A la marge,celle qui relie les pages

jeudi 28 novembre 2024

Proposition de LFI sur le délit d’apologie du terrorisme : il suffisait de savoir lire le texte en entier(part 2)

 La droite se vautre (encore) dans la boue de   l’extrême droite

C’est le média d’extrême droite Frontières qui parle le premier de la proposition de loi insoumise. Loin d’être inconnu, Frontières est la suite directe de Livre Noir, qui a fait la campagne de Zemmour en 2022, et qui joue à fond son rôle de caisse de résonance d’extrême droite. Récemment, il s’est distingué par la « cartographie de l’extrême gauche », censée recenser les organisations plus à gauche que le PS pour résumer.

Une semaine plus tard, l’ensemble de l’extrême droite, mais aussi de la droite « classique » s’est emparé de cette panique morale. Évidemment le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau en a profité pour déverser, comme à son habitude, son torrent d’ordures sur les insoumis, mais on n’en attendait pas moins de lui.

Plus surprenant, quoique : la réaction de la députée macroniste et ancienne ministre Prisca Thévenot, qui accuse LFI d’être un mouvement « anti-France », un terme popularisé par l’écrivain antisémite 

Charles Maurras au siècle dernier. Dans son cas, on peut parler de récidive : Thévenot a utilisé ce même mot en août dernier, encore contre LFI. Ironique et abject.

Dans une manipulation dégoûtante, la droite macroniste instrumentalise les victimes du terrorisme pour dénoncer la loi proposée par LFI, l’accusant dans un communiqué « d’abroger le délit d’apologie du terrorisme », de le supprimer purement et simplement. Or les députés macronistes ne semblent pas avoir lu le titre complet de la PPL, ni ses motifs. Le texte de LFI prévoit bien d’abroger ce délit… « du code pénal » ! Pour le déplacer dans le droit de la presse. Il est embêtant pour des représentants de la Nation de ne pas savoir lire ne serait-ce qu’un titre de texte.

Ainsi les droites semblent partagées dans leurs attaques contre LFI, entre la mauvaise foi et l’incompétence.

Le PS fait bloc… contre les insoumis

Le communiqué des députés macronistes cité plus haut s’adresse en effet aux présidents des groupes communiste, socialiste et écologiste, en appelant à leur « républicanisme ». Chez les socialistes, cet appel n’est pas resté lettre morte

Sans aucun doute, le PS et ses membres savent lire. Ils ont malheureusement fait preuve de mauvaise foi et d’hypocrisie. La députée européenne et présidente des Jeunes Socialistes (JS), Emma Rafowicz ouvre la marche aux régiments socialistes.

Vingt minutes après, le secrétaire du PS Olivier Faure, dans un post odieux, accuse LFI de vouloir abroger « purement et simplement le délit d’apologie du terrorisme », entre deux insultes. Montrons-lui cependant un peu d’empathie : le congrès du Parti Socialiste approche, sa place de Premier secrétaire est menacée, il se doit de dorloter son aile droite. Au nom du système des courants internes, Faure est prêt à remettre en cause le Nouveau Front Populaire, au nom de la sacro-sainte « démocratie » interne (et de sa place accessoirement) de l’appareil.

C’est ainsi qu’il faut lire également la proposition de Boris Vallaud, président des députés socialistes, d’un accord de « non-censure » avec la droite et le centre, après la chute éventuelle de Barnier, quitte à briser le NFP et son unité. Vallaud cherche aussi à cajoler l’aile droite du parti, la course aux petits chevaux bat son plein, au grand dam de l’union.

Le PS est regagné par ses démons à l’approche du congrès, les exorcismes de la NUPES et du NFP n’ont pas suffi, bien au contraire, en témoigne le retour de François Hollande à l’Assemblée Nationale.

Les dirigeants socialistes devraient réviser l’histoire de leur parti. Léon Blum lui-même avait alerté en son temps sur les lois d’exception, qui visaient alors à réprimer les anarchistes : « dès qu’on énonce qu’une loi ne sera appliquée qu’aux anarchistes, vous pouvez être certains que quelques années plus tard, elle sera appliquée à tout le monde ».

Comme l’a écrit Manuel Bompard dans la note de blog citée plus haut : « C’est facile de danser à la « Léon Boum » aux universités d’été du PS, mais manifestement plus compliqué de rester fidèle à ses principes ». Pour connaître les intentions profondes des insoumis derrière cette proposition de loi, il suffisait de savoir lire.

Sources:.linsoumission.fr (Alexis Poyard)


















Share:

mercredi 27 novembre 2024

Proposition de LFI sur le délit d’apologie du terrorisme : il suffisait de savoir lire le texte en entier(part1)

 Apologie du terrorisme. En manque de munitions pour tenter de disqualifier LFI, l’officialité médiatique a tenté de trouver ces derniers jours un nouvel os à ronger en déformant, une énième fois, les positions de LFI.

C’est le sens de l’opération lancée par le média d’extrême droite Frontières, qui fut le premier à parler de la proposition de loi insoumise d’Ugo Bernalicis et à en déformer le sens. Loin d’être inconnu, Frontières est la suite directe de Livre Noir, qui a fait la campagne de Zemmour en 2022. Après Frontières, Retailleau, le PS et d’autres rubricards anti-LFI ont embrayé, accusant le mouvement insoumis de vouloir rendre légal le fait de célébrer publiquement des actes terroristes. Un mensonge absolu.

La proposition de LFI, portée par Ugo Bernalicis, entend retirer le délit d’apologie du terrorisme du Code pénal pour le replacer dans le code de la presse. En somme, de replacer ce délit à la place qu’il occupait en 2014, avant que Bernard Cazeneuve et François Hollande n’en décident autrement.

Résultat ? Depuis 2014, le délit est instrumentalisé à des fins de censure. Le secrétaire général de la CGT du Nord a été condamné à un an de prison avec sursis pour un tract sur Gaza. Rima Hassan et Mathilde Panot ont été convoqués par la police. L’ONU a alerté sur cette instrumentalisation et les dérives liberticides qu’il entraîne, tout comme l’ancien juge antiterroriste Marc Trevidic. L’Insoumission décrypte pour ses lecteurs le dessous d’un assaut médiatique anti-LFI contre une proposition de loi visant à réhabiliter l’Etat de droit. 

De nombreuses alertes sur une dérive liberticide

Comme le rappelle Manuel Bompard dans sa dernière note de blog, la loi de 2014 fait tout sauf l’unanimité dans la société. Un rapport des Nations Unies du 7 novembre dernier préconise en effet de « réexaminer l’article du Code pénal qui réprime l’apologie du terrorisme », du fait justement des craintes qui pèsent sur une instrumentalisation politique de la notion d’apologie du terrorisme. De la même manière, l’ancien ministre chiraquien et ancien Défenseur des Droits Jacques Toubon, difficilement soupçonnable de collusion avec LFI, a dénoncé le « fiasco judiciaire » de la loi de 2014.

Même l’ancien juge antiterroriste Marc Trevidic pointe les dérives liberticides de cette loi, après s’être déjà opposé, en 2015, à la loi sur le renseignement, y voyant « une arme redoutable si mise entre de mauvaises mains ». Mieux encore, un ancien ministre de François Hollande n’a pas caché son inquiétude sur le détournement du délit d’apologie du terrorisme, à savoir… Bernard Cazeneuve, celui-là même qui a initié la loi de 2014 !
Il faut aussi savoir que, dès cette époque, communistes et écologistes, ainsi que les syndicats d’avocats et de magistrats et la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) s’étaient frontalement opposés à cette loi. Ont-ils eu droit à la même chasse aux sorcières que les insoumis subissent aujourd’hui ?

Le cœur de la proposition de LFI

Depuis 2014/2015, il est établi (voire accepté pour certains) que les lois qui visent à enrayer le terrorisme islamiste sont avant tout un outil bien pratique pour museler les oppositions politiques des gouvernements successifs. Signe de cette dérive liberticide, de nombreuses lois exceptionnelles, « d’état d’urgence », votées suite aux attentats de 2015 sont depuis rentrées dans le droit ordinaire. Or depuis son adoption, la loi Cazeneuve de 2014 a surtout servi à poursuivre en justice des militants écologistes, pacifistes.

Les derniers exemples en date sont les poursuites engagées par l’Organisation Juive Européenne (OJE) contre Mathilde Panot, Rima Hassan et l’humoriste Guillaume Meurice. La même OJE s’était portée partie civile dans le procès contre le responsable de la CGT du Nord Jean-Paul Delescaut. L’utilisation abusive de ce délit est manifeste : dimanche dernier, Mathilde Panot a confirmé ne pas avoir de nouvelles sur la plainte la visant depuis le printemps dernier ! Une plainte, on le rappelle, due à un communiqué sans traces d’apologie du terrorisme.

Le but de la proposition de loi d’Ugo Bernalicis, député LFI du Nord, est donc d’encadrer cette infraction, dans sa conception d’avant 2014 : sa juste place n’est pas dans le Code pénal, comme c’est le cas aujourd’hui, mais bien dans le code de la presse, basé notamment sur la loi de 1881 qui consacre la liberté de la presse et ses limites.Il faut aussi rappeler qu’avant 2014, l’apologie du terrorisme était punie de 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende, ce à quoi la proposition de loi des insoumis veut revenir. Difficile de les accuser de complaisance. Les députés insoumis réclament de plus deux commissions d’enquête parlementaire : sur les usages politiques de la loi de 2014, et son utilisation spécifique depuis le 7 octobre 2023.En effet, les mobilisations pour la paix à Gaza et au Proche-Orient n’ont pas été du goût du gouvernement et des « soutiens inconditionnels », en témoignent les poursuites, certes sans lendemain, contre Rima Hassan et Mathilde Panot.

La proposition de Loi: ICI

Pour aller plus loin : « Apologie du terrorisme » – L’Organisation Juive Européenne : l’association partisane du génocide à Gaza qui instrumentalise ce délit

A suivre: La droite se vautre (encore) dans la boue de l’extrême droite.






Share:

mardi 26 novembre 2024

Abrogation de la retraite à 64 ans : panique à bord pour les macronistes qui cherchent à obstruer les débats

 Jeudi 28 novembre, lors de la niche parlementaire de la France insoumise, l’abrogation de la réforme des retraites pourrait être votée, conformément à la volonté de 93 % des actifs. Une proposition de justice insupportable pour les troupes macronistes en déroute. Cherchant la censure coûte que coûte de la loi, ces derniers ont déposé pas moins de 1 000 amendements pour obstruer les débats. « On a de toute façon déjà perdu la bataille […] alors, autant y aller à fond », argumente un député Modem. Notre article.

Abroger la réforme des retraites : LFI veut faire tomber un texte rejeté par 93 % des actifs

Ce jeudi 28 novembre a lieu la niche parlementaire du groupe parlementaire LFI. Jusqu’à minuit, l’Assemblée nationale pourra débattre et possiblement voter les propositions du mouvement insoumis : la destitution de Macron, l’intégration du consentement dans la définition pénale du viol, le blocage des prix de l’énergie ou encore l’instauration d’un écart de salaire de 1 à 20 dans les entreprises. Texte phare, et non des moindres, qui est présenté en premier dans l’ordre du jour : l’abrogation de la retraite à 64 ans.

Pour aller plus loin : Abrogation de la retraite à 64 ans, destitution de Macron, consentement dans la définition du viol… Quels textes défend LFI pour sa niche parlementaire ?

Cette réforme inique est à l’origine du plus gros mouvement social depuis Mai 68. En mars 2023, elle avait réuni jusqu’à 3,5 millions de manifestants dans les rues de France. Rejetée par 93 % des actifs, la loi avait finalement été adoptée par 49.3, contre la volonté des Français. La France insoumise a donc mis son abrogation à l’ordre du jour de sa niche parlementaire. La proposition insoumise a déjà été votée en commission des affaires sociales la semaine dernière.

Le camp présidentiel se prépare à de l’obstruction parlementaire

Apeurés à l’idée de perdre la main et voir abroger un texte pour lequel ils se sont tant battus, seuls contre tous, le camp présidentiel semble être prêt à tout, même à faire… de l’obstruction parlementaire. C’est pourquoi les députés de la minorité présidentielle ont déposé environ 1 000 amendements sur le texte, alors qu’il doit être voté avant minuit. Pourquoi parler d’obstruction parlementaire ? Les députés ont 2 minutes pour défendre un amendement. À chaque amendement, les ministres peuvent réagir. On laisse à nos lecteurs le soin de faire leurs calculs.

Sur BFM TV, la manœuvre du camp présidentiel est défendue par François Bayrou : « ce que vont faire les parlementaires est absolument fondé ! ». Foutu pour foutu, les macronistes plongent à pieds-joints dans la maltraitance démocratique. « On a de toute façon déjà perdu la bataille […] alors, autant y aller à fond », argumente un député Modem. « Si les parlementaires macronistes décident de faire de l’obstruction pour empêcher l’Assemblée nationale de voter, alors que tout le monde sait qu’il y a une majorité pour abroger la réforme des retraites, alors ce sera un déni démocratique », cingle Manuel Bompard

Pour se défendre de leur manœuvre d’obstruction, le camp présidentiel rappelle que les insoumis ont déposé de nombreux amendements afin de ralentir les débats sur la réforme des retraites en 2023. Une comparaison fallacieuse, qui ne différencie pas une niche parlementaire annuelle à la durée limitée et un débat décidé par le gouvernement à durée infinie, théoriquement. « Cela n’a rien à voir ! Notre niche parlementaire est un droit constitutionnel réservé aux groupes d’opposition, qui dure de 9 h à minuit seulement », souligne Mathilde Panot.

Sources:l'insoumission.fr











Share:

lundi 25 novembre 2024

Sondage : 51 % des Français sont pour faire tomber le gouvernement, la pression sur Barnier s’accélère

 Comme une épée de Damoclès. Plus de la moitié des Français sont pour faire tomber le gouvernement, selon un sondage Elabe publié ce mercredi 20 novembre. 25 % des électeurs macronistes y sont favorables et près d’un tiers des électeurs de droite. La censure du gouvernement de Michel Barnier, une option qui donne des sueurs froides dans les couloirs de l’Élysée et Matignon. Alors que le Premier ministre menace de passer par 49.3 son budget initial à la sauce ultra-austéritaire, les insoumis se tiennent prêts à y répondre par une motion de censure. Notre brève.

Censure contre le gouvernement : même dans les rangs macronistes, la volonté de censure prend de l’ampleur

Ainsi, l’opinion en soutien à une motion de censure progresse fortement depuis début octobre. De 37 % d’opinions favorables, celui-ci est passé à 51 % (soit 14 points depuis le 2 octobre. Constant, près de trois quarts de l’électorat du Nouveau Front Populaire soutiennent la chute du gouvernement. Du côté du RN et de ses alliés, les courbes se croisent. Si seulement 29 % des électeurs frontistes soutenaient une motion de censure il y a un mois et demi, ils sont près de deux tiers à la plébisciter aujourd’hui (61 %).

Pour aller plus loin : Après avoir sauvé Barnier et Macron en octobre, le RN va-t-il appuyer sur le bouton de la censure ?

D’autres chiffres interpellent dans le sondage publié par l’institut de sondage Elabe, notamment auprès des soutiens du clan macroniste (Renaissance, Modem, Horizons). 25 % des électeurs macronistes lors du 1er tour des législatives 2024 sont favorables à une motion de censure contre le gouvernement Barnier. Une opinion davantage partagée chez les électeurs du socle de droite (LR, UDI, Divers Droite) : un tiers d’entre eux (33 %) soutiennent la censure du gouvernement. Plus que jamais, le socle gouvernemental s’effrite.

Le RN franchira-t-il le Rubicon ou trahira-t-il une nouvelle fois ses électeurs ? S’il ne vote pas pour une motion de censure déposée suite à un 49.3 pour passer en force le budget, il se rend complice des saignées austéritaires prévues par Michel Barnier et sa clique. Si finalement, le RN se résout à la voter, après avoir d’abord expliqué sur tous les tons que cela ne servait à rien, s’ouvrirait alors une nouvelle séquence politique : budget de l’État rejeté, gouvernement renversé, nécessité d’en former un nouveau, possible démission du chef de l’État face aux blocages institutionnels dont il est le seul responsable ? Affaires à suivre

Crédits photo : « Michel Barnier, Member of the EC in charge of Internal Market and Services », DG EMPL, CC BY-ND 2.0, Flickr, 26 mars 2014, pas de modifications apportées. 

Sources:linsoumission.fr

Share:

dimanche 24 novembre 2024

Mandat d’arrêt contre Netanyahu émis par la CPI – Panique chez ses complices

Après l’émission du mandat d’arrêt contre Netanyahu, ses complices tirent à boulets rouges sur la CPICPI.

« C’est un point juridiquement complexe, je ne vais pas faire de commentaire ultérieur aujourd’hui ». C’est la réponse donnée par le porte-parole du Quai d’Orsay en point presse ce jeudi 21 novembre 2024 lorsqu’une journaliste lui demande : « si Benjamin Netanyahu vient en France, sera-t-il arrêté ? ».

Quelques heures plus tôt, la Cour pénale internationale émettait un mandat d’arrêt contre Netanyahu, son ex-ministre de la Défense pour « crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu’au 20 mai 2024 au moins, jour où l’accusation a déposé les demandes de mandats d’arrêt ». Un évènement considérable qui déploie le droit international contre le crime avec une portée significative. Un des chefs du Hamas, Mohammed Deif, est également poursuivi.

Chacun des 124 États signataires du traité de Rome instituant la CPI ont l’obligation de procéder à leur arrestation, puis à leur transfert à la Haye afin qu’ils y soient jugés. Face au mandat d’arrêt, le génocidaire Netanyahu s’est comparé à… Alfred Dreyfus, réutilisant le rayon paralysant de l’accusation d’antisémitisme pour tenter d’anéantir toute critique. Aux États-Unis, le pourvoyeur des bombes du génocide Joe Biden embraye en qualifiant la décision de la CPI « scandaleuse ». Des critiques de même nature émanent de la future administration Trump. 

Comme lui, les répondeurs automatiques du génocide continuent sur le même disque. Après avoir qualifié l’ONU, Jean-Luc Mélenchon, De Villepin, Edgar Morin et le Pape d' »antisémite », les voilà de nouveau à l’œuvre pour tenter de disqualifier la Cour pénale internationale. Pour eux, il n’y a pas d’équivalence entre les crimes. La justice n’est pas la même selon le criminel.

Cette petite musique s’est effritée. La portée des massacres de masse au Palestine et au Liban la rend de plus en plus inaudible pour les consciences. Au total, la décision de CPI marque un tournant, et un haut moment d’humanité. Sur l’échiquier politique, la position insoumise est une nouvelle fois de plus confortée par le droit international. Le 7 octobre, les insoumis avaient demandé la punition de tous les crimes de guerre et avaient été traînés dans la boue pour avoir parlé la langue du droit international contre celle du choc des civilisations.

La France doit désormais appliquer la décision de la CPI, et ne pas rater une occasion de procéder à l’arrestation des criminels de guerre à la seconde même où ils se risqueraient à entrer sur le sol français, et européen. Pour qu’ils soient transférés à la Haye, jugés, condamnés, et que cesse le génocide.

Sources:linsoumission.fr

Share:

mercredi 20 novembre 2024

Surtransposition et pesticides : toujours la même rengaine (part3)

 

Si les deux syndicats désirent une “véritable politique de lutte contre les surtranspositions” (p.7), il faut noter que, comme l’a rappelé à plusieurs reprises la ministre démissionnaire Agnès-Pannier Runacher, déléguée auprès du ministre de l’Agriculture, les néonicotinoïdes sont le seul cas que l’on pourrait juger de surtransposition. Ces insecticides extrêmement dangereux ont fait l’objet d’une interdiction nationale antérieurement à une décision européenne. Par ailleurs cette interdiction s’appuie sur l’avis des scientifiques, en particulier de la Task Force sur les pesticides systémiques (TFSP) qui regroupe des chercheurs indépendants de plus de 24 pays et qui relève que : « nos travaux décrivent les caractéristiques particulières de ces pesticides et leurs graves impacts sur l’environnement, sur la biodiversité et sur la santé publique ». Néanmoins, c’est bien leur réautorisation que propose la FNSEA et les JA à l’article 10 de leur proposition de loi irresponsable. 

Pour poursuivre la robotisation de l’agriculture et faciliter son recours aux pesticides, les syndicats proposent l’autorisation de la  pulvérisation par drone, lorsque cela  présente “des avantages manifestes pour la santé humaine et l’environnement par rapport aux applications terrestres sur les parcelles en pente, les cultures submergées, les bananeraies, et les vignes” et d’ouvrir des programmes d’expérimentation pour d’autres types de culture. Or, une note de l’ANSES sur ce sujet des drones conclut sur la nécessité de poursuivre les expérimentations pour toutes les cultures et de consolider la méthodologie des essais. Sur les 74 essais menés toute culture confondue : 5 sont exploitables parmi les 12 menés par la Chambre d’Agriculture de l’Ardèche sur la vigne ; 1 seul essai mené par Cymdrones sur la vigne et visant à tester l’efficacité biologique est valide ; le seul essai mené sur les bananeraies est partiellement valide ; tous les autres, soit 67 essais sur les 74 attestent d’un manque d’informations sur le protocole ou d’une absence de notation ou n’offrent pas de comparaison entre les modalités testés

Les syndicats semblent également juger utile de supprimer le conseil stratégique (art.L254-6-2 CRPM) alors que celui : 

  • a pour objet de fournir aux décideurs des entreprises utilisatrices de produits phytopharmaceutiques non soumises à l’un des agréments prévus à l’article L. 254-1, les éléments leur permettant de définir une stratégie pour la protection des végétaux (..)“
  • “est fondé sur un diagnostic comportant une analyse des spécificités pédoclimatiques, sanitaires et environnementales des espaces concernés. Pour les exploitations agricoles, ce diagnostic prend également en compte l’organisation et la situation économique de l’exploitation et comporte une analyse des moyens humains et matériels disponibles, ainsi que des cultures et des précédents culturaux et de l’évolution des pratiques phytosanitaires.“
  • n’est pas requis “lorsque l’exploitation agricole (…) est engagée, pour la totalité des surfaces d’exploitation, dans une démarche ou une pratique ayant des incidences favorables sur la réduction de l’usage et des impacts des produits phytopharmaceutiques et figurant sur une liste établie (…) .” 


Il s’agit ainsi d’un signe clair que ces acteurs du monde agricole ne souhaitent pas engager l’agriculture dans une réduction de l’utilisation des pesticides, bien au contraire !

Ceci n’est qu’un aperçu du contenu de cette proposition de loi rétrograde qui vise clairement à lever toute protection de l’environnement et de la santé publique au bénéfice de l’usage facilité des pesticides et d’un modèle agricole non durable.. Nous n’avons traité qu’une partie de certains articles (articles 1, 2, 9 et 10) tant les critiques à faire sur l’ensemble du texte sont nombreuses.

Face à l’irresponsabilité de ces acteurs au regard de l’effondrement de la biodiversité et de la protection des ressources en eau potable et des milieux, nous appelons l’ensemble des associations œuvrant dans ce domaine et la classe politique à s’opposer à cette proposition de loi faisant fi de toute considération scientifique et ignorant l’intérêt générale. 

Générations Futures utilisera tous les moyens légaux à sa disposition pour mettre en échec cette proposition de Loi d’un autre temps, néfaste tant pour l’humain que pour l’ensemble du vivant.

Sources: Générations futures.fr






Share:

mardi 19 novembre 2024

FNSEA:une proposition de loi pour attaquer l'environnement.(part2)

Subordonner la science aux intérêts économiques.

Comme si cela ne suffisait pas, la FNSEA et les JA veulent que les “plans, programmes, schémas, documents d’orientations, de stratégie et d’études scientifiques” ayant une incidence sur l’agriculture fassent l’objet d’une étude d’impact. Cette stratégie des études d’impacts obligatoires est bien connue et consiste à retarder toutes politiques publiques dérangeants les intérêts privés comme ici l’agriculture. Bien que la liste doive être déterminée par décret, cela suscite des interrogations sur le devenir de politiques publiques déjà existantes comme le plan Ecophyto, la Stratégie Nationale Biodiversité, ou encore l’intérêt d’études menée par la recherche publique (CNRS, INSERM, INRAE, Santé Publique France, etc.).
Cette proposition de loi entend aussi  ajouter la “protection de l’agriculture” aux missions de l’ANSES fixées à l’article L.1313-1 du code de la santé publique. L’ANSES est un établissement public administratif, dont l’objectif est de s’assurer de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et au travail, et non pas de protéger un secteur d’activités en particulier ce qui pourrait compromettre son indépendance, en la liant à la protection d’intérêts privés. 
La FNSEA et les JA souhaitent que cette dernière prenne “en compte dans ses évaluations et dans les conditions d’utilisation des produits les dernières technologies disponibles, notamment les meilleures techniques de réduction de la dérive, les réductions de dose et l’agriculture de précision.” Surprise :  l’utilisation de buses anti-dérive est déjà prise en compte (et permet de diminuer de moitié les valeurs d’exposition dues à la dérive), tout comme la réduction des doses. Les évaluations de l’ANSES suivent des lignes directrices et des modèles européens élaborés par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). A ce propos, concernant l’évaluation du risque pour les riverains vivant près de vergers ou vignes, une récente étude réalisée par les géants de l’agrochimie suggère que les modèles de l’EFSA sous-évalueraient l’exposition dans certains cas.. Par ailleurs, cela n’est pas la seule faille de l’évaluation de l’exposition et des risques des riverains des zones cultivées (cf. notre rapport). 

Malgré tout cela, la FNSEA et les JA souhaitent mettre fin à toute indépendance de l’ANSES en la plaçant sous la coupe du ministre de l’Agriculture, en octroyant à celui-ci la capacité de s’opposer aux décisions du directeur général de l’ANSES d’interdire la mise sur le marché de produits pesticides, notamment s’il n’y a pas d’alternatives économiquement et techniquement viables. Adopter une telle mesure signifierait que les intérêts économiques de ces acteurs des passeraient avant la protection de la santé et de l’environnement ce qui est totalement inacceptable. Actuellement, le ministre de l’Agriculture peut déjà autoriser certaines utilisations ou extensions d’usage mais seulement à titre dérogatoire et dans un cadre défini par la loi.

“Inquiets” de la représentation des agriculteurs au sein du comité de suivi des autorisations de mise sur le marché des pesticides (AMM), les deux syndicats demandent à ce que les représentants des principales filières agricoles françaises y siègent. Générations Futures tient à les rassurer, en leur rappelant qu’en application du décret n° 2015-780 du 29 juin 2015 relatif à la composition du comité de suivi des AMM, ce dernier est composé “des personnalités reconnues pour leurs connaissances et compétences en matière de produits mentionnés à l’article L. 253-1 du code rural et de la pêche maritime” (les pesticides), y compris des personnalités qualifiées “ayant, en tant qu‘utilisateur professionnel de produits phytopharmaceutiques et adjuvants, matières fertilisantes et supports de culture, ou utilisateur de produits biocides, une connaissance reconnue dans l’utilisation de ces produits, dans le domaine agricole.” (arrêté du 29 mars 2022)

Sources:Génération futures.fr

A suivre (part3) : Surtransposition et pesticides : toujours la même rengaine 


Share:

lundi 18 novembre 2024

FNSEA:une proposition de loi pour attaquer l'environnement.(part1)

 

Les commis de l’agro business sont de retour.Pas content qu’ils sont menacés par le Mercosur,pas content que les promesses gouvernementales n’aient pas été respectées?Ils demandent moins de papiers, moins de contrôles, moins de contraintes environnementales.
Les voilà repartis à l’assaut de Paris et du gouvernement de droite de Macron et ses affidés LR et le RN.
Ces agriculteurs de la FNSEA et de la Coordination rurale n’ont pas cessé de voter pour la droite et son catéchisme de l’économie de marché, la dérégulation à tout va et les traités de libre échange qui mettent en concurrence des productions animales et végétales dont les règles de production sanitaires et environnementales ainsi que les coûts de main d’oeuvre sont inéquitables d’un pays à l’autre(élevage de bovin en argentine, élevage de mouton en Nouvelle Zélande)
Ces exploitants agricoles qui travaillent en milieu rural ont des employés, des salariés.Un milieu rural où l’on ferme des écoles, des hôpitaux, des services publics comme les tribunaux, les postes.Où étaient ces tracteurs lors des manifestations contre la réforme des retraites?Où sont ces tracteurs face au désert médicaux qu’ils subissent également?Où sont ces tracteurs face à la désindustrialisation de la France?
Le corporatisme de ces syndicat dirigés régulièrement par des businessman est affligeant. En demandant moins de contraintes environnementales dans la proposition de loi énoncée le 29 Août lors d’une conférence de presse par les deux syndicats majoritaires on se rend vite compte que l’agrochimie qui pourrie nos sols et nos assiettes est l’alpha et l’oméga de ces agro industriels.

La perte de souveraineté alimentaire : l’épouvantail à agiter pour refuser la transition de l’agriculture

C’est le thème fort du titre Ier de cette proposition de loi : “réaffirmer et conforter notre souveraineté alimentaire”. C’est ainsi que pour ces syndicats “accorder la reconnaissance d’intérêt général majeur à la protection, la valorisation et le développement de l’agriculture, permettra à notre pays de sécuriser durablement son approvisionnement alimentaire et donc sa souveraineté, son indépendance.” 

Selon l’Office Français de la Biodiversité (OFB) , 84 % des espèces végétales cultivées en Europe dépendent directement des insectes pollinisateurs et “en France, la part de la production végétale destinée à l’alimentation humaine que l’on peut attribuer à l’action des insectes pollinisateurs représente une valeur comprise entre 2,3 milliards et 5,3 milliards d’euros”. Pourtant, et alors que le rôle de l’agriculture intensive est connu dans l’érosion de la biodiversité, et en particulier des pollinisateurs, le terme de “biodiversité” n’apparaît qu’une seule fois dans les 75 pages du dossier

L’article 2 de cette proposition de loi prévoit que le Gouvernement remette chaque année un rapport au Parlement sur “l’état de la souveraineté alimentaire de la France, qui devra intégrer des indicateurs de performance (…)”.

Cette demande fait partie de celles issues du mouvement des agriculteurs de ce début d’année et à laquelle le Gouvernement a déjà répondu. Là encore, les indicateurs choisis par le Gouvernement questionnent. Parmi ces indicateurs, on retrouve le nombre de substances actives pesticides disponibles mais rien sur l’effondrement des populations d’insectes pollinisateurs. Or, comme le précise le rapport du Gouvernement lui-même : “on n’observe pas à ce stade de corrélation forte entre l’interdiction de certains produits phytosanitaires et l’évolution des rendements.” (p.5)

Par ailleurs, le nombre de substances actives autorisées ne dit rien de l’utilisation qui en est faite et des quantités vendues au sein du pays. L’indicateur actuel apporte ainsi un élément de comparaison sur les conditions des pratiques agricoles entre les Etats-membres et non pas des informations pertinentes pour évaluer l’état de la souveraineté alimentaire et agricole de la France. En se basant sur cet indicateur, la France est le 4e pays de l’Union européenne disposant le plus de substances actives, selon le rapport du Gouvernement. Plus insidieux, cet indicateur pourrait sous-entendre que disposer du plus de substances actives serait un signe de souveraineté ce qui est absurde et inquiétant.

Concilier les usages de l’eau (ou pas)

Dans le descriptif du titre II “accompagner les transitions et pouvoir produire” de la proposition de loi, il est indiqué qu’ “il convient, en ce sens, de repenser la nécessaire conciliation de l’usage de l’eau (…)” (p.7).

Ainsi, l’article 1 de cette même proposition de loi souhaite amender l’article L.211-1 pour faire de l’agriculture une priorité de la gestion équilibrée de la ressource en eau et un secteur d’activité au-dessus des autres. L’agriculture serait donc prioritaire pour l’accès à la ressource : au-dessus “des pêches et des cultures marines, de la pêche en eau douce, de l’industrie, de la production d’énergie, en particulier pour assurer la sécurité du système électrique, des transports, du tourisme, de la protection des sites, des loisirs et des sports nautiques ainsi que de toutes autres activités humaines légalement exercées.” Si l’importance de l’agriculture n’est pas à nier, rien ne justifie un tel traitement de faveur. 

L’article 9, intitulé « concilier la préservation de l’eau et la protection de l’agriculture », vise à affaiblir les mesures des plans d’actions destinés à prévenir ou réduire la pollution, notamment pour les points de prélèvement d’eau potable sensibles (article L. 211-11-1 du code de l’environnement). Les points dépassent souvent les seuils de pollution fixés conformément aux dispositions du code de la santé publique. En résumé, la FNSEA souhaite retirer aux autorités le pouvoir de limiter voire d’interdire l’occupation des sols ou l’utilisation des intrants agricoles pour protéger ces points de prélèvement, même si la qualité de l’eau y est déjà compromise.

Ces propositions sont une menace pour assurer l’approvisionnement en eau potable de qualité à l’ensemble des citoyens. Selon le Bilan environnemental de la France 2023, “sur la période 1980-2022, environ 13 000 captages d’eau potable ont été fermés. La première cause d’abandon sur cette période incombe à la dégradation de la qualité de la ressource en eau (32,3 % des situations).” Parmi ces situations, 40,8% sont attribuées à une pollution d’origine agricole (nitrates et/ou pesticides). 

En 2022, ce sont près de 10,26 millions d’habitants qui ont été alimentés par une eau non conforme à cause des pesticides, selon les données du ministère de la santé. Cet été même, la Commission européenne a lancé une procédure devant la Cour de justice de l’Union européenne contre la France pour non-respect de la Directive eau potable “lui reprochant des concentrations trop élevées de nitrates”. 

L’ambition de la FNSEA et des JA(1) n’est pas de concilier l’usage de l’eau avec les pratiques agricoles mais bien de conserver un droit à polluer pour l’agriculture conventionnelle intensive au mépris de l’intérêt général.

(1) JA:Syndicat des jeunes agriculteurs.

Sources: Générations futures.fr

A suivre (part 2):Subordonner la Sciences aux intérêtes économiques










Share:

jeudi 14 novembre 2024

Grande distribution. Derrière Auchan, une forêt d'enseignes Mulliez


Decathlon, Leroy Merlin, Cultura, Saint-Maclou, Kiabi, Boulanger, Kiloutou, Norauto... À elle seule, la famille Mulliez peuple les centres commerciaux. Et capte 10 % des sommes qu'y dépensent les Français.

Licenciements chez Auchan – Mulliez, le clan qui pèse 28 milliards d’euros, licencie 2 389 salariés

Les annonces de plans sociaux se suivent tristement ces derniers jours, Michelin et Auchan en première ligne. Concernant l’enseigne de supermarchés, près de 2 400 salariés vont être mis sur le carreau. Un plan inédit dans l’histoire du groupe, cruel dans son ampleur, suscitant et colère et désespoir du côté des salariés et des syndicalistes.

Mulliez. Ce nom ne vous dit probablement rien. Pourtant, cette famille, adepte de l’optimisation fiscale, possède de nombreuses enseignes que vous connaissez bien parmi lesquelles… Auchan ! Mais aussi Leroy Merlin, Boulanger, Flunch, Kiabi, Toys »R »Us, Cultura, Décathlon… Patrimoine total : 28 milliards d’euros. 7ᵉ fortune du pays. Ce clan est responsable d’une telle vague de licenciements.

Ces milliardaires, ces invisibles d’en haut, ils ont des noms, ils ont des adresses, ils ont des visages. L’Insoumission s’attelle à les démasquer. Nous republions dans nos colonnes notre article du clan Mulliez, qui est en train de mettre près de 2 400 familles sur le carreau. Notre article.

Le fruit du travail de 700 000 salariés

Auchan, Leroy Merlin, Boulanger, Flunch, Kiabi, Toys »R »Us, Cultura, Décathlon… Ces enseignes localisées dans les zones périurbaines sont parmi les plus fréquentées des Français. Ses propriétaires, les Mulliez, sont des inconnus du grand public. Ils disposent pourtant aujourd’hui d’un patrimoine de 28 milliards d’euros, ce qui les positionne à la 7ᵉ fortune française selon le classement Challenges 2024.

Cette fortune repose sur l’accumulation d’un patrimoine dont les bénéfices ne ruissellent que dans les poches d’une même organisation depuis 1955 : l’Association Familiale Mulliez (AFM). Cet organisme de gestion de patrimoine – comprendre système de répartition des dividendes – est composé de plus de 1 400 membres, dont plus de 800 actionnaires familiaux.

Depuis bientôt 70 ans, il concentre le fruit du travail des plus de 640 000 salariés des différents groupes dont la famille est propriétaire. 54 000 personnes sont salariées du groupe Auchan en France. Retail avait déjà annoncé en septembre 2020 la suppression de 1.475 postes en France, après un plan de départs volontaires de plus de 500 postes en janvier de la même année. Ce 5 novembre 2024 a été annoncé un plan de redressement de l’entreprise, incluant le licenciement de près de 2400 postes et la fermeture de nombreux magasins.

« La radinerie, ça a ses vertus », Gérard Mulliez

Pendant de nombreuses années, le patriarche de 93 ans Gérard Mulliez – fondateur d’Auchan et à la tête d’une fortune personnelle estimée à près de 3 milliards d’euros – a tenu d’une main de fer cette organisation. Il a veillé à son bon fonctionnement et à l’entente entre les cousins, tous millionnaires.

La radinerie, ça a ses vertus ». Cette phrase prononcée par Gérard Mulliez témoigne à elle seule de toute la démarche de la famille. Voitures, maisons, vacances… Personne autour d’eux ne dira que les Mulliez vivent de manière « bling-bling ». Eux-mêmes et nombre de personnes les ayant fréquentés les qualifient d’ailleurs de radins. 

Les Mulliez comptent leurs sous. Ils veillent à leurs dépenses et préfèrent la discrétion au feu des projecteurs. Pourquoi ? Parce que l’indécence amène de la honte. En effet, les familiaux (membres de l’AFM), se partagent le pactole engrangé par le labeur des salariés du groupe, mais toujours entre eux, à l’abri des regards. 

Optimisation fiscale, licenciements financiers… La méthode Mulliez

Les salariés, pour beaucoup tributaires de cadences de travail difficiles et rémunérés au SMIC, ne voient que très peu ces bénéfices. Seuls 15 % d’entre eux sont reversés aux salariés chaque année, via la prime d’intéressement. Quant aux salaires, ils peinent à suivre l’inflation.

Ils laissent une nouvelle fois les premiers de corvée en situation de précarité. En 2022-2023, et seulement au titre d’Auchan, les membres de l’AFM se sont partagés 1 milliard d’euros de dividendes, comme le souligne Clémence Guetté, qui complète « Comme toujours, les salariés vont payer les errements de leur direction ». Le groupe a touché grâce au CICE, 83 millions d’euros de l’État par an entre 2013 et 2018.

Cela ne s’arrête pas là. En 2020, en plein cœur de la crise COVID, la famille s’est adonnée à une restructuration de ses enseignes et a profité des ordonnances Macron pour déclarer la faillite de ses celles-ci, licencier les effectifs et racheter d’autres les enseignes une fois les dettes épongées. 

Vous en voulez encore ? Il y en a. Pourtant fièrement implantée dans le nord de la France, la famille Mulliez n’hésite pas à passer sous pavillon Belge quand il s’agit de protéger ses intérêts financiers et ainsi de procéder à de l’évasion fiscale. En témoigne la rue de la Reine Astrid située à Néchin, en Belgique.

Les habitants de cette charmante bourgade rurale d’à peine plus de 2 000 âmes ont eux-mêmes renommé la rue se terminant à la frontière avec la France « Rue Mulliez ». Cette situation géographique leur permet ainsi d’optimiser leur déclaration de patrimoine et de payer beaucoup moins (quasiment rien) d’impôts.

La famille Mulliez, la plus grosse empreinte carbone des milliardaires

Selon un rapport Oxfam et Greenpeace publié en février 2022, concernant l’empreinte carbone des milliardaires, la famille Mulliez occupe la première place du podium. Leur principal patrimoine financier, Auchan, émet à lui seul 33 millions de tonnes de CO2. C’est l’équivalent des émissions de plus de 6 millions de Français, soit une région comme l’Aquitaine.

Preuve en est que les ultra-riches sont nocifs pour nos vies et pour la planète. Il est temps de récupérer leurs richesses pour mieux les répartir, et que les riches cessent de saccager la Terre. Ces milliardaires, ces invisibles d’en haut, ils ont des noms, ils ont des adresses, ils ont des visages. L’Insoumission s’attelle à les démasquer.

Sources: Linsoumission.fr (Guillaume R)









Share:

lundi 11 novembre 2024

« On s’est fait avoir » : le RN accumule les turbulences après son refus de la destitution d’Emmanuel Macron

Les électeurs du parti d’extrême droite ont de plus en plus de profonds vertiges ces derniers temps. Les choix stratégiques des troupes lepénistes à l’Assemblée Nationale rendent sceptiques ou furieux une partie de son électorat. Qu’il s’agisse du refus de la censure de Michel Barnier, ou encore de la destitution d’Emmanuel Macron, l’alliance entre Marine Le Pen et le chef de l’Etat a été révélé au grand jour, et affaiblit durablement le parti. Pour quel résultat ? Une abstention pour les uns, une radicalisation pour les autres.

De même, le vote à quatre reprises contre des amendements insoumis pour abroger la réforme des retraites a fissuré l’appareil, tant sur une partie de son électorat comprenant « l’arnaque sociale » inhérente à ce parti.

En 2019, le parti d’extrême droite a su surfer sur la mobilisation des « Gilets Jaunes ». Aujourd’hui, un certain nombre de Gilets Jaunes, issus des milieux populaires, voient ce qu’il se passe à l’Assemblée Nationale et s’avouent déçus par les élus RN. Tant par les votes du Rassemblement national que par le comportement, les affaires judiciaires et l’incompétence qui caractérisent une bonne partie des députés lepénistes.

Il ne faut cependant pas crier victoire trop vite : le vote pour le parti fondé par Jean-Marie Le Pen repose sur des mécanismes et des affects différents de ceux du vote de gauche. Contrairement à ce que prétendent certains, avoir un programme à la fois social et réactionnaire, ne permettra pas une victoire de la gauche. Notre brève.

La fin du mythe d’un RN anti-système

Sur les ronds-points dans des bastions électoraux du RN (Var, Douai…), ce qui frappe d’abord les déçus du parti lepéniste est l’incompétence des élus lepénistes. L’exemple le plus parlant dans le Nord est celui de la députée Christine Engrand, prise la main dans le sac en train de payer des dépenses privées avec son enveloppe de députée. Mais les casseroles judiciaires s’accumulent et mettent le RN en difficulté, notamment l’affaire des emplois fictifs au Parlement Européen, qui implique jusqu’à Jordan Bardella et Marine Le Pen. Quel genre d’anti-système sérieux se gave d’argent public sur le dos du contribuable ?

Pour aller plus loin : Garde de ses chiens, obsèques, abonnement à un site de rencontre… Christine Engrand (RN) et ses « confusions de cartes »

Un autre point a été pointé par Jean-Luc Mélenchon dans une conférence du 24 octobre 2024. Une vague dégagiste traverse le pays depuis l’été 2024. Les élections législatives ont laissé tout le monde sur sa faim : Bardella se voyait déjà Premier ministre le 9 juin au soir, mais c’est bien le NFP qui est arrivé en tête le 7 juillet. Pourtant, Macron a mis un mois à nommer à Matignon un homme issu d’un parti pesant moins de 8 % dans l’électorat. Le peuple a la légitime impression de s’être fait voler l’élection.

Alors que faire dans cette situation ? Les Insoumis ont proposé des solutions : Macron ne respecte pas le résultat des élections ? LFI lance une pétition et une procédure pour le destituer. Macron nomme Barnier Premier ministre ? Les députés Insoumis déposent une motion de censure. Or, qu’ont choisi de faire Marine Le Pen et ses alliés ? Ils n’ont pas voté la motion de censure, et pire encore, ils ont bloqué la procédure de destitution du Président Macron en votant contre. Des choix qui ne passent pas du tout auprès de cette électrice du Rassemblement national : « J’étais dégoûtée. Le RN nous a lâchés aux portes de l’Assemblée ».

En quelques semaines, les reniements sociaux du RN

Les votes du parti lepéniste à l’Assemblée ont aussi bien illustré l’escroquerie sociale qu’est l’extrême droite. Sur les retraites d’abord, plusieurs fois en commission et même en hémicycle, les élus RN ont voté contre les propositions d’abrogation de la réforme des retraites, initiées par le NFP. Le sommet du ridicule a été atteint le 31 octobre, lors de la niche parlementaire du parti d’extrême droite : ce jour d’Halloween a plutôt fait penser à Carnaval, le RN ne fait passer aucun de ses textes. Marine Le Pen s’est même dite pas opposée à la retraite à 66 ans !

Sur beaucoup d’autres sujets, l’extrême droite a fait tomber le masque : quand il a fallu voter pour ou contre le rétablissement l’ISF, macronistes et RN ont voté contre. Mais l’impact de ces votes sur l’électorat du parti est à nuancer. Comme le rappelle Yann Le Lann dans le livre de l’Institut La Boétie Extrême droite : la résistible ascension, « les classes populaires qui votent pour le Rassemblement national sont, en matière de travail et d’emploi, sur des positionnements généralement antagonistes aux valeurs de gauche ». Les allées et venues de Bardella sur les retraites, qui s’est même dit favorable à une retraite à 66 ans, n’ont pas empêché le RN de gagner 40 députés par la suite.

Le racisme reste la variable principale du vote RN

Les travaux du sociologue Félicien Faury le démontrent : le dénominateur commun du vote pour le Rassemblement national, qu’il soit bourgeois ou populaire, au nord ou au sud, reste le racisme et la xénophobie. Autrement dit, faire du « fâché pas facho », s’il existe, demeure très marginal dans parmi les électeurs du parti lepéniste. L’article de Mediapart illustre bien cet aspect : même s’ils sont déçus par le comportement des députés d’extrême droite, l’obsession de la majorité de l’électorat d’extrême droite reste le racisme et l’immigration.

Certains électeurs RN se radicalisent même encore plus à droite, vers Zemmour ou Philippot. Pour eux la normalisation du parti de Marine Le Pen le fait que le parti tente de dissimuler son racisme, c’est déjà trop. Il faut néanmoins voir sur un temps plus long si cette « radicalisation » d’une partie de l’électorat RN est ou non marginale.

La séquence politique à l’Assemblée a révélé les divisions du RN, parmi les cadres comme à la base. Et pour cause, nous vivons depuis l’été dernier un moment de clarification politique. Une clarification sur cette question : qui s’oppose vraiment à Macron et à sa politique, qui représente une vraie alternative politique ?

Depuis la nomination de Barnier à Matignon et le deal entre Macron et Le Pen, cette dernière et ses fidèles claironnent sur les plateaux télé que ce sont eux, le RN, qui ont la main, eux qui dictent leur politique au Premier ministre. Une stratégie qui peut s’avérer risquée politiquement, en témoigne leur désastreuse niche parlementaire.

Pour aller plus loin : « C’est un fiasco total » – Le RN se fissure après sa fausse proposition d’abrogation de la réforme des retraites

N’oublions cependant pas que les affects de l’électorat RN, même sa frange populaire, restent de droite sur le plan socio-économique (adhésion aux idées néolibérales) mais aussi sur les questions de racisme. Mais sur le plan politique, une des motivations des électeurs lepénistes reste la détestation de Macron, voire pour certain des idées « anti-systèmes ». Voilà la faille dans le logiciel du parti d’extrême droite. Reste à espérer si ceux qui promettent aujourd’hui ne plus vouloir voter en faveur de l’extrême droite auront la même attitude dans l’isoloir.

Sources: l'insoumission.fr (Alexis Poyard)

Share:

jeudi 7 novembre 2024

Apologie de génocide quotidienne à la télévision française – La chaîne de propagande israélienne i24News doit fermer


Cette chaîne, c’est i24News, organe de propagande de Benjamin Netanyahu et de son régime génocidaire en France et à l’international. 


...Cela fait alors plusieurs années, depuis sa création en 2013, qu’i24News multiplie les séquences de désinformation pour justifier la colonisation israélienne de la Palestine, et pour servir de cheval de Troie médiatique au projet conçu depuis de longues décennies déjà par l’extrême droite israélienne désormais au pouvoir : la disparition du peuple palestinien.   Mais depuis octobre 2023, la désinformation et les atrocités s’intensifient sur i24News, comme s’intensifient les crimes contre l’humanité commis par le régime israélien..Quotidiennement, une chaîne de la télévision française peut donc faire l’apologie de crimes de guerre, désinformer et nier le droit international, mais continuer à diffuser en toute impunité. 

Émettant dans plusieurs langues et dans plusieurs pays – notamment en France, en Israël et aux États-Unis – i24News a depuis sa création été conçue comme un organe de propagande du régime israélien. 

Sur une chaîne d’extrême droite obsédée par le « Wokisme » et l’ « Islamo-gauchisme », les journalistes et intervenants d’i24News, qui ne manquent aucun discours et aucun déplacement de Benjamin Netanyahu, sont tantôt des anciens de Tsahal, tantôt des retraités des renseignements israéliens.   Entre licenciements abusifs, humiliations et non-paiement des fournisseurs, la chaîne a été ciblée plusieurs fois par les enquêtes de médias israéliens pour sa censure d’intervenants critiques de la politique de Netanyahu.


En parfaite contradiction avec le droit international, le vocabulaire systématiquement utilisé par les intervenants et journalistes de la chaîne pour décrire la situation géopolitique au Proche-Orient ne trahissent pas non-plus quant aux motivations d’i24News. 

Ainsi, i24News multiplie les mensonges sur la technologie de guerre employée par l’armée israélienne et continue à diffuser les fake news propagées par Tsahal au sujet des atrocités commises par le Hamas le 7 octobre 2023. 

Notons enfin que l’entreprise Altice International, propriété de Patrick Drahi, a été reconnue en 2023 par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU comme l’une des 97 entreprises « impliquées » dans la colonisation illégale des territoires palestiniens, s’enrichissant de la situation.

Les séquences d’apologie de crime de guerre et de crime contre l’humanité se multiplient avec les approbations du plateau, et sans qu’aucune autorité ne semble s’en inquiéter. 


Il y a à peine une semaine, une intervenante régulière de la chaîne déclarait quant à elle, en plein accès de suprémacisme, que « le grand Israël, c’est du Nil jusqu’à L’Euphrate, il arrivera un jour où nous l’aurons aussi. Elle poursuit ensuite par la négation de l’existence même du peuple palestinien en déclarant que « le peuple palestinien est une invention, aidée par le KGB, pour détruire l’État d’Israël ». 


Il y a à peine quelques jours, c’est aussi et sans surprise sur i24News que l’invité star de la chaîne, Meyer Habib, poursuivait son apologie de la colonisation israélienne, déclarant à propos des Gazaouis : « Ils doivent payer ! ...  C’était aussi sur i24News, déjà, qu’il déclarait « qu’un juif ne peut pas être colon en Judée » et que « la haine d’Israël et la haine du juif sont l’aphrodisiaque de toutes les masses arabes ». 

Ces derniers jours, la chaîne a aussi accusé six journalistes encore vivants à Gaza d’être des terroristes, et encourage la venue en France du ministre israélien Bezalel Smotrich pour qui il est « justifié et moral » d’affamer les Gazaouis. 

Qu’est-ce qui justifie, en dépit de ses appels caractérisés et systématisés à la destruction du peuple palestinien et de son Histoire, qu’i24News soit encore diffusée en France ?   Comment expliquer ce « deux poids, deux mesures » qui se déploie aussi, par exemple, dans le sport, avec le bannissement de la Russie et de la Biélorussie de la quasi-totalité des compétitions sportives internationales depuis les premiers jours de l’invasion de l’Ukraine, mais par la défense acharnée de la présence d’Israël dans ces mêmes compétitions ?

Entre les impérialismes de ceux qui se rêvent encore gendarmes du Proche-Orient et voient en Israël une base avancée, entre l’ignorance, et entre le racisme à peine voilé des autres, les raisons sont sans doute multiples.

Bien-sûr, i24News est « seulement » la caricature d’une couverture médiatique biaisée, stigmatisant les voix de la paix, dont les contestations commencent à émerger, y compris depuis l’intérieur des rédactions de la presse bourgeoise, en France comme à l’international.

Toujours est-il que l’impunité d’i24News, porte-parole parmi les porte-paroles en France du génocide des Palestiniens, doit cesser. i24News doit fermer.


Sources:l'insoumission(Eliot)




 

Share:

Liberté de la Presse

La video du Jour

Jdidi

Calendrier

Vivre les Cultures du Monde

Cultures du Monde Arabe

Cinéma

Transparence Internationale

NEGAWATT

Wikipedia

Résultats de recherche