le Pen, on pleure le patriarche

Unanimité côté RN : tout le monde regrette le « grand patriote », le « français amoureux de son pays », le « visionnaire ». Sa famille, Marine Le Pen en tête naturellement, regrette « Papa », le « guerrier »…sans parler de ses guerres (comme en Algérie) ou de ses combats politiques.

Le petit-fils par alliance, président du parti, ne tarit pas d’éloges à propos du « tribun du peuple », qui a « toujours servi la France », y compris sous uniforme militaire. Là encore, pas un mot sur les exactions commises sous ledit uniforme, rien sur les horreurs proférées par le « tribun » dans les médias ou en assemblée.

La horde de députés lepénistes a fait ses devoirs. Chacun s’est fendu d’un petit tweet d’hommage. Les mêmes qui pleurnichent à longueur de journée d’être traités injustement de racistes se précipitent pour honorer la mémoire d’un raciste et antisémite notoire.

Odoul a une pensée aux « militants de la première heure » du FN/RN. Comment lui dire que ces membres « de la première heure » sont en bonne partie des anciens nazis, collabos, ou terroristes de l’OAS ?

En 2011, quand elle a pris la tête du FN, Marine Le Pen assumait prendre « tout » le parti, avec son histoire, son héritage, y compris le plus ouvertement raciste. Quatorze ans plus tard, tous les hiérarques et les militants du RN accomplissent leur devoir de mémoire militant : ils rendent hommage à celui qui a été, depuis 50 ans, leur guide politique, du « point de détail » jusqu’à sa mort.

De quoi mettre à mal le narratif du « parti antiraciste » vendu par Jacobelli.

Sources:Alexis Poyard linsoumission

 

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jeudi 9 janvier 2025

« Nous voulons négocier » – Le PS tue le NFP en négociant avec Bayrou, Valls, Retailleau et Darmanin

Le PS a-t-il le syndrome de Stockholm ? Après n’avoir rien obtenu de la comédie des rencontres à l’Élysée en décembre – si ce n’est des coups de fouets Olivier Faure s’est rendu ce mardi aux négociations sur le budget 2025 à Bercy. À la sortie, le Premier secrétaire du Parti socialiste a continué le même refrain qu’en fin d’année 2024 : « Nous voulons une négociation », a-t-il déclaré, étant prêt aux compromis en renonçant à la censure d’un Gouvernement. Illégitime et minoritaire, son existence nie pourtant la victoire du NFP aux élections législatives de juillet, et toutes les mesures programmatiques signées par le Parti Socialiste. 

Tout faire pour abroger la retraite à 64 ans ?

Parmi elles, la retraite à 64 ans, dont le PS avait juré le 8 juin 2023 de « tout faire » pour abroger cette « réforme injuste et injustifiée ». Le même engagement avait été signé par le Parti Socialiste en portant le programme du NFP, en juin dernier. Six mois plus tard, le parti à la rose se félicite « d’une proposition de modification, d’évolution de la réforme des retraites » – exit l’abrogation – et s’ouvre aux « compromis » avec Bayrou, le Premier ministre qui considère Jean-Marie Le Pen comme un « combattant », mais aussi in fine avec Valls, Darmanin et Retailleau.

Sur Twitter, Jean-Luc Mélenchon a répondu : « La négociation du PS avec le gouvernement Macron-Bayrou n’engage que lui. Le NFP n’a été ni informé ni saisi auparavant. LFI ne sera donc pas concernée par le plat de lentilles servi à O. Faure. Les insoumis ne sont pas engagés par la non-censure négociée par le PS. »

Pour les insoumis, rompus à l’exercice de déminage des manœuvres, les choses sont claires. Emmanuel Macron tend des pièges aux dirigeants du NFP pour le fracturer, et le détruire. Comment imaginer un pacte de non-censure et un programme commun avec Bruno Retailleau et Gabriel Attal ? Pour les insoumis, la réponse est nette : « Nous avons refusé de participer aux discussions à l’Élysée, car nous respectons nos électeurs et le programme du NFP », avait déclaré Manuel Bompard le 10 décembre dernier. Les rencontres à l’Élysée s’étaient soldées par la nomination sans surprise d’un Gouvernement de macronistes.

« Olivier Faure, réveillez-vous : le Nouveau Front Populaire a été constitué pour offrir une alternative au macronisme. Pas pour en assurer la continuité », a ainsi tancé Manuel Bompard, s’adressant aux socialistes sur Twitter.

Le PS jette le programme du NFP

Un mois plus tard, Olivier Faure et le Parti socialiste continuent de passer à la trappe le programme du NFP pour maintenir en vie artificielle une composition gouvernementale de fonds de tiroirs macronistes, complices du génocide à Gaza et comptant bien protéger leurs amis détenteurs de capitaux coûte que coûte. Pour certains esprits superficiels, la trahison est une seconde nature. Pour d’autres, à l’instar des insoumis, la loyauté en politique est une boussole.

Sources:linsoumission.fr






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mardi 7 janvier 2025

Sous Macron, les 500 personnes les plus riches de France ont doublé leurs fortunes

 1228 milliards d’euros, 147 milliardaires en 2024, les 500 fortunes de France battent tous les records. Les milliardaires n’ont jamais autant augmenté leur fortune que depuis le début des quinquennats d’Emmanuel Macron. En cause ? La politique en faveur des ultra-riches menée depuis le début, commencée par l’inénarrable suppression de l’Impôt sur la Fortune (ISF) dès l’arrivée du chef de l’État à l’Élysée. En 1996, elles représentaient… 80 milliards d’euros. En 2017, elles représentaient 570 milliards d’euros. En 2020, 731 milliards. Un gavage en règle, pendant que la grande majorité des Français a été fracassé par l’inflation.

Depuis 2020, les quatre milliardaires français les plus riches et leurs familles – la famille Arnault, la famille Bettencourt Meyers, Gérard et Alain Wertheimer – ont vu leur fortune augmenter de 87 % depuis 2020. Dans le même temps, la richesse cumulée de 90 % des Français a baissé. Cherchez l’erreur. Sur cette même période, les 42 milliardaires français ont gagné 230 milliards d’euros. Cela correspond à chèque de 3 400 euros pour chaque Français.

La responsabilité d’Emmanuel Macron dans l’enrichissement des plus riches dans ce pays n’est plus à prouver. Aujourd’hui, François Bayrou constitue son dernier fusible avant sa démission qu’exigent 64 % des Français et des personnalités politiques de tous bords. Notre brève.

« C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches », Victor Hugo

Pendant qu’une poignée d’assistés d’en haut s’est enrichie, les Français ont souffert de l’inflation, notamment sur les biens alimentaires et sur les prix de l’énergie. Aujourd’hui, ne personne vit sous le seuil de pauvreté si ses revenus sont inférieurs à 1102 euros. En France métropolitaine, 1 personne sur 5 de la population est en situation de pauvreté monétaire ou de privation matérielle et sociale…

Seules 20 % des personnes pauvres sortent durablement de cette pauvreté. La pauvreté, justement, impacte tout particulièrement les femmes. En effet, elles occupent 78 % des temps partiels, 70 % des CDD et intérims. Pour rappel, les femmes seules sont souvent plus précaires que les hommes seuls.

Emmanuel Macron, « président des ultra-riches », soulignaient les Pinçon-Charlot

Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, sociologues spécialistes des classes dominantes, appliquent les systèmes et les comportements qu’ils ont observés dans leurs recherches au cas d’Emmanuel Macron dans leur livre Le président des ultra-riches. Ils démontrent par l’exemple son mépris envers le peuple. Par exemple, lorsqu’il dit qu’il suffit de traverser la rue pour trouver du travail.

Mais au-delà même de ce mépris, ils décrivent aussi les mesures concrètes prises en faveur des ultra-riches comme la suppression de l’ISF, impôt de solidarité sur la fortune. Ou encore la flat tax « qui plafonne la taxe sur les dividendes, les plus-values et les revenus financiers à 30% à la place du barème progressif » (« Le prétexte de la dette », Institut La Boétie). C’est aux plus riches que la politique de Macron profite le plus depuis 7 ans.

Pour aller plus loin : Près de 3 millions de millionnaires en France : les ultra-riches toujours plus nombreux

Contre un « monde de malheur », LFI défend une plus grande taxation des plus riches

La taxation des super-profits, l’instauration d’un impôt universel sur les entreprises et sur les revenus des particuliers dans les paradis fiscaux, le rétablissement de l’Impôt sur la fortune, empêché par l’alliance des macronistes et du RN à l’Assemblée nationle, un plafonnement des profits distribués aux actionnaires, la fameuse taxe sur les super-profits… Autant de mesures défendues par LFI pour mettre un terme au gavage des ultra-riches savamment coordonné par le chef de l’État depuis 2017.

La responsabilité d’Emmanuel Macron dans l’enrichissement des plus riches dans ce pays n’est plus à prouver. Sa politique a pourtant désavoué à reprises dans les urnes. Lors des élections législatives de juillet 2024, les français ont mis en tête le programme du Nouveau Front populaire. Pourtant, Emmanuel Macron a continué de faire comme si ces élections n’avaient pas eu lieu. Il a d’abord nommé Michel Barnier à Matignon et maintenant François Bayrou premier ministre pour qu’ils continuent la politique menée depuis 7 ans…

Aujourd’hui, François Bayrou constitue son dernier fusible. Les solutions épuisées, le temps viendra où il devra se rendre à l’évidence : seule sa démission pourra débloquer la situation politique dans laquelle il a plongé le pays depuis le 9 juin dernier. 64 % sont favorables à sa démission, tandis que des voix s’élèvent de toutes parts sur l’échiquier politique pour la demander.

Sources:linsoumission.fr











 

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lundi 6 janvier 2025

Propos génocidaires : l’impunité d’Elnet France

  


 Alors que Mediapart expose l’influence du lobby   pro-israélien Elnet au Parlement français, il est   nécessaire   de faire connaître les déclarations   génocidaires   proférées fin 2023 par l’un de ses plus   hauts   responsables.






Arié Bensemhoun, directeur exécutif d’Elnet France, le 7 décembre 2023  | Capture d’écran de YouTube : Radio J


L’ONG Elnet (European Leadership Network) est un lobby pro-israélien qui a pour vocation affichée de développer les relations entre les pays membres de l’Union européenne et l’État hébreu. Il en a été question dans une récente enquête de Mediapart, qui a notamment mis en lumière les séjours en Israël tout frais payés par Elnet d’une centaine de parlementaires français.


Lire aussiGaza : quand Le Figaro attaque Le Monde


L’organisation épouse les positions de l’extrême droite israélienne et soutient donc les actions génocidaires de Tsahal à Gaza. Le directeur exécutif d’Elnet France, Arié Bensemhoun, a ainsi justifié le massacre de civils palestiniens au micro de l’animateur Steve Nadjar sur Radio J, le 7 décembre 2023.

« Personne ne peut imaginer, [que] les nazis aient pu faire tout ce qu’ils ont fait pendant tellement d’années sans que […] tout ou partie du peuple ait été complice. C’est la même chose pour les Palestiniens de Gaza »

Arié Bensemhoun, directeur exécutif d’Elnet France.

 Encouragé par les divers acquiescements de son interlocuteur, l’invité de cette radio communautaire a eu le champ libre pour faire l’apologie de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, à travers un raisonnement visant à assimiler explicitement Gaza à l’Allemagne nazie et à abolir la distinction entre civils et combattants. Pour ce faire, le directeur d’Elnet France a d’ailleurs repris à son compte une fausse citation de Winston Churchill, selon laquelle l’ancien Premier ministre du Royaume Uni aurait justifié les bombardements de 1945 de Dresde, Hambourg ou encore Berlin, en affirmant qu’il n’y avait « pas d’innocents parmi les Allemands ».

« C’est un propos extrêmement excessif, mais personne ne peut comprendre, personne ne peut imaginer, que les Allemands, que les nazis, aient pu faire tout ce qu’ils ont fait pendant tellement d’années sans que, à un moment ou à un autre, tout ou partie du peuple ait été complice. C’est la même chose pour les Palestiniens de Gaza », a alors clamé le directeur d’Elnet France sur Radio J. Pour rappel, ces propos attribués à tort à Winston Churchill ont fait l’objet d’une enquête du programme Désintox d’Arte qui, dans une vidéo publiée en février 2024, concluait à un contresens historique.

« Nous avons affaire à une société de barbares qui [porte] une forme de responsabilité collective »

« Les Palestiniens civils que l’on nous dit innocents, mais nous le savons, ils ne le sont pas tous, innocents », a par ailleurs assuré Arié Bensemhoun, avant de poursuivre dans le même registre génocidaire, face à un Steve Nadjar qui ne le contredira à aucun moment :

« [N]ous avons affaire à une société de barbares qui a commis le pire des crimes et ils en portent, d’une certaine manière, une forme de responsabilité collective […]. Mais à partir du moment où toute la bande de Gaza est devenue un espace militarisé, dédié, dévoué au combat contre Israël et aux actions terroristes contre Israël, toute la bande de Gaza est un territoire légitime pour l’action militaire. […] Où sont les infrastructures civiles à Gaza puisque le Hamas est partout ? […] Tous les médecins, tous les journalistes, tous les humanitaires, tous les fonctionnaires des organisations internationales qui vivent à Gaza sont des agents du Hamas. Tous ! » Et donc, il faut tous les tuer ? D’ailleurs l’armée israélienne s’y emploie méthodiquement.

Lire aussi:  Israël-Palestine : ces télés qui ont choisi leur camp

Des procédures-bâillons à sens unique

En France, de nombreuses personnes, parce qu’elles ont refusé de rester silencieuses devant l’écrasement de Gaza et la déshumanisation systématique des Palestiniens, ont été poursuivies abusivement pour « apologie du terrorisme » (voir l’enquête de Meriem Laribi, publiée en mai 2024 sur Orient XXI). Ceux qui alertent et dénoncent, qu’ils soient militants, journalistes, universitaires ou élus, sont calomniés, harcelés sur les réseaux sociaux et dans les médias dominants. Ils sont qualifiés quotidiennement d’antisémites et de soutiens du terrorisme. L’intimidation politique, médiatique et parfois judiciaire est écrasante. Elle vise à briser des vies, à réduire au silence. Certains reçoivent des menaces de mort.

Du côté des facilitateurs de génocide, l’impunité est quasiment totale en France. À notre connaissance, seul l’ancien député LR Meyer Habib fait l’objet d’une enquête suite à une plainte de la Ligue des droits de l’homme (LDH) pour sa comparaison de la population de Gaza à un « cancer ». C’était aussi à l’antenne de Radio J.
Le deux poids, deux mesures est flagrant avec les propos d’Arié Bensemhoun. Un an plus tard, ils n’ont toujours pas donné lieu à des poursuites ou des sanctions. Le média qui a complaisamment recueilli sa parole n’est pas non plus inquiété.

Arié Bensemhoun, cofondateur de SOS Racisme

Le directeur d’Elnet France ne cache pas sa pleine adhésion aux actions d’Israël. Sur son compte X/Twitter, cet ancien président de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), cofondateur de SOS Racisme et ex-président du Crif Midi-Pyrénées ferraille pour défendre le régime sanguinaire de Benjamin Netanyahou. Révolté par les mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre le Premier ministre israélien et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, il conclut ainsi ce post du 21 novembre 2024 :

« Mais le monde peut dormir tranquille, Israël et les États-Unis, seuls contre tous s’il le faut, continueront à mener le combat pour la démocratie, la liberté et les valeurs de la civilisation occidentale. »

Dans un complet déni de l’ampleur du crime dont il se rend complice, il écrit encore quelques jours plus tard :« Israël se conforme en tous points aux principes du droit international et du droit de la guerre, n’en déplaise à tous ses contempteurs qui ont choisi d’en faire le coupable même s’il est la victime et l’agressé. Nous sommes face à une mystification et à un usage absolument biaisé du soi disant droit international, que peu de personnes connaissent et que la plupart des états bafouent allègrement, dans l’indifférence générale… sauf quand il s’agit d’Israël (double standard). La question est lourdement documentée. »

Arié Bensemhoun et Elnet France auraient donc raison contre l’ONU, Amnesty International, Human Rights Watch, Médecins sans frontières et bien d’autres organisations de défense des droits humains (donc certaines israéliennes comme B’Tselem) qui parlent de génocide, de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, de nettoyage ethnique, d’apartheid, etc. ? Les relais de la propagande israélienne maintiendront-ils leur soutien au génocide même si la Cour internationale de justice et la Cour pénale internationale établissent définitivement celui-ci et en condamnent les responsables ? Nous verrons.

En attendant, il faut prendre note des propos accablants, exposer leurs auteurs à la réprobation et refuser l’intimidation des perroquets de Tel-Aviv.

Sources: OFF Investigation











 






 

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