Invité de la matinale de BFM le vendredi 14 juin, Jordan Bardella a détaillé ses priorités en cas de victoire du bloc d’extrême droite le 7 juillet prochain. Ce professionnel des revirements politiques a notamment avoué que l’abrogation de la réforme des retraites ne faisait plus partie de ses priorités. A contrario des priorités du Nouveau Front Populaire, dont le programme de rupture avec la macronisme a été dévoilé la semaine dernière. Le RN, une arnaque sociale, à démasquer chaque jour.
Première arnaque : Aucune mesure sociale
Premièrement, parmi toutes ces annonces, on ne retrouve évidemment aucune annonce sociale. Rien pour augmenter les salaires, qui stagnent depuis des années (enfin si, mais en baissant les cotisations, qui financent les retraites, donc in fine en s’en prenant au financement des retraites). Rien pour les jeunes qui s’enfoncent de plus en plus dans la galère. Rien pour augmenter les pensions de retraites, rien pour les chômeurs, pour les sans-abris… Aucune surprise, venant du parti qui a voté main dans la main avec la macronie contre la hausse du SMIC, l’indexation des salaires sur l’inflation, le blocage des prix des produits de première nécessité, le gel des loyers ou encore la garantie d’autonomie pour les jeunes en formation.
À l’inverse, le Nouveau front populaire propose le blocage des prix des biens de première nécessité (alimentation, énergie, carburants), la hausse du SMIC à 1600 euros et l’augmentation du minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté, et la hausse des APL de 10%, entre autres.
Une énième loi immigration
Si elles ne contiennent rien sur le quotidien des Français, les annonces de Bardella sont en revanche remplies de mesures xénophobes. « Je ferai voter, dès les premières semaines de mon action par le Parlement, une loi immigration, qui aura vocation à faciliter les expulsions. Surtout, je supprimerai le droit du sol », détaille-t-il. Un sacré sens des priorités, alors que le pouvoir d’achat est et reste la priorité absolue des Français.
La France n’a pas besoin d’une énième loi immigration : entre 1996 et aujourd’hui, elle en a déjà connu plus d’une vingtaine, conduisant à toujours plus de violence à l’encontre des exilés. Il n’y a pourtant pas de crise migratoire en France, mais bien une crise de l’accueil. Par ailleurs, l’immigration n’est pas un danger pour l’économie française. Elle a en réalité un effet positif sur les finances publiques, comme l’a démontré dans une note l’Institut la Boétie. Ce que les travailleurs étrangers paient en impôts et cotisations sociales est largement supérieur à ce que certains d’entre eux reçoivent.
Une faible dépense au regard de la protection qu’elle offre. Car cette mesure inhumaine mettrait surtout en danger la santé de tous les Français : les virus ne demandent pas leur nationalité aux gens. En cas d’épidémie, la suppression de l’AME serait une catastrophe.
Le racisme a toujours été l’arme favorite du capital pour détourner de la lutte des classes les travailleurs et les travailleuses. Bardella perpétue cette tradition. Il pointe du doigt le travailleur immigré pour mieux cacher le milliardaire qui se gave, et cacher ses propres trahisons.
La réforme des retraites ? Après les « urgences », explique Bardella
La semaine dernière, Bardella tombait le masque sur RTL et assumait le caractère sournoisement austéritaire de son parti. À la question « Est-ce que vous abrogez la réforme des retraites ? » il répondait par un hésitant « Nous verrons ». « Nous avons des économies à faire » disait-il, reprenant un refrain chanté par tous les gouvernements libéraux depuis des décennies.
Jeudi dernier, il a confirmé ce revirement : « Une fois réglé le temps des urgences, j’engagerai le temps des réformes. Et il y aura dans ces réformes les retraites », a-t-il déclaré au micro d’Apolline de Malherbe. Il ne considère donc plus l’abrogation de l’infâme réforme des retraites comme une urgence. La retraite à 60 ans, encore moins. En parallèle, le RN diffusait un tract détaillant une liste de mesures d’urgence… Sans aborder le thème du départ à la retraite.