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vendredi 1 novembre 2024

« C’est un fiasco total » – Le RN se fissure après sa fausse proposition d’abrogation de la réforme des retraites(part1)

   RN. Déjà affaibli par son vote contre la destitution d’Emmanuel Macron et contre la censure de Michel Barnier, le parti d’extrême droite affronte une série de turbulences à l’Assemblée nationale. Ce jeudi, jour de leur niche parlementaire, censée être l’une des journées les plus capitales du parti dans l’hémicycle, a viré au désastre. De 9h à 17, les députés lepénistes ont défendu 24 amendements qui n’étaient autre que…des demandes de rapport ! Comprendre : des amendements paillettes pour demander au Gouvernement de présenter des rapports au Parlement. « C’est un fiasco total », observe un commentateur en sortie d’hémicycle.

Poussé dans ses retranchements, Marine Le Pen s’est dit favorable à un âge de départ à 66 ans… durant le propre examen du texte du Rassemblement national censé abroger la réforme des retraites à 64 ans. Sur les bancs, Eric Ciotti, recroquevillé, faisait grise mine. Et pour cause, cet allié du parti d’extrême droite défend la retraite à 67 ans. Autant de contradictions pointées par les escouades de députés LFI présents en nombre. « Le RN défendait la retraite à 65 ans en 2007, à 60 ans en 2012, à 62 ans en 2022, à 64 ans pendant les législatives de 2024 et désormais 66 ans ! Que les électeurs s’en souviennent ! » a taclé Manuel Bompard.

Après avoir voté contre l’abrogation de la réforme des retraites à 64 ans, à trois reprises la semaine dernière, le parti de Marine Le Pen a donc finalement lâché prise en avouant son véritable projet libéral. Au programme : retraite à 66 ans, et retraite à capitalisation ! Et bien sûr, refus de l’ISF et de tout principe de taxation des riches et des multinationales.

Le rapporteur du parti, Thomas Ménagé, a en effet donné un avis favorable à un amendement des LR qui proposait d’étudier la retraite par capitalisation, celle-là même qui a aboutit à la disparition de 2000 milliards de dollars du système de retraites nord-américain en 2007. Et pour cause, le principe étant d’une cotisation à une cagnotte gérée par des fonds d’investissement, les retraités sont vite balayés par les boursicoteurs agités. Notre brève.

RN : l’arnaque sociale de l’extrême droite a été dévoilée à l’Assemblée nationale une nouvelle fois

Pour aller plus loin : Abrogation de la réforme des retraites : Marine Le Pen et ses députés votent contre pour la troisième fois

https://twitter.com/L_insoumission/status/1851908859306131632

L’arnaque sociale du RN sur la retraite, toute une histoire

La proposition du RN devait être « un piège » qui créerait un « embarras » aux dires de
certains commentateurs politiques et médiatiques L’élément de langage de « l’embarras pour la gauche » a saturé toutes les salles de rédaction reprenant, comme à l’habitude, le même réflexe de classe les ayant amené à gonfler à l’hélium le RN lors des précédentes campagnes électorales. Alors, il y a t-il eu embarras ? Bien au contraire. Par un travail d’archéologie préventive, de veille sur les votes du RN, et de fouille méticuleuse sur la proposition du RN, les députés insoumis auront réussi à faire toute la lumière sur l’arnaque en bande organisée de Marine Le Pen et Jordan Bardella.

Dès le mardi 22 octobre, la veille de l’examen de leur proposition en commission des affaires sociales, les turbulences ont commencé pour les troupes de Marine Le Pen et Jordan Bardella. Leurs députés ont voté en cadence contre…l’abrogation de la réforme des retraites . Première clarification. Le lendemain, jour de l’examen de leur propre texte, ces mêmes députés ont réussi à l’exploit à… votre contre la proposition d’abrogation de la réforme en commission des finances, et ce, à la même heure ! Deuxième clarification.

Les raisons ? Il existe deux clés de compréhensions principales. La première est que le RN n’a jamais eu l’intention d’abroger réellement la réforme des retraites conformément à son programme économique libérale. Ce dernier n’a jamais été un secret. Le 3 mars 2017, lors d’une « conférence présidentielle », Marine Le Pen déclarait ainsi : « Le marché, la concurrence, l’entreprise, le capital, l’impôt même, peuvent être les moyens du bonheur français s’ils sont au service de l’intérêt national« .

L’autre preuve de taille dans l’absence d’intentionnalité d’abroger la réforme des retraites sort de la bouche même de Jordan Bardella. En juin 2024, se sentant pousser des ailes par les sondages et s’imaginant déjà franchir le seuil de Matignon, le chef du parti lepéniste a fait machine arrière toute sur un ensemble de mesures sociales destinées à convaincre des bases populaires de voter pour eux.

Aux portes du pouvoir, le RN n’en a alors plus besoin et se concentre à donner des gages à ses amis détenteurs de capitaux. Ainsi, en juin 2024, interrogé par le Parisien quant à l’abrogation de la réforme des retraites, Jordan Bardella répondait un « Nous verrons ». La messe est dite. Plus flagrant encore, quelques semaines plus tôt, il n’hésitait pas à défendre la retraite à 66 ans lors d’un débat entre têtes de listes pour les élections européennes. Marine Le Pen l’a par ailleurs confirmé ce jour dans les débats au sein de l’hémicycle de l’Assemblée nationale.

https://twitter.com/L_insoumission/status/1851957328884453382

Le revirement de juin 2024 ne date pas d’hier. Ils sont fréquents chez les lepénistes redoublant de toujours plus de mensonges et d’hypocrisie pour parvenir à leurs fins. En 2007, Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen se prononçaient pour la retraite à 65 ans avant de passer à leur fausse proposition de retraite à 60 ans, « en entretenant, tant sur le nombre d’annuités que sur l’âge réel de départ, un flou artistique » avait précisé la députée LFI Gabrielle Cathala qui intervenait mercredi dernier pour répondre au RN en commission des affaires sociales. Le RN n’en est pas à sa première improvisation, finissant en catastrophe s’agissant des retraites.

Déjà, le vernis social du parti s’était craquelé lors de la dernière campagne présidentielle. Marine Le Pen avait alors abandonné sa promesse de retour à la retraite à 60 ans pour tous pour la réserver à ceux qui ont commencé à travailler tôt, entre 17 et 20 ans. Pour tous les autres, la retraite à taux plein ne serait accessible qu’entre 62 et 67 ans, au bout de 42 ou 43 annuités.

Lors des mobilisations contre la réforme des retraites à 64 ans et le vol de deux ans de vie décidé par Emmanuel Macron, là aussi, le mensonge du RN sur le volet soi-disant « social » de son programme avait volé en éclats. Alors que la plus grande mobilisation depuis mai 68 enflammait les rues de France, avec 93 % des actifs opposés à la réforme, que faisait Marine Le Pen ? Elle donnait instruction à ses troupes de tenir une ligne précise visant à fustiger les syndicats. Et bien sûr, les lepénistes se gardaient bien de descendre dans la rue.

Ainsi, le 17 janvier 2023, le porte-parole du RN déclarait : « Tous les syndicats, quels qu’ils soient, sont rouges devant et Macron derrière. Ils ont tous participé à l’élection d’Emmanuel Macron en faisant barrage à Marine Le Pen. ». Emmanuel Macron met le feu au pays en volant deux ans de vie aux Français, et le RN montre au grand jour son arnaque, brillant par son absence lors des grandes mobilisations populaires visant à faire plier le forcené de l’Élysée.

A suivre:L'alliance Macron Lepen contre les retraité.






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