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samedi 31 mai 2025

Dette sociale et « TVA sociale » : Macron et Bayrou veulent faire exploser le trésor d’Ambroise Croizat

 Les insoumis avaient prévenu dès 2022. Lors de la campagne des législatives, Jean-Luc Mélenchon et les insoumis alertaient déjà sur le danger d’une TVA sociale voulue par Emmanuel Macron. À l’époque, le gouvernement criait au « mensonge ». Pourtant, c’est bien cette option que le président remet sur la table en 2025, sous couvert de « refonte du financement social ».

Cette semaine, les insoumis tels que Manuel Bompard (sur France Info) et Éric Coquerel (sur C dans l’air) l’ont rappelé : la dette sociale n’est pas un mal nécessaire, c’est une construction politique. Une mise en scène. Ainsi, ce que beaucoup qualifiaient hier d’intox est désormais acté par les plus hautes sphères du pouvoir.

Le nouveau tour de passe-passe fiscal que préparent Emmanuel Macron et François Bayrou (la TVA sociale) vise ni plus ni moins qu’à faire payer les pauvres pour compenser les cadeaux fiscaux aux plus riches. Notre article.

Un héritage qu’on veut briser

Il faut d’abord se souvenir de ce qu’est la Sécurité sociale. Elle est l’une des plus grandes conquêtes sociales du XXᵉ siècle. Fruit du Conseil national de la Résistance, elle a été mise en œuvre par Ambroise Croizat, ministre communiste du Travail, dans l’immédiat après-guerre.

L’objectif était simple et révolutionnaire : garantir à chacun, « du berceau à la tombe », la protection contre les aléas de la vie (maladie, accidents, vieillesse, chômage).

Construite sur le principe de la solidarité intergénérationnelle et du salaire socialisé, la Sécu n’est ni une aumône, ni une faveur de l’État : c’est un droit, conquis par les travailleurs, financé par leur travail.

Comme le montre Nicolas Da Silva, économiste et auteur du livre La bataille de la Sécu, le projet initial ne confiait pas la gestion de la Sécu à l’État, mais aux travailleurs eux-mêmes. Ce sont les salariés qui administraient le système, avec une majorité sur les représentants du patronat. Jusqu’aux ordonnances de 1967 imposées par le général de Gaulle, cette structure incarnait une véritable esquisse d’autogestion de la classe travailleuse.

La Sécu était donc bien plus qu’un filet de sécurité : c’était un outil de pouvoir ouvrier, un espace de gestion directe des richesses créées par le travail. Réduire aujourd’hui la Sécurité sociale à une simple dépense à contrôler dans le budget de l’État, c’est nier son histoire, sa portée démocratique et son potentiel d’émancipation. C’est un basculement grave : de la cogestion sociale vers une centralisation technocratique, au nom de la « maîtrise des comptes ».

Pour aller plus loin : Dette publique – Un vieux chantage pour mieux saboter l’État social






















Un faux déficit pour une vraie arnaque

Mais au fond, de quoi parle-t-on quand on évoque la « dette sociale » ? Il s’agit des dettes accumulées par les différentes branches de la Sécurité sociale (santé, retraite, famille, accidents du travail), lorsqu’elles dépensent plus qu’elles ne perçoivent de recettes.

À la différence de la dette de l’État, la dette sociale est gérée par un organisme dédié, la CADES (Caisse d’amortissement de la dette sociale), créée en 1996. Sa particularité ? Elle doit être remboursée intégralement et à échéance, notamment grâce à une taxe spécifique : la CRDS, prélevée sur tous les revenus des ménages.

Contrairement à la dette publique classique, que l’État peut faire « rouler » sans remboursement immédiat, la dette sociale est traitée comme une ardoise à effacer coûte que coûte. Ce choix comptable et politique en fait un levier de rigueur budgétaire : au nom du remboursement, on justifie des coupes dans les droits sociaux.

Aujourd’hui, on nous dit que la Sécu est « en faillite ». La Cour des comptes parle d’un déficit de 22,1 milliards d’euros en 2025, pouvant atteindre 24,1 milliards en 2028. Mais ce chiffre est trompeur, comme l’a très bien expliqué Éric Coquerel sur le plateau de C dans l’air.

Le régime de la Sécu n’est pas structurellement en déficit. Les dépenses de santé et de retraites sont globalement couvertes par les recettes. Ce qui plombe les comptes, ce sont des charges externes et indues, comme le remboursement de la dette COVID, transférée à la Sécurité sociale au lieu de rester à la charge de l’État.

Ainsi, 92 milliards d’euros ont été mis sur le dos de la Sécu, notamment pour financer le chômage partiel, pourtant sans lien direct avec ses missions. Résultat : chaque année, la Sécu rembourse 19 milliards d’euros à la CADES (Caisse d’amortissement de la dette sociale). Contrairement à la dette de l’État, que l’on fait rouler sans jamais rembourser le capital, la dette sociale, elle, est remboursée intégralement.

Par ailleurs, la pandémie de Covid-19 a fortement sollicité notre modèle social. Les dépenses indirectes, comme les revalorisations du Ségur de la santé ou l’effet de l’inflation sur les prestations, ont mécaniquement pesé sur les comptes sociaux. Mais le vrai défi est structurel : une population qui vieillit, moins de naissances, une croissance en berne (le FMI prévoit à peine 0,6 % pour la France), et une hausse des besoins vitaux à couvrir, notamment pour les retraites, la santé ou la dépendance. Face à cela, que propose le gouvernement ? Rien, sinon des coupes et des discours sur la rigueur.

Pourtant, une autre voie est possible : réduire le temps de travail pour améliorer les conditions de vie, mieux partager l’emploi et anticiper les mutations du travail. Mais cette solution, pourtant rationnelle, écologique et juste, est absente des radars d’un pouvoir qui préfère l’austérité à l’ambition sociale.

Le vrai problème : les recettes volées à cause des politiques macronistes

Il ne s’agit donc pas d’un « trou de la Sécu » mais bien d’un trou dans les recettes, creusé délibérément. Comme le rappelle Caroline Michel-Aguirre sur C dans l’air : « 80 % du problème vient de la baisse des recettes ». Le rapport de la Cour des comptes est sans appel : la Sécurité sociale perd chaque année 19 milliards d’euros à cause des exonérations de cotisations et des primes défiscalisées. Pour ces dernières, c’est 9 milliards en plus qu’en 2018, soit une progression presque équivalente à celle du déficit hors COVID.

Ce manque à gagner est principalement dû aux politiques d’allègement de cotisations, qui atteignent aujourd’hui près de 90 milliards d’euros par an. Présentées comme des leviers pour l’emploi, ces exonérations n’ont pourtant jamais démontré leur efficacité sur les salaires ou l’embauche. Elles ont surtout permis aux entreprises de réduire leur contribution sans contrepartie. Les dispositifs comme la « prime Macron » en sont l’illustration parfaite : versée sans cotisation, elle contourne les hausses de salaires pérennes et prive la protection sociale de ressources essentielles. En clair : les employeurs encaissent, les droits sociaux trinquent.

Ce basculement des cotisations vers l’impôt n’est pas nouveau. Leur réponse a été d’alléger les cotisations sociales, principalement au niveau du SMIC, avec pour corollaire une transformation en profondeur du financement de la protection sociale : sa fiscalisation croissante.

C’est dans cette logique qu’a été instaurée la Contribution sociale généralisée (CSG) en 1990, destinée à élargir la base de financement au-delà du seul travail salarié. Mais loin de renforcer la Sécurité sociale, cette fiscalisation a contribué à la rendre plus vulnérable aux arbitrages budgétaires de l’État, tout en réduisant le lien direct entre cotisations et droits sociaux. Une manière insidieuse de faire sortir la Sécu du giron des travailleurs pour l’aligner toujours davantage sur les logiques d’austérité.

Manuel Bompard, coordinateur de LFI, l’a résumé clairement : le déficit de la Sécu est « le résultat de décisions politiques », pas d’une explosion des dépenses.

Et pourtant, des alternatives justes existent :

  • Les insoumis avaient proposé des amendements pendant les débats sur le PFLSS (Projet de loi finances de la Sécurité sociale) générant 20 milliards d’euros de recettes supplémentaires, sans toucher aux droits.
  • Une taxation des dividendes permettrait de récupérer 10 milliards par an.
  • L’économiste Michaël Zemmour a montré qu’il suffirait d’augmenter les cotisations de 0,15 point par an pendant 7 ans pour équilibrer les retraites.
  • Enfin, récupérer une partie des 60 milliards d’euros perdus par Macron en cadeaux fiscaux annuels permettrait de redonner des marges aux politiques sociales.

Face à l’hémorragie des exonérations patronales, il est urgent également de réformer un système à bout de souffle. Les économistes Antoine Bozio et Étienne Wasmer proposent une refonte qui rompt avec trente ans d’obsession pour le « coût du travail ». Leur idée : lisser les exonérations en augmentant légèrement les cotisations sociales sur les salaires proches du SMIC, et en les réduisant progressivement jusqu’à 2,5 SMIC (contre 3,5 aujourd’hui).

Une telle réforme permettrait non seulement de récupérer des recettes, mais aussi de favoriser la revalorisation salariale, avec un impact neutre sur l’emploi voire positif (+9 460 emplois selon leurs calculs). Surtout, elle corrigerait un effet pervers bien connu : aujourd’hui, augmenter un salarié proche du SMIC coûte plus cher à cause de la perte d’exonérations. Ce piège à bas salaires serait enfin désamorcé, au bénéfice des travailleurs et de la Sécurité sociale.

C’est une voie concrète, crédible, et infiniment plus juste que la TVA sociale.

Macron et Bayrou veulent maintenant vous faire payer : bienvenue dans le monde de la TVA sociale

Au lieu de réparer ces injustices, Macron et Bayrou veulent désormais faire payer la note aux classes populaires en faisant 15 milliards d’euros d’économies. Leur solution ? Une vieille arnaque : la TVA sociale.

Macron n’ose pas prononcer le mot, mais dit vouloir « moins financer la Sécu par le travail » et « plus par la consommation ». Bayrou, lui, assume : il veut ouvrir ce débat.

Mais cette TVA sociale existe déjà. En réalité :

  • Les 90 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sont compensés par l’impôt, notamment la TVA.
  • Cela assèche le budget de l’État, qui ne peut plus financer correctement les écoles, les hôpitaux, la transition écologique.
  • Cela fait payer les ménages à la place des entreprises.

C’est le double effet injuste :

  • La TVA est l’impôt le plus inégalitaire : elle frappe tous les ménages, quel que soit le revenu, mais pèse bien plus lourd pour les plus modestes. Par exemple, la TVA représente 12,5 % du revenu des 10 % les plus pauvres contre seulement 4,7 % pour les 10 % les plus riches (rapport d’octobre 2023 du Conseil des prélèvements obligatoires).
  • Elle pénalise la consommation populaire, au risque de provoquer un effet récessif.

Et ce rejet est profondément ancré dans l’opinion publique. La TVA sociale est si impopulaire que même la droite en a déjà payé le prix politique. En 2007, entre les deux tours des élections législatives, Jean-Louis Borloo, alors ministre de Nicolas Sarkozy, évoque la mise en place d’une TVA sociale. L’effet est immédiat : malgré la dynamique créée par la victoire présidentielle de Sarkozy, l’UMP (ex Les Républicains) subit un revers inattendu et perd de nombreux sièges, affaiblissant sa majorité parlementaire. Même dans une vague bleue, la seule mention de cette mesure a suffi à créer un rejet massif.

Comme l’explique l’économiste Clément Carbonnier, cette stratégie repose sur quarante ans d’obsession néolibérale autour du « coût du travail ». Sauf que ça ne marche pas : les baisses de cotisations n’ont jamais créé massivement de l’emploi. En revanche, elles ont affaibli la protection sociale.

Mais le plus grave, c’est que ce glissement du financement de la Sécu vers l’impôt ouvre la voie à sa prise de contrôle directe par l’État. Dès lors que l’État devient le principal financeur, il peut affirmer : « Je finance donc je décide ». Et ce n’est pas anodin : cela signifie que la Sécurité sociale n’est plus gérée par les travailleurs eux-mêmes, ni par les partenaires sociaux, comme le prévoyait son modèle d’origine. Elle devient une simple ligne comptable dans le budget général, soumise à des coupes comme n’importe quel ministère.

Cette étatisation progressive, déjà à l’œuvre avec la réforme de l’assurance chômage, transforme un bien commun organisé par et pour les travailleurs en un outil de politique budgétaire piloté par Bercy. On passe ainsi d’un droit collectif à une dépense publique à « rationaliser ». La Sécurité sociale devient une variable d’ajustement de l’austérité.

Et ce que cette stratégie révèle, c’est une logique plus large. Comme l’analyse l’économiste Anne-Laure Delatte, ces réformes techniques sont des mesures d’austérité camouflées. D’un côté, on « optimise » les recettes. De l’autre, on étrangle les droits sociaux. Le tout sans débat démocratique.

Un choix de société : la Sécu est aux travailleurs, elle doit le rester

Ce que Macron et Bayrou veulent briser, ce n’est pas seulement un budget : c’est un principe. Celui d’une solidarité collective, d’une société qui protège plutôt que de punir, d’un monde où le soin n’est pas un luxe mais un droit.

Le déficit est artificiel, la TVA sociale est une escroquerie, et l’alternative est connue.

Il faut rétablir les recettes et le fonctionnement historiques de la Sécu ; supprimer les exonérations injustifiées ; taxer les dividendes et les grandes fortunes ; sortir la CADES du budget de la Sécu et faire reprendre par l’État les dettes indues du COVID.

La Sécurité sociale est le cœur de notre modèle social. Ne laissons pas ceux qui veulent sa fin maquiller leur projet sous des termes techniques.

Comme le disait Ambroise Croizat :

« Ne parlez pas d’acquis sociaux, parlez de conquis sociaux. Car le patronat ne désarme jamais. »

Par Elias Peschier

Sources:linsoumissio.Fr





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jeudi 29 mai 2025

« Un 49.3 déguisé ! » – Le gouvernement défend le rétablissement de pesticides, Manon Meunier (LFI) dévoile ses manipulations


  « Cessez de gouverner avec les intérêts de l’agro-business ! », a lancé Manon Meunier, députée insoumise, en direction d’Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, défenseuse inconditionnelle de la FNSEA. Hier, le gouvernement a empêché que l’Assemblée nationale débatte d’une loi visant à réintroduire des pesticides dangeureux pour les agriculteurs et les citoyens. La députée LFI a dénoncé cette manipulation et les conséquences néfastes de cette loi pour l’ensemble de la population. L’insoumission relaie dans ses colonnes son intervention lors des questions au Gouvernement, ce 27 mai 2025.

« C’est le droit d’un peuple de décider de son système alimentaire pour lui-même, le droit d’un peuple de refuser l’emploi d’un pesticide dangereux pour l’environnement, pour la santé, et en premier lieu pour la santé des agriculteurs ! », Manon Meunier

Mme la Ministre de l’Agriculture, savez-vous ce qu’est le courage ?

Le courage, c’est ce que vous n’avez pas eu hier, en actant un 49.3 déguisé sur la loi Duplomb pour priver l’Assemblée nationale d’un débat sur un sujet aussi fondamental que celui de la souveraineté alimentaire de la France. Auriez-vous eu peur que nous révélions la véritable intention de votre texte ?

Parce que non, ce texte ne concerne pas la majorité des agriculteurs. Un exemple : l’élevage bovin. En France, 9 éleveurs sur 10 comptent moins de 100 vaches dans leurs troupeaux. Ce texte ne permet qu’une seule chose pour l’élevage bovin : faciliter l’implantation de projets qui comptent plus de 400 vaches ! ça concerne 0,1% des éleveurs en France.

La vérité, c’est que vous ne voulez plus soutenir ce modèle agricole familial parce qu’il n’est plus suffisamment compétitif à l’international !

Alors vous faites en sorte de créer des exploitations toujours plus grandes, toujours plus chères, qui ne seront accessibles demain, qu’aux grands groupes agro-industriels, comme à l’international. Mais vous allez me rétorquer : c’est pour la souveraineté alimentaire de la France !

Pour aller plus loin : Le plaidoyer d’Aurélie Trouvé contre la loi Pesticides, dite « loi Duplomb », dangereuse pour les agriculteurs et les citoyens


La souveraineté alimentaire, Madame, ce ne sont pas des élevages portés par des firmes qui exportentmassivement pour des questions de profits. Ce ne sont pas des élevages industrialisés hyper consommateurs de matières premières importées : engrais, matériaux, alimentation animale, énergie !

La souveraineté alimentaire, Madame, c’est accepter de protéger celles et ceux qui nous nourrissent aujourd’hui, d’arrêter de considérer l’agriculture comme une variable d’ajustement sur les marchés mondiaux ! La souveraineté alimentaire, Madame, c’est d’abord et avant tout le droit d’un peuple de décider de son système alimentaire pour lui-même.

Le droit d’un peuple de refuser l’emploi d’un pesticide dangereux pour l’environnement, pour la santé, et en premier lieu pour la santé des agriculteurs. Même si ce pesticide est autorisé ailleurs en Europe ou même n’importe où dans le monde !

Il va falloir lever l’omerta de la démocratie agricole Mme la Ministre.

Parce que non, la souveraineté alimentaire, Madame, ce n’est pas 7 députés et 7 sénateurs qui décident à huis clos de vendre à la découpe notre agriculture française à quelques grands groupes industriels.

Ce n’est pas non plus de donner le stylo à Arnaud Rousseau et à tous ceux qui ne prient que par la stratégie de la compétitivité internationale qui est responsable depuis 70 ans de la perte des 500 000 agriculteurs en France. La souveraineté alimentaire, Madame, quand on est à votre place, c’est avant tout d’accepter de cesser de gouverner pour les seuls intérêts de l’agro-business. Mais encore pour cela,faut-il savoir ce qu’est le courage.

Sources:linsoumission.fr







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mercredi 28 mai 2025

« En macronie, qui n’est pas lobbyiste pour Uber ? » : les taxis menacés d’être rackettés par le gouvernement, le député LFI Hadrien Clouet dénonce ses manœuvres

 Taxis. « Y a-t-il encore un ministre macroniste qui ne soit pas lobbyiste d’Uber dans ce pays ? J’en doute ! », a déclaré le député insoumis Hadrien Clouet ce 27 mai 2025, lors des questions au Gouvernement à l’Assemblée nationale. Dans son intervention, celui-ci a dénoncé le plan de racket prévu par le gouvernement contre cette profession. « Ces travailleurs qui roulent déjà plus de 60 heures par semaine, de l’aube au crépuscule, payés sous le SMIC horaire, au risque de leur santé ou d’un accident de la route », a rappelé le député insoumis. Hadrien Clouet a assuré les taxis du soutien des parlementaires insoumis. L’insoumission relaie dans ses colonnes l’intervention du député insoumis

Taxis. « Y a-t-il encore un ministre macroniste qui ne soit pas lobbyiste d’Uber dans ce pays ? J’en doute ! », a déclaré le député insoumis Hadrien Clouet ce 27 mai 2025, lors des questions au Gouvernement à l’Assemblée nationale. Dans son intervention, celui-ci a dénoncé le plan de racket prévu par le gouvernement contre cette profession. « Ces travailleurs qui roulent déjà plus de 60 heures par semaine, de l’aube au crépuscule, payés sous le SMIC horaire, au risque de leur santé ou d’un accident de la route », a rappelé le député insoumis. Hadrien Clouet a assuré les taxis du soutien des parlementaires insoumis. L’insoumission relaie dans ses colonnes l’intervention du député insoumis

« La macronie a fermé les hôpitaux et maternités de proximité, donc les gens malades ou les femmes enceintes sont loin de leur lieu de soins, donc DOIVENT prendre des taxis sanitaires, que vous tentez de ruiner ! », Hadrien Clouet

Y a-t-il encore un ministre macroniste qui ne soit pas lobbyiste d’Uber dans ce pays ? J’en doute ! J’en doute, au vu du racket auquel vous soumettez les chauffeurs de taxi. D’ici, je leur adresse le soutien des insoumis pour le 8e jour de grève !

Pourquoi ? Car vous leur baissez de 300 millions d’euros le tarif pour transport de malades : cela représente 7 500 € par chauffeur !

Pourtant, 300 millions, c’est ce que vous avez donné à Bolloré fin mars en effaçant son ardoise pour fraude fiscale ! C’est ce que vous avez donné aux labos pharmaceutiques dans le budget de la Sécu cette année !

Mais non, vous voulez essorer les taxis, ces travailleurs qui roulent déjà plus de 60 h semaine, de l’aube au crépuscule, payés sous le SMIC horaire, au risque de leur santé ou d’un accident de la route, avec des frais d’assurance et de carburant qui explosent. Pris à la gorge, des milliers d’entre eux vont devoir arrêter ou empiler les patients à l’arrière du véhicule. On avait un service public d’aide à la personne, vous en faites des livreurs de colis et vous préparez le terrain aux plateformes ubérisées.

Que tout le monde comprenne bien : la macronie a fermé les hôpitaux et maternités de proximité, donc les gens malades ou les femmes enceintes sont loin de leur lieu de soins, donc DOIVENT prendre des taxis sanitaires, que vous tentez de ruiner. Vos soi-disant économies sont en réalité un impôt caché sur les déserts médicaux.

Comme toujours dans une lutte d’intérêt général, il y a une solution d’intérêt général : salariez les chauffeurs ubérisés ! Les salarier, c’est apporter 1 milliard dans les caisses de la Sécurité sociale, donc : maintenir le revenu des taxis, en payer de nouveaux et rouvrir les soins de proximité. Qu’attendez-vous?

Sources:linsoumission.fr 







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lundi 26 mai 2025

Victimes des pesticides – L’action coup de poing des députés LFI à l’Assemblée nationale

 Ce lundi 26 mai, les députés LFI ont pris à bras le corps le problème de la loi Pesticides, dite « loi Duplomb ». La loi en question vise à réintroduire notamment les néonicotinoïdes, des pesticides tueurs d’abeilles interdits en 2018. Ces derniers tuent à petits feux les agriculteurs, la biodiversité et les citoyens. Dans tout le pays, les cancers pédiatriques dus aux pesticides se multiplient dans l’indifférence générale. Une poignée de profiteurs, dont le syndicat agrobusiness FNSEA, prétend représenter les agriculteurs pour finalement mieux protéger les intérêts des grands propriétaires terriens.

À l’Assemblée nationale, le Gouvernement veut museler les débats pourtant nécessaires sur ce sujet. Une motion de rejet préalable a été déposée par les macronistes sur leur propre texte… par peur du débat dont il aurait pu faire l’objet dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. La manœuvre est à la fois inédite et inquiétante pour la bonne tenue du débat parlementaire en France. Les insoumis ont dénoncé un « 49.3 déguisé ». À la fin d’une intervention de la députée insoumise Mathilde Hignet, le reste du groupe a ainsi brandi les noms et les visages des victimes des pesticides : femmes, enfants, hommes. Ils ont subi dans leur chair les ravages de ces produits chimiques pour le profit d’une poignée de profiteurs de l’agrobusiness.

Ils s’appelaient Laurent, Virginie, Jacqueline, Michel… De larges bancs de l’hémicycle ont vivement protesté face à l’action coup de poing des insoumis. Quelle valeur avait la vie de ces personnes victimes des pesticides, que ces gens défendent corps et âme ?

« Vous piétinez la voix des paysans et des paysannes qui s’opposent à ce texte. Vous piétinez la voix et la mémoire des victimes de pesticides, agriculteurs, salariés, riverains ! Vous tremblez face aux lobbies. Nous ne céderons pas ! » – Mathilde Hignet à l’Assemblée nationale

Pour aller plus loin : Le plaidoyer d’Aurélie Trouvé contre la loi Pesticides, dite « loi Duplomb », dangereuse pour les agriculteurs et les citoyens





 






Sources:linsoumission.fr

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mercredi 21 mai 2025

Nestlé – « Un scandale d’État qui remonte jusqu’à l’Élysée ! » : la députée LFI Claire Lejeune dénonce la complicité du gouvernement

 Nestlé. Des eaux contaminées, un risque sanitaire, alors que l’Agence Régionale de Santé, le cabinet de la santé et le ministère étaient au courant. Un rapport réécrit par Nestlé pour que la multinationale puisse se couvrir… Tous les ingrédients sont là pour dénoncer un nouveau scandale d’État en macronie, comme s’y est attelée Claire Lejeune, députée insoumise, ce 21 mai 2025, lors des questions au gouvernement. L’insoumission relaie dans ses colonnes son intervention.

« Si ce n’est pas notre environnement, si ce n’est pas notre santé, si ce n’est pas nos intérêts : qui est-ce donc que vous protégez ? », Claire Lejeune sur le scandale Nestlé

« Madame la Présidente, ma question s’adresse à Monsieur le Premier Ministre,

Qui protégez-vous ?

Qui protégez-vous lorsqu’un deal est passé avec Nestlé, dans le dos des Français ?

Dès dizaines d’années que les eaux « naturelles et minérales » de Nestlé, 400 x plus chères que l’eau du robinet, sont traitées.
Une fraude de 3 milliards d’euros rien que sur ces 3 dernières années, sur le dos des consommateurs, sur le dos des Français. 
Des eaux contaminées, avec un risque sanitaire.
Tout le monde savait : l’ARS, le cabinet de la santé, le ministère. 

Un rapport a été caviardé, avec des paragraphes entiers réécrits sous la dictée de Nestlé.

C’est un scandale d’État, qui remonte jusqu’à l’Elysée.

Qui protégez-vous lorsqu’avec la loi Duplomb, vous ouvrez grand la porte à la réintroduction des néonicotinoïdes, un pesticide 4000 fois plus polluant que le DDT, interdit depuis plus de 50 ans ?

Qui protégez-vous lorsque vous minimisez outrageusement le problème des PFAS, bombe sanitaire déjà explosée ?

Qui protégez-vous quand dans vos textes de pseudo « simplification » vous attaquez tous les garde-fous qui permettent d’assurer la sécurité, la santé, et l’intérêt des Français ?

Vous agissez comme les VRP des intérêts privés. Vous faites de notre pays un immense terrain de jeu pour un capitalisme de plus en plus débridé.

Pour aller plus loin : Scandale des eaux en bouteille contaminées : l’Élysée et Matignon ont couvert Nestlé

Choose France : « choisissez la France », le pays où dans les ministères, on ferme les yeux sur les scandales sanitaires.
Le pays où la drague des multinationales passera toujours devant l’intérêt général.
Le pays où les entreprises côtées en Bourse peuvent se gorger d’aides publiques et co-écrire la loi, au grand mépris de l’écologie, de la santé publique, de l’Etat de droit.
Le pays où des commissions d’enquête parlementaire sont piétinées, où Alexis Kohler peut les sécher,où les représentants de Nestlé peuvent mentir sciemment et s’en tirer?

Qui est-ce que vous protégez ? 

Certainement pas les Français.
Certainement pas les milliers lésés par Nestlé.
Certainement pas les agriculteurs, premières victimes de l’agroindustrie, qui les empoisonne et les appauvrit.
Certainement pas les millions qui demain seront intoxiqués par les produits qu’ils consomment, par l’eau qu’ils boivent, par l’air qu’ils respirent. 

Monsieur le Premier Ministre : si ce n’est pas notre environnement, si ce n’est pas notre santé, si ce n’est pas nos intérêts : qui est-ce donc que vous protégez ?

Sources:linsoumission.fr

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mardi 20 mai 2025

« Vous avez menti sur Bétharram, vous avez trahi votre responsabilité ! » : la députée LFI Sarah Legrain dénonce les mensonges de Bayrou et l’appelle à démissionner

 François Bayrou aimerait tourner la page du scandale Bétharram après son audition de 5 heures et 30 minutes à l’Assemblée. Mais c’est sans compter sur la pugnacité des insoumis. Les déclarations du Premier ministre lors de cette commission d’enquête ont démontré qu’il a menti à l’Assemblée nationale, le 11 février dernier, en affirmant qu’il n’avait connaissance d’aucune violence au sein de l’établissement, « a fortiori sexuelles ». Sarah Legrain, députée LFI, lui a rappelé ses mensonges et l’appelle à la démission. L’insoumission relaie dans ses colonnes son intervention. 

« Il n’y a pas de procès politique, Monsieur Bayrou. Il y a une certaine idée de la fonction que vous occupez. Un Premier Ministre ne peut mentir à l’ensemble de la représentation nationale sans gravement porter atteinte au fonctionnement de notre démocratie » : Sarah Legrain à François Bayrou sur le scandale Bétharram

« Monsieur le Premier Ministre,

Vous faites honte à votre fonction.

Devant la Commission d’enquête sur les violences en milieu scolaire, vos propos ont sidéré et profondément écoeuré.

Vous avez écoeuré par le mépris et les attaques systématiques contre celles et ceux qui ont osé parler, alerter, combattre l’omerta.

Non, Monsieur Bayrou, l’enseignante qui donnait aux élèves battus et violés de Bétharram le numéro d’urgence d’enfance maltraitée n’était pas “dérangée”. Elle était bien la seule dont la raison et l’humanité survivaient dans cet océan de violence et de silence.

Vous avez sidéré par la justification de la violence physique dans l’éducation. Sidéré par les termes choisis pour qualifier les actes pédocriminels, en parlant d’adultes se choisissant des “partenaires enfants”.

Il n’y a bien que l’extrême droite pour vous soutenir et vous applaudir sur un sujet d’une telle gravité. Nous n’oublions pas qu’elle est en croisade contre l’éducation à la vie sexuelle et affective qui donne des outils aux enfants pour nommer les crimes des adultes !

Pour aller plus loin : Désintox – Ce qu’a vraiment dit Paul Vannier à François Bayrou sur Bétharram

Lors de votre audition, vous avez écoeuré en jouant systématiquement la carte de l’acharnement politique pour décrédibiliser le travail de la Commission. Le travail pour protéger les enfants.

Il n’y a pas de procès politique, Monsieur Bayrou. Il y a une certaine idée de la fonction que vous occupez.

Un Premier Ministre ne peut mentir à l’ensemble de la représentation nationale sans gravement porter atteinte au fonctionnement de notre démocratie.

Vous avez menti, ici-même face à nos bancs, le 11 février dernier, lorsque vous avez affirmé « je n’ai jamais été informé de quoique ce soit de violences, ou de violences, a fortiori, sexuelles. Jamais ».

Lors de votre audition, vous avez pourtant reconnu sous serment disposer des informations disponibles dans la presse, et donc des violences physiques dès 1996.

Vous avez trahi alors votre responsabilité de ministre de l’éducation. Par votre passivité, vous avez laissé des pédocriminels à continuer leurs crimes pendant des décennies.

Vous déshonorez aujourd’hui la fonction de Premier Ministre, et ses responsabilités face aux représentants du peuple français.

Monsieur Bayrou, quand allez-vous démissionner ? »

Sources:linsoumission.fr








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mercredi 14 mai 2025

EPR2 : la relance du nucléaire à tout prix, une alerte passée sous le tapis.

 Le 27 février 2025, une lettre du garant du débat public sur les deux réacteurs nucléaires EPR2 prévus à Bugey (Ain) est publiée sur le site de la Commission nationale du débat public (CNDP), autorité indépendante chargée de garantir le droit à l’information et à la participation du public sur les projets ayant un impact environnemental. Elle dénonce un manque d’informations clés : coût, financement, cadre législatif. Trois heures plus tard, la lettre est retirée. L’épisode illustre la méthode macroniste suivie pour relancer le nucléaire : décisions imposées, données absentes, débat verrouillé.

Annoncé en 2022 par Emmanuel Macron, le programme EPR2 prévoit six réacteurs construits sur les sites de Penly, Gravelines et Bugey, pour une mise en service autour de 2040. Présenté comme une réponse à l’urgence climatique, il soulève de nombreuses questions : explosion des coûts, dépendance aux importations, montage financier risqué, exclusion des alternatives. Un choix énergétique qui en dit long sur le modèle politique qu’il sous-tend. Notre article.

Un débat verrouillé

Le 27 février, David Chevallier, garant du débat public sur les EPR2 de Bugey, publie une lettre adressée à la CNDP. Il y signale l’absence de chiffrage actualisé, de plan de financement et de cadre législatif clair. EDF reporte la présentation de son devis à fin 2025, bien après la clôture du débat. La lettre est retirée du site quelques heures après sa publication.

L’épisode illustre la faiblesse du processus en cours. Les informations fondamentales manquent. La discussion est lancée sans base solide. Le débat est réduit à un habillage démocratique autour d’une orientation déjà actée.

Pour aller plus loin : Uranium : une mythique envolée et la place fondamentale de la France

EPR 2 : un coût qui échappe à toute maîtrise

Le coût du programme EPR2 ne cesse de grimper : 51,3 milliards d’euros en 2021, 67,4 milliards en 2024, 79,9 milliards selon la Cour des comptes début 2025. Son président évoque désormais une enveloppe « susceptible de dépasser les 100 milliards ».

Aucun devis actualisé n’est communiqué. Le public est invité à se prononcer à l’aveugle sur un projet à trois chiffres. L’exemple de l’EPR de Flamanville, avec ses douze ans de retard et son budget multiplié par cinq, n’a pas servi de leçon. La dérive budgétaire semble désormais structurelle.

Une consultation sans fondement démocratique

Depuis le discours de Belfort d’Emmanuel Macron, le calendrier s’est accéléré. Mais les fondations légales et démocratiques font défaut. Aucune loi de programmation énergie-climat. Aucun cadrage sérieux des besoins futurs. Aucun examen rigoureux des alternatives, notamment les scénarios 100 % renouvelables.

La consultation est lancée sans réelle possibilité d’amendement. Elle valide l’existant, sans ouvrir de champ des possibles. La démocratie environnementale est reléguée au second plan.

La facture pèse sur les finances publiques

Le financement du programme EPR2 repose sur deux instruments : un prêt bonifié de l’État et un contrat pour différence garantissant un prix de vente de l’électricité à 100 €/MWh. Le prêt, accordé à un taux réduit, pourrait couvrir plus de la moitié des coûts. D’après l’association Énergies renouvelables pour tous, il représenterait au moins 56,7 milliards d’euros, même dans l’hypothèse la plus favorable.

Le contrat pour différence engage quant à lui l’État à compenser la différence si le coût de production dépasse le prix garanti — ce qui est déjà le cas selon les estimations de Greenpeace, qui évaluent le coût réel au-delà de 150 €/MWh.

Un semblant de souveraineté

Le chef de l’État dit du nucléaire qu’il est un pilier de la souveraineté énergétique. Dans les faits, la France dépend entièrement de l’uranium importé. Le Niger a mis fin à sa coopération. La Russie reste un fournisseur central. EDF se tourne vers la Mongolie et l’Ouzbékistan. La souveraineté se construit sur le territoire, pas dans la dépendance aux régimes autoritaires.

Les énergies renouvelables, en revanche, sont locales, stables, adaptables aux territoires. Leur développement permettrait une reprise en main réelle des capacités de production. Mais elles sont toujours reléguées au second rang dans les choix budgétaires.

Une autre trajectoire est possible

La transition énergétique ne passe pas uniquement par la production. Elle implique de réduire les besoins. La rénovation thermique permettrait de diminuer drastiquement la consommation tout en luttant contre la précarité énergétique. Le développement du solaire, de l’éolien, de la géothermie, associé à des réseaux intelligents et au stockage, offre une alternative concrète, rapide et maîtrisée.

Les scénarios 100 % renouvelables, défendus par La France insoumise depuis des années, sont techniquement viables. Le financement existe, à condition de rompre avec les logiques d’investissement imposées. La réorientation des dizaines de milliards engagés dans le nucléaire permettrait de structurer une transition énergétique juste, planifiée, partagée.

Ce que révèle le dossier EPR2

Ce projet révèle deux impasses : une politique énergétique hors de contrôle, et une démocratie environnementale fragilisée. La lettre censurée du garant n’est qu’un symptôme. Les informations sont retenues, les alternatives invisibilisées, le débat neutralisé. La relance industrielle du nucléaire, présentée comme une évidence stratégique par la macronie, est une fausse route. Coûteuse, lente, dépendante de ressources importées, elle détourne les investissements nécessaires à une véritable bifurcation énergétique. Elle fige pour plusieurs décennies une trajectoire incertaine, au moment où la rapidité et la souplesse d’adaptation sont cruciales.

Face à cela, La France insoumise défend une autre orientation. Réinvestir dans la rénovation, les énergies renouvelables, les régies publiques. Reprendre la main sur la planification. Sortir progressivement du nucléaire, en sécurisant l’approvisionnement, en garantissant la justice sociale, et en respectant l’exigence climatique. Définir les priorités à partir des besoins du pays, pas des intérêts d’un secteur. Ce choix est politique. Il ne peut pas rester confisqué.

Par M.B.

Crédits photo : « Centrale nucléaire de Flamanville en 2023 », Tristan Kamin, Wikimedias Commons, CC BY-NC-ND 3.0 FR, pas de modifications apportées.

Sources:linsoumission.fr
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lundi 12 mai 2025

Manuel Bompard pousse Laurent Wauquiez dans ses retranchements – Retrouvez les moments forts du débat BFMTV.

  Ce dimanche 11 mai, tous les commentateurs sont unanimes. Manuel Bompard s’est largement distingué face à Laurent Wauquiez sur BFMTV lors d’un débat consacré aux fractures économiques et sociales, nationales et internationales. Le coordinateur national de la France insoumise a su pointer les contradictions du candidat LR d’un bout à l’autre du débat tout en rétablissant les faits face aux tentatives répétées de désinformation menées par Laurent Wauquiez. Des désinformations qui sonnaient comme tout autant d’aveux de faiblesse. Retour sur les moment forts du débat. Notre article.

Le discours convaincant de Manuel Bompard pour l’unité du peuple

Les attaques répétées de Laurent Wauquiez à l’encontre de la France insoumise ont mis en lumière la vacuité de son projet et son incapacité à argumenter sur le fond. Face à cela, Manuel Bompard a rappelé qu’il est temps d’ouvrir une nouvelle ère, celle du partage des richesses, de la lutte contre les discriminations et de la paix. Ce sera avec la France insoumise et sans ceux qui gouvernent depuis 30 ans. 

Laurent Wauquiez est resté muet lorsque Manuel Bompard lui a rappelé que l’UNI a fabriqué un jeu de cartes antisémites à Strasbourg et fait des saluts nazis à Lille, Strasbourg, Caen et Toulouse. Alors que Laurent Wauquiez a également refusé de marcher contre l’islamophobie en France ce dimanche 11 mai, Manuel Bompard a rappelé lors du débat que défendre la république c’est défendre l’unité du peuple et la lutte contre toutes les formes de de discriminations, quelles qu’elles soient, en fonction de la religion, de la couleur de peau.  

Droits humains, Manuel Bompard rappelle les bases à Laurent Wauquiez

Face aux campagnes de désinformation concernant la libération de Boualem Sansal, Manuel Bompard a rappelé la position de la France insoumise : sa libération doit passer par la diplomatie et la désescalade. L’objet de la résolution votée à l’Assemblée nationale n’était pas de permettre sa libération, mais de nourrir une surenchère dans les tensions entre la France et l’Algérie.

Par ailleurs, si Laurent Wauquiez est si prompt à vouloir renégocier l’accord d’association entre la France et l’Algérie, Manuel Bompard a souligné un silence assourdissant. Personne n’a en effet entendu le candidat à la primaire des Républicains lorsqu’il s’agissait de remettre en question l’accord d’association entre la France et Israël, alors même que le gouvernement de Netanyahu mène une guerre génocidaire contre le peuple palestinien. La France insoumise a démontré qu’elle ne défendait pas les droits humains à géométrie variable. Laurent Wauquiez, lui, fait preuve d’une hypocrisie manifeste : tout son discours sert un agenda xénophobe au service de l’extrême droite.

Relations internationales – Bompard donne un cours de diplomatie à Wauquiez

Manuel Bompard a rappelé la position de la France insoumise sur la guerre en Ukraine : il faut sortir de l’illusion qu’une issue militaire permettra de résoudre ce conflit. Ce qu’il faut, c’est l’ouverture de négociations pour assurer des garanties mutuelles aux deux parties pour garantir la paix.

Cela a été aussi l’occasion pour le député de Marseille de démonter un énième mensonge de Laurent Wauquiez. Selon ce dernier, la France insoumise n’aurait « rien à faire » de la défense et serait opposée à la dissuasion nucléaire.

Manuel Bompard l’a encore une fois mis face à ses contradictions : il ne suffit pas de se dire pour la dissuasion nucléaire, encore faut-il s’en donner les moyens. La France insoumise propose ainsi de nationaliser Vencorex. Une entreprise que Laurent Wauquiez connaît bien : elle est située près de Grenoble, en Auvergne-Rhône-Alpes, région qu’il préside. Mais cela ne semble pas le déranger qu’elle tombe dans l’escarcelle d’une multinationale chinoise !

Et pourtant, l’usine Vencorex produit des matériaux stratégiques pour la sécurité nucléaire, et notamment pour notre dissuasion nucléaire. Une fois encore, Laurent Wauquiez prouve qu’il ne se soucie pas de la souveraineté de la défense française, ni de notre industrie et de ses emplois. 

Laurent Wauquiez : le premier défenseur des riches 

Lors de ce débat, Manuel Bompard a passé un interrogatoire en règle à Laurent Wauquiez sur la politique fiscale qu’il souhaite mettre en place pour le pays. Gêné, le candidat LR a traversé une séquence difficile.

Alors que Laurent Wauquiez patauge pour défendre les milliardaires, Manuel Bompard balaie avec brio le récit selon lequel la France insoumise voudrait  « racketter les riches » en rappelant que la dernière mesure en date à ce sujet était la taxe Zucman. Une taxe qui, comme il l’a rappelé, prévoit de créer une taxation minimale de seulement 2% sur le patrimoine des très hauts patrimoines. Une contribution minime, sur 147 milliardaires seulement, dont le patrimoine leur permet d’engranger 7 % de fortune en plus chaque année.

En réalité, Manuel Bompard a bien démasqué l’agenda du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes : permettre à ses amis les plus riches de toujours plus s’enrichir, pendant que les travailleurs qu’il prétend défendre galèrent. En effet, le coordinateur de la France insoumise a rappelé à Laurent Wauquiez qu’il a voté pour le budget 2025, avec des hausses d’impôt pour les auto-entrepreneurs, pour les apprentis, une proposition d’augmentation du tarif de l’électricité. Est-ce étonnant ? Pas vraiment lorsque l’on sait que Laurent Wauquiez organisait des diners à 100 000 euros aux frais du contribuable, ce qu’il a avoué.

Manuel Bompard dézingue Laurent Wauquiez sur sa proposition d’envoyer les OQTF à  Saint-Pierre-et-Miquelon 

Laurent Wauquiez voudrait envoyer les personnes sous le coup d’un OQTF à  Saint-Pierre-et-Miquelon. De manière simple et expéditive, Manuel Bompard a expliqué en quoi sa proposition, s’il faudrait la prendre au sérieux, est absurde et cruelle.

Le coordinateur insoumis a rappelé que les OQTF concernent 150 000 personnes par an incluant des étudiants ou des salariés parfois pour un simple défaut administratif. Cet outil administratif, devenu arme politique, permet à Laurent Wauquiez de comparer 2000 étrangers considérés comme dangereux avec des étudiants en difficultés financières. 

Outre son racisme assumé, Laurent Wauquiez voudrait donc placer 2000 personnes à Saint-Pierre-et-Miquelon dans une population comptant 6000 habitants. Cela reviendrait à construire 15 centres de rétention administrative pour une superficie de… 242m2.  

Une idée absurde, raciste et irréalisable : Wauquiez ne propose pas une politique, il écrit une mauvaise farce

Sources:linsoumission.fr



















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jeudi 8 mai 2025

L’autre 8 mai 1945

 Le 8 mai, la France couvre ses monuments de fleurs, de belles gerbes tricolores, de drapeaux. Le pays exalte son unité, la résistance à l’occupation et la fin de la guerre la plus meurtrière que l’être humain se soit infligé à lui-même. On se remémore avec ferveur et émotion les destins des citoyens morts pour la France et on aime à embellir pour l’occasion notre roman national de hautes figures de la résistance et à discrètement omettre, le temps manquerait sûrement pour en faire la liste, les basses figures de la collaboration…

Nos dirigeants nous accablent pour l’occasion de discours creux qui ne laissent jamais place qu’à un sentiment béat de contentement, étant admis que vous n’examiniez pas de trop près le débouché politique restreint que ces laïus proposent. 

L’histoire se lisse dans leurs paroles, quitte à en écarter les aspects qui n’intéressent pas l’équipe de marketing de l’Élysée

À les entendre en effet et selon le poncif Gaullien toute la France a été résistante, et toute la
résistance était gaulliste. À les entendre, c’est comme si les communistes qui prenaient le maquis hier auraient aujourd’hui apprécié d’entendre leur nom cité par le président le plus répressif et antisocial du régime le plus autocratique de toutes les démocraties occidentales. Manouchian a eu au moins la chance d’être déjà mort quand Macron a fait son éloge funèbre, pas nous.

Comme si de Gaulle avait envoyé le général Leclerc sur Paris pour des raisons stratégiques ou militaires et non dans le but d’éviter que la résistance armée ne mette en place une deuxième commune de Paris, aidée par les soviétiques qui s’approchent alors dangereuse ment de la capitale. Comme si enfin, le roman national était le mythe d’une France qui allait de soi, sans contradiction, sans dynamique ni enjeu de pouvoir. L’histoire se lisse dans leurs paroles, quitte à en écarter les aspects qui n’intéressent pas l’équipe de marketing de l’Elysée.

Ce mythe dépolitisé et essentialisant nous apparait particulièrement suspect à cette date au vu de son revers Algérien et c’est dans l’ambition modeste de le contrer que nous vous proposons un autre 8 mai, une nouvelle commémoration plus en accord avec nos principes moraux, notre lecture historique matérialiste, notre ambition internationaliste et populaire. En somme, nous proposons des pistes pour réinvestir cette date d’un peu de sa teneur et de sa complexité politique.

En Algérie, cet autre 8 mai 1945

Car ce 8 mai 1945 en Algérie a un goût amer d’ambitions frustrées, de sang versé, de violence, et préfigure par bien des aspects la guerre d’Algérie qui aura lieu 9 ans plus tard. Ce jour-là à Sétif, Guelma et Kherrata le peuple algérien qui lui aussi a sacrifié ses enfants pour libérer la France de son oppresseur, sort dans la rue pour célébrer la fin de la guerre en Europe. Celle-ci ouvrait grandes les portes de la libération des peuples du monde entier, une page historique se tournait.

L’intuition était bonne, l’ambition honorable. Le revers n’en sera que plus terrible. La première victime du massacre est Bouzid Saâl, un nationaliste algérien. Son crime ? Porter le drapeau algérien dans la rue. Peut-être pense-t-il comme d’autres que ce jour de fête est propice à la révolution des relations de pouvoir de la société algérienne? Par ce geste, il affirme le droit à l’autodétermination de son pays ! Pour ce geste, il est tué. La France qui administre les autorités coloniales à travers le général Raymond Duval veut montrer l’exemple, elle a donné ordre de brimer toute velléité d’indépendance.

Les policiers tirent d’abord sur le jeune homme de 26 ans, puis sur la foule avant de réprimer violemment les manifestations. Ce geste belliqueux entraine une riposte qui fera une centaine de victimes parmi les colons, la violence escalade, la réaction sera impitoyable. Les historiens estiment que le massacre qui suit, perpétré tant par les autorités françaises que par des milices de pieds-noirs organisées autour de l’OAS, aurait fait entre 10 000 morts et 15 000 morts, civils, femmes, hommes, enfants.

Et de cette tuerie ne semblent persister que des notes en bas de page. Les discours ne la mentionnent pas, l’Etat ne reconnait pas sa responsabilité. Comment comprendre ce geste? Comment expliquer cet attentat contre le peuple? Peut-on seulement le faire sans reconnaitre la responsabilité historique de l’Etat français ? Sans analyser la situation au prisme du colonialisme? Tirer sur le fil de ce moment historique obligerait la bourgeoisie à des concessions qu’elle n’est pas prête à assumer. Car c’est bien dans la colonisation, motivée par l’expansion du marché capitaliste occidental que le nazisme prend ses racines idéologiques!

C’est la colonisation qui a inventé les concepts racistes justificateurs de l’esclavage, c’est la colonisation qui la première a fait usage de camps de concentration, qui a justifié l’expansion des empires et le viol systématique des frontières au nom de la mission civilisatrice. Hitler disposait d’études de cas pratique de domination des peuples selon tous les terrains et toutes les modalités. Il s’est étendu sur l’Europe, porté par un peuple majoritairement acquis au corpus idéologique déshumanisant que les empires occidentaux avaient patiemment cousu pendant leur conquête du monde. Ce que le pays avait subi de la part d’Hitler, sa classe capitaliste l’avait faite subir aux peuples de ses colonies.

Ce que l’Europe a vu arriver est le résultat indirect de son expansion. En justifiant la domination de l’être humain par l’être humain on prend en effet le risque de se voir un jour soi-même dominé.

Coincés dans ce paradoxe, nos dirigeants ne peuvent que nous abreuver de discours consensuels

C’est dans ce paradoxe que nos dirigeants sont ultimements coincés, et c’est la raison pour laquelle ils ne peuvent que nous abreuver de discours consensuels. En ne reconnaissant pas le crime de la colonisation algérienne, ils s’évitent d’admettre à mi-mot que la libération n’a fait que réinstituer la bourgeoisie au pouvoir. Car elle seule a tout à la fois intérêt à la colonisation et à la défaite du nazisme.

Le peuple quant à lui se réjouit de la défaite du nazisme ET déplore la colonisation. Ne pas mentionner le crime permet de ne pas avoir à parler du coupable. Reconnaitre de cette date le double-sens historique c’est faire un pas vers l’idée que la révolution citoyenne n’est pas finie, que les peuples n’ont pas encore vaincu leur ennemi commun, que la victoire sur le nazisme n’est pas la victoire sur l’oppression.

La colonisation est toujours là, le génocide palestinien orchestré par Netanyahu en est un exemple tous les jours plus horrifiant. Réinvestir les commémorations du crime colonial à la date du 8 mai en même temps que le jour de fête en souvenir de la fin de la guerre est un acte politique fort que ceux qui soutiennent Israël sont à jamais incapables de faire. Leur filliation idéologique les pousse à se soutenir mutuellement, au prix de leur crédibilité aux yeux du monde

Honorer ces victimes, femmes, hommes et enfants, c’est honorer leur combat digne pour une Algérie libre et indépendante après un siècle et demi de meurtres, de viols, de torture. Plus généralement, le tabou qui entoure le 8 mai 1945 et l’histoire coloniale française est le symptôme d’une France qui occulte les horreurs de la colonisation mais qui nie également les discriminations et le racisme résultant de cette Histoire.

La nouvelle génération issue de la diaspora algérienne dont l’exil douloureux a été accentué par les conditions d’accueil lors des premières vagues d’immigration algérienne, vit rattachée entre les ponts que la colonisation et l’exil ont dressé entre la France et l’Algérie.

La France a parqué ces Algériens et ces Algériennes dans des bidonvilles à leur arrivée en France, puis les a placés dans des grandes tours en banlieue comme pour leur signifier que leur place dans la société française était comparable à celle que l’on leur accordait dans la ville, loin des préoccupations, loin de toute considération.

Sur le plan politique, l’extrême-droite française ne rejette pas l’héritage issu de l’OAS ni celle de l’idéologie de Jean-Marie Le Pen auteur de crimes en Algérie, bien au contraire. A l’image de José Gonzalez (député RN) ou de Michèle Tabarot (députée LR), fille de l’un des fondateurs de l’OAS qui affirma face aux parlementaires LFI lors d’un débat sur l’accord franco-algérien de 1968 que compte tenu de nos positions décoloniales nous étions les amis du FLN et qu’aujourd’hui nous serions les amis du Hamas.

Pour aller plus loin : RN-FN, historique d’un parti fondé par des Waffen-SS que certains veulent réhabiliter

Il faut libérer la parole face à la tutelle coloniale

Nous sommes les amis de ceux qui se battent pour affirmer l’autodétermination des peuples, leur souveraineté et leur indépendance. Nous sommes le camp de la paix. Face aux discours nostalgiques de l’Algérie française portés par des parlementaires ou des militants, ripostons. À l’image du collectif « l’autre 8 mai » qui lutte pour une reconnaissance officielle du massacre d’algériens à Sétif, Guelma et Kherrata, la nouvelle génération s’empare de la question coloniale et de son héritage qui plane toujours en France. Il est grand temps que l’Etat français reconnaisse les crimes coloniaux perpétrés en Algérie. Cette reconnaissance doit être suivie par l’ouverture des archives notamment au bénéfice des programmes scolaires.

Rendre hommage aux victimes des massacres du 8 mai 1945, c’est célébrer la défaite de l’ordre colonial et la victoire du peuple algérien pour le droit à l’autodétermination. Mais c’est également affirmer notre solidarité envers les colonisés, les opprimés de tout temps et de tout pays. « Vietnam, Algérie, Palestine vaincra aussi », ce slogan scandé en manifestation pour le cessez-le-feu en Palestine est le symbole d’une convergence, d’un souvenir toujours vif de la colonisation française. A bas l’impérialisme qui sacrifia l’indépendance des Algériens sur l’autel du capitalisme et du racisme, à bas l’impérialisme qui sacrifie aujourd’hui la liberté des Palestiniens.

Sources:linsoumission.fr

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mercredi 7 mai 2025

Avec leurs cafés constituants, les insoumis sillonnent le pays pour la 6ème République.

 6ème République. « Comment peut-on affirmer que la 5ème République est démocratique alors qu’Emmanuel Macron ne respecte pas le résultat des élections et que le gouvernement utilise constamment le 49.3 ? », s’interroge Rose. Comme une trentaine d’autres personnes, elle a participé au café constituant – dit aussi café populaire – organisé par les insoumis·es de l’Entre-deux-Mers ce samedi 3 mai 2025 en présence de la députée LFI de la circonscription Mathilde Feld. Sur la terrasse du restaurant qui est totalement remplie pour l’événement, les curieux écoutent et se joignent à la discussion. Les restaurateurs de la commune se sont également déplacés par grand intérêt pour la thématique.

Ce soir-là, il est question de 6ème République et de démocratie. Depuis plusieurs semaines, La France insoumise a lancé une campagne nationale pour la 6ème République. Meetings, réunions publiques, pétition et cafés populaires sont organisés dans toute la France. L’objectif ? Créer des cadres de réflexion et de débat à propos de nos institutions, de la crise démocratique actuelle et de ce qu’il est possible de faire pour rendre le pouvoir au peuple. Le café se termine par des applaudissements unanimes.

« C’était très enrichissant : je ne suis pas militante LFI et les échanges de ce soir m’ont beaucoup fait réfléchir, je vais plus me documenter sur le sujet ! », raconte l’une des participantes. « Tout le monde a une approche différente de la thématique, les débats sont approfondis et ce format permet à tout le monde de participer, on va le refaire très vite », ajoute un autre participant. L’Insoumission relaie dans ses colonnes le récit de ce café « inspirant ». Récit.

« Macron s’en fiche de nous. Je suis restauratrice et au RSA et il abandonne les TPE/PME. On n’en peut plus ! Il faut que ça change ».

Le 3 mai, le groupe d’action LFI de l’Entre-deux-Mers organisait son premier café populaire dans un restaurant à Latresne, en Gironde. Trente personnes se sont retrouvées pour échanger autour de la 6ème République. Nous sommes à l’entrée de la campagne girondine, dans une commune de 3 500 habitants et, ici comme ailleurs, la question de la démocratie est souvent abordée par les habitants. « On a élu une députée LFI, Mathilde Feld, et Macron refuse de nommer un premier ministre de gauche alors que le NFP est arrivé en tête ! » s’insurge une habitante.

Le café commence par une introduction d’Enzo Blanchard, animateur de La France insoumise – Bordeaux Nord et intervenant pour les cafés populaires sur la VIème République. Il aborde la crise de la Vème République en insistant sur le fait que « la Constitution actuelle ne nous protège pas contre la concentration du pouvoir aux mains du président. À tout moment, il peut s’auto-attribuer les pleins pouvoirs grâce à l’article 16, ce qui est totalement antidémocratique ».

Un participant dit « Macron parle de respect, mais il ne respecte même pas la population ! » et une autre complète « Il s’en fiche de nous. Je suis restauratrice et au RSA et il abandonne les TPE/PME. On n’en peut plus ! Il faut que ça change ». Il explique ensuite que modifier la Constitution de la Vème République, ce qui a déjà été fait des dizaines de fois, ne suffit pas : il faut un vrai tournant démocratique dans notre pays et cela passe nécessairement par la rédaction d’une nouvelle Constitution.

La députée Mathilde Feld complète l’introduction en parlant de son expérience à l’Assemblée Nationale, où elle constate chaque jour l’autoritarisme grandissant du gouvernement. Utilisation du 49.3, non-respect des élections…

« On doit décider nous-mêmes de ce que l’on veut produire et comment on veut le produire. Il faut respecter la planète et les travailleurs ! »

Les participants se réunissent en groupes pour discuter à partir d’une double problématique : Comment rendre la VIème République démocratique et quels droits nouveaux doivent y être inscrits ? Lors de la remontée de chaque table, de nouvelles propositions émergent. « Il faut inscrire la règle verte dans la Constitution ! » propose le rapporteur de l’une des tables, ce à quoi répond une participante « il faut aussi ajouter le bien-être animal, ça va de pair ».

Chaque proposition engendre des réactions, des débats et des approfondissements qui sont notés sur un tableau. De nombreux droits fondamentaux sont évoqués par tous les rapporteurs tels que « le droit à l’IVG, la révocation des élus, la qualification de la France comme terre d’accueil et le revenu universel ».

Certaines propositions reviennent à plusieurs reprises. « Il faut protéger nos services publics en précisant leur définition et assurer leur financement », rapporte l’un des participants. Une autre ajoute qu’il faut absolument plus de démocratie au sein des entreprises. On doit décider nous-mêmes de ce que l’on veut produire et comment on veut le produire. Il faut respecter la planète et les travailleurs ! », avant d’ajouter « On ne peut pas continuer d’importer des vêtements de Chine alors qu’on sait les fabriquer en France ! ».

D’autres mesures concrètes comme l’inscription dans la Constitution du droit du sol, le vote des étrangers ou de l’interdiction de la peine de mort sont évoqués avant que la discussion ne s’oriente sur le fonctionnement de cette VIème République. « Comment faire pour qu’elle soit réellement démocratique » se questionne l’un des participants.

Comment faire pour que la 6ème République soit réellement démocratique ?

Les propositions se multiplient. « Il faut une assemblée composée d’élus révocables et redonner le pouvoir au parlement. On ne peut pas continuer avec un président qui décide de tout ! ». Une autre renchérit « Il faut décentraliser le pouvoir en redonnant de l’importance et de l’argent aux collectivités locales, notamment aux mairies. C’est d’en bas que les bonnes idées émergent ».

Au cours des débats, l’un des intervenants ajoute « il faut une légitimité obligatoire pour être élu. Il faut qu’un minimum d’inscrits aient voté pour valider l’élection car sinon ce n’est pas démocratique ! ». D’autres participants s’en réfèrent à d’autres expériences « A Athènes ils se réunissaient tous les 10 jours pour prendre des décisions démocratiquement. En Suisse le peuple peut voter sur des sujets tous les 3 mois ! ».

En conclusion, quelques idées d’actions sont exprimées : organiser un porte-à-porte et un tractage pour continuer d’informer sur le sujet et faire signer la pétition pour le passage à la VIème République, inviter tout les participants au meeting qui se tiendra le 16 mai à Bordeaux sur la thématique ainsi qu’aux prochains cafés populaires organisés prochainement dans la circonscription.

Ce café populaire a été très convivial et a permis de faire émerger une multitude de propositions, permettant aux participants, qui ont tous activement participé à l’événement, d’approfondir leur réflexion sur le sujet.













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mardi 6 mai 2025

CNEWS : pour faire diversion à l’assassinat islamophobe d’Aboubakar Cissé, on calomnie la France insoumise

 Le 25 avril dernier, à coups de couteau, Aboubakar Cissé était assassiné dans une mosquée aux cris de « ton Dieu de merde ».

Pendant des heures, les médias bourgeois se sont employés à ne pas qualifier l’acte pour ce qu’il était : un atroce crime islamophobe. Pour faire diversion, CNEWS a par exemple capitalisé sur ses vieilles obsessions contre la France insoumise en essayant d’imposer le cadrage d’une récupération politique de ce drame, d’un drame qui ne serait finalement qu’un fait divers dont il conviendrait de ne pas trop parler. 

Ainsi, le 29 avril, une analyse des bandeaux de CNEWS a montré par le ridicule l’obsession de la chaîne de Bolloré contre la France insoumise et pour mettre sous le tapis le meurtre d’Aboubakar Cissé. Entre 8h16 et 23h18 ce 29 avril, on décompte pas moins de 36 bandeaux destinés à insulter, calomnier et attaquer la France insoumise afin de faire diversion au meurtre d’un musulman assassiné par des dizaines de coups de couteaux dans sa salle de prière.

Le lendemain, en à peine 6 minutes, CNEWS a fait se succéder les trois bandeaux suivants : « Bruno Retailleau ‘absolument indigné’ par LFI » ; « Laurent Wauquiez ‘écœuré’ par la France insoumise » ; « Sarah Knafo dénonce la tactique de Jean-Luc Mélenchon ».

La responsabilité des médias dans l’islamophobie en France, CNEWS en tête, est colossale. Leurs tentatives de diversion contre la France insoumise ne le feront pas oublier.

 

 ''On peut être islamophobe mais être judéophobe c’est interdit » : quand Christophe Barbier assume tout haut le deux poids, deux mesures de la presse bourgeoise

La semaine dernière, l’éditorialiste Christophe Barbier s’exprimait sur la radio communautaire Radio J dont il est un intervenant régulier.

Interrogé sur l’état de l’islamophobie en France, il a fini par assumer tout haut ce que les plateaux de la presse dominante pensent tout bas. Ainsi, pour Christophe Barbier, alors qu’être islamophobe est autorisé en tant « droit au blasphème », la judéophobie, en tant qu’elle reviendrait quant à elle à « détester les juifs », est interdite.

À dessein et comme beaucoup d’autres, Christophe Barbier dévoie le sens et la réalité concrète de l’islamophobie en France. En tentant de faire passer l’islamophobie pour un simple positionnement intellectuel de critique d’une religion, Christophe Barbier tente de nier la violence, les humiliations et les angoisses permanentes imposées aux musulmans du pays sur l’autel d’un prétendu esprit voltairien qui animerait ses porte-drapeaux.

Comme l’antisémitisme, l’islamophobie n’est pas une critique religieuse : elle est une matrice idéologique de justification et d’entretien de la violence et des persécutions d’une partie de la population désignée à raison de sa religion réelle ou supposée.

 Sources:linsoumission.fr

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