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lundi 18 août 2025

Plastique, l’escroquerie du recyclage.

 Mardi 5 Août 2025.Pollution plastique : s’en indigner vivement – mais sans agir. L’ouverture ce lundi à Genève d’une session extraordinaire de négociations pour mettre d’accord 175 pays sur un traité juridiquement contraignant rendra-t-elle caduc ce lieu commun des relations internationales ? Six mois plutôt, à Busan (Corée du Sud), les pays producteurs de pétrole et leurs lobbyistes avaient torpillé les pourparlers. De leur côté, les industriels promeuvent déjà le grand changement qui permettra de ne rien changer : plutôt que d’interdire la production du plastique, il s’agirait de le recycler. « Après quatre décennies de propagande, moins de 10 % des 6,3 milliards de tonnes de plastique produit et jeté entre 1950 et 2017 a fait l’objet d’un recyclage », écrivait Mohamed Larbi Bouguerra en novembre 2024. Retour sur une grande escroquerie.

Plastique, l’escroquerie du recyclage

Daniel Firman:''Color Safe''2003
  La fin de l’âge du fer ? Au début des années 1960,       scientifiques et plasturgistes prédisent que les progrès   fulgurants dans la fabrication des polymères permettront aux   plastiques de détrôner métaux, verres et bois sur le podium   des matériaux dominants. Chacun s’extasie. Le sémiologue   Roland Barthes qualifie en 1957 le produit de la distillation du   pétrole de « substance alchimique », de « matière   miraculeuse ». Un an plus tard, le poète Raymond Queneau       succombe au chant du styrène et à l’esthétique   des  « innombrables objets au but utilitaire » appelés à surgir   du naphta, ce liquide provenant du raffinage à partir duquel se   fabriquent l’essentiel des plastiques (1). Au XXIe siècle, les   plastiques écrasent effectivement la concurrence. Entre 1950   et  2015, le secteur pétrochimique en a produit plus de   8 milliards de tonnes, surtout au cours des vingt dernières   années, et l’accélération se poursuit (2).


Après l’extase, l’effroi : soixante-dix ans plus tard, 350 millions de tonnes de déchets plastiques se déversent chaque année sur le monde. La pollution qu’ils engendrent fait peser sur les vivants et non-vivants une menace aussi lourde que documentée (3). On boit, on mange, on respire du plastique. Pour faire face à ce cataclysme synthétique, les industries pétrochimiques promeuvent sans relâche une solution selon elles miraculeuse : le recyclage, avec son ruban de Möbius — une flèche circulaire conçue par les lobbies à la fin des années 1980 —, symbole d’une économie où rien ne se perd et tout se transforme. Une économie qui continue donc à produire ce poison environnemental, mais sous une forme partiellement réutilisable.

Célébré comme plus intelligent et respectueux de la nature que l’incinération ou la mise en décharge, ce procédé a fini par s’imposer au nombre des priorités politiques mondiales. Le résultat laisse perplexe : après quatre décennies de propagande, moins de 10 % des 6,3 milliards de tonnes de plastique produit et jeté entre 1950 et 2017 a fait l’objet d’un recyclage (4). Pourtant, l’Europe et, singulièrement, la France ont adopté ce mot d’ordre avec un enthousiasme déconcertant.

En 2019, Matignon fixe un objectif stratosphérique : 100 % des déchets plastiques nationaux recyclés en 2025. La méthode ? Rendre les industriels responsables du destin des objets polymères qu’ils produisent. L’approche française s’inscrit dans la droite ligne de celle impulsée par la Commission européenne : obligation faite aux États membres depuis 2021 d’interdire les plastiques à usage unique et d’utiliser au moins 30 % de matériaux recyclés dans les bouteilles plastifiées ; recyclage en 2030 de 55 % des déchets d’emballages plastiques (5).

Alléchés, les industriels européens ne tardent pas à communiquer sur des technologies « novatrices » ajustées à la nouvelle législation européenne. En 2022, les chimistes BASF et Borealis, l’emballeur Südpack et le laitier bavarois Zott claironnaient la mise au point d’un prototype d’emballage multicouche de mozzarella entièrement réalisé en nylon et polyéthylène recyclés. Mais ces « projets-pilotes » largement médiatisés représentent une goutte d’eau dans l’océan des ambitions politiques. D’autant qu’en période d’austérité les investissements d’infrastructure  nécessaires à la collecte et au tri des déchets plastiques se trouvent rarement en tête des priorités, tant en Europe qu’aux États-Unis. D’où ces révélations aussi spectaculaires que banales, comme celle qui épouvanta l’été dernier Mme Brandy Deason, habitante de Houston, au Texas : quelques jours après avoir placé un traceur dans ses déchets plastiques destinés au conteneur recyclage, elle les géolocalisa non pas dans un centre de traitement dernier cri, mais dans une décharge géante à ciel ouvert (6).

Ce cas extrême met en évidence le poids des considérations économiques dans l’échec du recyclage. Du fait d’une production surabondante d’éthylène, produit à partir du pétrole ou du gaz, le prix du plastique « vierge » s’effondre et mine la rentabilité des recycleurs européens, dont l’activité consiste en grande partie à retraiter le polyéthylène (polymère de l’éthylène). Dans un monde guidé par la boussole du calcul coût-avantage, pourquoi les industriels et les distributeurs européens privilégieraient-ils des produits recyclés plus chers que le neuf ? En Allemagne, l’usine Veolia de Rostock recyclait annuellement environ 36 000 tonnes de polyéthylène téréphtalate usagé (PET). Elle a fermé ses portes car, selon la  direction, l’industrie agroalimentaire rechignait à soutenir ce produit plus vert mais plus cher. Non loin de là, un tribunal néerlandais a déclaré en faillite l’usine de recyclage de plastique d’Umincorp, à Amsterdam (7). À moins que l’Union européenne n’édicte de nouvelles réglementations plus contraignantes, le recyclage occidental ne pourra concurrencer l’orgie d’éthylène. D’autant que de nouveaux sites de production de ce composé chimique s’apprêtent à sortir de terre en Chine, aux États-Unis et en Arabie saoudite, ce qui, à demande constante, orienterait les prix à la baisse.

Mais la grande escroquerie du recyclage réside ailleurs : le procédé n’a jamais été viable, ni techniquement ni économiquement ; les industriels le savent de longue date, mais jouent avec succès sur la corruptibilité des pouvoirs et la crédulité du public. Un rapport du Center for Climate Integrity (CCI) publié en février 2024 a détaillé un secret que nul au fond ne voulait exhumer (8). Pendant des décennies, les grandes compagnies pétrochimiques ont sciemment provoqué la crise des déchets plastiques. « Ils ont menti, affirme M. Richard Wiles, un responsable du CCI. Voici venu le temps de rendre des comptes pour les dégâts qu’ils ont commis. »

Sur les milliers de variétés produites, seules deux présentent des propriétés qui rendent le recyclage viable à ce jour : les PET et les polyéthylènes à haute densité (PEHD). Le procédé nécessite donc un tri méticuleux qui renchérit le coût et conduit à écarter les éléments composés d’alliages de plastiques ou de plusieurs matériaux que l’on trouve dans de nombreux objets jetables. Un flacon et un bocal tous deux en PET devront être séparés s’ils comportent des additifs ou des colorants différents, de même que les bouteilles en PET vertes et transparentes. Autre  difficulté de taille : les plastiques se dégradent à chaque réutilisation et ne peuvent donc être réemployés qu’une fois ou, plus rarement, deux fois. Faute de quoi non seulement leurs propriétés se dénaturent, mais leur toxicité peut s’accroître.

La filière pétrochimique n’a jamais rien ignoré de ces obstacles structurels. Pour désarmer la mobilisation qui enfle contre les décharges à ciel ouvert ou la mode du jetable, et éviter le risque d’une réglementation trop contraignante, elle adopte au milieu des années 1980 l’idée du recyclage. En 1984 naît une fondation réunissant la pétrochimie et les embouteilleurs axée sur un engagement en faveur de ce procédé. L’année suivante, le secteur lance en grande pompe un centre de recherche à l’université Rutgers, dans le New Jersey, puis un projet-pilote de recyclage à Saint Paul, dans le Minnesota, alors que le conseil municipal de la ville venait juste d’interdire le polystyrène. Derrière les portes closes, personne n’y croit. « Il se peut qu’un jour cela puisse devenir une réalité, observait en 1994 un représentant d’Eastman Chemical lors d’une conférence sur le sujet. Il est plus probable que nous nous réveillerons et comprendrons que nous n’allons pas nous sortir de la question du recyclage des déchets solides. » Peu importait au fond puisque, comme le déclarait un employé d’Exxon au personnel de l’American Plastics Council (APC) : « Nous sommes engagés dans les activités de recyclage des plastiques, mais nous ne sommes pas tenus à des résultats. »

Depuis quarante ans, l’« engagement » consiste en une série de campagnes de désinformation et d’enfumage sur les mirages du recyclage. Elles mobilisent tantôt les multinationales de la pétrochimie, leurs associations professionnelles, leurs fondations, tantôt leurs multiples groupes de façade. À la fin de la décennie 1990, l’interdiction du polystyrène et du polychlorure de vinyle (PVC) dans plusieurs États accélère le mouvement. « Nous devons agir à la base et mener une guerre de guérilla comme nos adversaires », note un participant lors d’une réunion de l’Association européenne des producteurs de plastiques (Plastics Europe) le 2 janvier 1994. Des millions de dollars gonflent les caisses des agences de communication pour vendre la « solution » et riveter dans les consciences les mots : « modernité », « innovation technologique », « efficacité », « engagement », « approche intégrée pour la gestion des plastiques », « avantage économique », etc. L’industrie chante désormais les vertus du « recyclage avancé », un procédé d’incinération ou de dégradation chimique, plus  polluant que la méthode classique, et qui ne produit que 1 à 14 % de matière réutilisable.

Les pétrochimistes ont gagné leur bataille : en 2021, les États-Unis ne recyclaient que 5 à 6 % de leurs déchets plastiques (9) ; et l’industrie produisait toujours plus de polymères. En 2022, le procureur général de Californie a lancé, sur la base du rapport du CCI, une enquête ciblant les fabricants « pour leur rôle dans la crise globale de la pollution plastique ». Mais quel tribunal international mettra l’humanité à l’abri de leur conduite criminelle ?

Mohamed Larbi Bouguerra

Universitaire, membre de l’Académie des sciences, des lettres et des arts Beit Al-Hikma (Carthage).       

Sources:Le monde diplomatique (Novembre 2024)


(1Roland Barthes, Mythologies, Seuil, Paris, 2010 (1re éd. : 1957) ; Raymond Queneau dans Le Chant du styrène, 1958, film commandé à Alain Resnais par le groupe de pétrochimie Péchiney.

(2Roland Geyer, Jenna R. Jambeck et Kara Lavender Law, « Production, use, and fate of all plastics ever made », Science Advances, vol. 3, n° 7, 2017.

(3Lire Mickaël Correia, « Le plastique, c’est fantastique », Le Monde diplomatique, février 2022.

(4Atlas du plastique. Faits et chiffres sur le monde des polymères synthétiques, Fondation Heinrich Böll - La Fabrique écologique - Break Free From Plastic, 2020.

(5Alex Scott, « Europe hardens stance on plastic recycling », Chemical and Engineering News, vol. 97, n° 29, Washington, DC, 2019.

(6Rachel Dobkin, « Woman drops AirTag in recycling to see if plastics are actually recycled », Newsweek, New York, 2 septembre 2024.

rendre des comptes pour les dégâts qu’ils ont commis. »

Sur les milliers de variétés produites, seules deux présentent des propriétés qui rendent le recyclage viable à ce jour : les PET et les polyéthylènes à haute densité (PEHD). Le procédé nécessite donc un tri méticuleux qui renchérit le coût et conduit à écarter les éléments composés d’alliages de plastiques ou de plusieurs matériaux que l’on trouve dans de nombreux objets jetables. Un flacon et un bocal tous deux en PET devront être séparés s’ils comportent des additifs ou des colorants différents, de même que les bouteilles en PET vertes et transparentes. Autre difficulté de taille : les plastiques se dégradent à chaque réutilisation et ne peuvent donc être réemployés qu’une fois ou, plus rarement, deux fois. Faute de quoi non seulement leurs propriétés se dénaturent, mais leur toxicité peut s’accroître.

La filière pétrochimique n’a jamais rien ignoré de ces obstacles structurels. Pour désarmer la mobilisation qui enfle contre les décharges à ciel ouvert ou la mode du jetable, et éviter le risque d’une réglementation trop contraignante, elle adopte au milieu des années 1980 l’idée du recyclage. En 1984 naît une fondation réunissant la pétrochimie et les embouteilleurs axée sur un engagement en faveur de ce procédé. L’année suivante, le secteur lance en grande pompe un centre de recherche à l’université Rutgers, dans le New Jersey, puis un projet-pilote de recyclage à Saint Paul, dans le Minnesota, alors que le conseil municipal de la ville venait juste d’interdire le polystyrène. Derrière les portes closes, personne n’y croit. « Il se peut qu’un jour cela puisse devenir une réalité, observait en 1994 un représentant d’Eastman Chemical lors d’une conférence sur le sujet. Il est plus probable que nous nous réveillerons et comprendrons que nous n’allons pas nous sortir de la question du recyclage des déchets solides. » Peu importait au fond puisque, comme le déclarait un employé d’Exxon au personnel de l’American Plastics Council (APC) : « Nous sommes engagés dans les activités de recyclage des plastiques, mais nous ne sommes pas tenus à des résultats. »

Depuis quarante ans, l’« engagement » consiste en une série de campagnes de désinformation et d’enfumage sur les mirages du recyclage. Elles mobilisent tantôt les multinationales de la pétrochimie, leurs associations professionnelles, leurs fondations, tantôt leurs multiples groupes de façade. À la fin de la décennie 1990, l’interdiction du polystyrène et du polychlorure de vinyle (PVC) dans plusieurs États accélère le mouvement. « Nous devons agir à la base et mener une guerre de guérilla comme nos adversaires », note un participant lors d’une réunion de l’Association européenne des producteurs de plastiques (Plastics Europe) le 2 janvier 1994. Des millions de dollars gonflent les caisses des agences de communication pour vendre la « solution » et riveter dans les consciences les mots : « modernité », « innovation technologique », « efficacité », « engagement », « approche intégrée pour la gestion des plastiques », « avantage économique », etc. L’industrie chante désormais les vertus du « recyclage avancé », un procédé d’incinération ou de dégradation chimique, plus polluant que la méthode classique, et qui ne produit que 1 à 14 % de matière réutilisable.

Les pétrochimistes ont gagné leur bataille : en 2021, les États-Unis ne recyclaient que 5 à 6 % de leurs déchets plastiques (9) ; et l’industrie produisait toujours plus de polymères. En 2022, le procureur général de Californie a lancé, sur la base du rapport du CCI, une enquête ciblant les fabricants « pour leur rôle dans la crise globale de la pollution plastique ». Mais quel tribunal international mettra l’humanité à l’abri de leur conduite criminelle ?

Mohamed Larbi Bouguerra

Universitaire, membre de l’Académie des sciences, des lettres et des arts Beit Al-Hikma (Carthage).

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« Le Monde diplomatique » ambitionne de faire vivre un journalisme affranchi des pouvoirs et des pressions. Une liberté qu'il doit essentiellement à ses acheteurs et abonnés.

(1Roland Barthes, Mythologies, Seuil, Paris, 2010 (1re éd. : 1957) ; Raymond Queneau dans Le Chant du styrène, 1958, film commandé à Alain Resnais par le groupe de pétrochimie Péchiney.

(2Roland Geyer, Jenna R. Jambeck et Kara Lavender Law, « Production, use, and fate of all plastics ever made », Science Advances, vol. 3, n° 7, 2017.

(3Lire Mickaël Correia, « Le plastique, c’est fantastique », Le Monde diplomatique, février 2022.

(4Atlas du plastique. Faits et chiffres sur le monde des polymères synthétiques, Fondation Heinrich Böll - La Fabrique écologique - Break Free From Plastic, 2020.

(5Alex Scott, « Europe hardens stance on plastic recycling », Chemical and Engineering News, vol. 97, n° 29, Washington, DC, 2019.

(6Rachel Dobkin, « Woman drops AirTag in recycling to see if plastics are actually recycled », Newsweek, New York, 2 septembre 2024.

(7Alex Scott, « Global plastics glut and weak regulations hurt European recyclers », Chemical and Engineering News, vol. 102, n° 4, 2024.

(8Davis Allen, Alyssa Johl, Chelsea Linsley et Naomi Spoelman, « The fraud of plastic recycling. How big oil and the plastics industry deceived the public for decades and caused the plastic waste crisis » (PDF), Center for Climate Integrity, février 2024, dont sont tirées les citations suivantes. Cf. également Dharma Noor, « “They lied” : Plastics producers deceived public about recycling report reveals », The Guardian, Londres, 15 février 2024.

(9« The real truth about US plastic recycling rate », Beyond plastics, mai 2022.












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mercredi 13 août 2025

Génocide à Gaza – 150 000 enfants en état de malnutrition aiguë, avec un risque élevé de mortalité.

 Le jeudi 7 août, Benjamin Netanyahu a annoncé l’occupation totale de la bande de Gaza dans lesquels sont confinés et massacrés 2 millions de Gazaouis. Et en premier lieu d’expulser un million de Palestiniens de la ville de Gaza vers les deux minuscules enclaves au centre de Gaza (prés de Deir al Balah) et à El Mawasi au sud. Un plan programmé et annoncé depuis des mois (voir notre article), visant à massacrer ou expulser hors de Gaza toute la population.

IPC ALERT: Worst-case scenario of Famine unfolding in the Gaza Strip


















Et qui conduit à l’assassinat de centaines de milliers de Palestiniens par la famine, par tirs directs, par épidémies, par épuisement et non traitement des personnes malades, des personnes âgées, des personnes handicapées, des femmes enceintes. Un assassinat à grande échelle sous nos yeux que Jean Luc Mélenchon qualifie comme un tournant de l’histoire, similaire aux bombardements massifs des populations civiles par les armées fascistes à Guernica le lundi 26 avril 1937.

Ces 7 derniers jours, l’armée génocidaire a assassiné 730 Palestiniens par tirs directs et blessé 4 479 personnes. Le bilan total s’élève désormais à 61 158 décès et 151 442 blessés par tirs directs depuis le 7 octobre 2023, avec une moyenne de plus de 200 morts par jour. Parmi les décès cumulés, 18 430 (31 %) sont des enfants, 9 735 (16 %) des femmes, 27 605 (46 %) des hommes, et 4 429 (7 %) des personnes âgées .

Comme nous le soulignons régulièrement, les études publiées dans les meilleurs journaux médicaux montrent qu’il faut multiplier par un facteur 4 à 5 la mortalité par balles ou bombes pour estimer la mortalité indirecte due aux maladies infectieuses en raison du manque d’hygiène, à l’absence de traitement des maladies chroniques (diabètes, pathologies cardiaques, cancer, …), à l’épuisement des personnes vulnérables devant se déplacer constamment. D’après l’UNRWA, 1,9 millions de Gazaouis (90 % de la population) ont été déplacés depuis le 7 octobre 2023, 783000 depuis le 18 mars 2025, certains plus de 10 fois.

Soit au 6 août 2025, entre 245000 et 306000 Gazaouis ont été exterminés, 10,7 % à 13,3 % de la population de Gaza. Ces études publiées début 2025 n’ont pas pris en compte la famine qui était limitée.

Une famine généralisée, la population épuisée, sans force, un assassinat de masse planifié et organisé

Si toute la population de Gaza est en état de famine, 500 000 Gazouis sont au dernier stade de la famine (stade 5 IPC), les plus fragiles étant les jeunes enfants, les personnes âgées ou malades, les personnes handicapées par les tirs, les 17000 femmes enceintes ou allaitantes.

D’après l’UNRWA, 18,5 % des enfants (soit 100 000 enfants) de la ville de Gaza sont en malnutrition aiguë, un taux qui a triplé en quelques semaines. 10 % dans les enclaves Central et de El Mawasi, soit 50 000 enfants.

















aux de malnutrition (UNRWA Situation Report #182, 1er août)

Ces jeunes enfants nécessitent de la nourriture riche pour survivre, à base de protéines, de vitamines, de produits frais, ce qui n’est pas apporté par le peu de nourriture qui rentre à Gaza, essentiellement de la farine, du riz, des légumineuses. Pire, du fait des blocages de l’aide alimentaire, l’aide n’arrive qu’à 3 % de ces enfants (OCHA, 6 août). Comme l’indique le Dr Loubani, médecin urgentiste canadien en mission à Gaza, une partie de ces enfants est condamnée si un cessez-le-feu immédiat n’est pas imposé, avec une entrée massive d’aide alimentaire, de kits de réalimentation alimentaire, du personnel médical, de kits de perfusion, de sondes gastriques. Plusieurs études ont en effet montré des taux de mortalité de 10-30 % des enfants en malnutrition aiguë dans des pays óu sévit la famine et soumis à des conditions dramatiques similaires à celles de Gaza. Et c’est maintenant le pire scénario que met en place Israël avec l’occupation totale de la bande de Gaza.

Dans le même temps, se poursuit la mascarade médiatisée de largages aériens organisés par les pays occidentaux et arabes .Quelques dizaines de tonnes de largages aériens alors que 700 000 tonnes de nourriture sont bloquées aux portes de Gaza et qu’un assassinat à grande échelle planifié et organisé méthodiquement se déroule devant nos yeux.

Destruction systématique de l’approvisionnement en eau, des terres agricoles, élevages, pêcheries.

Sans eau pas de vie. Notre corps est composé de 60 % d’eau. En l’absence d’abris en dur et sous des températures extrêmes dépassant les 40°C à Gaza en août 2025, un adulte moyen a besoin d’au moins 5 litres d’eau par jour pour compenser les pertes dues à la chaleur, à la transpiration et à la respiration. Sans ce minimum, une déshydratation sévère peut entraîner la mort en moins de 48 heures, en particulier pour les enfants, les personnes âgées et les malades.

C’est pourquoi Israël a détruit ou mis hors service 90 % des structures d’alimentation d’eau potable (puits, réservoirs, usines de dessalinisation) (OCHA, 6 août). En pleine chaleur, les Gazaouis ne disposent que de 2 à 5 L d’eau par jour et par personne, eau souvent souillée, contre 80 L/jour avant le 7 octobre 2023. L’OMS indique que le minimum vital est de 15 L/jour/personne.

Avant le 7 octobre, Gaza était largement autosuffisante en légumes, produits laitiers, volaille et poissons, et produisait aussi une grande part de la viande rouge et des fruits consommés localement. Les terres agricoles qui répresentaient 44 % de la superficie, les élevages, les bateaux de pêche ont été systématiquement détruits à 98,5 % par Israël.

Israël a ainsi rendu les Gazouis complétement dépendants pour leur survie d’une aide alimentaire qu’elle bloque aux portes de Gaza. Rappelons que les organisations de l’ONU, les ONGs disposent de larges stocks à quelques dizaines de km des Gazaouis, qui permettraient d’assurer les besoins de toute la population pendant trois mois.

La destruction du système de santé continue, les kits d’hygiène sont bloqués, les épidémies s’emballent

Les 40 % des hôpitaux encore partiellement fonctionnels sont saturés (200-300 %) et manquent cruellement de moyens et de fuel. Durant la semaine du 31 juillet au 6 août 2025, plusieurs hôpitaux (Al Aqsa Hospital, Kuwaiti Specialized Field Hospital à Al Mawasi, à Khan Younis) ont du fermer leurs blocs opératoires du fait d’un trop grand nombre de bléssés, de manque de personnel et de matériel médical. Au moins 1581 professionnels de santé à Gaza ont été assassinés, plus de 400 sont emprisonnés depuis le 7 octobre 2023.

Alors que que cent mille kits d’hygiène sont bloqués par Israël (de quoi fournir un tiers des Gazaouis), 40 % de la population n’a plus plus aucun moyen d’hygiène élémentaire, en particulier de savon. Alors que les toilettes, les structures sanitaires et d’épuration sont détruites ou hors service et ceci en grande période de chaleur favorisant la prolifération des bactéries et des parasites.

Cette destruction et cette déprivation organisée des produits et structures d’hygiène élémentaire, combinées à l’absence d’eau saine, à la déprivation de nourriture qui diminue les défenses immunitaires, a pour objectif de favoriser l’explosion des maladies infectieuses et de décimer la population. Plusieurs centaines de milliers de personnes à Gaza souffrent actuellement de diarrhées. Les infections cutanées (gale, impétigo, folliculite), intestinales (parasites, bactéries, virus) et respiratoires ont augmenté de 15 à 30 % au cours du dernier mois. Les cas d’hépatite A très contagieuse, de méningites et d’atteintes virales du système nerveux (syndrome de Guillain-Barré) connaissent une forte recrudescence, sans possibilité de traitement adéquat (OCHA, 6 août).

60 % de la population sans abri sous une chaleur extrême alors que plus d’un million de tentes sont bloquées aux portes de Gaza par Israël

L’OCHA indique qu’au 6 août 2025, 1,4 millions de Gazaouis vivants dans des zones surpeuplées, dangereuses, indignes ont besoin en toute urgence d’abris. Cette situation est créée de toute pièce par Israël par les bombardements, les déplacements constants, l’insécurité qui non seulement obligent les populations à se déplacer constamment mais limitent les actions des organisations humanitaires.

L’absence d’abris est d’autant plus criminelle que plus d’un million de tentes et de bâches sont bloquées aux portes de Gaza par Israël (OCHA, 6 août).

Un génocide planifié depuis des mois, organisé de façon méthodique qui se déroule sous nos yeux avec la pleine complicité des gouvernements occidentaux

Cette extermination planifiée du peuple palestinien est dénoncée tous les jours par les organisations de l’ONU, les ONG et les rares journalistes de Gaza encore en vie. Cette extermination ne pourrait pas se dérouler sans la complicité des gouvernements occidentaux, Etats-Unis et Europe en tête.

Que font le gouvernement français, les gouvernements européens ? Rien. Mise à part des largages aériens de miettes alimentaires, des déclarations verbales sans conséquence, la suspension par l’Allemagne des livraisons officielles de ventes d’armes, supension déjà proclamée par la France qui a pourtant continué de façon cachée les livraisons d’armes.

Face à ce génocide se déroulant devant nos yeux, les gouvernements européens doivent :

  • Suspendre immédiatement l’accord de libre échange entre l’Europe et Israël pour violation de la clause obligatoire de respect des droits de l’homme,
  • Cesser toute importation de produits israéliens, les coopérations militaires, économiques , technologiques et académiques,
  • Faire respecter le droit international et les arrêts de la Cour Pénale Internationale en arrêtant les génocidaires quand ils survolent le sol européen, en arrêtant les citoyens israéliens présents sur le sol européen si ils ont fait l’apologie ou participé à ce génocide, à l’exemple de la Belgique.

Sources:linsoumission:      (Les Insoumis du Pic Saint Loup (34))























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lundi 11 août 2025

Netanyahu et le RN : le soutien de l’extrême droite, entre convergence idéologique et stratégie identitaire.

 À l’heure où plusieurs États européens, dont la France, annoncent leur intention de reconnaître officiellement la Palestine, le Rassemblement national (RN) continue d’appuyer sans réserve les positions du gouvernement génocidaire israélien et d’en relayer l’intégralité de la propagande. Ce positionnement n’est ni anecdotique ni conjoncturel : il constitue un choix politique assumé, mêlant stratégie électorale, vision civilisationnelle et entreprise de réécriture mémorielle. 

La ligne du RN calquée sur Tel-Aviv : parler comme Netanyahou

Lorsque le 24 juillet 2025, Emmanuel Macron annonce que la France est prête à reconnaître l’État palestinien, Marine Le Pen réagit en moins de 24 heures. Sur X, elle dénonce une reconnaissance « du Hamas », reprenant mot pour mot les éléments de langage de Benjamin Netanyahou. Ce faisant, elle nie sciemment que la France s’adresse à l’Autorité palestinienne, et non au mouvement islamiste. En entretenant cette confusion, elle alimente une vision binaire, le choc des civilisations : Israël contre le terrorisme, civilisation contre barbarie.

Depuis deux ans, ce tropisme se manifeste aussi par les silences. Marine Le Pen est restée muette face aux dizaines de milliers de morts palestiniens, aux crimes de guerre documentés et aux destructions massives à Gaza. Seule exception : un tweet le 17 juillet 2025, après le bombardement de la seule église catholique de Gaza. Ce signal, que certains ont interprété comme un infléchissement, n’était pourtant qu’une démonstration instrumentale. Ce n’était ni un pas vers la modération, ni une critique du gouvernement israélien, mais un calcul électoral : instrumentaliser la cause des chrétiens d’Orient, chère à l’extrême droite.

Pour aller plus loin : « Gaza : décider à moitié, c’est creuser un tombeau » – L’analyse de Mélenchon, après l’annonce par Macron de la reconnaissance de l’État de Palestine

Israël comme miroir identitaire

Ce soutien inconditionnel au gouvernement israélien est inséparable d’une vision idéologique du monde. Pour le RN, Israël n’est pas simplement un État ; c’est un symbole, un avant-poste : celui d’une puissance occidentale défendant ses frontières face à une population arabo-musulmane perçue comme intrinsèquement hostile. C’est cette lecture civilisationnelle du conflit israélo-palestinien qui fonde leur position.

Le vocabulaire du RN brouille volontairement la distinction entre islamisme et islam, entre extrémisme religieux et foi musulmane. En assimilant les Palestiniens à une masse indistincte, déshumanisée et supposée terroriste, le parti justifie implicitement le génocide, les politiques d’écrasement militaire, les occupations prolongées et les privations de droits fondamentaux.

C’est également dans ce cadre qu’il faut comprendre le déplacement du président du RN, ainsi que Marion Maréchal à la Conférence internationale contre l’antisémitisme organisée en Israël. Ce déplacement unique n’était pas tant motivé par un attachement sincère à la mémoire, que par un désir stratégique de s’afficher aux côtés d’un État présenté comme une avant-garde sécuritaire et identitaire. En participant à la Conférence internationale contre l’antisémitisme, aux côtés de figures de l’extrême droite mondiale, Marion Maréchal et Jordan Bardella trouvent un espace de légitimation où leur islamophobie devient non seulement tolérée, mais valorisée comme une forme de résistance civilisationnelle.

L’antisémitisme réinventé

Ce soutien à Israël s’inscrit également dans une stratégie de réinvention mémorielle. Fondé par d’anciens collaborateurs et structurant son discours sur des héritages fascisants, le RN cherche à se débarrasser de son étiquette antisémite. En déplaçant le curseur de l’antisémitisme vers les quartiers populaires et le fondamentalisme musulman, il inverse les rôles pour masquer ses propres compromissions et tenter d’effacer son passé.

Si en surface le RN semble modérer ses propos, en réalité, le fond n’a pas changé. Comme le révèle Mediapart en 2025, la députée RN Caroline Parmentier tenait des propos antisémites et homophobes, qualifiant Simone Veil de « grosse » responsable du « génocide » des enfants avortés. Parallèlement, des hommages sont rendus à des figures fascistes comme Léon Degrelle, tandis que les réhabilitations de Pétain nourrissent cette ambivalence. Le soutien affiché à Israël devient alors un paravent : en se proclamant pro-israélien, le RN cherche à masquer qu’il demeure fondamentalement xénophobe.

D’ailleurs, des tensions internes apparaissent. Dès juin, un proche de Le Pen s’inquiétait : « Si ça dérape, on sera tenus pour responsables de notre soutien initial à Netanyahou ». Le dilemme est réel : critiquer Israël, c’est risquer de réactiver le soupçon d’antisémitisme ; se taire, c’est se rendre complice. Le RN est pris au piège de son propre opportunisme historique.

Pour aller plus loin : Révélations en cascade sur Caroline Parmentier : le RN s’embourbe dans ses mensonges

Retour en arrière : le reniement de 2014

En 2014, l’Assemblée nationale adopte une résolution symbolique en faveur de la reconnaissance de la Palestine. À l’époque, plusieurs figures du RN s’expriment en faveur du texte. Jordan Bardella, alors jeune secrétaire départemental FN de Seine-Saint-Denis, relaie même une citation de Florian Philippot : « L’honneur de la France, c’est de reconnaître un État palestinien. Tout vote en ce sens est une avancée ».

Ce retournement de position, opéré dans le cadre de la stratégie de dédiabolisation du parti, marque le soutien inconditionnel aux gouvernements israéliens criminels. En mettant en avant son alignement avec l’État hébreu, le RN cherche à faire oublier un passé marqué par le négationnisme, les provocations antisémites de Jean-Marie Le Pen et les héritages pétainistes encore présents.

Quand la stratégie de dédiabolisation sacrifie l’humanité au nom du pouvoir

Le Rassemblement national ne se contente pas de s’aligner sur Tel-Aviv ou de choisir un camp dans un conflit ; il fait le choix délibéré de placer une stratégie politique de dédiabolisation au-dessus de toute considération humaine. Ce calcul cynique, loin d’être un hasard ou une posture passagère, conjugue la conquête électorale et la consolidation d’une identité raciste.

À travers son soutien inconditionnel au gouvernement génocidaire israélien, même au prix d’un silence complice face à un génocide évident, le RN révèle sa nature profonde : un projet politique où certains peuples peuvent être niés, déshumanisés et sacrifiés. La Palestine devient un territoire fantasmé, vidé de son peuple, réduit à un simple enjeu dans une stratégie identitaire et mémorielle visant à masquer un racisme structurel.

Ce choix engage la responsabilité d’un parti qui préfère être complice d’une entreprise de génocide plutôt que de porter un message d’humanité, de justice et de paix. Il n’y a rien de neutre dans cette posture : c’est la négation d’un peuple, la disqualification des vies palestiniennes, au profit d’un calcul électoral qui instrumentalise la peur, la haine et la division.

Ainsi, sous le vernis d’une « respectabilité » retrouvée, c’est le retour d’un idéalisme identitaire mortifère, où l’histoire, la mémoire et la dignité humaine sont sacrifiées sur l’autel d’une stratégie politique qui méprise les vies qu’elle broie.

Sources:linsoumission.fr          (Par Fanny Da Costa.)

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jeudi 7 août 2025

Traité sur la pollution plastique : les lobbies présents en nombre aux négociations.

 Les premières discussions ont annoncé la couleur : la dernière session de négociations du Traité sur la pollution plastique (INC 5.2) patine déjà à Genève, où les Nations unies se réunissent jusqu’au 14 août pour trouver un accord international sur la lutte contre la pollution plastique. Comme le révèle Mediapart, au moins 114 représentants d’industriels se sont invités aux négociations. Après l’échec de la cinquième session, qui s’est déroulée à Busan, en Corée du Sud, en décembre 2024, les lobbies tentent une dernière pression pour réduire les ambitions du traité.

Parmi les invités surprise : six représentants de Coca-Cola Company, plus grand pollueur plastique du monde, une représentante de Nestlé, ou encore sept lobbyistes de la major pétrolière américaine ExxonMobil.

Lors des derniers pourparlers à Busan, les représentants des lobbies étaient même plus nombreux que les délégations européennes et des États membres réunis..

Sources:reporterre.net

 
 

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mercredi 6 août 2025

Génocide à Gaza – « Tous les enfants qui souffrent actuellement de malnutrition mourront »

 « Toute personne souffrant de malnutrition en ce moment mourra. » a déclaré le docteur canadien Tarek Loubani, urgentiste et directeur médical de l’organisation de santé Glia, en mission à l’hôpital Nasser à Gaza, dans un interview récent. A Gaza, 28 enfants sont assassiné chaque jour par l’armée génocidaire d’après l’UNICEF. Perpétrant ces cycles de massacres depuis 20 mois, Benjamin Netanyahu enclenche désormais la phase finale du génocide en annonçant l’occupation illimitée de Gaza.

Au lieu de reconnaître sans délai l’État de Palestine et de prendre les mesures concrètes et immédiates pour faire cesser le génocide (embargo sur les armes, suspension des partenariats), la France a livré 40 tonnes d’aide humanitaire à Gaza par voie aérienne, soit l’équivalent de 2 camions, et 20 grammes de denrées par gazaouie. Une hypocrisie qui complète la complicité d’Emmanuel Macron depuis 21 mois de génocide. Chaque jour, le gouvernement génocidaire israélien amplifie à grande vitesse le génocide à Gaza par tirs directs et par la poursuite d’une famine généralisée dont les conséquences à long terme seront dramatiques et irréversibles.

« Je veux mourir parce que au paradis, au ciel, il y a de la nourriture, il y a de l’eau »

« Ils sont tellement épuisés, ils sont tellement malades qu’ils ne peuvent plus pleurer. C’était presque silencieux. Ils sont allongés sur des lits d’hôpital, squelettiques, épuisés, beaucoup d’entre eux émettant à peine un son. Nous avons maintenant de nombreux enfants dans nos services de protection de l’enfance qui disent qu’ils souhaitent mourir [parce que] au paradis, au ciel, il y a de la nourriture, il y a de l’eau »

Rachel Cummings, directrice humanitaire de Save the Children à Gaza

De nombreux adultes à Gaza souffrent également de malnutrition, mais l’impact sur les enfants est pire.

Ces témoignages du Dr Loubani et de Mme Cummings (Save Children) témoignent une fois de plus de l’extrême gravité de la situation décrite chaque semaine par les organisations de l’ONU et toutes les ONGs. Rappelons les points de situation hebdomadaires du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), que l’Insoumission vous résume chaque semaine. Rappelons l’appel récent de 109 ONGs pour arrêter immédiatement ces massacres de masse, cette famine organisée, ce génocide. Rappelons les appels de nombreux humanistes du monde entier et en particulier de courageuses associations israéliennes pour les droits de l’homme qui qualifient de génocide ce que fait leur pays, Israël.

L’ONU, toutes les ONGs, tous les humanistes du monde entier exigent des mesures simples et immédiates :

  • Obliger immédiatement le gourvernement génocidaire israélien à un cessez-le-feu et à l’ouverture de corridors humanitaires pour acheminer aux plus vulnérables les trois mois d’aide alimentaire bloqués par Israël et qui pourrissent à la frontière
  • Décréter un embargo sur les livraisons d’arme à Israël par les gouvernements européens (Allemagne, Angleterre, France, …), qui se rendent complices de ce génocide
  • Suspendre sans délai l’accord de libre échange entre l’’Union européenne et Israël pour non respect de la clause obligatoire du respect des droits de l’homme
  • Faire entrer massivement du personnel médical, du matériel médical spécialisé (kits alimentaires, perfusions, sondes gestiques) pour tenter de sauver les 500 000 personnes au dernier stade de la catastrophe alimentaire
  • Lancer des poursuites contre tous les criminels de guerre responsables de ce génocide, à l’instar de la Belgique qui s’est dotée d’une législation lui permettant de poursuivre tout criminel de guerre sur son sol, Belge ou non.

Sources:linsoumission.fr            (Les Insoumis du Pic Saint Loup (34) )

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lundi 4 août 2025

Pierre-Edouard Stérin : un milliardaire suprémaciste qui veut des « bébés de souche européenne »

 Il est fidèle à son idéologie raciste, réactionnaire et rétrograde, Pierre-Edouard Stérin. Ce milliardaire français, tellement patriote qu’il est exilé fiscal en Belgique, a été épinglé pour utiliser sa fortune et ses réseaux pour influencer la politique française : en faisant avancer ses idées sur la scène publique, en rencontrant et finançant des responsables d’extrême droite…

Récemment, c’est la Justice qui s’est emparé de son cas : dans une énième affaire de détournement de fonds au Rassemblement National (RN), l’homme d’affaires est soupçonné d’avoir participé aux magouilles financières de la maison Le Pen. Le 11 juin dernier, Stérin participait à une visio-conférence d’un institut catho-réac, très lié à l’extrême droite raciste et antisémite. En toute décontraction, Stérin a pu dérouler son projet civilisationnel et sa vision de la société qu’il souhaite voir advenir, si ses amis politiques prennent le pouvoir. Notre article.

Pour aller plus loin : Influenceurs réacs, millions d’euros, liens avec Marine Le Pen : Pierre-Édouard Stérin, le parrain invisible d’une extrême droite en croisade

« Avoir plus de bébés de souche européenne »

Lors de la conférence « Agir en chrétien pour le bien commun », Stérin a fait part des mesures à mettre en place en priorité « aujourd’hui en France ». D’abord faire des enfants « de souche européenne », très vite. Comme il intervient dans un institut catholique, le milliardaire poursuit : « Il ne s’agit pas seulement d’évangéliser les bébés, mais également d’évangéliser tous ceux qui ne sont pas catholiques, ou d’anciens catholiques ».

Tout le projet politique de Stérin, et d’une bonne partie de l’extrême droite, se trouve résumé ici : promotion des « racines » européennes, politique nataliste selon des critères ethno-raciaux, vision rétrograde des femmes, de la famille, de la société en général… L’idéologie identitaire met souvent en avant la « civilisation européenne », les français ou européens « de souche », « l’enracinement » des européens à la terre…

Un faux nez pour cacher une idéologie suprémaciste : dans leur bouche, « européen » ou « de souche » signifie « blanc ». Vous saurez donc lire entre les lignes quand Bardella (exemple tout à fait au hasard) utilise ce lexique : cette idéologie identitaire (suprémaciste) a imprégné le programme et les cadres du FN-RN, dès les années 1990 sous l’influence de Bruno Mégret.

Stérin veut des femmes soumises à leur « communauté » européenne

Non-content d’être racialiste, Stérin porte aussi une idéologie misogyne : dans sa vision, les femmes ne sont que des mères-pondeuses et des épouses dévouées, à leur époux certes, mais aussi à leur « communauté » (en allemand Volksgemeinschaft, terme très utilisé par le parti Nazi). Une place que l’extrême droite assigne aux femmes depuis le XXe siècle, que Pierre-Edouard Stérin approuve et relaie allègrement : faut-il préciser qu’il est opposé au droit à l’avortement ?

Il est inquiétant de voir cette rhétorique reprise en dehors de l’extrême droite identifiée, comme quand le Président Macron prône le « réarmement démographique » (contre qui, quoi?), quelques mois avant de pointer le programme « immigrationniste » du Nouveau Front Populaire, et un an avant que le Premier ministre François Bayrou ne parle de « submersion migratoire ». Des termes et obsessions venus de l’extrême droite, avec, au bout du raisonnement, la théorie du complot du « Grand Remplacement ».

Pour aller plus loin : « Réarmement démographique » – Retour sur l’obsession nataliste et la rhétorique guerrière de Macron

Ainsi, dans l’idéologie que portent Stérin et sa Fondation du Bien Commun, mais aussi l’extrême centre, le corps des femmes est réduit à un arsenal dans la « guerre de civilisation » dans laquelle l’Europe blanche se retrouve prise.

Le fantasme de Stérin d’une Europe chrétienne

Un autre détail attire l’attention dans l’homélie de Pierre-Edouard Stérin : son aspect très réactionnaire, sous couvert de sa foi catholique. Quand il prône de faire des enfants, il incite avant tout les futurs parents à se marier avant de procréer. Puis il faut « faire en sorte que ces bébés soient baptisés ou sinon d’évangéliser de façon plus globale », et « évangéliser tous ceux qui ne sont pas catholiques ».

C’est une France anti-laïque et anti-republicaine que Stérin veut à l’avenir. Et ses alliés (ou plutôt clients) du RN, qui jouent les bons élèves républicains, ne trouvent rien à redire au projet politique de leur mécène. Exit leur attachement de façade à la laïcité, quand on voit que Pierre-Edouard Stérin veut une France exclusivement catholique, au détriment des Musulmans, Juifs, et même d’autres chrétiens non-catholiques (maladroit à quelques jours de l’anniversaire du massacre de la Saint-Barthélémy).

C’est une France d’avant la Révolution que Stérin veut : où les catholiques tiennent le haut du pavé, où les autres confessions sont marginalisées, au mépris de la laïcité républicaine. Une France qu’il fantasme blanche, « de souche », « enracinée » dans ses origines européennes, et où les femmes sont soumises à ces intérêts ethno-raciaux. Et c’est au service de cette vision réactionnaire et suprémaciste que Stérin déploie ses ressources financières et son projet politique, au profit de l’extrême droite, notamment le RN.

Après ces révélations, les responsables de gauche, dont à LFI, ont dénoncé les horreurs proférées par Stérin. C’est le cas de la présidente des députés Insoumis, Mathilde Panot, qui a fustigé sans hésiter un
« ennemi de la République ».

Sources:linsoumission.fr (Alexis Poyard)


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samedi 2 août 2025

Passage de 5,5 % à 20 % de la TVA sur les abonnements de gaz et d’électricité : un racket permis par le PS et le RN.

 Ce vendredi 1er août, la TVA sur les abonnements de gaz et d’électricité est passée de 5,5 % à 20 %. Conséquence ? Une hausse de la facture d’électricité pouvant aller jusqu’à 5,6 % et de gaz jusqu’à près de 40 euros. Les responsables ? Le gouvernement et les groupes politiques – du Parti socialiste jusqu’au Rassemblement national – qui ont permis le passage en force de son énième budget de racket social.

Sur l’échiquier politique, les insoumis ont été les premiers à pourfendre cette nouvelle hausse. Pour Manuel Bompard, « le gouvernement va encore faire payer au peuple le prix de sa politique », soulignant que « La hausse des prix de l’énergie est déjà vertigineuse ces derniers mois. Les factures d’électricité ont augmenté de 60% depuis 5 ans et les factures de gaz ont plus que doublées dans la même période. »

Comme alternative, les insoumis proposent une TVA à taux réduit sur l’énergie, une sortie du marché européen de l’électricité que seuls les eurodéputés LFI ont refusé au Parlement européen ainsi qu’un retour aux tarifs encadrés comme ils l’ont proposé à l’Assemblée nationale.

Hausse de la TVA sur les abonnements d’électricité et de gaz : PS et RN, soutiens objectifs du matraquage social de Macron et Bayrou

1er juillet 2025. François Bayrou et son gouvernement échappent à une huitième motion de censure consécutive. L’abstention du Rassemblent national permet une nouvelle fois au Premier ministre usurpateur de rester au chaud. Si le Parti socialiste est cette fois-ci à l’origine de l’initiative, il a manqué à l’appel de 6 des 7 précédentes.

Résultat ? Un mois plus tard jour pour jour, la TVA sur les abonnements de gaz et d’électricité augmente de 5,5 % à 20 %. Une mesure contenue dans le budget 2025 passé en force par François Bayrou et sur la base duquel ni les socialistes ni le Rassemblement national n’avaient jugé bon de renverser un gouvernement en passe de resserrer encore l’étau de son matraquage social. 

Pour aller plus loin : Budget 2026 de Bayrou : « Adieu, 1945… »

Le gouvernement justifie aujourd’hui cette augmentation comme l’application d’une directive européenne s’imposant à la France. Mais si une décision de l’UE impose bien un taux de TVA équivalent sur les abonnements et la consommation de gaz et d’électricité, rien n’imposait au gouvernement d’aligner le taux de TVA de l’abonnement, jusqu’ici à 5,5 %, sur celui de la consommation, s’élevant à 20 %. 

À la place, il était possible d’abaisser le taux de la TVA de la consommation de gaz et d’électricité à 5,5 % pour l’aligner sur celui de l’abonnement. Le choix du nivèlement à 20 % est donc un choix politique. Un choix permis par le passage en force du budget 2025 de François Bayrou accepté de fait par le Rassemblement National et le Parti Socialiste.

Comme le rappelle notamment le députe et Coordinateur national de la France insoumise Manuel Bompard, les factures d’électricité ont augmenté de 60 % depuis 5 ans et les factures de gaz ont plus que doublées dans la même période. C’est sans compter tout le reste de l’acharnement macroniste contre les plus précaires du pays.

Face à cette décision qui plongera encore d’avantage de Françaises et de Français victimes de la politique d’Emmanuel Macron dans les griffes de la précarité, une autre politique est possible. Conformément au programme et aux combats de la France insoumise à l’Assemblée nationale, elle doit notamment impliquer la sortie de la France du marché européen de l’énergie, l’instauration d’une première tranche gratuite de consommation d’électricité, de chaleur, d’eau et de gaz, ou encore la lutte plus large contre la libéralisation du marché de l’électricité et du gaz.


Sources:linsoumission.fr
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