Un accord durable, une association voulue
Mais alors s’il suffit de six mois pour informer Israël que nous mettons fin à cet accord, pourquoi ne pas le faire ? Il a été plus que prouvé, durant toute l’année qui vient de s’écouler, que Netanyahu perpétue des crimes de guerre, un génocide, et bafoue les droits humains. Qu’attend l’Europe pour rompre ses accords ? Pour mettre enfin en arrêt l’économie israélienne et sa machine de guerre génocidaire, plutôt que financer le massacre ?
L’Europe est en réalité un allié de longue date d’Israël. Comme l’explique la chercheuse post doctorale Caroline du Plessix, « Israël dispose aujourd’hui d’un des statuts les plus avancés parmi les États non-membres dans ses relations contractuelles avec l’UE ». Et cela ne date pas d’hier.
Le premier accord de libre-échange entre l’UE et Israël date de 1975 ; il visait alors à réduire les droits de douanes. En 1994, on peut lire dans les déclarations du Conseil Européens d’Essen « qu’il convient de donner à Israël un statut privilégié vis-à-vis de l’UE sur la base de la réciprocité et de l’intérêt mutuel ». Par ailleurs, Israël est le premier non-membre de l’UE à signer, en 1996, un accord permettant de prendre part au programme-cadre de recherche européen. Ainsi, l’Accord d’Association signé en 1995 n’est qu’un chainon d’une coopération plus durable ; qui fait de l’UE un allié clé d’Israël.
Cela s’est manifesté récemment, à travers le programme Horizon Europe, un programme de financement dédié à la recherche et à l’innovation. Israël en est le plus gros bénéficiaire hors UE, avec 126 millions d’euros reçus depuis octobre 2023. L’université de Tel Aviv à elle seule a reçu 28 millions d’euros, alors qu’elle a mené plus de 5030 projets de recherche conjoints avec l’armée israélienne. En tout, les financements d’Horizon Europe ont servi le développement de 130 projets israéliens.Parmi ces projets, on retrouve des technologies de guerre, notamment les drones des Industries Aérospatiales Israéliennes, utilisés dans le génocide des gazaouis. Il est pourtant inscrit dans les réglementations européennes qu’aucun financement de l’UE ne peut être utilisé à des fins de guerre ou dans le cadre de violation des droits humains. The Left, le groupe de gauche européen, a donc porté réclamation auprès de la commission européenne pour que cela cesse. Pour l’instant, pas de résultat.
Ainsi, la coopération UE-Israël n’est pas durable par hasard, mais par collusion d’intérêt et par volonté des deux parties de se lier. Pour justifier son inaction, l’UE avance que l’absence de position commune rend impossible une intervention sur l’accord de 1995. Elle se cache derrière la soi-disant impossibilité de trouver l’unanimité parmi les vingt-sept États membres – rappelons qu’il s’agit simplement de condamner un génocide. Cela masque mal le soutien manifestement inconditionnel qui a été témoigné à Israël. Complices d’un génocide qui change le cours du siècle, les Etats européens achèvent de discréditer l’Union européenne, comme soi-disant « union de la paix ». Partenaire commerciale, partenaire de crime, l’Union européenne est complice des tueries de masse perpétués par Benjamin Netanyahu.
Sources:l'insoumission.fr