Les voilà repartis à l’assaut de Paris et du gouvernement de droite de Macron et ses affidés LR et le RN.
Ces agriculteurs de la FNSEA et de la Coordination rurale n’ont pas cessé de voter pour la droite et son catéchisme de l’économie de marché, la dérégulation à tout va et les traités de libre échange qui mettent en concurrence des productions animales et végétales dont les règles de production sanitaires et environnementales ainsi que les coûts de main d’oeuvre sont inéquitables d’un pays à l’autre(élevage de bovin en argentine, élevage de mouton en Nouvelle Zélande)
Ces exploitants agricoles qui travaillent en milieu rural ont des employés, des salariés.Un milieu rural où l’on ferme des écoles, des hôpitaux, des services publics comme les tribunaux, les postes.Où étaient ces tracteurs lors des manifestations contre la réforme des retraites?Où sont ces tracteurs face au désert médicaux qu’ils subissent également?Où sont ces tracteurs face à la désindustrialisation de la France?
Le corporatisme de ces syndicat dirigés régulièrement par des businessman est affligeant. En demandant moins de contraintes environnementales dans la proposition de loi énoncée le 29 Août lors d’une conférence de presse par les deux syndicats majoritaires on se rend vite compte que l’agrochimie qui pourrie nos sols et nos assiettes est l’alpha et l’oméga de ces agro industriels.
La perte de souveraineté alimentaire : l’épouvantail à agiter pour refuser la transition de l’agriculture
C’est le thème fort du titre Ier de cette proposition de loi : “réaffirmer et conforter notre souveraineté alimentaire”. C’est ainsi que pour ces syndicats “accorder la reconnaissance d’intérêt général majeur à la protection, la valorisation et le développement de l’agriculture, permettra à notre pays de sécuriser durablement son approvisionnement alimentaire et donc sa souveraineté, son indépendance.”
Selon l’Office Français de la Biodiversité (OFB) , 84 % des espèces végétales cultivées en Europe dépendent directement des insectes pollinisateurs et “en France, la part de la production végétale destinée à l’alimentation humaine que l’on peut attribuer à l’action des insectes pollinisateurs représente une valeur comprise entre 2,3 milliards et 5,3 milliards d’euros”. Pourtant, et alors que le rôle de l’agriculture intensive est connu dans l’érosion de la biodiversité, et en particulier des pollinisateurs, le terme de “biodiversité” n’apparaît qu’une seule fois dans les 75 pages du dossier.
L’article 2 de cette proposition de loi prévoit que le Gouvernement remette chaque année un rapport au Parlement sur “l’état de la souveraineté alimentaire de la France, qui devra intégrer des indicateurs de performance (…)”.
Cette demande fait partie de celles issues du mouvement des agriculteurs de ce début d’année et à laquelle le Gouvernement a déjà répondu. Là encore, les indicateurs choisis par le Gouvernement questionnent. Parmi ces indicateurs, on retrouve le nombre de substances actives pesticides disponibles mais rien sur l’effondrement des populations d’insectes pollinisateurs. Or, comme le précise le rapport du Gouvernement lui-même : “on n’observe pas à ce stade de corrélation forte entre l’interdiction de certains produits phytosanitaires et l’évolution des rendements.” (p.5)
Par ailleurs, le nombre de substances actives autorisées ne dit rien de l’utilisation qui en est faite et des quantités vendues au sein du pays. L’indicateur actuel apporte ainsi un élément de comparaison sur les conditions des pratiques agricoles entre les Etats-membres et non pas des informations pertinentes pour évaluer l’état de la souveraineté alimentaire et agricole de la France. En se basant sur cet indicateur, la France est le 4e pays de l’Union européenne disposant le plus de substances actives, selon le rapport du Gouvernement. Plus insidieux, cet indicateur pourrait sous-entendre que disposer du plus de substances actives serait un signe de souveraineté ce qui est absurde et inquiétant.
Concilier les usages de l’eau (ou pas)
Dans le descriptif du titre II “accompagner les transitions et pouvoir produire” de la proposition de loi, il est indiqué qu’ “il convient, en ce sens, de repenser la nécessaire conciliation de l’usage de l’eau (…)” (p.7).
Ainsi, l’article 1 de cette même proposition de loi souhaite amender l’article L.211-1 pour faire de l’agriculture une priorité de la gestion équilibrée de la ressource en eau et un secteur d’activité au-dessus des autres. L’agriculture serait donc prioritaire pour l’accès à la ressource : au-dessus “des pêches et des cultures marines, de la pêche en eau douce, de l’industrie, de la production d’énergie, en particulier pour assurer la sécurité du système électrique, des transports, du tourisme, de la protection des sites, des loisirs et des sports nautiques ainsi que de toutes autres activités humaines légalement exercées.” Si l’importance de l’agriculture n’est pas à nier, rien ne justifie un tel traitement de faveur.
L’article 9, intitulé « concilier la préservation de l’eau et la protection de l’agriculture », vise à affaiblir les mesures des plans d’actions destinés à prévenir ou réduire la pollution, notamment pour les points de prélèvement d’eau potable sensibles (article L. 211-11-1 du code de l’environnement). Les points dépassent souvent les seuils de pollution fixés conformément aux dispositions du code de la santé publique. En résumé, la FNSEA souhaite retirer aux autorités le pouvoir de limiter voire d’interdire l’occupation des sols ou l’utilisation des intrants agricoles pour protéger ces points de prélèvement, même si la qualité de l’eau y est déjà compromise.
Ces propositions sont une menace pour assurer l’approvisionnement en eau potable de qualité à l’ensemble des citoyens. Selon le Bilan environnemental de la France 2023, “sur la période 1980-2022, environ 13 000 captages d’eau potable ont été fermés. La première cause d’abandon sur cette période incombe à la dégradation de la qualité de la ressource en eau (32,3 % des situations).” Parmi ces situations, 40,8% sont attribuées à une pollution d’origine agricole (nitrates et/ou pesticides).
En 2022, ce sont près de 10,26 millions d’habitants qui ont été alimentés par une eau non conforme à cause des pesticides, selon les données du ministère de la santé. Cet été même, la Commission européenne a lancé une procédure devant la Cour de justice de l’Union européenne contre la France pour non-respect de la Directive eau potable “lui reprochant des concentrations trop élevées de nitrates”.
L’ambition de la FNSEA et des JA(1) n’est pas de concilier l’usage de l’eau avec les pratiques agricoles mais bien de conserver un droit à polluer pour l’agriculture conventionnelle intensive au mépris de l’intérêt général.
(1) JA:Syndicat des jeunes agriculteurs.
Sources: Générations futures.fr
A suivre (part 2):Subordonner la Sciences aux intérêtes économiques