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jeudi 31 juillet 2025

Génocide à Gaza – La France va livrer 40 tonnes d’aide, soit l’équivalent de seulement 2 camions

 

La situation de Gaza est une catastrophe humaine d’ampleur historique, un génocide doublé d’un effondrement simultané du tissu social, du système de santé, de l’économie, de l’approvisionnement, de l’environnement et de la nutrition

A Gaza, les images d’enfants décharnés, témoignant d’un des pires génocides perpétrés par la famine, indignent les populations du monde entier. Après les massacres de masse, les déplacements forcés et constants de la population, la colonisation criminelle depuis 75 ans, la destruction du système de santé, la destruction des systèmes d’approvisionnement et d’assainissement de l’eau, la destruction de toute habitation, infrastructure scolaire, sociale, administrative…

Pour tenter de faire bonne figure, la France a annoncé en grande pompe des ponts aériens pour larguer 40 tonnes d’aide alimentaire, soit l’équivalent de deux camions et 0,4% de l’aide qui devrait entrer à Gaza quotidiennement. Des annonces indécentes au regard des besoin mais aussi des 70000 tonnes de stocks disponibles immédiatement à quelques dizaines de kilomètres des populations affamées mais bloqués par l’armée génocidaire israélienne. 

Le gouvernement français est parfaitement informé de cette situation catastrophique. Les organisations onusiennes ne cessent d’alerter avec des points de situation réguliers précis (voir notre article), des organisations de droits de l’homme israéliennes démontrent dans des rapports détaillés le génocide perpétré par leur pays (notre article).

Plutôt que de se contenter de ces largages aériens symboliques, largement insuffisants face à l’ampleur des besoins,

Plutôt que de jeter de la poudre au yeux avec ces largages aériens symboliques, les gouvernements européens doivent immédiatement cesser leur complicité directe avec ce génocide en arrêtant les ventes d’armes, en mettant fin de suite à l’accord économique de libre échange avec ce pays génocidaire, accord qui oblige Israël à respecter les droits humains. L’Europe étant le premier partenaire économique d’Israël, ce génocide cesserait immédiatement.

Le 25 juillet 2025, l’organisation mondiale IPC (Integrated Food Security Phase Classification), appuyée par le Comité de révision de la famine, indique :

La situation de Gaza est une catastrophe humaine d’ampleur historique, un effondrement simultané du tissu social, du système de santé, de l’économie, de l’approvisionnement, de l’environnement et de la nutrition. Une famine évitable si des décisions politiques courageuses permettent un accès sûr, soutenu et massif à l’aide humanitaire, sans entraves militaires, ni conditions politiques.

Organisation mondiale IPC (Integrated Food Security Phase Classification), 25 juillet 2025

La situation humanitaire dans la bande de Gaza en effondrement quasi-total.

Résumons la situation catastrophique décrite dans l’alerte du 25 juillet 2025 de l’organisation mondiale IPC.

Toute la population gazaouie est en famine généralisée. Cette famine, provoquée par le blocus humanitaire (70000 tonnes d’aide alimentaire pourrissent à l’entrée de Gaza, bloqués par l’armée génocidaire), l’intensification des hostilités, des déplacements massifs engendre des niveaux extrêmes de malnutrition et de mortalité, en particulier chez les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes ou allaitantes. L’UNRWA a signalé que seuls 1,5 % des habitants avaient reçu une aide alimentaire fin juin, souvent une fois par mois seulement.

La ville de Gaza présente des niveaux particulièrement alarmants : 16,5 % des enfants de moins de cinq ans y souffrent de malnutrition aiguë globale selon le périmètre brachial. À Khan Younis, les taux ont doublé en quelques mois, tandis qu’à Deir al-Balah, ils ont bondi de 70 %. Deux cinquièmes des femmes enceintes et allaitantes sont malnutrition aiguë.













Malnutrition aiguë chez les enfants en juillet 2025 (% des enfants)


Les mécanismes d’adaptation se sont effondrés. Une personne sur trois reste sans nourriture plusieurs jours d’affilée. 96 % des familles interrogées en juillet 2025 déclaraient s’être endormies affamées à plusieurs reprises le mois précédent. La diversité alimentaire a chuté à des niveaux historiquement bas, avec un régime basé presque exclusivement sur du pain sec, parfois sur du riz bouilli, le tout préparé avec des combustibles de fortune comme des déchets brûlés. Dans ce contexte, les maladies infectieuses se propagent rapidement : 39 % des cas médicaux recensés concernent désormais des diarrhées, révélant l’interaction directe entre malnutrition, eau non potable et services d’hygiène détruits.

À cela s’ajoute la crise de l’eau. Depuis juin, plus de 90 % des familles vivent en insécurité hydrique sévère, ce qui aggrave les risques de déshydratation, d’insuffisance rénale et d’infections gastro-intestinales. Les systèmes de purification et d’assainissement sont détruits ou paralysés par le manque de carburant, et les points d’eau potable sont détruits à 80-85 % ou situés en zones interdites, les rares points restants sont pris d’assaut, parfois au péril de la vie.

Selon les estimations des agences onusiennes, la population de Gaza nécessite au minimum 62 000 tonnes de nourriture de base par mois.

Face aux carences nutritionnelles, les besoins ne se limitent pas à la simple fourniture de rations caloriques, sous forme de farine ou légumineuses. Les carences en protéines, fer, zinc, vitamines A et B12 ou encore en acides aminés essentiels fragilisent le développement des enfants et exposent les adultes à des risques graves de décompensation immunitaire. Il faut des produits frais — viandes, légumes, œufs, produits laitiers — nécessaires pour couvrir les apports protéiques, lipidiques et micronutritionnels essentiels. Mais Israël a détruit toutes les cultures, les élevages, les bateaux de pêches.

Pour inverser ces carences, des compléments nutritionnels spécifiques, à base de poudres fortifiées et d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi (RUTF), sont indispensables. Pour les personnes, en particulier les enfants en malnutrition aiguë sévère, incapables de s‘alimenter aux-même, il faut d’urgence faire entrer de façon massive de personnel médical et du matériel spécialisé pour fournir la nourriture par perfusion, par sondes gastriques.

Comme le demandent l’IPC, les organisations de l’ONU, les associations des droits de l’homme, les ONGs, et les peuples du monde, il faut :

  • un cessez-le-feu
  • La fin du blocus illégal et la réouverture des voies d’accès humanitaire terrestre, maritime et aérienne,
  • le rétablissement de la distribution de biens essentiels par l’ONU et les ONG.
  • l’embargo sur les armes
  • la suspension de tous les partenariats avec Israël
  • la reconnaissance de l’État de Palestine

Et pas une mascarade de largages aériens de miettes alimentaires.

À défaut, la famine s’étendra inéluctablement aux gouvernorats du sud jusque-là relativement épargnés.

Sources:linsoumission.fr (Les Insoumis du Pic Saint Loup (34)

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lundi 28 juillet 2025

Kidnapping du Handala – Interpellez Macron pour exiger la libération immédiate et sans conditions de l’équipage

 

Le Handala, nouvelle flottille de la liberté partie pour Gaza, a été arrêtée illégalement dans la soirée, ce 26 juillet 2025. Le bateau se situait à 100 kilomètres des côtes de la bande de Gaza. En toute illégalité, car navigant dans les eaux internationales, des soldats de Netanyahu sont pourtant montés à bord du bateau pour arrêter l’équipage pacifiste. À son bord, 800 kilos d’aide humanitaire destinée aux Gazaouis souffrant de la famine, dont du lait infantile. Deux parlementaires insoumises, Emma Fourreau et Gabrielle Cathala font partie de cet équipage composé de 21 militants et militantes pour la paix.

« Gouvernement Bayrou, faites quelque chose d’autre que le paillasson de Netanyahu », a cinglé Jean-Luc Mélenchon sur Twitter. Une plateforme a été mise en place afin d’interpeller le chef de l’État et le ministère des Affaires étrangères. L’insoumission relaie dans ses colonnes le communiqué de la France insoumise publié dans la soirée.

Interception du navire Handala par Netanyahu : kidnapping de 21 humanitaires et activistes pacifistes

Nous exprimons notre plus vive indignation suite à l’interception, cette nuit, par l’armée israélienne, du navire Handala à une centaine de kilomètres des côtes de Gaza. Il transportait de l’aide humanitaire à destination de la population civile de Gaza dont la moitié sont des enfants, déjà soumis à un blocus total depuis le 2 mars 2025.

À bord du navire se trouvent 21 humanitaires et activistes pacifistes, engagés dans une mission strictement civile et non-violente. Parmi eux, plusieurs français dont Gabrielle Cathala, députée insoumise et Emma Fourreau, eurodéputée insoumise.

Pour aller plus loin : Génocide à Gaza : 80 enfants morts de famine ces derniers jours, 838 en situation désespérée, des mois de nourriture sont bloqués par Netanyahu

Ce kidnapping, opéré en dehors des eaux territoriales israéliennes, constitue une violation flagrante du droit international, notamment du droit maritime et du droit humanitaire. L’arrestation des membres de l’équipage et la saisie de l’aide destinée à une population en détresse humanitaire immédiate sont inacceptables.

Nous appelons la France, l’Union européenne, les Nations unies et l’ensemble de la communauté internationale à :

▪️ Condamner fermement cette arrestation illégale
▪️Exiger la libération immédiate et inconditionnelle de l’ensemble des membres de l’équipage ;
▪️Faire pression sur les autorités israéliennes pour qu’elles laissent passer sans entrave l’aide humanitaire vers Gaza, conformément au droit international
▪️Prendre les mesures nécessaires pour acheminer de l’aide alimentaire par voie aérienne s’il le faut

Il est du devoir de toutes les nations attachées aux droits humains de ne pas rester silencieuses face à ces violations du droit international commises par Israël.

La solidarité n’est pas un crime. Libérez l’équipage du Handala sans conditions et immédiatement !

Sources:linsoumission.fr







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samedi 26 juillet 2025

Le Handala, nouvelle flottille de la liberté est à moins de 24h de Gaza.

 Aux alentours de 16h ce samedi 26 juillet, le Handala et ses 800 kilos d’aide humanitaire atteindront la zone où le Madleen, la précédente flottille de la liberté, fut interceptée illégalement dans les eaux internationales par l’armée génocidaire de Benjamin Netanyahu et son équipage kidnappé.

Hier dans la soirée, plus d’une vingtaines de drones ont survolé le navire humanitaire en l’espace d’une heure. Le danger est permanent et s’accroît au fur et à mesure que le territoire palestinien se rapproche. A bord de ce chalutier transformé en navire brise-blocus, la députée insoumise Gabrielle Cathala, l’eurodéputée insoumise Emma Fourreau et leurs équipiers, activistes et journalistes. A tout moment, l’équipage risque l’interception, l’arrestation, et la détention dans les geôles du criminel de guerre Netanyahu. Dans les prochaines heures, la connexion internet du Handala pourrait être brouillé, comme ce fut le cas pour le Madleen.

Sur leurs réseaux, les élus insoumises ont appelé tout un chacun à interpeller massivement Emmanuel Macron et Jean-Noel Barrot pour qu’ils garantissent leur protection et la garantie d’atteindre Gaza de façon sûr et sécurisé. Depuis leur départ, dimanche 20 juillet, plus de 200 enfants ont été assassinés par les criminels de guerre israéliens, appuyés par l’Empire nord-américain et ses velléités impériales et équipés par des États occidentaux, dont la France.

Honneur de l’Humanité, la flottille participe à rendre visible le génocide invisibilisé depuis plus de 21 mois, le dénonce, accroît la mobilisation déjà puissante des opinions publiques et agit concrètement pour le peuple palestinien. En somme, il aura plus fait en quelques jours que les États occidentaux complices du génocide par contribution, inaction ou silence. Soutenez-les ! Tous nos yeux doivent être rivés sur le Handala et Gaza.

Pour aller plus loin : « Gaza : décider à moitié, c’est creuser un tombeau » – L’analyse de Mélenchon, après l’annonce par Macron de la reconnaissance de l’État de Palestine 

Sources:linsoumission.fr

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vendredi 25 juillet 2025

« Gaza : décider à moitié, c’est creuser un tombeau » – L’analyse de Mélenchon, après l’annonce par Macron de la reconnaissance de l’État de Palestine

 Ce 24 juillet 2025, Emmanuel Macron a annoncé que la France allait reconnaître l’État de Palestine, en septembre prochain. Le tout, lors de l’Assemblée générale des Nations Unies. Souvenez-vous, le chef de l’État l’avait déjà promis au mois de juin 2025, lors d’une conférence internationale. La soi-disant « guerre préventive » lancée par Netanyahu contre l’Iran l’avait fait reculer. Prudence donc, tant que cette décision n’est pas actée. Pour rappel, les trois quarts des États de la planète (147 sur 193 en 2024) le reconnaissent déjà. La France serait le premier pays du G7 à franchir le Rubicon. Alors que la France avait progressivement renoncé à une telle reconnaissance depuis bientôt 20 ans, Emmanuel Macron viendrait briser ce cycle.

Une victoire morale pour tous ceux qui défendent la reconnaissance de l’État de Palestine, d’autant plus urgemment que le génocide à Gaza se poursuit. Les insoumis la réclament depuis des années, le tout dans le cadre d’une solution à deux États, conformément aux résolutions de l’ONU. Une telle position leur a valu mille ignobles insultes semées par les petits télégraphistes de Netanyahu Si cette annonce de reconnaissance de l’État de Palestine est à saluer, pourquoi arrive-t-elle si tard ? Au vu de l’illisible et complice politique internationale du chef de l’État, difficile d’y voir autre chose qu’une vaste opération de communication et d’autosatisfecit.

Pour qui la France reconnait-elle un État, si les Palestiniens meurent les uns après les autres ? Le génocide mené par Netanyahu se poursuit plus que jamais à Gaza. Plus de 1 000 Palestiniens ont été tués lors de distributions alimentaires, depuis le mois de mai. Le chef de l’État ne peut pas faire dans la demi-dénonciation du génocide. « Décider à moitié contre le génocide à Gaza, c’est creuser le tombeau des Palestiniens », écrit Jean-Luc Mélenchon. Embargo sur les armes livrées à Tsahal, suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, sanctions économiques contre les génocidaires au pouvoir en Israël… La France dispose d’autres leviers diplomatiques. Que Macron sorte définitivement de sa complicité en les actionnant. L’insoumission relaie dans ses colonnes la dernière note de blog de Jean-Luc Mélenchon, écrite suite à l’annonce du chef de l’État.

« La décision annoncée par le président Macron sur la reconnaissance par la France en septembre prochain de l’État de Palestine est presque un non-évènement. Bien sûr, il confirme la victoire morale dont nous avions besoin après tant de mois, tant de pilonnages, tant d’insultes, tant de mépris, tant d’invisibilisations »

Décider à moitié contre le génocide sur Gaza, c’est creuser le tombeau des Palestiniens et de leurs enfants une nouvelle fois. La décision annoncée par le président Macron sur la reconnaissance par la France en septembre prochain de l’État Palestinien est presque un non-évènement. Bien sûr, il confirme la victoire morale dont nous avions besoin après tant de mois, tant de pilonnages, tant d’insultes, tant de mépris, tant d’invisibilisations, tant de refus de regarder en face l’abominable agonie du peuple palestinien et de ses enfants, tant de démonstration d’arrogance de l’extrême droite de la communauté juive de France.

Mais on ne doit perdre de vue à aucun moment, l’enjeu, même de la lutte conduite pendant tant de mois, contre vents et marées par toute partie très diverse dans sa composition politique de la société française. Il ne s’agit pas d’une bataille politique comme une autre qui se joue à coups de mots d’ordre, d’avancée ou de recul, selon les rapports de force, des uns ou des autres. Il s’agit de vie ou de mort pour des dizaines de milliers d’êtres humains tout de suite. Et tout un ordre de vie commune sur cette planète pour ses huit milliards d’occupants.

La reconnaissance de l’État de Palestine par la France eût été un coup de tonnerre, déchirant le ciel, ouvrant une alternative, changeant l’ordre des possibles, si la décision avait été prise il y a quelques mois. Si entre-temps, la France de Macron, la macronie ne s’était pas engagée jusqu’aux épaules dans les décisions, prises par l’Union européenne contre toute mise en cause de l’accord de coopération de l’Union européenne avec Israël, contre tout décret d’embargo sur les armes, contre toute tentative de se saisir de la personne du premier ministre Netanyahu, quand il survolait notre territoire, avec le refus de lui donner des garanties de sauf-conduit si son avion avait dû se poser. Et ainsi de suite jusqu’à la nausée.

À présent, le poids de la parole française est tombé en dessous de zéro. Macron peut décider ce qu’il veut, personne n’y croit en toute hypothèse. Le simple fait d’avoir reporté au mois de septembre prochain, une décision qu’il pourrait prendre tout de suite est un signal de faiblesse, un délai de permis de tuer encore deux mois. Ce n’est plus suffisant même si c’est toujours aussi nécessaire. À cette heure, au moment de l’extermination définitive des Palestiniens de Gaza, il faut un signal fort, beaucoup plus fort pour montrer que la France comprend la gravité de la situation à Gaza, que la France comprend que c’est un combat de vie ou de mort. La France par exemple peut soutenir les flottilles qui tentent de débloquer symboliquement le siège de Gaza.

Les navires de la marine nationale pourraient les escorter jusqu’à l’entrée des eaux territoriales gazaouies. Il y a bien d’autres idées par exemple. Comme celle qu’ont évoqué il y a quinze jours Bastien Lachaud et Aurélien Saintoul, deux députés insoumis de la commission de la défense quand ils suggèrent une intervention matérielle directe pour approvisionner la zone de Gaza, mettant ainsi au défi, le gouvernement de monsieur Netanyahu, de s’en prendre militairement, non pas des gens désarmés, affamés, assoiffés, tués par la maladie et les bombardements incessants, mais à une des grandes puissances mondiales qui dispose des moyens de se défendre et de se faire respecter.

Je tiens ici à l’évoquer pour montrer comment à cette heure-ci ce dont on a besoin, ce n’est pas d’une victoire politique purement symbolique et morale même si elle est essentielle puisqu’elle valide notre comportement depuis vingt mois et celui des centaines de groupes et associations et simples citoyens. Elle est bienvenue parce qu’elle désavoue les injonctions arrogantes du CRIF sur le sujet et les accusations d’antisémitismes qui y sont attachées. Mais surtout parce qu’elle pose la question de faire respecter la décision prise conformément aux décisions de l’ONU.

Mais par-dessus tout parce qu’elle ouvre la question des moyens pour obtenir l’essentiel à cette heure : la fin du génocide à Gaza à quoi cette décision est censée vouloir se justifier, l’évacuation militaire de ce territoire, l’accès enfin libéré aux moyens humanitaires de masse. Tout le reste serait vaines paroles, tout le reste ne fait que soulever le dégoût généralisé dans tous les pays, et notamment dans toute la jeune génération, qui sait que les propos tenus et soutenus par les aînés au pouvoir sont des mensonges, des faux semblant, des prétextes.

Ainsi un grand changement est en train de s’opérer dans tous les esprits, le suicide moral de l’État d’Israël, sous la conduite de Monsieur Netanyahu est consommé. Les gesticulations du CRIF et des autres appendices, semi-religieux de l’extrême droite dans notre pays, n’ont aucun impact sur la masse des Français, soulevés de dégoût. Ce dégoût traverse toutes les familles politiques. Il est au-delà de la politique. Il vient de principes auxquels on peut être parfaitement attaché que l’on soit de droite ou de gauche.

Même si l’on est absolument divergent sur la manière de les faire vivre, il s’agit tout simplement d’une prise de conscience du fait que nous sommes un seul et même peuple humain, organisé en Nations, bien sûr, avec des droits respectifs, bien sûr avec des langues différentes et des religions différentes, bien sûr, mais en seul et unique peuple humain ! Et cette prise de conscience, que le changement climatique stimule chaque jour, est prise à revers par l’agression et l’assassinat de la population palestinienne. C’est ce que tout le monde sait. Et il n’y a pas besoin pour cela d’avoir ni une appartenance philosophique, un parti, ni une idéologie politique construite de A jusqu’à Z pour ressentir une solidarité inconditionnelle avec les malheureux assassinés de Gaza.

C’est tout cela qu’une nouvelle fois, par son inconstance, ses manières de toujours donner le sentiment qu’il va être plus malin que tout le monde en différant les décisions qui s’imposent que monsieur Macron vient une nouvelle fois d’abaisser notre pays aux yeux du monde. Reporter de deux mois, un des moyens d’arrêt d’un génocide veut dire reconnaître un État palestinien réduit à être un cimetière. C’est bien l’impression que donne cet homme qui semble n’avoir n’a qu’une chose présente à l’esprit : se tirer d’affaire d’une manière communicationnelle. Son sujet, ce n’est pas la réalité, c’est sa propre perception de lui-même, les démonstrations qu’il donne et ce qu’il croit qu’il fait croire aux autres.

Mais personne n’est dupe, ni en France ni dans le monde. Nous savons tous que le régime macroniste a amené notre pays à un état d’abaissement matériel économique, moral, absolument inouï et comparable avec aucune autre catastrophe de notre histoire nationale.

Nous voulons que la reconnaissance de l’État de Palestine se fasse tout de suite en même temps que la signature de la déclaration de Bogota où l’Insoumise Rima Hassan observait à l’invitation de la Colombie. Nous voulons que la France présente cette déclaration devant l’Union Européenne et fasse campagne pour réunir une majorité d’États. Nous voulons la victoire sur Netanyahu tout de suite, c’est-à-dire la fin du génocide et la punition des criminels de guerre et leurs complices.

Car la victoire ici sera celle de l’intérêt général humain. Ce qui est en jeu, c’est tout l’ensemble de principes fondamentaux, organisateurs du droit international et même de la possibilité d’existence d’un tel droit. Ce qui se joue va bien au-delà du moment. C’est la vie et la mort de l’ordre international dont l’ONU et l’Unesco sont les symboles. Ce qui se joue c’est la vie ou la mort des peuples qui sont mis en danger par le fait que si la loi du plus fort est admise à Gaza, alors la démonstration est faite qu’ils seront tous « gazaïfiés ». C’est-à-dire détruits jusqu’au dernier être humain.

La guerre de Netanyahu contre les Palestiniens est bien un défi qui ne concerne pas seulement les problèmes que soulève la colonisation israélienne sur le territoire de la Palestine, qui ne concerne pas seulement la possibilité que nous avons ou non d’appliquer tout de suite et de manière efficace les décisions de l’ONU concernant la création de deux états. La question qu’il pose est de savoir si oui ou non un protagoniste a le droit d’éradiquer par le génocide les adversaires qu’il rencontre !

Si le plus fort peut se référer au précédent de Gaza pour faire subir le même sort aux peuples ou aux ethnies qui le dérange dans ses frontières ou aux alentours. S’il peut s’y référer pour entrer chez le voisin pour y faire autant d’Oradour sur Glane et de Gaza qu’il lui parait possible.

Pour l’instant devant les crimes impunis de Netanyahu et des suprématistes racistes qui composent son gouvernement. Il est prouvé que chacun peut faire comme il l’entend si cela convient aux Etats-Unis.   Plus que jamais « la communauté internationale » toujours évoquée plutôt que sa forme réelle et organisée par l’ONU c’est celle qui obéit aux maîtres de l’OTAN, les États-Unis d’Amérique. La « communauté internationale » c’est la communauté des acheteurs de F35 dont les différentes composantes sont autant de bras, plus ou moins armés, de marionnettes politiques plus ou moins efficaces.

Le gouvernement de M Netanyahu, le génocide, rien de tout cela ne serait possible si les États-Unis d’Amérique ne l’avaient pas prévu et organisé dans le plan du « nouveau moyen-Orient » dont le gouvernement d’Israël est désigné pour être l’agent actif rémunéré.

Il y avait bien sûr une alternative. C’est celle qu’annonçait vouloir être l’Union Européenne. Mais le traité de Lisbonne de 2007 après le rejet de la  constitution de 2005, il est devenu clair que ce projet politique avait un contenu politique, exclusif, l’imposition du néolibéralisme à tout le monde dans et hors de ses frontières continentales. Mais ce système fonctionne en pyramide de puissance. Le capitalisme de notre époque n’est pas un ordre auto régulé. Il nécessite une structure de pouvoir politique qui le garantisse. À présent, avec la soumission de toute l’Union européenne au tribut militaire de 5% de sa richesse produite, l’ordre de l’empire est reconstitué.

Tout a été remis de nouveau dans la main des États-Unis, d’Amérique, comme cela fut le cas la première fois, lorsqu’après la guerre et les accords de Bretton Woods, il a été accepté le 15 août 1971, que les États-Unis d’Amérique puissent battre monnaie sans jamais avoir à se justifier de sa valeur réelle ou de son rapport avec les productions et les performances de l’économie des USA. Ce privilège de vivre à crédit sur le reste du monde a fondé l’Empire nord-américain contemporain sur les bases politiques qui sont les siennes aujourd’hui. Il ne répond de rien devant personne puisqu’il peut tout s’offrir sans contrôle, c’est-à-dire la terre entière. Jusqu’au moment où le mot stop prendra un sens concret. Le trouble dans l’Histoire introduit par Trump, Netanyahu, Smotrich et Ben Gvir ouvre une brèche par où un nouvel ordre international peut passer.



 

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jeudi 24 juillet 2025

Budget 2026 de Bayrou : « Adieu, 1945… »

 Budget. L’insoumission.fr et Informations Ouvrières s’associent pour proposer à leurs lecteurs des contenus sur les résistances et les luttes en cours aux quatre coins du pays. À retrouver sur tous les réseaux de l’Insoumission et d’Informations ouvrières.

Au nom de la lutte contre la dette, Bayrou vient d’exposer son plan d’attaque contre tous les acquis sociaux en matière de temps de travail, de rémunérations, d’assurance chômage. Le plan exposé comprend des mesures meurtrières contre la Sécurité sociale. Un dispositif qui s’attaque à tout notre modèle social. Comme disait Denis Kessler, patron des assurances privées, en 2001 : « Adieu, 1945… » Commençons par la question de fond : le gouvernement pioche comme il veut dans « le budget » de la Sécurité sociale.

La Sécurité sociale n’est pas une attribution de l’État mais « une organisation destinée à garantir les travailleurs et leur famille contre les risques de toute nature susceptibles de réduire ou de supprimer leur capacité de gain » (article 1 de l’ordonnance du 4 octobre 1945). C’est le coup de force du traité de Maastricht (1993) que d’avoir fait de la Sécurité sociale une partie du budget de l’État. Alors que l’essentiel du financement provenait des cotisations. Véritable hold-up qui a été le fondement des ordonnances Juppé créant les lois de financement de la Sécurité sociale.

Objectif : en finir avec le financement par les cotisations sociales

Oui, mais depuis, la Sécurité sociale n’a-t-elle pas été financée par l’impôt ? Le financement par l’impôt (CSG, TVA, etc.) est une combine pour compenser l’exonération des cotisations sociales qui a augmenté les profits des entrepreneurs capitalistes. Personne ne peut dire le contraire. Il n’a pas changé la nature de l’institution basée sur les droits.

C’est pourquoi l’offensive s’est renforcée pour en finir une bonne fois pour toutes avec le financement par les cotisations sociales. 80 milliards d’exonérations par an ont sérieusement réduit le « coût du travail » ? Non, répond le Medef. Cette baisse est provisoire.

Dans le plan Bayrou, il y a des mesures qui viennent percuter les fondements financiers de la Sécurité sociale : c’est le cas de l’augmentation de la CSG pour les retraités (passage de la tranche supérieure de 8,3 % à 9,2 % (qui est le taux supporté par les actifs).

Rappelons qu’initialement les retraités n’étaient assujettis à aucune cotisation puisque leur retraite est elle-même le produit des cotisations des actifs. Derrière l’augmentation de la CSG des retraités, il y a l’idée, à peine sous-jacente, que ceux qui coûtent cher doivent payer plus ! C’est-à-dire l’inverse de la Sécurité sociale ! Quelle est la première conséquence de ce coup de force ?

Pour aller plus loin : Décryptage – Budget 2026 : Bayrou prépare la destruction du système social français


« Année blanche » inscrite dans le budget ?
Ce
qu’on appelle « année blanche », c’est l’arrêt de l’indexation des prestations sociales. L’indexation des prestations sociales, c’est l’article L 161-25 du Code de la Sécurité sociale. C’est un article en « L » parce qu’il émane d’une loi votée par le Parlement. Que dit-il ?

« La revalorisation annuelle des montants de prestations dont les dispositions renvoient au présent article est effectuée sur la base d’un coefficient égal à l’évolution de la moyenne annuelle des prix à la consommation, hors tabac, calculée sur les douze derniers indices mensuels de ces prix publiés par l’Insee l’avant-dernier mois qui précède la date de revalorisation des prestations concernées. »

Pourquoi cet article ? Pour concrétiser ce que dit l’article 1 de l’ordonnance du 4 octobre 1945. S’il s’agit de garantir contre les risques susceptibles de réduire la capacité de gain, l’inflation est le premier risque. D’où l’article L 161-25. En voulant imposer une « année blanche », Bayrou s’assied sur l’article L 161-25 et donc sur la loi. Ce n’est que le début !

Le 100 %, cœur de la Sécurité sociale, attaqué

Les ordonnances de 1945 reprennent une partie des lois de 1928 et 1930 sur les Assurances sociales. Mais ce qui est capital, ce sont justement les différences. L’article 35 de l’ordonnance du 19 octobre 1945 instaure la prise en charge à 100 %

  • Des maladies graves
  • Des affections de longue durée (arrêt de travail supérieur à 6 mois)

L’instauration de « l’assurance de la longue maladie » est totalement corrélée à l’organisation du contrôle médical conçu par les bâtisseurs de la Sécurité sociale non pas pour refuser les prestations comme le veut le directeur de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM), mais pour vérifier que les assurés bénéficient bien des soins dont ils ont besoin pour guérir.

Il suffit de lire l’article 35 : « Les prestations attribuées comprennent la couverture des frais de toute nature pour permettre au malade de guérir et de recouvrer sa capacité de gain ». La « couverture des frais de toute nature » signifie, en bon français, la prise en charge de tous les soins nécessaires pour permettre au malade de guérir ! C’est à cela que s’attaque le plan Bayrou.

Le directeur de la Cnam, main dans la main avec Bayrou

Les mesures détaillées depuis le discours de Bayrou, le 15 juillet, avaient été présentées le 3 juillet par le directeur de la Caisse Nationale d’Assurance-Maladie, Thomas Fatome, comme résultant de la discussion avec les « partenaires sociaux ».

À noter : elles ont été approuvées par tous les membres du conseil d’administration sauf CGT et FO. Dans son communiqué, le président CFDT de la CNAM se félicite de « la démarche de collaboration inédite » qui a permis d’élaborer le rapport « charges et produits », c’est-à-dire le rapport préparatoire au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. « Avec la volonté affirmée d’étudier sans tabou l’ensemble des pistes envisageables pour pérenniser notre système d’assurance maladie »

D’accord. En fait, ce qu’ils ont adopté, avec quelques jours d’avance, c’est le plan Bayrou. Sous le slogan : « Payer le juste soin au juste prix ». Faut-il commenter ?

Doublement des « franchises »

Comme d’habitude, Bayrou se sert des « franchises » qui permettent de remettre en cause la prise en charge de la Sécurité sociale sans, apparemment, toucher à la répartition reste à charge/remboursement. Il y a moins de 2 ans, le gouvernement a doublé les franchises (2 euros sur une consultation). Mais il n’avait pas osé toucher au plafond qui restait de 50 euros.

Aujourd’hui, il se propose de doubler le plafond. Le malade pris en charge à 100 % devra, si le plan Bayrou n’est pas renversé, payer de sa poche 100 euros au titre des médicaments, 200 euros au titre des actes médicaux, biologiques, radiologiques et 200 euros pour les transports.

Ensuite, le gouvernement veut imposer un « panier de soins » pour la prise en charge à 100 %. Ce n’est plus le médecin, mais le gouvernement qui décidera quels sont les traitements liés à l’affection prise en charge à 100 %. Voilà ce que signifie concrètement le plan Bayrou. C’est le passage de la Sécurité sociale qui permet de se soigner, au « parcours de soins » remboursable qui exclut des malades de l’accès aux soins.

Quel en est le résultat ?

La capacité ou non de l’assuré à payer de sa poche va être le critère pour les soins ! L’inverse de ce pourquoi la Sécurité sociale a été arrachée. C’est vrai pour le dentaire et l’optique, mais cela ne l’était pas pour le médical en raison du 100 %. C’est ça qu’ils veulent remettre en cause. C’est cela qu’il faut empêcher.

Sources:linsoumission.fr (Nicole Bernard)



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mercredi 23 juillet 2025

« On meurt dans les pires des méthodes, devant le monde entier » – À Gaza, plus de 1 000 Palestiniens tués en allant chercher de la nourriture

 À Gaza, le génocide se poursuit depuis 21 mois. L’inaction et le déni des gouvernements occidentaux sont criminels. Dans l’enclave palestinienne, plus de 1 000 Gazaouis ont été tués depuis mai 2025. Nous l’écrivions déjà en juin dernier, en reprenant les mots de Médecins sans frontières : les distributions alimentaires causent des « massacres à la chaîne ». Sur le terrain, la responsable a un nom : Fondation humanitaire de Gaza (GHF). Elle est soutenue par les États-Unis et par le régime de Netanyahu. Aujourd’hui, les agences humanitaires, dont l’OCHA et l’UNRWA estiment que 85  % de l’aide reste inaccessible à la majorité des Gazaouis.

Dans l’enclave palestinienne, les journalistes sont également au bord de la mort. « On meurt dans les pires des méthodes, devant le monde entier », témoigne Rami Abou Jamous, journaliste gazaoui francophone, dans un message vocal transmis au Monde. « Sans intervention immédiate, les derniers reporters de Gaza vont mourir » : rarement l’Agence France Presse n’avait rédigé un communiqué aussi glaçant, ce 21 juillet. Ce 23 juillet, plus d’une centaine d’ONG, dont Médecins sans frontières, Amnesty International ou encore Oxfam international, dénonce la « famine de masse » qui se propage à Gaza. 

Pendant ce temps, le ministre des Affaires étrangères insulte la nouvelle Flottille de la Liberté, l’initiative humanitaire visant à briser le blocus illégal de Gaza. À son bord, entre autres : Gabrielle Cathala, députée LFI et Emma Fourreau, eurodéputée LFI. Après 21 mois de génocide, la France de Macron se démarque toujours par son inaction face aux tueries et reste, in fine, toujours complice. « Le régime Netanyahu est une organisation criminelle et seulement cela », assène Jean-Luc Mélenchon. Dans 10, 20, 40 ans, comment pourrons-nous raconter à nos enfants que rien n’a été fait pour faire cesser une telle horreur ?

À Gaza, la famine comme arme de guerre, la survie comme quotidien et bientôt plus personne nous informer ?

« On entend les enfants qui pleurent dans les rues parce qu’ils n’arrivent pas à manger. On voit l’épuisement de la population toute entière », témoigne le journaliste Rami Abou Jamous. À Gaza, les prix sont exorbitants. Le kilo de farine ? 38 euros ! En grande surface, en France, ce kilo peut être acheté à… 1 euro. Ce kilo de farine permet de faire 9 à 10 pitas de pain, mais certains n’arrivent même pas à avoir ce petit bout de pain. « La guerre de la faim rend les gens fous » déplore le journaliste. Netanyahu et ses alliés utilisent la famine comme arme de guerre. Depuis mai 2025, plus de 1 000 personnes ont été tuées, alors qu’elles cherchaient de l’aide humanitaire.

Une horreur indescriptible, qui marque à jamais lorsqu’on en est témoin : « [J’ai] visité moi-même ce qui reste du système de santé de Gaza, […] la mort à cette échelle à un son et une odeur qui ne vous quittent pas », affirme Tom Fletcher, chef des affaires humanitaires de l’ONU.

Pour aller plus loin : Gaza – Deux soldats israéliens arrêtés en Belgique : qu’attend la France pour poursuivre les génocidaires ?


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Bientôt plus personne pour nous informer à Gaza ? À ce stade et en vain pour l’instant, l’AFP tente de faire évacuer ses 10 journalistes qui travaillent pour elle, ainsi que leurs familles. « La famine s’installe et aujourd’hui, on arrive à un point où ceux qui travaillent pour nous, nous disent : « on n’a même plus la force, on n’a plus rien à manger, on n’a même plus la force de se lever pour aller prendre une photo, tourner une vidéo ou interviewer des gens » », raconte le président de la SDJ de l’AFP.

Le communiqué de la SDJ de l’AFP illustre combien leur situation est dramatique. « Nous voyons leur situation empirer. Ils sont jeunes et leur force les quitte. La plupart n’ont plus la capacité physique de parcourir l’enclave pour faire leur métier. Leurs appels au secours, déchirant, sont désormais quotidiens ». Le communiqué de conclure : « Depuis que l’AFP a été fondée en août 1944, nous avons perdu des journalistes dans des conflits, nous avons eu des blessés et des prisonniers dans nos rangs, mais aucun de nous n’a le souvenir d’avoir vu un collaborateur mourir de faim ».

En suivant l’actualité hier soir et ce matin, juste avant d’écrire ces lignes, on se demande quels mots utiliser, quand aucun ne semble pouvoir décrire à la fois l’horreur à Gaza et ce que nous ressentons, à des milliers de kilomètres, emplis d’un sentiment d’impuissance ? Après 21 mois de génocide, est-il trop tard désormais pour sauver Gaza ? Les morts et la destruction de l’enclave palestinienne sont « sans précédent dans l’histoire récente », selon le Secrétaire général de l’ONU. Face au déluge de feu et aux Palestiniens tués en allant chercher de l’aide humanitaire, un nouveau pallier d’horreur et de dénonciation des massacres semble avoir été atteint dans l’opinion.

Ce 23 juillet, Guilhem Carayon, ancien président des Jeunes Républicains et désormais vice-président de l’UDR (le parti d’Éric Ciotti, allié du RN) a pris une position rare au sein de la droite extrême. Il vaut mieux tard que jamais. Si ces évolutions de position semblent opportunistes ou insincères, il faut noter leur désormais existence et se réjouir de l’isolement grandissant de Netanyahu et de ses alliés. « Il est important davantage encore d’avoir une opinion publique française unifiée dans le rejet d’un génocide plutôt que le contraire. », écrivait Jean-Luc Mélenchon en mai dernier.

En France, seul l’état-major du RN et quelques petits télégraphistes de Netanyahu défendent le génocide en cours. Ils s’appellent Caroline Yadan, Sylvain Maillard ou encore Mathieu Lefèvre à l’Assemblée nationale. Ils se nomment Gilles-William Goldnadel, Franck Tapiro ou Laurence Ferrari sur les plateaux de télévision. Retenez leurs noms, l’histoire les jugera.

Sources:linsoumission.fr. (Par Nadim Février)

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lundi 21 juillet 2025

Nouvelle flottille de la liberté : les députées LFI Gabrielle Cathala et Emma Fourreau partent pour Gaza ce dimanche 20 juillet.

 Une nouvelle flottille de la liberté est parti ce dimanche 20 juillet depuis Galipoli, dans le sud-est de l’Italie, pour faire route vers Gaza et briser le blocus illégal qui tue par la famine les Palestiniennes et les Palestiniens. À son bord, la députée LFI Gabrielle Cathala et l’eurodéputée insoumise Emma Fourreau sont accompagnées de plusieurs coéquipiers, notamment l’influenceur et acteur américain Jacob Berger, le syndicaliste américain Chris Smalls, l’activiste américano-palestinienne Huwaida Arraf et d’autre militants engagés pour la défense des droits humains.

Pour aller plus loin : Nouvelle flottille de la liberté : les députées LFI Gabrielle Cathala et Emma Fourreau bientôt en route vers Gaza

Ce départ intervient un mois après l’arrestation illégale et la détention arbitraire de Rima Hassan et de ses coéquipiers du Madleen en juin 2025 par l’armée génocidaire.


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vendredi 18 juillet 2025

« Le ferroviaire, de par ses contraintes, est un monopole public naturel : forcer le contraire ne peut qu’être un échec » – Entretien avec Bérenger Cernon, député LFI

 Ferroviaire. La conférence Ambition France Transports, voulue par le gouvernement pour redessiner le financement des infrastructures de transport, a achevé ses travaux début juillet après dix semaines d’ateliers associant l’ensemble des acteurs du secteur. Présentée comme une réponse au « mur d’investissements » auquel est confronté le réseau ferroviaire, elle devait enfin apporter des solutions concrètes à une situation dénoncée depuis des décennies. Son objectif affiché : trouver un milliard d’euros par an supplémentaire pour maintenir le réseau en vie, programmer les travaux nécessaires dès 2027, et atteindre 4,5 milliards par an consacrés à la régénération dès 2028.

Dans les faits, les 14 propositions retenues par le ministre Philippe Tabarot reposent largement sur des recettes issues des futures concessions autoroutières, qui n’arriveront pas avant 2032–2037. En attendant, la SNCF est mise à contribution par son fonds de concours, ses bénéfices commerciaux, des cessions d’actifs ou des dispositifs fiscaux incertains. Ces annonces, qui pour beaucoup prolongent les mêmes logiques dénoncées depuis vingt ans, peinent à convaincre le monde ferroviaire.

Syndicats, experts et responsables de terrain dénoncent l’absence de mesures concrètes à court terme, le désengagement de l’État et la poursuite d’une politique de rentabilité au détriment du service public, de la cohésion territoriale et des conditions de travail. Nous avons interrogé Bérenger Cernon, député-cheminot LFI et militant syndical, pour analyser les choix du gouvernement à la lumière des réalités du terrain et exposer les alternatives possibles.

« Tous les rapports, les études et l’histoire même du chemin de fer démontrent que le choix de miser sur le privé pour redresser le ferroviaire est une gabegie, en plus d’être une erreur stratégique terrible »

Le gouvernement présente sa loi comme « historique », mais elle reste une loi d’orientation sans calendrier clair ni financement garanti. Que vous inspire cette situation et quels risques identifiez-vous pour la qualité des infrastructures et la capacité du service public à répondre aux besoins des usagers ?

Bérenger Cernon : Je suis profondément déçu du peu de concret ressortant de cette conférence, alors que tout le monde s’accorde à dire qu’il y a urgence à agir et à investir. On affiche des montants à atteindre, mais comment ? Avec quel délai ? Quelle pérennité dans le temps ? Quelle contrainte vis-à-vis de Bercy pour les atteindre ? Rien. On reste quasiment dans le même flou qu’avant cette conférence ; nous avons juste un fléchage un peu plus précis d’un certain nombre de recettes, mais sinon, c’est le néant.

Cela est d’autant plus vrai que le gouvernement mise énormément sur les bénéfices des sociétés d’autoroutes. Mais il y a mieux à faire, car il y a un risque qu’une fois de plus, cela se reporte sur le prix du péage ferroviaire (30-40 % du prix du billet) et donc, indirectement, sur le dos des usagers. Mais en plus, cela n’est pas immédiat, or nous avons besoin de cet argent dès 2028.

Pour aller plus loin : De la privatisation à la renationalisation du train : la leçon britannique

Le gouvernement prolonge les concessions autoroutières et facilite l’entrée des opérateurs privés dans le ferroviaire, tout en maintenant la charge financière sur la SNCF. Que dit ce choix politique selon vous et quelles en sont les conséquences ?

Bérenger Cernon : On est clairement dans un choix purement idéologique et dogmatique. Tous les rapports, les études et l’histoire même du chemin de fer démontrent que le choix de miser sur le privé pour redresser le ferroviaire est une gabegie, en plus d’être une erreur stratégique terrible. On perd en efficacité, cela coûte plus cher au final, et en plus, nous perdons de notre souveraineté nationale.

Le ferroviaire, de par ses contraintes, est un monopole public naturel. Forcer à faire le contraire ne peut qu’être un échec. Le choix de faire des ristournes sur le prix des péages aux sociétés privées entrantes est scandaleux et démontre que le prix des péages est un frein indéniable à la baisse du prix des billets de train.

Tout comme le fait de ne pas obliger les entreprises privées arrivant sur ligne à grande vitesse à desservir des gares intermédiaires, ce qui amènera, mathématiquement et au fur et à mesure, à une fermeture de celles-ci. Et enfin, pour bien enfoncer le clou de la distorsion, le gouvernement fait le choix de ne pas élargir le fonds de concours aux entreprises autres que la SNCF. Une fois de plus, l’entreprise historique va financer seule le système.

Le rapport prévoit que la SNCF finance la modernisation via son fonds de concours et d’autres outils, tout en restant contrainte par la « règle d’or ». Cela ne met-il pas en péril la SNCF, ses finances et les conditions de travail des cheminots ? Et que pensez-vous du recours aux PPP (partenariats public-privé) ?

Bérenger Cernon : La SNCF, telle qu’on la connaît aujourd’hui, est vouée à disparaître, et c’est d’ailleurs le but de ce gouvernement, mais plus largement de tous les gouvernements depuis 40 ans. Ils ne veulent plus de monopole public ; ils ne supportent pas de voir une entreprise qui n’aurait pas comme objectif la rentabilité mais le service aux usagers comme priorité. Cependant, ils sont suffisamment intelligents pour savoir que le privé ne pourra pas faire mieux. Il leur faut donc trouver une solution et c’est ainsi qu’ils contraignent la SNCF à être rentable tout en assurant des missions de service public, ce qui, à terme, est intenable en raison de la fameuse règle d’or.

La logique de rentabilité sabre drastiquement les effectifs et les conditions de travail, au détriment de la sécurité, contraint à des économies sur la masse salariale tout en réduisant la qualité de service — mais cela importe peu à nos gouvernants. Enfin, tous les bénéfices réalisés au prix du travail des cheminots sont reversés dans les caisses de l’État puis dans celles de SNCF Réseau via le fonds de concours, pour l’entretien, permettant ainsi à l’État de faire des économies conséquentes sur le dos, une nouvelle fois, des cheminots et des usagers.

Ce modèle est voué à l’échec, mais il permet entre-temps à certains de s’en mettre plein les poches. Les PPP (partenariats public-privé, c’est-à-dire des contrats associant financement et gestion partagée entre l’État et des entreprises privées) sont là aussi un abandon complet du rôle de l’État dans l’organisation et l’investissement de ces infrastructures, en plus d’être une source de surcoût énorme.

L’exemple de la société Lisea exploitant de la LGV (ligne à grande vitesse) Tours-Bordeaux en est le plus criant. Un taux de rentabilité garanti par l’État mais, en plus, extrêmement élevé, provoquant de fait des péages extrêmement chers. Pour inverser cette logique, la solution est plutôt simple, encore faut-il en avoir la volonté. C’est d’ailleurs ce que j’ai pointé dans le rapport de ma mission d’information sur le rôle du ferroviaire dans le désenclavement des territoires. Nous pouvons parfaitement aller chercher un financement par la Caisse des dépôts : ce choix s’inscrirait dans une volonté de valoriser le réseau ferroviaire et ses infrastructures comme un bien commun national et non seulement comme un coût dont la collectivité doit s’acquitter.

La concurrence sur le ferroviaire fragilise la péréquation historique et menace les dessertes des territoires moins rentables. Quelles conséquences concrètes observez-vous sur la cohésion nationale et les habitants des zones rurales et des villes moyennes ?

Bérenger Cernon : L’arrivée de la concurrence va faire disparaître toute notion de cohésion sociale et territoriale. Nous en voyons déjà les prémices aujourd’hui avec une tarification des TER (trains express régionaux) à la carte en fonction des régions, une billettique complètement folklorique et incompréhensible, des correspondances qui se multiplient de plus en plus aux frontières des régions, chacun voulant gérer ses trains, des gares qui ferment par manque de rentabilité alors qu’elles sont essentielles pour la viabilité de nos territoires ruraux, des gares intermédiaires sur LGV (ligne à grande vitesse) qui ne seront plus autant desservies qu’auparavant, etc.

Les exemples sont nombreux, que ce soit sur ligne classique comme sur ligne à grande vitesse. La gare d’Angoulême sur la LGV Tours-Bordeaux est de plus en plus « oubliée » de la desserte ferroviaire, alors que la cadence des trains s’y arrêtant devait augmenter. Le prix du sillon (redevance payée pour utiliser la voie) étant tellement cher, cela oblige à avoir un taux de remplissage des trains très élevé pour faire un maximum de rentabilité et donc, il n’y a aucun intérêt à s’arrêter dans des gares intermédiaires (le taux de remplissage n’étant pas le même dès lors qu’on met un point intermédiaire).

La région Bourgogne-Franche-Comté est également l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire. Des lignes sont très fortement menacées de fermeture, la plupart des gares sont fermées et seule une borne fait office de guichet.

Enfin, alors qu’auparavant les trains omnibus montaient jusqu’à Paris, dorénavant ceux-ci sont tous terminus Montereau (première gare de la région Île-de-France) avec correspondance dans cette gare, changement de quai, changement de train et, bien évidemment, perte de temps. Sans parler que le jour où votre TER Bourgogne sera en retard, il est évident que le TER Île-de-France n’attendra pas… Ces correspondances sont un frein énorme au développement du train et au désenclavement des territoires.

Certains parlent d’un démantèlement planifié du service public ferroviaire. Partagez-vous cette analyse ? Quels signes en voyez-vous et quelles leçons tirer des échecs britanniques et suédois ?

Il est évident que le démantèlement du service public ferroviaire est non seulement planifié mais, en plus, exécuté à marche forcée. Il y a eu, dans un premier temps, une casse méthodique de l’entreprise publique en passant d’une entreprise unique, à deux, puis à trois et enfin à cinq entreprises aujourd’hui.

À cela s’est ajouté le changement de statut juridique, la passant d’EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial) à SA (société anonyme), ce qui n’est en rien anodin. Une fois avoir parfaitement démantelé l’entreprise publique et l’avoir bien préparée à être vendue à la découpe, on passe à sa vente, et c’est aujourd’hui ce qui est en cours avec les différents lots ouverts à la concurrence.

Les dérives en termes de sécurité sont de plus en plus frappantes et la coordination ainsi que la cohérence des décisions sont de plus en plus inquiétantes. Les préoccupations sont grandes puisque les pays nous ayant devancés sur la question de l’ouverture à la concurrence sont en train de faire machine arrière. Aucun système ferroviaire ne s’autofinance. Nos gouvernants devraient arrêter de se croire toujours plus intelligents ou visionnaires que les autres, surtout quand on voit leur résultat actuel…

La France insoumise propose de reconstruire un pôle public ferroviaire en réintégrant les entités actuelles de la SNCF. Pourquoi ce projet vous semble-t-il nécessaire et comment surmonter les contraintes européennes ? Quelles seraient les premières étapes pour y parvenir ?

Ce projet est nécessaire car le ferroviaire est un monopole naturel, de par sa complexité, de par son organisation mais surtout de par sa nécessité dans la cohésion et le développement de nos territoires. L’argument de dire « l’Europe nous impose », « on n’a pas le choix », etc. est fallacieux, car rien n’oblige par exemple à pratiquer toutes ces ristournes et à répondre obligatoirement par des filiales ! Ce sont bien les régions qui imposent cela. La SNCF serait tout à fait en mesure de répondre via sa maison mère et, bizarrement, non, car les régions imposent ce choix dans leur cahier des charges. Rien à voir donc avec l’Europe.

Alors certes, il y a des contraintes européennes, mais rien n’empêche de rentrer en conflit avec ces choix européens qui finalement font perdre toute souveraineté nationale à notre pays. Il faut savoir ce que l’on veut. C’est aux citoyennes et citoyens en premier lieu de décider de leur modèle économique national, pas à Bruxelles ! L’étape prioritaire pour reconstruire un véritable service public est tout simplement d’arrêter de brader notre patrimoine au privé ! Les règles du jeu à géométrie variable, ça suffit !

Sources:linsoumission.fr   (Propos recueillis par Mathieu P.)

























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jeudi 17 juillet 2025

Été 2025 : les Caravanes populaires de LFI reprennent la route

 LFI. Angers, Rennes, Caen, Bordeaux, Toulouse, Perpignan… Voilà seulement 6 villes sur les 24 étapes, réparties dans 10 régions de France, qui constituent les deux trajets des grandes Caravanes populaires de LFI. Le tout, du 16 au 27 juillet. Comme chaque été, car le mouvement insoumis ne se repose jamais, ces caravanes populaires vont sillonner les routes du pays à la rencontre de la population, notamment dans les quartiers populaires. L’objectif principal : mener à bien une campagne d’inscription sur les listes électorales en vue des deux prochains scrutins nationaux : les élections municipales de 2026 et la présidentielle de 2027. En 2024, plus de 12 millions de personnes étaient non-inscrites ou mal-inscrites sur ces listes.

Un jour, une étape : porte-à-porte, tractage, boitage, discussions avec les habitants du quartier dans lequel la caravane s’est arrêtée autour de leurs préoccupations, leurs angoisses et fin de la journée par un moment convivial. Les caravanes populaires insoumises vont permettre, une nouvelle fois, de prendre le pouls du pays, alors que François Bayrou a déclaré la guerre sociale. Voilà les pistes de son gouvernement en vue du budget 2026 : suppression de 3 000 emplois publics, 5,3 milliards d’euros d’économies demandées aux collectivités territoriales, suppression de deux jours fériés, déremboursement de médicaments… Le Premier ministre a-t-il seulement conscience de la violence de ces annonces ? Les insoumis vont pouvoir le vérifier sur le terrain, tout en mettant en avant leurs contre-propositions.

L’initiative des caravanes a été lancée en 2016 par Mathilde Panot. Depuis, elles n’ont cessé de tracer la route. Militants par dizaines et députés des circonscriptions traversées par les caravanes (Marie Mesmeur à Rennes, Alma Dufour à Rouen, Raphaël Arnault à Avignon, Anaïs Belouassa Cherifi à Lyon…) se mobilisent pour assurer le succès de ce dispositif. Chaque année, les insoumis ont toujours reçu un accueil chaleureux. Notre brève.

Pour aller plus loin : « On ne voit toujours pas le bout » : à la rencontre des Français, la caravane de LFI en campagne contre l’inflation

D’Angers à Chalon-sur-Saône en passant par Lille et Rouen, de Bordeaux à Clermont-Ferrand en passant par Nîmes et Marseille, la grande traversée des Caravanes populaires de LFI



Parcours de la caravane Nord

  • Mercredi 16 juillet : Angers
  • Jeudi 17 juillet : Rennes en présence de Marie Mesmeur
  • Vendredi 18 juillet : Caen en présence d’Emma Fourreau
  • Samedi 19 juillet : Rouen en présence d’Alma Dufour
  • Dimanche 20 juillet : Creil en présence de Carlos Martens Bilongo
  • Lundi 21 juillet : Amiens en présence de Zahia Hamdane
  • Mardi 22 juillet : Lille en présence d’Ugo Bernalicis et Aurélien Le Coq
  • Mercredi 23 juillet : Charleville-Mézières en présence d’Hadrien Clouet
  • Jeudi 24 juillet : Metz
  • Vendredi 25 juillet : Strasbourg
  • Samedi 26 juillet : Belfort
  • Dimanche 27 juillet : Chalon-sur-Saône 

Parcours de la caravane Sud : 

  • Mercredi 16 juillet : Bordeaux en présence de Loïc Prud’homme
  • Jeudi 17 juillet : Toulouse en présence d’Hadrien Clouet et Anne Stambach-Terrenoir
  • Vendredi 18 juillet : Perpignan
  • Samedi 19 juillet : Montpellier en présence de Nathalie Oziol
  • Dimanche 20 juillet : Nîmes en présence d’Aurélie Trouvé
  • Lundi 21 juillet : Marseille en présence de Manuel Bompard
  • Mardi 22 juillet : Avignon en présence de Raphaël Arnault
  • Mercredi 23 juillet : Manosque
  • Jeudi 24 juillet : Grenoble en présence d’Élisa Martin
  • Vendredi 25 juillet : Lyon en présence d’Anaïs Belouassa-Cherifi
  • Samedi 26 juillet : Saint-Étienne
  • Dimanche 27 juillet : Clermont-Ferrand

Sources:linsoumission.fr











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mercredi 16 juillet 2025

Budget 2026 – La taxe Zucman, cet impôt sur les grandes fortunes balayé par Bayrou qui préfère geler les prestations sociales et les pensions

 Lors de sa conférence de presse destinée à présenter les pistes de son Gouvernement pour le Budget 2026, François Bayrou a annoncé la couleur : une saignée sociale généralisée. Au programme, notamment : suppression de 3 000 emplois publics, 5,3 milliards d’euros d’économies demandées aux collectivités territoriales, suppression de deux jours fériés, déremboursement de médicaments et mise en place d’une « année blanche » pour 2026 sur le barème des impôts, les prestations sociales et les pensions… Taxer les riches à hauteur de leur fortune gargantuesque ? Que nenni pour le Premier ministre. Ils produisent tellement d’emplois, vous comprenez… À la poubelle, donc, la taxe Zucman pour taxer les ultra-riches, pourtant défendue par 7 Prix Nobel d’économie et qui toucherait… 1 800 foyers fiscaux.

« Cette taxe vise juste à s’assurer que les milliardaires ne paient pas presque deux fois moins d’impôts que leur chauffeur » souligne l’économiste Gabriel Zucman, à propos de cette taxe éponyme, défendue par LFI et le reste de la gauche à l’Assemblée nationale. En clair, c’est un impôt plancher de 2 % sur les très grandes fortunes. Un outil concret pour réparer une fiscalité cassée par les cadeaux aux plus riches faits par Emmanuel Macron depuis son arrivée à l’Élysée. Dans un pays où l’INSEE révèle que le taux de pauvreté atteint désormais 15,4 % de la population, son plus haut niveau depuis 1996, il est temps de restituer un peu de justice fiscale et sociale.

Une taxe née d’un scandale fiscal français

Gabriel Zucman, économiste reconnu mondialement, a démontré que « la France [était] un paradis fiscal pour les milliardaires ». Contrairement à l’idée reçue, les ultra-riches ne sont pas les plus imposés de la population. Au contraire. Comment ? En passant par ce qu’on appelle des holdings familiales : des sociétés-écrans qui reçoivent les dividendes, encaissent les plus-values, gèrent les portefeuilles financiers. Résultat : aucun revenu personnel déclaré, donc aucun impôt sur le revenu à payer.

Ces revenus ne sont pourtant pas fictifs : ils servent bel et bien. À acheter des yachts, des villas, des journaux. À investir. À financer des campagnes médiatiques. Bref, à faire tout ce qu’on fait quand on est milliardaire, sauf payer l’impôt. Ces sociétés « font écran » à l’impôt, comme le résume Gabriel Zucman. Le revenu existe, mais il est dissimulé derrière une structure juridique. Et c’est parfaitement légal en France.

Cependant, ce type de contournement n’existe pas aux États-Unis. Depuis les années 1930, les revenus perçus par une holding sont automatiquement considérés comme perçus par son propriétaire, et donc imposés à l’impôt sur le revenu.

Prenons l’exemple concret mis en lumière par Zucman : en 2024, Bernard Arnault a perçu environ 3 milliards d’euros de dividendes LVMH. Mais comme ces dividendes ont été versés à sa holding, ils n’ont pas été soumis à la flat tax de 30 %. Résultat : zéro euro d’impôt sur le revenu payé en France sur ces 3 milliards. Et s’il avait vécu à New York ? Ces 3 milliards auraient été immédiatement taxés à hauteur de 23,8 % par l’État fédéral, et 14,8 % par la ville de New York, soit 1,1 milliard d’euros d’impôt.

En clair : un Bernard Arnault américain paie. Un Bernard Arnault français passe entre les mailles du filet.
Ainsi, selon une étude de l’Institut des politiques publiques, le taux de prélèvement global (TVA, impôts, cotisations…) est de 52 % pour la majorité des Français, mais chute à 27 % pour les plus fortunés. Et encore : ce chiffre est surestimé, car il inclut l’impôt sur les sociétés payé par les entreprises, pas directement par les milliardaires eux-mêmes.

Ajoutez à cela des jets privés déclarés comme biens professionnels, et vous obtenez un système où les plus riches ne paient presque rien. La taxe Zucman est donc une réponse directe à cette injustice structurelle : imposer un plancher fiscal minimum aux fortunes supérieures à 100 millions d’euros. Si elles ont payé moins que 2 % de leur patrimoine net, elles paient la différence.

Pour aller plus loin : Désintox – « Taxer les riches est dangereux pour les finances publiques », vraiment ?

Une taxe juste, efficace et parfaitement faisable

Contrairement à ce qu’on entend souvent, la taxe Zucman est simple à mettre en œuvre. Elle ne concernerait qu’environ 1 800 foyers fiscaux, soit une poignée de très grandes fortunes. Son principe ? Instaurer un impôt plancher : un filet fiscal minimum pour éviter que certains milliardaires ne passent complètement entre les mailles du système.

Concrètement, cette taxe ne s’ajoute pas aux autres impôts. Elle agit comme un correcteur. Si un foyer fiscal dont le patrimoine net dépasse 100 millions d’euros n’a pas payé l’équivalent de 2 % de ce patrimoine via l’impôt sur le revenu, l’IFI, la CSG, la CRDS ou la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (CEHR), alors il devra payer la différence.

Ce principe, loin d’être radical, fait largement consensus chez les économistes. Il permet de court-circuiter les techniques d’optimisation les plus sophistiquées, tout en respectant les grands principes d’équité fiscale. Et sur le plan juridique, la mesure est solide : sa conception évite tout risque de double imposition, un point essentiel face à un éventuel recours devant le Conseil constitutionnel.

Une autre innovation majeure tient à l’assiette de cette taxe. Contrairement à l’IFI ou à feu l’ISF, la taxe Zucman inclut les biens professionnels dans le calcul du patrimoine. Et ce n’est pas un détail : chez les 380 plus grandes fortunes françaises, ces actifs représentent plus de 60 % de leur richesse totale.

Mais au fait, qu’est-ce qu’un bien professionnel ? Ce sont les actifs détenus dans le cadre d’une activité économique : actions dans une entreprise, parts sociales, titres d’une holding… Tant qu’ils sont considérés comme « professionnels », ils sont exonérés d’IFI et ne sont pas comptabilisés dans le patrimoine personnel. Résultat : un milliardaire peut détenir des dizaines de milliards d’euros via ses entreprises sans que cela ne déclenche le moindre impôt sur la fortune. La taxe Zucman referme cette brèche : elle prend en compte l’ensemble du patrimoine net, qu’il soit immobilier ou financier, personnel ou professionnel.

Les opposants agitent alors un autre chiffon rouge : celui de l’exil fiscal. Mais les faits les contredisent. Une étude menée en Suède et au Danemark montre qu’un impôt de 1 % sur la fortune provoque moins de 2 % de départs, sans impact significatif sur l’investissement ou l’emploi. En France, la suppression de l’ISF n’a provoqué aucun retour de capitaux, selon France Stratégie.

En revanche, elle coûte chaque année 4 milliards d’euros à l’État. D’après Gabriel Zucman, la perte de recettes fiscales causée par d’éventuels départs serait négligeable, estimée à 0,03 % du PIB. Et il existe une solution simple : mettre en place un impôt universel, c’est-à-dire imposer les contribuables français sur leur patrimoine, même s’ils résident à l’étranger. Zucman prévoit lui-même un filet anti-exil dans sa taxe : même en cas de changement de résidence fiscale, le foyer resterait imposé pendant (au moins) cinq ans.

Autre objection classique : « et s’ils n’ont pas de liquidités pour payer ? » Là encore, la réponse est claire. Comme l’explique Gabriel Zucman, l’impôt pourrait être payé en actions, c’est-à-dire en cédant à l’État une partie du capital détenu dans une entreprise ou une holding. Ces actions pourraient être conservées temporairement comme actifs publics, revendues à des investisseurs français, ou même proposées aux salariés, dans une logique de partage du capital. Le manque de cash n’est donc pas un obstacle : le patrimoine existe, il suffit de permettre à la puissance publique d’y accéder. D’ailleurs, ce type de paiement en nature existe déjà dans le droit fiscal, notamment lors de successions ou de contentieux.

En fin de compte, la taxe Zucman rapporterait gros, sans frapper large. Les estimations évaluent son rendement à environ 20 milliards d’euros par an, soit 0,8 % du PIB. Un chiffre colossal, dans un pays où l’exécutif cherche à couper 40 milliards d’euros dans les services publics. Et pourtant, seuls 1 800 foyers seraient concernés. C’est une manne immense pour les finances publiques… mais un effort parfaitement soutenable pour les fortunes visées.

Car le taux proposé, 2 % du patrimoine net, reste bien inférieur à la rentabilité moyenne du capital des ultra-riches : sur les 40 dernières années, ce rendement a tourné entre 5 % et 6 % par an, net d’inflation. En clair : un prélèvement raisonnable, soutenable, et infiniment plus juste que la hausse de la TVA ou la baisse des APL.
Le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Éric Coquerel, a d’ailleurs défendu la taxe Zucman comme une alternative crédible et juste à l’austérité.

Sur LCI, il a alerté contre le gel des dépenses publiques au niveau actuel pour réduire le déficit budgétaire en 2026, qualifiant cette option de « très mauvaise solution » car récessive. Selon l’étude de l’Institut des politiques publiques, une telle mesure ne rapporterait « qu’un peu moins de six milliards d’euros »… tout en pesant lourdement sur les plus défavorisés.

À l’inverse, Coquerel plaide pour un « gros nettoyage » dans les niches fiscales, une augmentation des impôts sur les plus riches et sur les grandes entreprises, et l’instauration d’un impôt de type « Zucman » sur le patrimoine pour aller chercher l’argent là où il est, sans abîmer davantage les services publics.

Taxe Zucman : qu’attend-on ?

La taxe Zucman n’est pas une lubie d’un économiste isolé ou une mesure de niche portée par quelques députés frondeurs. Elle bénéficie d’un soutien scientifique, politique et citoyen inédit.

Plus de 300 économistes, dont 7 prix Nobel parmi les plus respectés au monde – Joseph Stiglitz, Esther Duflo, Abhijit Banerjee, Paul Krugman, Daron Acemoglu… ont signé une tribune en faveur d’un impôt mondial sur les ultra-riches. Leur constat est clair : les systèmes fiscaux ne sont plus progressifs tout en haut de la pyramide, ils sont devenus régressifs. Les plus riches ne paient pas plus. Ils paient moins.

Cette idée a également franchi le cercle académique pour s’inviter sur la scène diplomatique. À l’été 2024, le président brésilien Lula, alors à la tête du G20, a invité Gabriel Zucman à présenter ses travaux devant les chefs d’État. Sa proposition : taxer à 2 % les fortunes des 3 000 milliardaires mondiaux, ce qui rapporterait 250 milliards de dollars chaque année. Un chiffre vertigineux, à la hauteur des défis sociaux et climatiques que l’humanité doit affronter. Lula l’a dit sans détour : il s’agit d’une injustice fiscale mondiale.

En France, la mobilisation citoyenne monte aussi en puissance. Attac, Oxfam France et 350.org se sont réunis devant le Sénat pour défendre la taxe Zucman. Elles ont remis aux sénateurs une pétition signée par 50 000 citoyens, réclamant la mise en place de cette mesure de justice. Le message est simple : la société n’est plus dupe. Elle sait qui paie, et qui passe entre les gouttes.

Car pendant qu’on discute de la fiscalité des milliardaires, la pauvreté explose. Selon les derniers chiffres publiés par l’INSEE, 1,2 million de personnes sont tombées dans la pauvreté entre l’élection d’Emmanuel Macron et 2023. Le taux de pauvreté atteint désormais 15,4 % de la population : son plus haut niveau depuis le début du décompte en 1996. En un an seulement, ce sont 650 000 personnes supplémentaires qui ont basculé sous le seuil de pauvreté. Et dans le même temps, les 20 % les plus riches concentrent à eux seuls 38,5 % des richesses. Leur niveau de vie est 4,5 fois supérieur à celui des 20 % les plus modestes.

Le poids des 500 plus grandes fortunes françaises a explosé : il est passé de 124 milliards d’euros en 2003 à 1 170 milliards en 2023. C’est une augmentation de +844 % en vingt ans. Une croissance délirante, sans commune mesure avec celle des salaires ou des aides sociales.

C’est dans ce contexte d’explosion des inégalités que la taxe Zucman s’inscrit, aux côtés d’un ensemble de mesures complémentaires défendues par l’Avenir en Commun, pour une fiscalité plus juste : limiter l’écart de salaires de 1 à 20 au sein d’une même entreprise, plafonner les héritages à 12 millions d’euros, créer une véritable progressivité avec 14 tranches d’impôt sur le revenu, inclure les revenus du capital (dividendes, stock-options, revenus fonciers) dans l’assiette des cotisations sociales, mettre en place un ISF climatique pour financer la bifurcation écologique, et instaurer une contribution sur les superprofits afin de renforcer la Sécurité sociale.

Enfin, il est temps d’interroger sérieusement les 211 milliards d’euros d’aides publiques accordées chaque année aux entreprises, un chiffre révélé par la commission d’enquête du Sénat, sans contreparties sociales ou écologiques sérieuses, alors même qu’on refuse de taxer à 2 % les plus grandes fortunes du pays.

Voilà le vrai scandale. La vraie urgence. La taxe Zucman, ce n’est pas une lubie idéologique ou une vengeance contre la réussite. C’est une réponse concrète, chiffrée, soutenable, face à une société qui se fracture de plus en plus entre ultra-riches intouchables et majorité précarisée.

Elle ne répare pas tout, mais elle commence par le commencement : faire contribuer ceux qui ont le plus profité d’un système qui est indéfendable.

La taxe Zucman ou la possilité de changer la donne

Ce n’est donc pas une taxe de plus. C’est une taxe de justice. Dans un pays où la pauvreté explose, où 1,2 million de personnes ont basculé dans la misère en quelques années, où les services publics sont à l’os et où les ministres traquent plus de 40 milliards d’euros « d’économies » sur le dos des plus fragiles, il serait indécent de ne pas faire contribuer ceux qui en ont les moyens.

Ceux qui ont vu leur fortune bondir de +844 % en vingt ans. Ceux qui concentrent à eux seuls des dizaines, voire des centaines de milliards. Ceux qui, aujourd’hui, peuvent traverser l’impôt comme un nuage traverse le ciel, sans jamais être mouillés.

La taxe Zucman, c’est la possibilité de changer la donne. Elle est techniquement prête. Fiscalement solide. Économiquement soutenable. Et politiquement urgente. Le choix est là, sous nos yeux : demander un effort juste à 1 800 foyers fiscaux… ou continuer à appauvrir des millions de gens. Qu’attend-on ?

Sources:linsoumission.fr. (Elias Peschier)


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