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lundi 29 juillet 2024

Les Ecoles de Gaza des cibles systématiques de l'armée de Netanyahu

credits photo: UNRWA

 À Gaza, les établissement scolaires sont devenus des cibles systématiques de l’armée génocidaire de Benjamin Netanyahu. Qu’elles occupent les très rares cours encore assurés au péril des bombes ou accueillent des familles déplacées, toutes sont en proie aux tapis de bombes. A la mi-juillet, 5 écoles affiliées à l’ONU ont été frappées. Ce samedi 28 juillet, ce fut au tour de l’école Khadija, peuplée de familles déplacées. 30 Palestiniens, dont la moitié d’enfants, ont péri sous le déluge de feu. Au total, neuf écoles palestiniennes ont été ravagés en deux semaines. Elles faisaient partie des derniers établissements scolaires encore debout : 80% d’entre eux ont été réduits en cendres ou mis complètement hors d’état depuis le 7 octobre.

Pour autant, Benjamin Nentanyahu reste le « bienvenu » en France d’après les derniers mots d’Emmanuel Macron. Et Isaac Herzog a eu le droit aux fanfares et tapis rouge à l’Elysée pour une rencontre privilégiée. Le « rêve olympique » à Paris, l’enfer sur terre à Gaza.

Selon l’UNICEF, plus de 14 000 enfants ont été tués depuis le 7 octobre 2023. Un chiffre morbide, sous-évalué au regard de la dernière étude de The Lancet estimant à 186 000 le nombre de Palestiniens massacrés depuis bientôt 10 mois.

Alors que les tapis de bombes continuent, l’aide humanitaire continue de subir des blocages systématiques. Dans un communiqué publié à la mi-juillet, 13 ONG internationales dénoncent l’obstruction de l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza par l’État d’Israël. Elles rapportent « que des tonnes d’aide absolument nécessaires, destinées à être livrées par la route du sud, sont bloquées depuis des semaines, voire des mois », tout en dénonçant la responsabilité de Netanyahu et de ses alliés. 

Dans son programme de gouvernement, le Nouveau Front Populaire a inscrit des mesures concrètes pour atteindre le cessez-le-feu à Gaza et la paix en Palestine : reconnaissance de l’État de Palestine, arrêt des livraisons d’armes à l’armée de Netanyahu et suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël. Notre article.

Netanyahu et ses alliés prennent des écoles et des centres de réfugiés pour cibles

5 frappes distinctes ont lieu à différents endroits de la bande de Gaza mardi 16 juillet. Les lieux sont les suivants : à proximité d’une station-service d’Al-Mawasi à l’ouest de Khan Younès, au sud, sur une école administrée par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et sur une mosquée dans le camp de réfugiés de Nousseirat, au centre, près d’un rond-point de Beit Lahia, au nord, et enfin sur une maison d’Al-Zawaida dans le centre de la bande de Gaza. Netanyahu et ses alliés continuent de mener leur génocide en toute impunité, en intensifiant leurs frappes à Gaza.

Depuis quelques jours, Tsahal accentue ses attaques contre des établissements scolaires, parfois gérés par l’UNRWA, servent de lieu de refuge pour des déplacés. 29 personnes ont été tuées après une frappe sur l’école Al-Awda d’Abassan le 9 juillet. Dimanche 14 juillet, 15 personne sont mortes à cause de frappes israélienne sur une école gérée par l’ONU.

Les enfants palestiniens sont en première ligne face à ce génocide. Selon l’UNICEF, plus de 14 000 enfants ont été tués par l’armée israélienne depuis le 7 octobre. « Quand Sumaiya (10 ans, ndlr) est arrivée, elle avait presque déjà perdu son bras. Le chirurgien pédiatre a procédé à une lobotomie, une réparation du foie, a retiré les shrapnels. Ensuite il fallait amputer, on a coupé au niveau de l’épaule. Elle est un exemple de ce qui arrive aux enfants de Gaza… », peut-on lire via RFI. Bouleversant. « Nous pourrions sauver plus de gens, mais nous manquons de matériel et le personnel hospitalier est à bout de souffle. Cela fait 10 mois que ça dure », témoigne le soignant au chevet de Sumaiya.

« La France doit agir. Stop au génocide ! », déclare la députée insoumise Clémence Guetté sur Twitter. Pour agir et faire cesser le génocide à Gaza, le Nouveau Front Populaire s’est mis d’accord sur plusieurs points : reconnaissance de l’État de Palestine, arrêt des livraisons d’armes à l’armée de Netanyahu et suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël. Des options concrètes pour accentuer la pression sur Netanyahu et ses alliés au pouvoir.

13 ONG dénoncent l’obstruction à l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza

Dans un communiqué publié le 15 juillet 2024, 13 ONG dénoncent l’obstruction de l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza. Parmi elles : OXFAM, Médecins du monde, Médecins sans frontières, Care, Plan International… Rappelant les récents massacres dans les zones dites de « sécurité », le communiqué souligne combien ces derniers « aggravent la catastrophe humanitaire alors même que les ONG continuent de se heurter aux obstacles imposés par la poursuite des opérations militaires israéliennes terrestres ».

Depuis le début du mois de mai, soit au début de l’offensive militaire israélienne à Rafah, « l’aide à Gaza s’est gravement détériorée ». Au sud, les points de passage pour l’aide humanitaire sont soit fermés, soit inaccessibles. Au nord, son acheminement reste « limité ». Les différents ONG rapportent « que des tonnes d’aide absolument nécessaires, destinées à être livrées par la route du sud, sont bloquées depuis des semaines, voire des mois ». L’ONG pointe sans hésiter la responsabilité de Benjamin Netanyahu et ses alliés : elles dénoncent « l’obstruction systématique à l’aide par Israël et ses attaques contre les opérations d’aide ».

Comme l’ont fait les insoumis dès le 1ᵉʳ jours appellent à la fin des combats et dénoncent la complicité des pays qui détourné le regard du génocide en cours en Palestine : « Après presque dix mois de guerre destructrice, il est extrêmement urgent que les États tiers reconnaissent qu’ils ont failli à leurs obligations de garantir le respect du droit international humanitaire et agissent concrètement pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat à Gaza ».

Sources:l'insoumission.fr







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jeudi 25 juillet 2024

Lucie Castets,un choix judicieux

Lucie Castets, quand l’attente en valait la peine !

Le 22 juillet au soir, les millions de citoyens qui espéraient depuis des jours ont lâché un soupir de soulagement collectif. Un nom, celui de Lucie Castets, était sorti des discussions à gauche, et une Première ministre émergeait, le fruit du consensus. L’on sait toutes les impatiences, toutes les injonctions, qui s’exprimaient dans les médias par des individus à la sincérité diverse. On a vu, par exemple, de tristes sires hurler à la nullité de la gauche, un peu vite, pressés de jeter le programme aux orties afin de commencer à transiger avec les forces du capital.

Mais, hélas pour les diviseurs, Lucie Castets a relevé le gant et c’est tout le Nouveau Front Populaire qui s’est rangé derrière cette femme de combats dont le profil donne les plus sérieuses raisons d’espérer. Notre article.

Lucie Castets, l’intérêt général comme boussole

L’ensemble de sa carrière démontre la haute idée qu’elle se fait de l’intérêt général, à commencer par ses premières incursions dans le domaine de la lutte contre la criminalité financière. Dès 2010, en effet, elle rejoignait la Banque Mondiale en tant que consultante au sein de l’unité de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, pour une mission de sept mois. Pour qui se remémore l’affaire Lafarge, on sait que ces problématiques sont hélas loin d’être étrangères aux grandes multinationales occidentales, y compris françaises.

Après un parcours remarquable au sein de l’ENA, Lucie Castets rejoint en 2016 le bureau criminalité financière et sanctions internationales de la Direction générale du Trésor, et devient cheffe des affaires internationales de TRACFIN en 2018. TRACFIN, c’est-à-dire le principal service de renseignement français chargé de la lutte contre la fraude fiscale et le blanchiment d’argent. L’enjeu de cette fraude fiscale est énorme. Selon le rapport fait au nom de la commission des finances pour 2024 (n° 1680), piloté par Jean-René Cazeneuve et Charlotte Leduc, on parlerait de 80 à 120 milliards d’euros par an !

Fonctionnaire, envers et contre tout

Or, à cette position, Lucie Castets a pu constater à quel point l’État organise la désertion générale face à la fraude. Comme l’observait Swan Faïve, de l’Institut Rousseau, dans un billet du 25 avril 2022, « la lutte contre la fraude fiscale est aujourd’hui mise en danger en France par une politique de long terme de contraction des effectifs de la fonction publique ».

Cette contraction, ce n’est rien d’autre qu’une coupe claire dans les effectifs, puisque la DGFIP, c’est-à-dire la direction des finances publiques, a vu ses moyens humains fondre de 10,55% de 2010 à 2015, et de 10,53% de 2015 à 2020. Les conséquences sur le terrain sont importantes. Par exemple, cela a conduit à fermer 7 trésoreries dans le Nord-Pas-de-Calais au 1er janvier 2022, à fermer 2 pôles de contrôles dans le Val d’Oise entre 2019 et 2022 ou encore à planifier la suppression de 4 brigades de vérification dans les Hauts-de-Seine.

Rappelons, pourtant, que, en 2022, l’action des services de contrôle a mis en recouvrement 14,6 milliards d’euros d’impôts ! Alors que, pour donner un ordre d’idée, les dépenses de personnel de l’ensemble de la DGFIP, donc bien au-delà des agents contribuant aux contrôles fiscaux, étaient de 6,76 milliards d’euros, en incluant les pensions.

Ainsi, diminuer les moyens des corps de contrôle relève d’un choix purement idéologique que Lucie Castets fut bien placée pour observer. Or, face à cette gabegie et cette trahison généralisée envers la solidarité nationale, elle ne resta pas inactive ! Au contraire, elle devint l’une des animatrices et portes paroles clé du collectif Nos services publics. Il s’agit d’un regroupement de praticiens des politiques publiques, à tous niveaux, unis dans leur volonté de protéger et de restaurer les services publics attaqués, entre autres par le séparatisme financier de quelques-uns et la complicité des derniers gouvernements qui se sont succédés.

La philosophie insoumise du collectif Nos services publics

Ce collectif a acquis, en quelques années, une réputation d’inattaquable sérieux et de probité, et a produit récemment le rapport sur l’état des services publics pour l’année 2023 qui donne à penser sur l’état de la nation.

Lucie Castets est parmi les auteures, et le propos doit parler aux insoumis, dont le programme a toujours été de « gouverner par les besoins ». Oui, puisque dans le rapport précité, nous pouvons lire que « aux cours des dernières décennies, les besoins sociaux ont augmenté et évolué » mais que les moyens publics, eux ont depuis vingt ans, augmenté « moins rapidement que les besoins sociaux, et l’écart entre les premiers et les seconds tend à s’aggraver ». C’est donc une philosophie très comparable à celle du mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon qui se dessine, où l’on questionne les besoins avant de se positionner sur les réponses à apporter.

D’ailleurs, il est également tiré des constats éminemment politiques de l’inadéquation entre besoins sociaux et réponses publiques. Le Collectif fait observer que cela mène à « un espace croissant pour le développement d’une offre privée lucrative ».

Il identifie avec pertinence que les services privés qui cannibalisent l’espace public se caractérisent par un coût nettement supérieur au service public ainsi remplacé, et une absence d’accueil inconditionnel, malgré une double dépendance au financement public et aux infrastructures.

Par exemple, les écoles privées sous contrat ont beau ne pas progresser en capacité d’accueil, elles scolarisent une part croissante de familles à fort capital culturel. Ainsi on voit que le privé concentre 40% d’enfants de familles très favorisées en 2021 contre 29% en 2003. Et, dans le même temps, la proportion d’enfants issus de milieux défavorisés est passée de 27 à 19%. Face aux classes surchargées et au naufrage des établissements publics à la Blaise Cendrars, le séparatisme social s’organise donc et les services publics sont laissés à leur déliquescence par ceux qui peuvent s’en extraire.

C’est précisément contre ce phénomène que Lucie Castets et son Collectif ont mené le combat en s’appuyant sur des analyses d’une implacable rigueur.

Autre point sur lequel nous pouvons avoir confiance en Lucie Castets, c’est la question de l’opposition nette au Rassemblement national et aux chimères qu’il agite sous les yeux des français.

Le 27 février 2024, dans Alternatives économiques, elle signe un billet d’opinion sur le rapport antagoniste du RN aux services publics, et martèle « en matière de fiscalité, le RN porte des propositions qui conduiraient à totalement assécher les services publics en les privant de sources de financement ».

Elle ajoute « la vision portée par le RN est de nature à mettre profondément à mal les principes au cœur des services publics : un accueil universel et inconditionnel ». Et remarque avec acuité que « la victoire idéologique revendiquée par le RN lors du vote de la loi immigration met à mal l’universalité de l’accès aux prestations délivrées par les services publics de notre pays ».

Cette femme n’est donc pas qu’une technicienne sans âme, si l’on en doutait, c’est une citoyenne résolument tournée vers les valeurs d’universalité et de fraternité qui sont au cœur de ce que doit porter le Nouveau Front Populaire. Sans céder un pouce de terrain face à l’extrême droite sur la question des valeurs, elle peut aussi attaquer sous un angle que détestent le duo Le Pen – Bardella, à savoir la maîtrise des dossiers et la capacité à gouverner.

Ne doutons pas non plus de sa volonté de mener la lutte hors les murs. Comme l’exprime Frédéric Hocquard au journal Le Monde ce 24 juillet : « c’est un profil original, on peut la croiser en semaine quand on négocie et elle ne laisse rien passer, et le week-end dans une manifestation contre la réforme des retraites ou dans les meetings du NFP ». Signe, d’ailleurs, de son engagement sur la question des retraites, elle a répondu sans trembler à la question qui lui était posée à la matinale de France Inter en affirmant : « parmi nos priorités il y a l’abrogation de la réforme des retraites ».

Contrairement à d’autres profils que certains ont tenté d’imposer à la gauche pour mieux l’enfumer, ici il n’est pas question de « gel » ou d’atermoiements, mais d’une abrogation ferme de cette loi contre laquelle 93% des actifs s’étaient positionnés et qui a été imposée aux français par l’arrogance d’un président et les matraques des forces répressives.

L’autoritarisme d’Emmanuel Macron, classique et classiste

Arrogance d’un président, oui, qui est déterminé à nous en donner la pleine mesure, jusqu’à un niveau probablement jamais atteint sous la Vème République. Les français ont pu, effarés, l’entendre balayer d’un revers de main la question de la nomination de Lucie Castets ou la victoire du Nouveau Front Populaire. Et quand, justement, il lui a été posé la question de la réforme des retraites, il a annoncé ne pas vouloir « revenir en arrière » avant de donner tous les signes qu’il comptait gouverner à droite, tout en décrétant une pause politique jusqu’à la mi-août !

Alors que trois blocs ont émergé du suffrage universel et que l’un est en tête, alors qu’il propose comme Première ministre la femme remarquable dont nous avons dépeint les engagements et les convictions, c’est encore une fois la confiscation de la démocratie que l’on tente de nous faire accepter. Tout démontre que les aspirations à la justice sociale et à l’équité fiscale, pourtant clairement affirmées par les Français, sont sur le point d’être piétinés si le corps social laisse faire.

Or, évidemment, la gauche unie ne saurait capituler. Il faut voir dans la détermination antidémocratique d’Emmanuel Macron l’angoisse que Lucie Castets puisse effectivement changer les choses et se placer à la tête du gouvernement populaire. En ce sens, sa défiance et sa rébellion contre le peuple sont le plus beau des hommages pour celle qui a été choisie par l’union de la gauche.

Restera donc à imposer la réalité à ce président jupitérien, qui n’écoute ni l’opinion publique, ni les partenaires sociaux, ni le suffrage universel. Pour ce faire la mobilisation de tous devra être au rendez-vous et en particulier celle des syndicats, qui sont, eux, légitimes à impulser le mouvement social pendant cette période olympique où toute pression inquiétera le pouvoir.

On sait les réticences des membres de la société civile et des militants syndicaux à s’engager dans une action politique aux côtés de partis, mais ce dogme de l’isolationnisme a déjà été en partie rompu par Sophie Binet. Il faut aller plus loin ! Le braquage de la démocratie à laquelle nous assistons risque de mettre au pouvoir une coalition de la droite dure associée à la Macronie, qui pavera le chemin du Rassemblement National, et mènera une action profondément antisociale et hostile aux travailleurs, et aux syndicats.

Aujourd’hui que le Nouveau Front Populaire se tient en rang serrés et qu’une femme courageuse, compétente, et déterminée, a accepté la responsabilité de conduire la nation, l’instant est historique et l’hésitation pourrait être fatale.

Sources: l'insoumission.fr (Nathan Bothereau)











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mardi 23 juillet 2024

« L’abolition des privilèges » au Festival d’Avignon.

 

« L’abolition des privilèges » au Festival d’Avignon. L’Insoumission.fr publie un nouvel article de sa rubrique « Nos murs ont des oreilles – Arts et mouvement des idées ». Son but est de porter attention à la place de l’imaginaire et de son influence en politique, avec l’idée que se relier aux artistes et aux intellectuels est un atout pour penser le présent et regarder le futur. En ce mois de juillet 2024, L’insoumission est en direct du festival d’Avignon.

Hugues Duchêne nous fait revivre un moment fort de la première année de la Révolution française. Le vote, à l’Assemblée, de l’abolition des privilèges. La nuit du 4 août 1789. C’est une nuit parlementaire comme il y en a peu dans le monde. De 19h à 2h du matin. Le vieux monde se fissure et s’écroule. Pan par pan. Notre article.

« Pour enchaîner les peuples, on commence par les endormir ». Jean-Paul Marat

C’est une nuit parlementaire comme il y en a peu dans le monde. De 19h à 2h du matin. Le vieux monde se fissure et s’écroule. Pan par pan. Dans un immense potlach. Les privilèges tombent.  Les privilèges de l’aristocratie. Les privilèges des régions et des villes. Les privilèges du clergé . La dîme et tous les impôts. Tous les droits personnels et réels. Les justices seigneuriales. Les colombiers. La vénalité des charges. Les privilèges des villes et des provinces. Le droit de chasse exclusif de la noblesse. Les corvées et servitudes…  Abolis. Remplacés par le droit pour tous d’exercer des charges publiques et l’impôt universel en fonction des revenus. Un système remplace l’autre. Surgit une Nation.

Saint Just Osez ! ce mot renferme toute la politique de notre révolution.

Bertrand Duchêne a décidé de nous faire revivre cette nuit. D’après le texte de Bertrand Guillot. Le public en se rendant dans la salle s’expérimente. Venus des quatre coins de la France. On reconnaît des accents. On découvre un dispositif quadri-frontal. Comme l’Assemblée de 89. Bertrand Duchêne nous accueille. On s’assoit avant de découvrir qu’une tribune est réservée au clergé. Deux au Tiers-Etat. Une dernière à la noblesse. Les chanceux de tribune ont le privilège de recevoir une coupe de pétillant. On vit l’arrivée des députés retardataires. En direct comme si cela se passait maintenant. Et ça démarre.

C’est une nuit folle. Unité de temps et de lieu. Accélération prodigieuse de l’histoire.Le comédien Maxime Pambet nous y embarque. Minute après minute. Un conteur endossant tous les rôles.  L’avocat Duquesnoy et l’armateur Delaville Le Roulx,  députés du Tiers-État. Le président de l’Assemblée, Le Chapelier. Talleyrand, alors simple député du Clergé. Et les orateurs dont le libéral vicomte de Noailles et le fortuné duc d’Aiguillon.  Le paysan breton Le Guen de Kerangal.  Le président de l’Assemblée, Le Chapelier. Entre autres. Un tourbillon d’une dizaine de  personnages. Plus le public en Assemblée et certains spectateurs endossant l’Histoire. Le Vicomte de Noailles lance la proposition d’abolition de privilèges. Effervescence et bouillonnement. Une surenchère d’abandons. Une débauche d’abdications, de largages et de renoncements. Souvent sous conditions. Comme une mer attaque un château de sable. On en comprend la portée historique. On en comprend l’impact. On en comprend la force. Pas forcément les raisons. C’est voté.

Seconde partie du spectacle. Flash-back des années précédentes. La  révolution vient de loin. On se rappelle Rousseau dans l’Émile, en 1762, « nous approchons, de l’état de crise et du siècle des révolutions ; qui peut répondre de ce que vous deviendrez alors ? » Et Voltaire, le 2 avril 1764 : « Tout ce que je vois jette les semences d’une révolution qui arrivera immanquablement »

Le narrateur raconte un peuple qui crie famine dans un pays riche. La Grande Peur. Une crise économique et climatique. Des riches qui s’enrichissent et échappent à l’impôt. Un pouvoir impuissant, un déficit budgétaire et une dette importante et des remaniements gouvernementaux qui s’enchaînent. Des révoltes récentes – traités comme des faits divers. Prises d’assaut, occupations et incendies de châteaux. Tout chemine vers la Révolution. Même si rien n’est inéluctable et que tout aurait pu être autre. Troisième partie l’après. Un monarque qui bloque l’application de la loi et joue la montre.

De la fin des privilèges du clergé découle la revente de ses propriétés devenues bien nationaux. Constitution foncière d’une bourgeoisie pour apurer les dettes du royaume. Des décrets d’application qui viennent à compte gouttes en fonction de la pression populaire et parlementaire. Il faudra attendre le 17 juillet 1793 pour l’abolition définitive de toutes les redevances féodales et la destruction des titres.

Discours de M. le Vicomte de Noailles : « Le but du projet d’arrêté que l’Assemblée vient d’entendre est d’arrêter l’effervescence des provinces, d’assurer la liberté publique, et de confirmer les propriétaires dans leurs véritables droits. Mais comment peut-on espérer d’y parvenir, sans connaître quelle est la cause de l’insurrection qui se manifeste dans le royaume ? Et comment y remédier, sans appliquer le remède au mal qui l’agite ? (…)

 Comment l’espérer, cette tranquillité ? En calmant le peuple, en lui montrant qu’on ne lui résiste que dans ce qu’il est intéressant de conserver. Je propose : Qu’il soit dit, avant la proclamation projetée par le comité, que les représentants de la Nation ont décidé que l’impôt sera payé par tous les individus du royaume, dans la proportion de leurs revenus ; Que toutes les charges publiques seront à l’avenir supportées également par tous ; Que tous les droits féodaux seront rachetables par les communautés, en argent ou échangés sur le prix d’une juste estimation, c’est-à-dire d’après le revenu d’une année commune, prise sur dix années de revenu ; Que les corvées seigneuriales, les mains-mortes et autres servitudes personnelles seront détruites sans rachat. »

« Si la femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune. «  Olympe de Gouges

On comprend ce qui a intéressé Hugues Duchêne dans l’ouvrage de Bertrand Guillot. Une fin d’Ancien régime. Le passé pour mieux comprendre le présent. Et construire l’avenir. Une mise en abîme d’un siècle à l’autre. Presque 250 ans après, la ressemblance des périodes. Il nous l’indique dans des intermèdes au plateau de dialogues au présent avec l’acteur Maxime Pambet. Le contexte d’inégalités, de racisme systémique et de crises. Des institutions qui ne tiennent plus. Un peuple qui doute de la représentation. Qui cherche sa voie pour être pris en compte. Un Macron monarque absolutiste.Quels seraient les privilèges de classe, de sexe, de genre, de couleur… à abolir aujourd’hui. ?  Pourquoi la révolution ne vient-elle pas ? Une mise en abîme d’un siècle à l’autre. Dans notre actualité brûlante. Amenée à s’aiguiser. Et se se prolonger.

« Si les révolutions sont de toute nécessité dans l’économie de l’univers, les malheurs qui les accompagnent ne sauraient être un argument contre elles. Il faut en accuser ceux qui résistent à la nécessité bien plus que ceux qui en sont l’instrument. Il faut rejeter ce sang et ces larmes sur ceux qui s’arment pour l’oppression, non sur ceux qui combattent pour la justice ». Albert Soboul historien

« La loi est-elle l’expression de la volonté générale lorsque le plus grand nombre de ceux pour qui elle est faite ne peuvent concourir, en aucune manière, à sa formation ? Non »  Maximilien Robespierre

Un spectacle ne fait pas la révolution. Ni ne peut dire ce que chacun doit penser. Abolition des privilèges » de Hugues Duchêne fait le plein à Avignon. Signe de vitalité du débat politique actuel ? On peut le penser.  Du point de vu de l’imaginaire et des idées convoqués, Comme des débats qui suivent la représentation.  Moment privilégié d’éducation populaire. Le spectacle sera en tournée dans toute la France.

Sources:l'insoumission.fr  :Par Laurent Klajnbaum











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vendredi 19 juillet 2024

Coup de force à l’Assemblée : Yaël Braun-Pivet réélue illégalement au perchoir

Vote du perchoir : le plan de Macron pour empêcher tout Gouvernement du Nouveau Front Populaire

Le 7 juillet, le soleil s’est levé à 20 heures sur le pays par la victoire du Nouveau Front Populaire. Un évènement historique salué par la presse internationale, et battant en brèche la totalité des sondages parus pendant les élections qui annonçaient en fanfares une victoire nette du Rassemblement national.

La victoire du NFP les a fait rentrer à la niche. Emmanuel Macron a-t-il décroché le téléphone pour appeler les dirigeants politiques de la coalition victorieuse afin de les appeler à désigner un candidat unique et former un Gouvernement ? Non, le combiné n’a pas sonné. Un coup de force qui a choqué nombre de commentateurs internationaux. Et pour cause, dans toutes les démocraties du monde, le groupe politique arrivé en tête est nécessairement amené à former un gouvernement et diriger le pays. Pas en France visiblement. 

Trois jours après le résultat des élections législatives, Emmanuel Macron demeurait dans l’indigestion totale de cette victoire du NFP tant crainte. « Personne ne l’a emporté », écrivait-il dans une lettre monocorde le 10 juillet pour nier en bloc le résultat des urnes. Dans cette même lettre, le chef de l’État appelait à construire une « majorité » autour des « forces républicaines ». Comprendre : chasser la France insoumise du jeu politique et annuler la victoire du Nouveau Front Populaire.

La lettre du 10 juillet a sonné la nouvelle charge des macronistes et de leurs alliés en vue de bloquer le Nouveau Front Populaire. En ligne de mire : l’élection de la présidence de l’Assemblée nationale par laquelle Emmanuel Macron veut dégager « une coalition majoritaire ou un large pacte législatif » déclarait-il en conseil des ministres en début de semaine. Après s’être activé en coulisses auprès du groupe Les Républicains et du Rassemblement National, Yaël Braun-Pivet est finalement parvenue à ses fins. Dîners secrets avec le RN, et entente cordiale pour se répartir des postes clés. Comme un air de 2022. Les recettes de la macronie n’ont pas changé.

Yaël Braun-Pivet, une réélection illégale par le vote illicite de ministres-députés

La scène a choqué tous les observateurs attentifs de la vie politique et défrayé la chronique de la presse internationale. 17 ministres en exercice sont montés tour à tour au perchoir glisser leur bulletin dans l’urne. Preuve de plus, s’il en fallait une, de l’agonie de la Vème République dont la Constitution prescrit pourtant dans son article 23 que « les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat parlementaire ». Qu’importe, les 17 ministres ont bel et bien défilé et voté.

Ces votes illicites se sont ajoutés aux combines entre le camp présidentiel, la droite et l’extrême droite pour porter jusqu’au perchoir Yaël Braun-Pivet. Sévèrement battue deux fois de suite dans les urnes, la Macronie est revenue au perchoir à renfort de magouilles et de combines illégales. Le dernier soubresaut d’un bloc politique à l’agonie, à l’image de la Vème République.

Le Nouveau Front Populaire conforté comme première force politique du pays

En dépit des manœuvres ayant abouti à l’élection de Yaël Braun-Pivet au perchoir, la séance d’hier a confirmé l’évènement historique du 7 juillet dernier.

Le Nouveau Front Populaire est bel et bien apparu comme la première force politique du pays. Le candidat unique de la coalition, André Chassaigne, a obtenu 200 voix au 1er et au 2ᵉ tour de l’élection. Jean-Luc Mélenchon a appelé Emmanuel Macron à se « ressaisir et nommer un Premier ministre du Nouveau Front Populaire, parce que c’est la décision des électeurs ».

Sources:l'insoumission.fr




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mercredi 17 juillet 2024

le Parti socialiste plonge le NFP dans le chaos

Veto pour Huguette Bello, pression pour Laurence Tubiana : le Parti socialiste plonge le NFP dans le chaos

Samedi dernier, alors que l’ensemble des formations du Nouveau Front Populaire avaient trouvé entente autour du nom d’Huguette Bello, le Parti socialiste décidait seul d’un nouveau véto. À peine 48 heures plus tard, Olivier Faure s’exprime ce matin dans les colonnes du Parisien : « Je ne vois pas au nom de quoi il faudrait considérer, quand il y a trois formations politiques sur quatre qui sont prêts à accepter cette candidature, que la parole d’un seul s’impose à tous les autres ». Une autocritique suite à son refus d’Huguette Bello ?

Non, le Premier Secrétaire du Parti socialiste parle ici d’une nouvelle candidate sortie du chapeau social-démocrate : Laurence Tubiana. Elle qui, selon lui, « n’a jamais transigé avec ses convictions ». Doit-on comprendre qu’Huguette Bello transigeait avec les siennes ? Personne ne le saura, en raison du vide total d’explications dans le refus unilatéral de la candidature de Mme Bello par le Parti socialiste. Quant aux « convictions », quelles sont celles de Laurence Tubiana ?

Il y a quatre jours, elle publiait une tribune pour demander la formation d’une coalition et d’un programme commun avec les macronistes. À deux jours du 18 juillet et du vote décisif pour la présidence de l’Assemblée nationale, la candidature de Tubiana apparait comme un nouvel acte de blocage et de division semé par le Parti socialiste pour fissurer les rangs du Nouveau Front Populaire. Notre article.

Laurence Tubiana, cette Macron compatible que LFI ne peut accepter à Matignon

Hier, le PS, les Écologistes et le Parti Communiste ont proposé un nom pour Matignon aux insoumis, issu de la « société civile » : Laurence Tubiana. Son profil ? Macron-compatible. Ainsi, LFI ne peut en aucun cas la soutenir pour le poste de Première ministre. Manuel Bompard en a expliqué clairement les raisons sur France 2 ce matin : « Laurence Tubiana a signé il y a 4 jours une tribune pour demander de former une coalition et un programme commun avec les macronistes. […] Cette proposition conduirait à faire rentrer par la fenêtre les macronistes qui ont été chassé lors des élections législatives », a-t-il alerté.

De nombreux éléments attestent de cela. Au soir du second, Laurence Tubiana appelait déjà à un programme de coalition ». 4 jours après le second tour des élections législatives, Laurence Tubiana signait une tribune collective dans Le Monde, se prononçant en faveur d’une coalition élargie à l’Assemble nationale avec le camp présidentiel.

Dans le texte dont elle est signataire, on peut lire, notamment : « C’est pourquoi, le NFP doit sans tarder tendre la main aux autres acteurs du front républicain pour discuter d’un programme d’urgence républicaine et d’un gouvernement correspondant. Le point de départ d’une telle négociation sera bien sûr, du côté du NFP, son programme, mais chacun et chacune d’entre nous sait, et admet par avance, que ce ne sera pas le point d’arrivée dans tous les domaines ».

Sans broncher, Laurence Tubiana a considéré BlackRock comme une « fondation philanthropique », face caméra. Pour rappel, cet énorme fonds d’investissement avait adoubé Emmanuel Macron au moment son élection en 2017 et soutenu activement les réformes des retraites du chef de l’État. En 2016, elle qualifiait les positions du président de BlackRock, Larry Fink, de « visionnaire ».

Les défenseurs de Laurence Tubiana mettent en avant son rôle majeur dans la négociation et la signature des accords de Paris sur la protection du climat. Oui, et ? D’aucuns savent aujourd’hui que ces accords n’étaient pas à la hauteur du récit en majesté qui en a été fait et de l’urgence climatique persistante. Surtout, ils ne présentaient aucune contrainte pour faire appliquer les objectifs qu’ils avaient fixés.

La candidate soutenue par le PS, le PC et Les Écologistes a plusieurs fois été citée ou appelée dans les cercles macronistes pour un ministère ou pour mener une liste à une élection. Son nom a été évoqué pour succéder à Édouard Philippe à Matignon et plusieurs fois pour rejoindre un gouvernement Macron. Elle a même été envisagée pour être tête de liste de La République en Marche aux élections européennes de 2019. Le 8 novembre 2022, elle saluait un discours du chef de l’État sur le climat, malgré l’inaction climatique criante des macronistes depuis 7 ans.

Bref, Laurence Tubiana constitue une véritable candidate Macron-compatible, qui ne peut être acceptée par LFI. Elle n’appliquera pas le programme du Nouveau Front Populaire qui a suscité un immense espoir dans le pays et qui est arrivé en tête des élections législatives.

Refuser Huguette Bello mais pousser la candidature de Laurence Tubiana : à quoi joue le Parti Socialiste ?

À quoi joue le Parti Socialiste ? Ce week-end, le parti à la rose a refusé catégoriquement la candidature d’Huguette Bello, présidente de La Réunion, pour devenir Première ministre du Nouveau Front Populaire. Pourtant, les autres forces politiques de l’alliance étaient sur la même longueur d’onde. Les communistes ont été à l’initiative de cette proposition. Les insoumis ont largement plébiscité cette option, par la voix de leurs députés et par celle de Jean-Luc Mélenchon. De leur côté, les Écologistes avaient accueilli la nouvelle favorablement. Persistant à vouloir présenter une candidature de leur parti, le PS a refusé une option de consensus, qui a suscité de l’espoir parmi les électeurs, impatients de voir appliquer le programme pour lequel ils ont voté.

Présidente d’une région en Outre-mer reprise à droite, grande oratrice, longue expérience parlementaire, connaissance des rouages de l’État, passerelle entre trois des quatre forces politiques… Le profil d’Huguette affichait de puissants arguments, sans que le PS daigne changer sa position. « Depuis 48 heures, nous sommes dans une impasse en raison des vétos du PS », expliquait hier le député LFI Paul Vannier. « Le désaccord est entre le Parti socialiste et l’ensemble des composantes du Nouveau Front Populaire », a-t-il insisté.

Refuser Huguette Bello, mais soutenir une macro-compatible comme Laurence Tubiana ? La question se pose : à quoi joue le Parti Socialiste ? Que cherche-t-il en proposant un profil, dont il sait très bien que les insoumis ne pourront l’accepter ? « La proposition de Laurence Tubiana n’est pas sérieuse. C’est un peu une forme de provocation du Parti socialiste. On n’est pas là pour faire ressusciter François Hollande et les trahisons, mais pour appliquer notre programme », a taclé le député insoumis du Nord, Aurélien Le Coq.

De l’importance du 18 juillet, jour de l’élection à la présidence de l’Assemblée nationale

Dans un communiqué publié hier, LFI a décidé de suspendre toute discussion sur la formation d’un gouvernement du Nouveau Front Populaire, « tant que la candidature unique à l’Assemblée nationale ne sera pas acquise et que le vote n’aura pas eu lieu ». Évidemment, il a fallu très peu de temps à certains journalistes mal avisés pour réduire cette information à « LFI suspend toute discussion avec ses partenaires ».

Quoi de mieux comme déformation de l’information pour accuser les insoumis d’être soi-disant des saboteurs du Nouveau Front Populaire ? Un refrain médiatique qui reboucle. Ce, alors qu’ils ont soutenu la proposition des communistes de porter Huguette Bello à Matignon et qu’ils martèlent la nécessaire application du programme, sans arrangements quelconques, sur lequel les députés du NFP ont été élus.

Pour aller plus loin : Manipulations de Macron et blocages du PS – LFI monte au créneau

Pour les insoumis, l’objectif est clair : faire échec aux manoeuvres du chef de l’État comptant sur le vote de la présidence de l’Assemblée nationale pour imposer une figure qui effacerait la victoire du Nouveau Front Populaire dans les urnes. Ne reconnaissant déjà pas les résultats des législatives, le chef de l’État fait maintenant tout pour que le Nouveau Front Populaire n’obtienne pas le « perchoir », poste-clé de l’Assemblée nationale.

Selon Emmanuel Macron, cette élection « sera une clarification réelle » des rapports de force au Palais Bourbon. Cela étant dit, l’enjeu d’une candidature unique à ce poste est fondamental pour le Nouveau Front Populaire. « Nous devons déjouer le coup de force anti-démocratique d’Emmanuel Macron. Le vote de jeudi est déterminant pour l’avenir du pays. Il est indispensable que le Nouveau Front Populaire se mette d’accord sur une candidature commune pour la présidence de l’Assemblée nationale », a souligné Manuel Bompard sur France ce 16 juillet

Sources: l'insoumission.fr






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mardi 16 juillet 2024

Un programme à appliquer en urgence(part 2)

 
 

L’enjeu d’une relance de l’emploi par la consommation des ménages







On dira que ces outils ne sont que conjoncturels et temporaires. Mais, la hausse du SMIC produirait un autre effet majeur : une importante hausse du revenu disponible, que le programme du Nouveau Front Populaire chiffre à 10 milliards par an pour les ménages. Ces fonds disponibles induiraient une hausse générale de la consommation qui tirerait l’emploi vers le haut.

Ainsi l’économiste Eric Heyer, chiffre à 142 000 le nombre d’emplois créés du fait de la relance de la consommation, et à 151 000 le nombre d’emplois nouveaux grâce aux allègements de cotisation, conditionnés à la création de nouveaux emplois, que souhaite mettre en place l’union de la gauche. Enfin il estime à 322 000 les emplois supprimés du fait de la hausse du SMIC, soit 29 000 destructions d’emplois. Mais, pour donner un ordre idée, c’est deux fois moins que ce que représente la hausse de 1% des emplois de fonctionnaires décidée en 2023 (59 000 nouveaux postes).

Et surtout, ces 29 000 destructions d’emplois sont calculées si la hausse du SMIC intervenait dans une législation inchangée par ailleurs !



Or le NFP inscrit sa mesure de hausse du SMIC dans un écosystème dédié à la relance économique, avec des plans d’investissement dans les infrastructures, des créations de poste dans la fonction publique, une structuration de l’économie vers la bifurcation écologique. La législation changera donc profondément et ces 29 000 emplois, même à prendre le chiffre au pied de la lettre, pèseront bien peu au regard du « gisement potentiel d’au moins 495 000 emplois nets en 5 ans » que l’Institut Rousseau discerne dans le programme du NFP, selon sa note du 27 juin 2024.

Ces créations de poste et cette hausse de la consommation seront d’autant plus susceptibles de contrer tassement des salaires que la conditionnalité des aides publiques sera la norme. Pas question de faire un CICE où l’on déverse des milliards dans la poche des entreprises pour « inciter » à augmenter les salaires ou à créer des emplois sans aucun moyen de contrôle. Le Nouveau Front Populaire entend, même si nous n’y sommes plus habitués, avoir une certaine rigueur, une certaine efficacité, dans l’utilisation de l’argent public.

En plus de la hausse du SMIC viennent, notamment, quatre mesures d’urgence sociale absolument nécessaires que le Nouveau Front Populaire a chiffré à 25 milliards d’euros.

La hausse de 10% du point d’indice des fonctionnaires, la gratuité intégrale de l’école publique (cantine, transport, fournitures périscolaires…), la revalorisation des APL de 10% et, enfin, l’abrogation immédiate de la réforme des retraites et de la réforme de l’assurance chômage.

Où trouver ces 25 milliards d’euros ? Les solutions ne manquent pas. Cibler les superprofits, d’abord, avec une taxe pérenne automatiquement appliquée dès lors qu’un seuil de plus de 20% de profits de plus que la moyenne des 4 dernières années est atteint, pour les entreprises du CAC 40. L’outil, s’il avait été appliqué, aurait rapporté 20 milliards d’euros en 2023, selon les travaux de l’ONG Oxfam.

Par prudence, le Nouveau Front Populaire, qui souhaite cette mesure, l’estime capable de produire 15 milliards d’euros de nouvelles rentrées fiscales. Le rétablissement de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune est aussi à l’ordre du jour, mais un ISF renforcé, global, que l’on cessera de truffer de régimes d’exceptions et de niches fiscales, et qui, lui aussi, rapportera 15 milliards d’euros selon les projections programmatiques du NFP, soutenues par plus de 300 économistes dans un appel du 25 juin publié sur le Nouvel Obs.

Ainsi prétendre que le NFP se soucierait pas de financer ses mesures relève, au mieux, d’un manque d’informations et, au pire, d’une désinformation détestable, à des fins qui ne le sont pas moins. En effet, comment accepter que, selon le baromètre français de la pauvreté et de la précarité, 16% des Français disent devoir régulièrement sauter des repas du fait de leur précarité ? Comment l’accepter, alors qu’en desserrant l’étau qui pèse sur les ménages et en donnant les moyens aux français de vivre, il y aurait la possibilité de conjuguer un dynamisme économique réel et la justice sociale ?

Combattre le récit d’une injustice invincible pour soutenir la démocratie

L’Espagne, dirigé par une gauche combattive et efficace, a réussi à hausser le salaire minimum, à améliorer le montant des retraites, de l’assurance chômage, à réinstaurer partout le dialogue social, tout en faisant passer le taux de CDI de 10 à 50% et va boucler l’année 2024 sur une croissance supérieure à 2%. Et cela sans qu’on ait observé de grandes colonnes de patrons désespérés fuyant le pays avec leurs lingots sous le bras ! Alors pourquoi ne pas s’inspirer de cette réussite éclatante ?

Pourquoi persister à seriner ce dogme selon lequel la seule solution réaliste serait le malheur du plus grand nombre au profit de quelques-uns ? Il n’y a pas de loi de la nature dictant l’injustice sociale, elle n’est que la résultante de choix politiques qu’il faudra bien renverser. Le mépris affiché de la macronie pour les alternatives sociales à leur politique ne fait que nourrir le Rassemblement National. Pour s’en convaincre, il suffit de lire Félicien Faury dans ses analyses édifiantes mais effarantes sur le rapport résigné des électeurs du RN aux injustices, qui les amène à attaquer plus faible qu’eux dans l’espoir de grapiller des miettes.

Aujourd’hui le Nouveau Front Populaire est la première force politique du pays. Il est arrivé en tête des élections législatives surprise de cette année 2024, et toutes les forces réactionnaires œuvrent à sa perte. Au premier plan, il y a Macron qui refuse d’observer les coutumes républicaines et la pratique constitutionnelle en nommant un Premier ministre issu du NFP. En arrière-garde, les médias des milliardaires qui, faisant fi de toute réalité économique, sont chargés de dissuader le peuple de soutenir le programme pour lequel, pourtant, il a voté.

Cette irresponsabilité doit cesser. Le peuple ne saurait être frustré plus longtemps de ses revendications, aussi légitimes que réalisables. Si un énième déni de démocratie devait se produire, qui pourra s’étonner des formes que prendra la colère des Français ?

Sources:L'insoumission.fr(Nathan Bothereau)



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lundi 15 juillet 2024

Un programme à appliquer en urgence.(part1)


 Nouveau Front Populaire – un programme à appliquer en urgence

« Le vote a été une humiliation écrasante pour Emmanuel Macron. Son mouvement a subi une sévère défaite« . C’est l’analyse faite par l’hebdomadaire The Economist, et de l’immense majorité des titres de presse internationaux, après le résultat des élections législatives en France, la défaite du RN et la victoire du Nouveau Front Populaire. Cette défaite, le chef de l’Etat refuse en bloc de la reconnaître pour garder le pouvoir que le vote des Français lui a retiré.

Dans le même temps, tous les représentants du macronisme et de l’ordre économique et médiatique continuent de faire feu de tout bois contre le programme du vainqueur. Bruno Le Maire, Patrick Martin, Aurore Bergé et leurs amis éditorialistes évoquent une « crise financière » en cas d’application du programme NFP. « Ceux qui critiquent notre programme sont les mêmes qui ont ruiné le pays. » leur a répondu Jean-Luc Mélenchon, rappelant que  » Bruno Le Maire a endetté le pays de 1000 milliards en 7 ans et ose nous donner des leçons. »

D’un côté Bruno Le Maire nous le promet, l’application du programme du Nouveau Front Populaire conduira à une « crise économique ». Patrick Martin, président du MEDEF, est plus catégorique, estimant que son application serait « fatale » à notre pays. De l’autre, l’audacieuse Aurore Bergé explique à Télématin que les Français ne « veulent pas » de l’application du programme porté par la première force politique du pays.

Pourtant, qui peut sérieusement prétendre que les Français, qui mettent systématiquement le pouvoir d’achat au cœur de leurs préoccupations, seraient devenus macronistes ? Comment croire que le peuple qui a refusé toutes les réformes de destruction sociale subies ces dernières années aurait voté NFP par accident ?

Il va, au contraire, de soi que les mesures sociales proposées par la gauche ont contribué à lui valoir l’adhésion des électeurs. Le SMIC à 1600 euros est la mesure qui fait le plus polémique et qui déclenche contre le Nouveau Front Populaire un tir de barrage de la droite et des médias de masse. Selon certains commentateurs prompts à accaparer les micros, cette augmentation mènerait inévitablement à la ruine des entreprises, des faillites en série et à la destruction de l’économie française.

Mais, face à une telle menace, si évidente, pourquoi le plus grand nombre des économistes ayant pris position dans le débat public l’a fait en soutien du NFP ? Sans doute parce qu’Aurore Bergé, Bruno Le Maire, Patrick Martin, les toutologues et autres essayistes ont plus en vue leur intérêt de classe que les sciences économiques.

La panique idéologique autour du SMIC à 1600 euros

Premièrement si le montant total du SMIC à 1600 euros apparaît élevé, il ne s’agirait d’une hausse que de 14%. Or, le salaire minimum n’a pas fait l’objet d’augmentations réelles depuis plus de dix ans ! Il ne faut, en effet, pas confondre les hausses du SMIC décidées par le politique et les augmentations prévues juridiquement en fonction de l’inflation, qui interviennent à échéance fixes. Ces dernières, hélas, sont très loin de permettre aux ménages d’être réellement protégés d’une conjoncture délétère. Sur l’année 2022-2023, par exemple, le SMIC a augmenté de 6,6%. Mais le coût de l’énergie, lui, avait explosé jusqu’à 23% tandis que les produits alimentaires de première nécessité avoisinaient une hausse de 7%.

De la même manière, sur les trois dernières années, l’inflation, tous produits confondus, est à 12,8% Mais il suffit de se reporter aux indices des prix de décembre 2023 et de décembre 2020 établis par l’INSEE pour constater que l’inflation cumulée sur l’alimentaire se situe à 23% tandis que l’inflation sur l’énergie atteint 44% ! Or les ménages les plus modestes concentrant davantage leurs dépenses sur les postes de première nécessité, il va de soi que la vie au SMIC s’est considérablement dégradée. Si l’on en doute, c’est que l’on ne s’est pas intéressé à la campagne lancée par la CGT en 2024, intitulée « #MaVieAuSmic », visant à recueillir les témoignages, souvent saisissants, de ces millions de ménages précaires.

Ainsi la nécessité sociale de l’augmentation du SMIC ne fait aucun doute, mais est-ce faisable ? Les arguments opposés sont de trois ordres : l’emploi en pâtirait, les entreprises n’auraient pas les moyens, et cela provoquerait un tassement des salaires. Pour ce qui est du premier point, il peut être écarté très rapidement : le gouvernement progressiste au pouvoir en Espagne a fait augmenter le salaire minimum de 54% en six ans sans aucun effet néfaste sur l’emploi, tandis qu’il a bondi de 12% au 1er octobre 2022 en Allemagne, là encore sans qu’un recul de l’emploi ne s’ensuive. Reste qu’il faut que les entreprises françaises puissent payer, mais ce point non plus ne pose pas de grand problème.

D’abord comme l’a souligné Eric Coquerel, il s’agit de réorienter les aides de l’État et les allégements fiscaux là où les emplois sont créés, et vers les entreprises en difficulté.

Mathilde Panot a proposé, le 11 juillet, l’application d’une forme de péréquation pour ce soutien aux secteurs en ayant le besoin. Il faut dire qu’en 2022 c’était 160 milliards d’euros d’aide aux entreprises distribués sans aucune contrepartie ! Qu’on en introduise et que, parmi celles-ci, on pense un critère tenant aux difficultés financières, particulièrement pour les TPE et PME ne pouvant suivre la hausse du SMIC, ne serait que justice. De même qu’il est tout à fait possible pour l’État d’encadrer des dispositifs de prêts à taux zéro pour répondre à des difficultés spécifiques.

A suivre: L’enjeu d’une relance de l’emploi par la consommation des ménages






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mercredi 10 juillet 2024

Les chacals se réunissent chez un ex conseiller d'Emmanuel Macron:Thierry Solère.


      

   





 

 

 L'ancien conseiller d'Emmanuel Macron Thierry Solère a reçu ces derniers mois à plusieurs         reprises Marine Lepen et Jordan Bardella en présence également d'Edouard Philippe et l'actuel      ministre des Armées Sébastien Lecornu.Visiblement cet ancien conseiller est à la manoeuvre pour rapprocher la macronie et Macron du parti d'extrême droite le RN.
Ces réunions expliquent aujourd'hui le tourbillon politique dans lequel la France est plongée et la  non acceptation de la victoire du NFP aux élections législatives par Emmanuel Macron la droite et l'extrême droite.Le bras de fer est engagé.

Thierry Solère et les affaires judiciaires:

En date du , Thierry Solère est poursuivi pour treize infractions. Cela fait de lui l'homme politique le plus mis en examen de France40. 

Mise en examen pour fraude fiscale, détournement de fonds publics et trafic d'influence

Révélation de la presse et enquête judiciaire

Mediapart, en , puis Le Canard enchaîné, en , affirment que Thierry Solère fait l'objet d'une enquête préliminaire pour fraude fiscale ouverte le  par le parquet de Nanterre. Thierry Solère n'aurait pas payé une partie de ses impôts sur le revenu de 2010 à 2013 et la taxe foncière de 2013. Le Canard enchaîné indique qu'il aurait mal déclaré ses revenus sur plusieurs années consécutives et aurait fait l'objet d'une procédure de rectification avec application de la majoration de 40 % (correspondant à une absence de bonne foi du contribuable)54. 

Début , alors que les chefs de trafic d'influence, de corruption, d'abus de biens sociaux, de financement illicite de dépenses électorales et de manquements aux obligations déclaratives auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) ont été ajoutés au dossier, le parquet de Nanterre demande à l'Assemblée nationale la levée de l'immunité parlementaire de Thierry Solère55. La Justice le soupçonne d’avoir utilisé sa position d’élu pour favoriser des entreprises pour lesquelles il travaillait en parallèle et d'avoir accordé un emploi fictif comme assistante parlementaire à la conjointe d’un ancien employeur56. L’Assemblée lève son immunité le  suivant57.

Le , Thierry Solère est placé en garde à vue58, puis libéré après 37 heures sur avis médical59.

Le , une information judiciaire est ouverte dans le cadre de cette enquête60. Le , il est mis en examen pour sept chefs d'infractions, dont fraude fiscale, détournement de fonds publics par dépositaire de l'autorité publique et trafic d'influence, ces faits portant sur une période comprise entre 2003 et 201761,62. Il est soupçonné d’avoir utilisé ses frais de mandat pour régler des amendes et des frais courants, dont abonnements à des organismes. Mis en examen pour « trafic d’influence passif ». Thierry Solère est soupçonné d’avoir « usé de son influence en vue de faire obtenir des marchés » à des sociétés immobilières entre 2007 et 2017 et à une société de conseil, entre 2011 et 20128. Il se désiste de sa plainte en diffamation contre Le Canard enchaîné après sa mise en examen63. 

Le 30 mars 2022, la belle-mère de Thierry Solère est mise en examen pour recel de détournement de fonds publics. Elle est soupçonnée d’avoir occupé un emploi fictif à l’Assemblée nationale entre 2015 et 201664. Le cabinet Deloitte qui a employé Thierry Solère entre 2011 et 2012 est mis en examen le 1er avril 2022 pour trafic d’influence actif64.

Note confidentielle du ministère de la Justice

Le Canard enchaîné indique le  que Jean-Jacques Urvoas aurait transmis, dans l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, des informations confidentielles à l'élu des Hauts-de-Seine Thierry Solère. Jean-Jacques Urvoas est alors garde des Sceaux, et Thierry Solère visé par une enquête pour fraude fiscale, blanchiment et trafic d'influence. Selon l'hebdomadaire, « au mépris du secret inhérent à sa fonction, le garde des sceaux a donc envoyé à un justiciable une note confidentielle émanant de la Direction des affaires criminelles et des grâces détaillant les investigations en cours à son sujet »65. Il s'agissait de la « fiche action pénale » de l'enquête préliminaire ouverte à son encontre.

Une copie de ce document, transmis à Thierry Solère par la messagerie chiffrée Telegram, est découverte le  lors d'une perquisition à son domicile65.

Non déclaration d’une société de conseil à la HATVP

Une autre enquête cible la société de conseil de son épouse qui ne figurerait pas dans les déclarations d’activité auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) 54, ce qui est cependant normal puisque cette société n'avait plus d'activité.

Sources:https://fr.wikipedia.org/wiki/Thierry_Solère





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