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lundi 14 août 2023

Thomas Sankara:le proces et la dérobade de la France


Le procès de l’assassinat de Thomas Sankara commencé le 11 Octobre 2021 s’est terminé après 6 mois d’audience le 6 Avril 2022. Thomas Sankara l’ancien président du Burkina Faso(4 Août 1983-15 Octobre 1987) avait été tué ainsi que 12 de ses compagnons lors d’un coup d’Etat en 1987.Blaise Compaoré ancien ami et successeur a été condamné par contumace à la prison à perpétuité pour’’complicité d’assassinats’’ et ‘’atteinte à la sureté de l’état.''Blaise compaoré l’ancien chef d’état du Burkina Faso (15 Octobre 1987-31 Octobre 2014)vit en côte d’Ivoire depuis sa chute en 2014 il a été reconnu coupable d’avoir commandité le meurtre du capitaine  Thomas Sankara.Deux autres membres responables de cet assassinat ont. été condamné:le général Gilbert Diendéré qui fut l’un des chefs de l’armée lors du putsh de 1987 et Hyacinthe Kafando qui dirigeait le commando ayant tué  Thomas Sankara.Huit autres accusés ont également reçus des peines de trois à 20 ans de prisons.Si les 6 mois de procès ont permis de fairé émerger une partie de la vérité celle du complot international continue.

En effet des manigances diverses ont été menées pour entraver la justice.

  • le blocage de toutes procédures judiciaires sous le régime de Blaise Compaoré ;
  • la volte-face du Comité des droits de l’homme de l’ONU en 2008, occultant le fait qu’il avait demandé une enquête deux ans auparavant ;
  • l’exfiltration de Blaise Compaoré, par les forces spéciales françaises, après l’insurrection de 2014, soustrait à la justice de son pays ;
  • la lenteur de la part des autorités françaises refusant en réalité de livrer les documents « secret défense » pourtant promis par le président Emmanuel Macron en novembre 2017 à Ouagadougou ;
  • l’ultime tentative d’avocats de la défense de suspendre le procès à la suite du coup d’État de janvier 2022.


Ce procès est le résultat d’un engagement citoyen ténu depuis de nombreuses années.

Cependant le combat n’est pas terminé car l’état français contrairement aux déclarations de Emmanuel Macron en 2017 à Ouagadougou n’a toujours pas fourni de documents’’secrets défenses’’ pertinents.

L’instruction du procès a mis en lumière des éléments qui incriminent entre autre la

Côte d’Ivoire de Félix Houphouët-Boigny, pilier de la Françafrique, ainsi que des complices français. Plusieurs militaires burkinabés acteurs ou témoins du coup d’État ont attesté sur procès-verbal de l’arrivée d’une équipe de « spécialistes » français pour faire le ménage.


« Dès le lendemain, le 16 octobre 1987, Jean-Pierre Palm (un des hommes de Compaoré – NDLR) est venu, accompagné d’un Blanc qui serait un technicien plus un autre qui serait un capitaine français dénommé Baril (…). Notre chef de service aurait déploré qu’on emmène ces Français inspecter notre service et nos installations qui avaient été équipés par des Soviétiques et le personnel formé par les Russes, les Algériens et les Cubains », explique l’un d’entre eux.

Un autre renchérit : « Comme l’exige la procédure nous avons pris les archives d’écoute concernant Blaise Compaoré et Jean-Pierre Palm que nous nous sommes partagées (afin de) procéder à leur destruction. Ce dernier en personne est venu dans notre service, accompagné de Français, avant même de prendre le commandement, à la recherche des preuves qu’il était sur écoute. » Un troisième poursuit : « Notre chef, le lieutenant Tibo, passait nous encourager. Jusqu’au jour où le capitaine Jean-Pierre Palm est venu dans notre bureau avec des Blancs, probablement des Français. Un d’entre eux a dit au capitaine Jean-Pierre de m’arrêter. »

Jean-Pierre Palm lui-même confirme l’information sur procès-verbal : « C’est une mission française qui était là et qui demandait à faire le point des matériels des forces armées. Ils étaient à la gendarmerie et dans d’autres corps je pense. C’est la présidence (burkinabè – NDLR) qui les avait envoyés, à la gendarmerie, et ils sont venus me rencontrer. Ils se sont intéressés aux transmissions. » Une partie de ces PV extraits de l’instruction, que nous avons pu consulter en intégralité, a déjà été publiée ces dernières semaines dans l’excellent journal burkinabé Courrier confidentiel.

Mais ni le bimensuel spécialisé dans l’investigation, ni les procès-verbaux n’apportent de précision sur l’identité de ce « capitaine Baril » qui évoque le sulfureux Paul Barril, ancien numéro 2 du GIGN reconverti dans le privé via sa société Secrets.

Rappelons que ce procès n’a pas abordé le volet international du dossier.Cependant la responsabilité de certaines puissances occidentales ont été évoquée.A la fin du proces n’ayant pas de preuves de l’implication de pays étrangers dans cet assassinat le réseau international "Justice pour Sankara justice pour l'Afrique"  en 2021 a exigé que la France transmette à la justice burkinabè les archives couvrant le mandat de son ancien président François Mitterrand, afin de clarifier la responsabilité de la France dans ce dossier.

Sources:Le Monde,le Monde Afrique,BBC News Afrique.





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