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jeudi 31 octobre 2024

Qui est Bezalel Smotrich, ce criminel de guerre israélien invité à un « gala » des génocidaires à Paris ?

 « Personne ne nous laissera faire mourir de faim 2 millions de civils, même si cela pourrait être justifié et moral ». La déclaration est signée Bezalel Smotrich. Suprémaciste juif, raciste et homophobe, il est le chef du Parti sioniste religieux, tenant entre ses mains la coalition de Netanyahu qu’il a aidé à accéder au pouvoir.

Pour ce ministre des finances de Netanyahu, et colon en chef de la Cisjordanie, Israël, la « Terre promise » doit s’étendre jusqu’à Damas, en Syrie, en passant la Jordanie, le Liban, l’Irak, l’Égypte, et l’Arabie Saoudite. L’homme se définit lui-même comme un « fasciste homophobe » dans une conversation privée que la chaîne israélienne Jan a diffusé en janvier 2023. La politique de colonisation est son socle, celle du génocide, sa matrice.

Après ses propos plaidant pour organiser la famine à Gaza, Londres a dit examiner des sanctions à son encontre. Mais pour Paris, le choix a été fait de lui dérouler le tapis rouge à l’occasion d’un gala de soutien à Israël organisé le 13 novembre par l’association « Israel is Forever », laquelle est présidée par l’avocate franco-israélienne Nili Naouri pour qui « il n’y a pas de population de civile à Gaza ».

L’Élysée lui souhaite déjà la bienvenue : « Monsieur Smotrich a toute possibilité de venir participer à un gala à Paris. » a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay vendredi 25 octobre. Seule LFI milite activement pour l’annulation de cette petite sauterie entre génocidaires, à l’heure où plus de 200 000 Palestiniens ont été massacrés par l’armée de Benjamin Netanyahu. Retour sur Bezalel Smotrich, l’invité « exceptionnel » de ce gala de la honte. Notre article.

L’Insoumission et Informations Ouvrières s’associent pour proposer à leurs lecteurs des contenus sur les résistances et les luttes en cours aux quatre coins du pays. À retrouver sur tous les réseaux de l’Insoumission et d’Informations ouvrières.

Bezalel Smotrich et ses 700 litres d’essence pour fomenter des attentats

Fils de rabbin, Bezalel Smotrich a été formé dans une école religieuse de la colonie de Beit El, proche de Ramallah, en Cijsordanie occupé. Très tôt, Smotrich prend la tête d’un groupuscule agissant contre le démantèlement des colonies de la bande de Gaza, décrété en 2005 par le premier ministre de l’époque, Ariel Sharon.

À 25 ans, il est arrêté par le Shin Bet – les services de sécurité intérieure de l’État d’Israël – après avoir acheté 700 litres d’essence en vue de fomenter un attentat. Pendant trois semaines, les autorités lui tiennent le crachoir. Le criminel de guerre en puissance se tait, et ne sera pas inculpé.

Des tentatives d’attentats vers l’associatif version colonisation

À peine un an après avoir fomenté son projet d’attentat, Smoritch se tourne vers l’associatif, version génocidaire. Il figure parmi les premiers fondateurs de Regavim, une organisation dont l’objectif est d’empêcher les constructions des Palestiniens en Cisjordanie occupée et en Israël.

En parallèle, Smoritch participe à la fondation d’une autre organisation, plus criminelle encore, du nom de « Komemiyut – Esprit et héroïsme juifs ». Cette organisation s’est fixé une feuille de route assumée et rendue publique. Il s’agit de « renforcer la droiture juive en tant qu’idée nationale centrale dans l’État d’Israël, renforcer la colonisation juive et contrecarrer les intentions d’expulser les Juifs ». Elle soutient également l’établissement d’un État halakhique (basé sur la loi talmudique), rejetant un État juif basé sur une législation laïque.

Du Parlement au ministère : le génocide comme boussole

La haine viscérale de Smotrich pour les Palestiniens et son zèle dans l’entreprise de colonisation israélienne ne passe pas inaperçu. En 2016, dans le Haaretz, interrogé sur la réaction qu’il aurait face à un enfant palestinien qui lancerait des pierres, le criminel de guerre en puissance déclare : «Soit je lui tire dessus, ou je l’emprisonne, ou je l’expulse.». En 2019, il déclare rêver de « rétablir » le système politique de la royauté biblique, « pour que le pays redevienne comme au temps du roi David ».

Il est vite repéré et obtient la deuxième place sur la liste du Parti sioniste religieux en 2022, lequel remporte huit sièges aux élections législatives de la même année. Ses huit députés participent à la coalition qui a permis à Benjamin Netanyahu de conserver son poste. Huit sièges qui lui permettent de peser sur l’orientation du Gouvernement Netanyahu pour le rendre encore plus infâme, en brandissant la menace de la censure.

En plus d’être nommé ministre des finances, Smotrich se voit aussi confier le rôle « d’administrateur » – l’équivalent du poste de colon en chef – de la Cisjordanie occupée, poste par lequel il supervise le développement des colonies et la construction des infrastructures (eau, routes, électricité…). De quoi lui permettre d’accomplir son rêve de conquêtes territoriales, de réoccupation et de recolonisation de Gaza à coup de massacres de masses et de déportations systématiques.

Dès le 7 octobre, les déclarations génocidaires de Smotrich se multiplient

L’attaque du 7 octobre conforte Smotrich dans ses visées. D’après Tomer Persico, spécialiste du fondamentalisme juif à l’Institut Shalom Hartman de Jérusalem : « Il y voit une opportunité offerte par Dieu pour appliquer ses plans : étendre la souveraineté d’Israël sur toute la Terre sainte, en chassant autant de Palestiniens qu’il est possible, en soumettant ceux qui restent et en tuant ceux qui s’y opposent ».

Ce n’est ni plus ni moins que l’objectif que nourrit Smotrich depuis ses débuts. Un objectif réitéré ce dimanche 27 octobre à l’occasion du sommet Moyen-Orient, une conférence organisée par le média israélien « Israel 365 ». Au cours de cette conférence, Smotrich a appelé à annexer la Cisjordanie et la bande de Gaza ainsi qu’à expulser les Palestiniens.

Pour lui « un État Palestinien ne sera jamais établi », et il faut désormais « l’établissement de nouvelles villes et de nouvelles implantations dans les profondeurs de la Cisjordanie. » Pour lui, la colonisation doit s’étendre, et la souveraineté d’Israël avec : « Là où il n’y a pas de présence civile, il n’y a pas de présence militaire à long-terme… Il n’y a pas de sécurité et il y aura une menace existentielle qui ne cessera de planer sur l’État d’Israël et sur ses citoyens, et nous ne devons pas permettre cela ».

Déjà, le 3 janvier 2024, Smotrich appelait à la déportation de « 2 millions d’Arabes qui aspirent à la destruction de l’État d’Israël » affirmant que « s’il ne restait que 100 000 à 200 000 » Palestiniens, « cela changerait la donne pour l’après-guerre ».

Entre deux déclarations, les villages de Cisjdornanie sont vidés, les colons font des descentes armées sanglantes avec la connivence de l’armée avec Smotrich en appuie. Les massacres s’enchaînent. Mercredi 28 août, l’ONU a dénombré au moins 637 Palestiniens tués en Cisjordanie par l’armée israélienne ou des colons depuis le 7 octobre. Un chiffre largement sous-estimé.

Smortich invité « exceptionnel » au gala « Israël is forever » à Paris

L’évènement est prévu le 13 novembre à Paris, à l’initiative de l’association « Israel is forever ». À 260 euros la place, il est présenté comme « la mobilisation des forces francophones sionistes au service de la puissance et de l’histoire d’Israël ». Son organisatrice, Nili Kupfer-Naouri, déclarait le 26 octobre 2023 sur la chaine CNEWS « il n’y a pas de populations civiles innocente à Gaza », incitant à accélérer encore davantage le génocide à Gaza. Le 3 mai 2024, la LDH a porté plainte à son encontre pour apologie de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité sur le fondement de l’article 24 alinéa 3 de la loi du 29 juillet 1881.

Le gala met à l’honneur Smotrich, comme « invité exceptionnel ». Depuis l’annonce de l’évènement, la pression monte pour le gouvernement. Les demandes d’annulation du « Gala » se multiplient, notamment du côté de la France insoumise par le député Thomas Portes et l’eurodéputée Rima Hassan.

Le vendredi 25 octobre, lors de la conférence de presse du Quai d’Orsay, son porte-parole, Christophe Lemoine, fut bien en peine de répondre à certaines questions pointant la présence de Smotrich dans la capitale. « Envisagez-vous des sanctions contre le ministre Smotrich ayant déclaré que laisser mourir de faim les habitants de la bande de Gaza pourrait être justifié et moral ? » a interrogé l’un des journalistes présents dans la salle.

Pour Christophe LeMoine, « Smotrich a toute possibilité de venir participer à un gala à Paris. On a eu l’occasion de condamner ses propos sur la Cisjordanie et Gaza, et nous le referons s’il devait retenir des propos qui nous semblaient aller à l’encontre d’une désescalade dans la région et d’un règlement pacifique de la situation. »

Après avoir assisté pendant des mois au génocide sans rien faire puis toléré la mise à l’honneur de Netanyahu sur TF1, puis sur CNEWS, la France de Macron confirme que la saison de la honte pour le pays est loin d’être terminée. Au regard des décisions de la CIJ, et du mandat d’arrêt requis par le procureur de la CPI à l’encontre de dirigeants israéliens, la seule place de Smotrich est dans une cellule, et non à un gala.

Comme tout criminel de guerre, il doit être poursuivi, châtié et condamné. Sa présence « exceptionnelle » en France achève de rendre la France complice par inaction du génocide à Gaza et des massacres de masses au Liban. Faire venir Smotrich est un signal. Lui et Netanyahu ont un feu vert pour continuer leur entreprise criminelle d’expansion territoriale et de tueries.

 Sources: Sylvain Noël, rédacteur en chef Linsoumission.fr.



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mercredi 30 octobre 2024

« L’effacement colonial par le génocide » : Le rapport de l'ONU qui condamne Israël


Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits humains dans les territoires palestiniens, signe un nouveau rapport accablant pour Benjamin Netanyahu et son gouvernement. Nettoyage ethnique, faillite morale de l’État israélien, génocide en cours à Gaza avec risque d'extension du « crime » en Cisjordanie : une analyse décisive et très argumentée à télécharger en intégralité ci-dessous.


Dès mars 2024, dans son précédent rapport, « Anatomie d’un génocide », Francesca Albanese écrivait qu’il y a des « motifs raisonnables » de croire qu’Israël a commis « des actes de génocide » à Gaza. Huit mois plus tard, les bombardements, les massacres, les déplacements forcés de population, n’ont pas cessé, et la situation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ne cesse d’empirer. Pour la rapporteuse spéciale des Nations unies, la nature génocidaire de cette entreprise de destruction ne fait plus aucun doute.

La colonisation comme objectif, le génocide comme moyen

« Au moins 90% des Palestiniens de Gaza ont été déplacés de force, souvent plus de 10 fois, alors que des responsables israéliens et d’autres appellent les Palestiniens à partir et les Israéliens à "retourner à Gaza" et à reconstruire des colonies démantelées en 2005. » Là réside le cœur de l’argumentaire développé par Francesca Albanese : le génocide perpétré dans la bande de Gaza n’est en rien la conséquence "accidentelle" de la volonté de l’État israélien d’anéantir le Hamas après l’attaque perpétrée par ce mouvement le 7 octobre 2023. Les massacres délibérés de civils et les déplacements massifs de population constituent un nettoyage ethnique, mené avec méthode, dans l’optique d’une recolonisation de la bande de Gaza - dont témoigne par exemple la déclaration du ministre des finances israélien Bezalel Smotrich affirmant, en septembre dernier, qu’il est « justifié et moral » d’affamer l’ensemble de la population de Gaza.

Pour appuyer cette analyse, la rapporteuse spéciale de l’ONU détaille la destruction systématique de toutes les infrastructures indispensables à la vie. La quasi-totalité des hôpitaux de Gaza ont été endommagés ou détruits. L’armée israélienne cible volontairement les convois humanitaires et les personnels de santé. Les espaces présentés comme des « zones sûres » sont régulièrement bombardés. Des maladies, telles que l’hépatite A ou le poliovirus, se développent à cause de la mise hors service des réseaux d’eau et d’assainissement.

La démonstration est sans appel : « Comme promis par les dirigeants israéliens, Gaza a été rendue invivable. » Et derrière cet anéantissement des possibilités mêmes d’existence d’une population, le rapport précise : « Selon les images satellites et d’autres sources, les soldats israéliens ont construit des routes et des bases militaires sur plus de 26% du territoire de la bande de Gaza, ce qui dénote l’intention d’établir une présence permanente ».

Cisjordanie : des risques d’extension du génocide

« Entre le 7 octobre 2023 et fin septembre 2024, les forces israéliennes ont effectué plus de 5505 raids. Des colons violents, agissant, avec le soutien des forces israéliennes et des responsables israéliens, ont mené 1084 attaques, tuant plus de 792 Palestiniens - soit 10 fois de plus que la moyenne annuelle des 14 années précédentes (…). » Si l’horreur de Gaza concentre les regards internationaux, en Cisjordanie, les exactions se sont multipliées. Comme Blast l’a aussi renseigné, la politique de colonisation des territoires palestiniens s’est considérablement accélérée, faisant toujours plus de victimes civiles. Le ministre israélien de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a ordonné l’arrestation arbitraire de milliers de Palestiniens de Cisjordanie. Des vidéos et des témoignages ont permis de démontrer la perpétration d’actes de tortures et de viols dans les prisons israéliennes.

Le rapport cite une phrase de Bezalel Smotrich qui soutient qu’il y a « 2 millions de nazis » en Cisjordanie, et promet de transformer plusieurs zones de ce territoire en « tas de décombres comme (Gaza) ». Plusieurs éléments rappellent effectivement la situation à Gaza : dans les territoires palestiniens occupés, l’armée israélienne a pris pour cible des ambulances et assiégé l’hôpital de Jénine ; des milliers de personnes ont été placées sous couvre-feu sans nourriture ni eau ; la gouvernance de la Cisjordanie a été transférée à Bezalel Smotrich lui-même, au détriment des autorités militaires ; à cause des pressions, près de 30% des entreprises de la zone ont fermé, avec la crainte d’un effondrement de l’économie locale.

Le rapport avertit : « La ligne de conduite génocidaire suivie à Gaza crée un précédent inquiétant pour la Cisjordanie ». Dans la mesure où l’objectif est le même - conquérir des territoires - les moyens mobilisés pour y arriver menacent d’être semblables.

La faillite d’un État

La question de « l’intention » est centrale dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948 : la démonstration d’une intention génocidaire est posée comme indispensable à la qualification juridique d’un crime de génocide.

Le rapport de Francesca Albanese s’attarde longuement sur cette problématique. Il rappelle notamment que le projet de « Grand Israël » dans lequel est engagé le gouvernement israélien actuel se construit contre la population palestinienne, de manière indiscriminée, car l’existence même de cette population devient un obstacle à la réalisation de ce plan. Pour la rapporteuse spéciale de l’ONU, ce projet génocidaire de destruction des vies palestiniennes ne peut se limiter à la « responsabilité pénale des individus » : elle considère que « la responsabilité de l’État doit être appréciée en tant que telle ». De fait, l’intégralité de l’appareil d’État israélien est en cause.

En plus des déclarations proprement génocidaires de plusieurs responsables politiques de premier plan, ministres comme militaires, la Knesset, le parlement israélien, a pleinement soutenu le gouvernement : « Le Vice-Président de la Chambre des représentants a déclaré : "Désormais, nous avons tous un objectif commun : rayer la bande de Gaza de la surface de la Terre". » Le pouvoir judiciaire, censé, dans tout État de droit, encadrer et contrôler l’activité du pouvoir exécutif, est resté impuissant - et inactif - devant cette fuite en avant. Enfin, le rapport pointe la responsabilité des médias dans « l’incitation à ce génocide » de par leur rôle central dans la déshumanisation constante des Palestiniens - et réclame un examen judiciaire.

Le rapport se conclut par une série de recommandations exhortant les États membres à agir de toute urgence - notamment par un « embargo total sur les armes » - pour que cesse le génocide en cours. Des indications qui ne semblent en rien freiner les autorités israéliennes : ce lundi 28 octobre, la Knesset a adopté un texte de loi visant l’interdiction de l’UNRWA, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, dont l’action humanitaire est déterminante et vitale à Gaza. Le franchissement d’une énième ligne rouge qui, à l’instar des éléments réunis dans ce rapport, ne laisse plus que peu de doutes quant aux réelles intentions du gouvernement israélien.

Pour lire l'intégralité du rapport de la rapporteuse spéciale des Nations unies, cliquez ICI

Sources:Blast

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lundi 28 octobre 2024

Le RN et les retraites : récit d’une grande arnaque.

  L’arnaque sociale du RN sur la retraite, toute      une histoire

La proposition du RN devait être « un piège » qui créerait un « embarras » aux dires de
certains commentateurs politiques et médiatiques L’élément de langage de « l’embarras pour la gauche » a saturé toutes les salles de rédaction reprenant, comme à l’habitude, le même réflexe de classe les ayant amené à gonfler à l’hélium le RN lors des précédentes campagnes électorales. Alors, il y a t-il eu embarras ? Bien au contraire. Par un travail d’archéologie préventive, de veille sur les votes du RN, et de fouille méticuleuse sur la proposition du RN, les députés insoumis auront réussi à faire toute la lumière sur l’arnaque en bande organisée de Marine Le Pen et Jordan Bardella.

Dès ce mardi 22 octobre, la veille de l’examen de leur proposition en commission des affaires sociales, les turbulences ont commencé pour les troupes de Marine Le Pen et Jordan Bardella. Leurs députés ont voté en cadence contre…l’abrogation de la réforme des retraites . Première clarification. Le lendemain, jour de l’examen de leur propre texte, ces mêmes députés ont réussi à l’exploit à… votre contre la proposition d’abrogation de la réforme en commission des finances, et ce, à la même heure ! Deuxième clarification.

Lire la video
Les raisons ? Il existe deux clés de compréhensions principales. La première est que le RN n’a jamais eu l’intention d’abroger réellement la réforme des retraites conformément à son programme économique libérale. Ce dernier n’a jamais été un secret. Le 3 mars 2017, lors d’une « conférence présidentielle », Marine Le Pen déclarait ainsi : « Le marché, la concurrence, l’entreprise, le capital, l’impôt même, peuvent être les moyens du bonheur français s’ils sont au service de l’intérêt national« . Macron et Le Pen, bonnets blancs, blancs bonnets.

L’autre preuve de taille dans l’absence d’intentionnalité d’abroger la réforme des retraites sort de la bouche même de Jordan Bardella. En juin 2024, se sentant pousser des ailes par les sondages et s’imaginant déjà franchir le seuil de Matignon, le chef du parti lepéniste a fait machine arrière toute sur un ensemble de mesures sociales destinées à convaincre des bases populaires de voter pour eux. Aux portes du pouvoir, le RN n’en a alors plus besoin et se concentre à donner des gages à ses amis détenteurs de capitaux. Ainsi, en juin 2024, interrogé par le Parisien quant à l’abrogation de la réforme des retraites, Jordan Bardella répondait un « Nous verrons ». La messe est dite. Plus flagrant encore, quelques semaines plus tôt, il n’hésitait pas à défendre la retraite à 66 ans lors d’un débat entre têtes de listes pour les élections européennes.

Le revirement de juin 2024 ne date pas d’hier. Ils sont fréquents chez les lepénistes redoublant de toujours plus de mensonges et d’hypocrisie pour parvenir à leurs fins. En 2007, Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen se prononçaient pour la retraite à 65 ans avant de passer à leur fausse proposition de retraite à 60 ans, « en entretenant, tant sur le nombre d’annuités que sur l’âge réel de départ, un flou artistique » a précisé la députée LFI Gabrielle Cathala qui intervenait ce mercredi pour répondre au RN en commission des affaires sociales. Le RN n’en est pas à sa première improvisation, finissant en catastrophe s’agissant des retraites. 

Déjà, le vernis social du parti s’était craquelé lors de la dernière campagne présidentielle. Marine Le Pen avait alors abandonné sa promesse de retour à la retraite à 60 ans pour tous pour la réserver à ceux qui ont commencé à travailler tôt, entre 17 et 20 ans. Pour tous les autres, la retraite à taux plein ne serait accessible qu’entre 62 et 67 ans, au bout de 42 ou 43 annuités.

Lors des mobilisations contre la réforme des retraites à 64 ans et le vol de deux ans de vie décidé par Emmanuel Macron, là aussi, le mensonge du RN sur le volet soi-disant « social » de son programme avait volé en éclats. Alors que la plus grande mobilisation depuis mai 68 enflammait les rues de France, avec 93 % des actifs opposés à la réforme, que faisait Marine Le Pen ? Elle donnait instruction à ses troupes de tenir une ligne précise visant à fustiger les syndicats. Et bien sûr, les lepénistes se gardaient bien de descendre dans la rue. 

Sources:linsoumission.fr


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mardi 22 octobre 2024

Censure, destitution, budget – Comment le RN multiplie les opérations de sauvetage de Macron

 N. « On ne veut pas tout casser ». Le 9 octobre, Sébastien Chenu résumait la ligne du Rassemblement national vis-à-vis de la politique d’Emmanuel Macron et de Michel Barnier. En refusant de voter la destitution d’Emmanuel Macron, la censure contre Michel Barnier, et en validant la saignée austéritaire du Premier ministre en commission des finances, le RN fait la démonstration constante de son rôle de sauveur suprême d’une politique macroniste minoritaire, en lambeaux et ayant endetté le pays de plus de 1 000 milliards d’euros de dette en 7 ans, tout en décuplant la fortune des 500 familles les plus riches de France. Notre article.

Le gouvernement Barnier : l’alliance Macron-Le Pen qui ne se cache plus

Dès septembre, nous dénoncions le pacte entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen que constituait la nomination de Michel Barnier au poste de premier ministre. Réactionnaire, homophobe, opportuniste, l’homme représente l’expression la plus franche du macrono-lepénisme.

Déjà pendant la primaire de LR en 2021, le Premier ministre s’était employé à courtiser les électeurs du Rassemblement National en singeant son programme. Il proposait ainsi, entre autres, la suppression de l’Aide Médicale d’État. En septembre, c’est donc lui qui fait le pont entre Macron et Le Pen, installant un gouvernement très droitier à la tête d’un pays où le NFP a gagné les élections législatives.

C’est donc très logiquement que le rassemblement national refuse la censure. Pourquoi censurer un gouvernement qui applique leur programme et qui empêche la gauche de rompre avec l’ordre établi ?

Guillaume Bigot, député d’extrême droite du Territoire de Belfort, se félicite du poids de son parti dans la vie politique. Pour lui, pas besoin de menacer le gouvernement de censure, puisque ce dernier écoute les élus RN. Il explique : « On ne censure pas, car un seul tweet de Marine Le Pen suffit à infléchir la position du Premier ministre sur la désindexation des salaires ! Nos déclarations ont plus de poids sur le gouvernement que votre censure épouvantail ».

Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe d’extrême droite à l’Assemblée nationale, va encore plus loin. Il déclare : « Pourquoi voulez-vous que l’on refuse cette main tendue à détruire le barrage républicain ? ». Les élus ne se cachent plus : leur but fièrement revendiqué est l’instauration d’une politique néolibérale-autoritaire, consensuelle entre Macron et Le Pen.

Quand l’extrême droite refuse la destitution de Macron

Malgré cette alliance, impossible d’affirmer que la gauche n’a pas gagné les élections. Face au coup de force de Macron, les députés de la France insoumise lancent une procédure de destitution. Il s’agit de porter la voix des urnes qui avaient mis en déroute le président ; plus d’un français sur deux soutient la démarche. Ce n’est que « désordre » pour le Rassemblement national, mécontent de voir que certains respectent encore la démocratie.

Pour Sébastien Chenu, la destitution d’Emmanuel Macron  « n’a aucun sens ». Forcément, pour le parti fondé par Jean-Marie Le Pen, la destitution de son allié néolibéral et raciste n’a pas de sens. Le député ajoute qu’elle « est techniquement totalement impossible ». Une fois de plus, elle ne le serait pas si le Rassemblement national ne volait pas systématiquement à la rescousse de l’épave macroniste.

Le RN et le budget : main dans la main avec Macron pour la saignée des services publics

Belote et rebelote sur le budget : le parti de Marine Le Pen sauve la mise à Macron. Alors que le Premier ministre avait proposé un budget austéritaire de casse des services publics, la commission des finances, présidée par Éric Coquerel, en décida autrement. Les victoires insoumises accumulées permettent de dégager 60 milliards d’euros de recettes dans le budget 2025, notamment par la taxation des superprofits et l’augmentation des contributions des ultra-riches.

Une nouvelle fois, le Rassemblement National trahit les Français et sauve la macronie. Les députés du partoi lepéniste refusent de voter le budget amendé par le Nouveau Front Populaire et préfèrent faire les poches aux Français. Tant pis pour les deux millions de seniors sous le seuil de pauvreté ; pour l’indexation de leur pension retraite sur l’inflation, ils attendront juillet. 

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dimanche 20 octobre 2024

Contre l'antisemitisme et ses instrumentalisations.


La lutte contre l’antisémitisme serait le parent pauvre de la gauche. Reprise comme une évidence, cette affirmation est pourtant rarement étayée ni accompagnée d’une tentative d’explication sérieuse. Plus grave, elle est aujourd’hui devenue l’étendard d’une offensive réactionnaire qui instrumentalise l’antisémitisme contre les forces politiques anticapitalistes et anti-impérialistes en se faisant passer pour progressiste. Dans la séquence dramatique qui s’est ouverte le 7 octobre, toute expression de solidarité avec le peuple palestinien a été ainsi ciblée et criminalisée.

Ce livre(Contre l’antisémitisme et ses instrumentalisations) réunit des voix juives et non juives qui s’alarment du procédé autant que de ses conséquences et produisent une réflexion riche sur les liens entre sionisme, antisémitisme et racisme colonial.

L'auteur du livre Maxime Benatouil est membre du Collectif juifset juives décoloniaux:TSEDEK.

Tsedek ! est un collectif de juifs et juives décoloniaux·ales luttant contre le racisme d’État en France et pour la fin de l’apartheid et de l’occupation en Israël-Palestine. Nous sommes en rupture avec les discourspromulgués par les institutions juives censées nous représenter et par la majeure partie des collectifs juifs antiracistes français.

Dans la video du MEDIA ci-dessous c'est avec l'historien Julien Théry qu'il déconstruit les accusations d'antisémitisme portée contre des hommes ou des femmes de gauche qui n'ont de cesse de s'opposer à un état colonisateur non respectueux des résolutions de l'ONU.



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vendredi 18 octobre 2024

Victoires sur le Budget(Commission des finances)

Depuis une semaine, le budget 2025 est étudié en commission des Finances à l'Assemblée nationale : l'occasion de transformer ce budget aux allures de scandale d'État en un budget au plus proche des besoins des Français·es !

Alors que Macron et Barnier, aidés par le Rassemblement national, prévoient une nouvelle saignée budgétaire, les député·es de la France insoumise bataillent sans relâche pour reprendre l'argent aux multinationales et aux ultra-riches afin de répondre aux besoins urgents du peuple. 

Et nous accumulons les victoires, notamment en récupérant 40 milliards de recettes fiscales !

➤ Suppression de la hausse des taxes sur l'électricité
➤ TVA réduite à 5,5% pour les premiers kW indispensables à une vie digne
➤ Taxe sur les hauts revenus pérennisée
➤ Relèvement du taux de la flat tax
➤ Taxe sur les super-dividendes
➤ Rétablissement de l'exit tax
➤ Impôt universel ciblé
➤ Reconduction et renforcement de la taxation sur les superprofits des énergéticiens
➤ Taxe kilométrique sur les produits importés
➤ Taxation des multinationales sur leurs bénéfices réellement réalisés en France
➤ Taxe sur les superprofits

Un autre budget est possible ! Nous pouvons réparer les dégâts de Macron. L'austérité n'est pas une fatalité quand on sait où chercher !




 

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jeudi 17 octobre 2024

Barnier prépare une hausse des factures d’électricité et de gaz, le RN refuse de le censurer


  Électricité. En deux ans, elles ont bondi de 45 % et le bout du tunnel est encore loin… Les factures d’électricité vont de nouveau flamber. L’association de consommateurs UFC-Que Choisir a tiré la sonnette d’alarme. Le Gouvernement pose les principes d’une hausse de plus de 124 % de la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE). Concrètement, les abonnés à offre fixe vont devoir se serrer la ceinture. Un ménage qui paye actuellement 2 200 euros en paiera 2 512, soit une hausse de plus de 14 %. Soit, 312 euros de racket supplémentaire. 6 millions de foyers sont concernés.

Pour de nombreuses familles, la lumière est déjà coupée. En 2023, plus d’un million d’interventions pour impayés de factures de gaz et d’électricité se sont déroulées. Pour les insoumis, la nouvelle ne fait que conforter l’une de leurs propositions phares portées depuis des années : le blocage des prix de l’énergie. Proposition que le groupe parlementaire LFI a mise à l’ordre du jour de sa future niche parlementaire. À l’autre bout de l’échiquier politique, le parti de Marine Le Pen a dénoncé les hausses… 24 heures après avoir refusé de censurer le Gouvernement Barnier à l’Assemblée nationale. Des paroles… sans les actes. Notre article.

Électricité – Quand l’injustice frappe les plus pauvres

Avec cette hausse, les taxes représenteront 35 % de la facture d’électricité, une proportion historique et jamais atteinte. Or, les plus pauvres sont ceux qui dépensent proportionnellement le plus dans l’énergie ; ils seront donc les plus violemment touchés. Les Français payent les cadeaux offerts aux patrons depuis le début des quinquennats Macron !

Pour aller plus loin : Budget – Michel Barnier prépare ses 60 milliards de saignée austéritaire dans les services publics

Les tarifs de l’électricité sont 45 % plus élevés qu’il y a deux ans, il est inadmissible que le pouvoir d’achat des Français soit une nouvelle fois attaqué par une hausse de la facture !

Sources:linsoumission.fr

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mercredi 16 octobre 2024

Retraités : comment Barnier se prépare à leur voler leurs pensions

Jerc dessinateur

Retraite. Le budget 2025 est sorti avec à la clé, une saignée budgétaire jamais vue : 60 milliards d’euros. Au programme : saignée des services publics et vol des retraités. La justification ? « Redresser les comptes » pour satisfaire aux injonctions européennes sur le déficit. Sauf que le déficit a explosé en raison des quelques 69 milliards d’euros donnés en cadeau chaque année, depuis 2017, aux riches et aux multinationales.

Quant à l’évolution des chiffres du déficit, elle interroge en haut lieu. Le député LFI Eric Coquerel a prévu de transformer la commission des finances en commission d’enquête pour faire toute la lumière sur ces variabilités. Qui a menti ou a été incompétent ? Les comptes ont-ils été truqués par Emmanuel Macron par l’intermédiaire de son ministre des Finances, Bruno Le Maire ? Les réponses arriveront vite. Et les retraités les attendent… Le budget acte 150 euros en moins pour chaque retraité en raison du report de l’indexation des pensions sur l’inflation. Notre brève.

Report de l’indexation des pensions de retraites : le coût de canif dans le pouvoir d’achat des seniors

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 prévoit une large diminution des dépenses de la « branche vieillesse ». Son déficit est estimé à 6,3 milliards d’euros en 2024 ; il devra être réduit à 3,1 milliards en 2025. Le problème des personnes âgées, vous comprenez, c’est qu’elles nous font perdre de l’argent…

Pour aller plus loin : Budget – Michel Barnier prépare ses 60 milliards de saignée austéritaire dans les services publics

Le gouvernement propose donc de reporter l’indexation des pensions retraites sur l’inflation du 1ᵉʳ janvier au 1ᵉʳ juillet. Ce décalage lui permettra certes d’économiser 4 milliards d’euros. Mais cette coupure représente 200 à 300 euros en moins pour chaque retraité. Cette décision prend place dans une France où deux millions de seniors vivent sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 1 216 euros par mois.

En cinq ans, le taux de pauvreté est passé de 7,5 % à 10,6 % chez les 65-74 ans. Les femmes en sont les premières victimes : elles subissent plus souvent le sous-emploi, le temps partiel et les ruptures de carrière. Or, pour ces personnes, 300 euros est une somme décisive : il s’agit de pouvoir manger, se loger, s’habiller. Ce n’est pas à elles de se serrer la ceinture alors que les dividendes des patrons explosent.

Sources:l'insoumission.fr




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mardi 15 octobre 2024

Doliprane – La France en pillage

 « Après l’énorme scandale de la vente et du rachat d’Alsthom, […] voilà celui du Doliprane dont Sanofi vient de vendre 50 % à un fonds américain »

Après l’énorme scandale de la vente et du rachat d’Alsthom vendu puis racheté deux fois plus cher au même General Electric, voici celui de Doliprane dont Sanofi vient de vendre 50 % à un fonds américain, CD&R… Ce fonds CD&R récompensera la Directrice Générale de Doliprane par une rémunération de 200m€. Sanofi s’engage à vendre les 50 % restants dans un délai de 3 à 5 ans. C’est donc un actif stratégique français qui disparaît du champ de la souveraineté nationale.

Le Ministre de l’Économie, Antoine Armand, se dit d’accord pour cette opération si le fonds de pension garantit la production en France du médicament. Il est mignon ! Mais cette précaution purement verbale ne vaut pas cher. D’abord, il est curieux de voir un Ministre de l’Économie faire campagne pour un fonds d’investissement américain, de surcroit sur un actif de souveraineté. En effet, il est sans précédent de lire en pareil cas dans un communiqué de presse officiel du Ministère de l’Économie que CD&R, le fonds en question, est « un fonds d’investissement sérieux qui présente des perspectives positives ». C’est d’autant plus curieux qu’Antoine Armand n’est pas un homme sans savoir ni sagacité.

Il était le Rapporteur de la Commission d’enquête de l’Assemblée Nationale sur la perte de souveraineté en France, en mars 2023. Il avait fort justement souligné explicitement « le pillage d’Alstom par GE ». Ce travail nous permet de savoir combien l’expérience récente montre que les garanties données n’ont aucune valeur. En effet, lors de la cession d’Alstom Energie à General Electric (GE) en 2014, GE s’était engagé auprès du Gouvernement et du Ministre de l’Économie de l’époque (Emmanuel Macron) à créer 1 000 emplois en France. General Electric en a finalement créé seulement 25 ! 

Trois ans après, aucun des engagements pris par le groupe américain n’avait été tenu. Autre exemple. Lors de la cession d’Alcatel à Nokia en 2016, Nokia avait pris 11 engagements auprès du Ministre de l’Économie de l’époque, Emmanuel Macron. Quasiment aucun n’a été tenu… C’est d’autant plus inquiétant s’agissant d’un fonds de pension comme celui-ci. En Effet ? La gestion par CD&R de ses actifs européens, présentée par le Ministre de l’Économie comme « présentant des perspectives positives », au contraire a toujours eu un impact très négatif sur l’emploi et l’investissement. À cela une raison de fond : une politique financière très agressive et un endettement de ses actifs trop important.

Sachez-le : CD&R est le propriétaire de But Conforama depuis 2020. Il y a détruit depuis cette date près de 3 000 emplois en France. Au Royaume-Uni, CD&R est le propriétaire du distributeur Morrisons. Il y a détruit près de 9 000 emplois en 2023, soit près de 10 % des effectifs totaux. Et tout cela malgré les engagements pris lors de l’acquisition en 2021 et les déclarations faites sur l’importance de la dimension sociale de ces entreprises…

Je ne m’use pas ici à reprendre la démonstration de l’importance de garder la maitrise de la production du médicament. Mais la nouvelle sur le Doliprane est spécialement affligeante. C’est sur la question du médicament que s’est concentré ces temps derniers la compréhension du danger que représente l’incapacité à produire ici même et sous notre contrôle ce dont la population ne peut se passer. C’est la démonstration faite par l’épisode COVID. Tout est oublié ?

Sources:l'insoumission.fr











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lundi 14 octobre 2024

L'opposition en carton-pâte.

Marine Le Pen empêche la destitution d’Emmanuel Macron et refuse de censurer Michel Barnier

La nouvelle va donner des vertiges aux 70 % électeurs du RN se déclarant favorables à la destitution d’Emmanuel Macron. Ce 8 octobre 2024, Marine Le Pen a empêché la motion déposée par LFI de poursuivre son parcours jusqu’au départ du forcené de l’Élysée. Ce matin-là, il revenait à la « conférence des présidents » – instance de l’Assemblée nationale – de voter pour l’inscription ou non de la motion de destitution du président de la République au programme de l’hémicycle.

Lors de cette « conférence des présidents », tous les groupes du Nouveau Front Populaire (NFP) ont voté pour. Les autres groupes ont voté contre. Le Rassemblement national a opté pour la politique de la chaise vide en s’abstenant. Ce vote marque une nouvelle preuve, s’il en fallait une, de l’alliance entre Emmanuel et Marine Le Pen, comme contrôleuse générale du Gouvernement Barnier. Pour Mathilde Panot, présidente du groupe parlementaire, le constat est clair : « Marine Le Pen a sauvé Emmanuel Macron ». Quelques heures plus tard, le diagnostic fut confirmé : le RN a refusé de voter la motion de censure du Gouvernement Barnier, dévoilant toute l’imposture du parti lepéniste. Critiquer Barnier dans les tweets, mais refuser de censurer son Gouvernement dans les actes !

Déjà, en commission des lois de l’Assemblée nationale, le RN avait servi de bouée de sauvetage en se prononçant contre la destitution d’Emmanuel Macron par la voix de Philippe Schreck, député du parti lepéniste. Pour les insoumis, à l’initiative de la motion de destitution soutenue par plus d’un Français sur deux, et fort de près de 360 000 signataires de la pétition pour la soutenir, la bataille est loin d’être terminée. Leur coordinateur, Manuel Bompard, a d’ores et déjà annoncé qu’une nouvelle motion de destitution serait déposée « jusqu’à ce que la destitution soit discutée à l’Assemblée nationale ». Notre brève.

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jeudi 10 octobre 2024

Budget – Michel Barnier prépare ses 60 milliards de saignée austéritaire dans les services publics.

 Bercy a diffusé les premiers chiffres du projet de loi de finances pour 2025 lequel sera présenté ce soir à 18 heures en conseil des ministres.   L’annonce principale est déjà connue : 60 milliards de saignées budgétaires ont été mises à l’ordre du jour par Michel Barnier, Premier ministre par usurpation.   Avec les gels de crédit déjà prévus, le montant total d’économies à réaliser s’élèvera à 80 milliards d’euros, comme l’avait déjà analysé Jean-Luc Mélenchon en 2022. 

En 2024, ce chiffre est pourtant bien à l’ordre du jour, sous surveillance de Bruxelles et sous la bienveillance du RN ayant refusé de voter la censure du Gouvernement Barnier.   En juin dernier, la Commission européenne a activé la « procédure déficit excessif », une « mise en garde » de Bruxelles que ses laquais français suivent à la lettre pour satisfaire aux règles budgétaires européennes absurdes.   Un déficit provoqué par la baisse de 69,6 milliards d’euros des recettes fiscales par an, depuis 2017, par une série de cadeaux aux plus aisées.

Les 2 millions de retraités vivant sous le seuil de pauvreté ne bénéficieront pas dès janvier de l’indexation des retraites sur l’inflation. ...  Les collectivités devront quant à elles subir 5 milliards d’euros de coupes budgétaires qui se répercuteront sur un détricotage des services publics locaux. 
Le gouvernement assure que la hausse des recettes sera financée à hauteur de 20 milliards d’euros par les grandes entreprises et les ménages les plus fortunés. ...  Si le gouvernement se réjouit des 4 milliards d’euros ainsi obtenus, c’est aux dépens des retraités, dont deux millions vivent déjà sous le seuil de pauvreté.
On parle de 5 milliards d’euros en moins pour les collectivités locales ; de plafonner les indemnités journalières ; de baisser le taux de prise en charge des consultations médicales ; de réduire de 20 milliards d’euros le budget des ministères. 
Carole Palus, aide-soignante et représentante du personnel du syndicat CGT à l’hôpital de Libourne, dénonce le « sous-sous-sous-effectif » et la marchandisation de la santé qui pousse à aborder le soin « comme dans une usine de voitures ».
En janvier dernier, le personnel des urgences de Meulan-Les Mureaux a dû entamer une grève illimitée pour créer un poste d’infirmière de nuit, pourtant nécessaire au soin des patients.   Même ambiance en juin, lorsque la CGT Santé Action Sociale et Sud Santé Sociaux lancent un préavis de grève contre les fermetures de lits et de services.   Le secteur est en crise et redoute les politiques meurtrières de Bercy ; mais le gouvernement reste sourd à ses appels à l’aide.
Le garde des Sceaux Didier Migaud annonce mardi soir devant la commission des Lois de l’Assemblée que le budget de la justice « ne sera pas satisfaisant ». 
En 2022, la France était le deuxième pays d’Europe en termes d’effectifs par professeur ; avec 18,2 enfants par classe en moyenne à l’école primaire. 
Des élèves et des professeurs exposent leur situation : « Je suis une élève à Blaise Cendrars dans le 93, évidemment qu’on n’a pas de plafond dans les toilettes » ; « Je suis professeur dans le 93, évidemment que quand je suis tombée enceinte mes élèves n’ont pas eu cours pendant six mois ». 
Le déficit a explosé sous Macron pour une bonne raison : ses réformes fiscales coûtent 70 milliards d’euros par an à l’État.   Parmi celles-ci, on compte la suppression de l’ISF, qui coûte 3,2 milliards par an, la suppression de la taxe d’habitation, 18,5 milliards par an ; mais aussi les petits cadeaux de Macron aux entreprises, puisque la baisse du taux d’impôt sur les sociétés coûte 11,5 milliards par an. 

Sources:linsoumission.fr


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mercredi 9 octobre 2024

Le week-end très anti-NFP de Bernard Cazeneuve.

« Cette présence est un message ». Devant Bernard Cazeneuve présent aux universités du Modem ce week-end, François Bayrou n’a pas tari d’éloge pour l’ancien premier ministre socialiste. Très applaudi par les « centristes », l’ancien collègue d’Emmanuel Macron sous le gouvernement Hollande s’est prêté à l’exercice où il excelle : tirer à boulets rouges sur le Nouveau Front Populaire et tout particulièrement contre Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise. Il a rappelé son souhait d’une « coalition large » et assumer son souhait de « trouver des compromis » avec la droite.

Un week-end en rose et noir. La veille, il s’était mis sur son 31, habillé en tenue de chasse autrichienne, pour déguster un cassoulet avec François Hollande, Raphaël Glucksmann et Carole Delga à l’initiative des « rencontres de la gauche ». Mais pas n’importe quelle « gauche », celle qui « travaille et aime l’entreprise » dit Delga. Celle aussi ayant recueilli 1,7 % des suffrages à la dernière élection présidentielle. Pour Delga, cette gauche est aussi celle « du courage ». À géométrie variable bien sûr. Les anti-NFP ont observé un silence radio total sur le génocide à Gaza et les massacres de masse au Liban, et pas un mot non plus pour dénoncer le vol des élections législatives par Macron.

La candidate commune du Nouveau Front Populaire pour Matignon, Lucie Castets, n’était donc pas convié à ces « rencontres de la gauche ». Et pour cause, à Brame, était présente toute la brochette des anti NFP, viscéraux. Quelques jours plus tôt, Carole Delga fissurait une nouvelle fois le NFP en se félicitant pour la construction de l’A69, passant à la trappe la proposition de moratoire inscrite dans le programme partagé du NFP. Un acte anti-NFP qui ne fut ni son premier, ni son dernier, dans la droite ligne de Bernard Cazeneuve.  

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mardi 8 octobre 2024

Enquête. Qu’est ce que l’accord UE-Israel qui finance le génocide de Netanyahu ? (part3)

 

Un accord durable, une association voulue

Mais alors s’il suffit de six mois pour informer Israël que nous mettons fin à cet accord, pourquoi ne pas le faire ? Il a été plus que prouvé, durant toute l’année qui vient de s’écouler, que Netanyahu perpétue des crimes de guerre, un génocide, et bafoue les droits humains. Qu’attend l’Europe pour rompre ses accords ? Pour mettre enfin en arrêt l’économie israélienne et sa machine de guerre génocidaire, plutôt que financer le massacre ?

L’Europe est en réalité un allié de longue date d’Israël. Comme l’explique la chercheuse post doctorale Caroline du Plessix, « Israël dispose aujourd’hui d’un des statuts les plus avancés parmi les États non-membres dans ses relations contractuelles avec l’UE ». Et cela ne date pas d’hier.

Le premier accord de libre-échange entre l’UE et Israël date de 1975 ; il visait alors à réduire les droits de douanes. En 1994, on peut lire dans les déclarations du Conseil Européens d’Essen « qu’il convient de donner à Israël un statut privilégié vis-à-vis de l’UE sur la base de la réciprocité et de l’intérêt mutuel ». Par ailleurs, Israël est le premier non-membre de l’UE à signer, en 1996, un accord permettant de prendre part au programme-cadre de recherche européen. Ainsi, l’Accord d’Association signé en 1995 n’est qu’un chainon d’une coopération plus durable ; qui fait de l’UE un allié clé d’Israël.

Cela s’est manifesté récemment, à travers le programme Horizon Europe, un programme de financement dédié à la recherche et à l’innovation. Israël en est le plus gros bénéficiaire hors UE, avec 126 millions d’euros reçus depuis octobre 2023. L’université de Tel Aviv à elle seule a reçu 28 millions d’euros, alors qu’elle a mené plus de 5030 projets de recherche conjoints avec l’armée israélienne. En tout, les financements d’Horizon Europe ont servi le développement de 130 projets israéliens. 

Parmi ces projets, on retrouve des technologies de guerre, notamment les drones des Industries Aérospatiales Israéliennes, utilisés dans le génocide des gazaouis. Il est pourtant inscrit dans les réglementations européennes qu’aucun financement de l’UE ne peut être utilisé à des fins de guerre ou dans le cadre de violation des droits humains. The Left, le groupe de gauche européen, a donc porté réclamation auprès de la commission européenne pour que cela cesse. Pour l’instant, pas de résultat.

Ainsi, la coopération UE-Israël n’est pas durable par hasard, mais par collusion d’intérêt et par volonté des deux parties de se lier. Pour justifier son inaction, l’UE avance que l’absence de position commune rend impossible une intervention sur l’accord de 1995. Elle se cache derrière la soi-disant impossibilité de trouver l’unanimité parmi les vingt-sept États membres – rappelons qu’il s’agit simplement de condamner un génocide. Cela masque mal le soutien manifestement inconditionnel qui a été témoigné à Israël. Complices d’un génocide qui change le cours du siècle, les Etats européens achèvent de discréditer l’Union européenne, comme soi-disant « union de la paix ». Partenaire commerciale, partenaire de crime, l’Union européenne est complice des tueries de masse perpétués par Benjamin Netanyahu.

Sources:l'insoumission.fr

 

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lundi 7 octobre 2024

Enquête. Qu’est ce que l’accord UE-Israel qui finance le génocide de Netanyahu ? (part2)

 Les conséquences sont bien concrètes pour les victimes du régime de Netanyahu. En effet, les dépenses de guerre israéliennes atteignent presque 30 milliards de dollars en 2023. Des dépenses financées de fait par l’Union européenne.
Le commerce que mène l’Europe avec Israël, via l’accord commercial de 1995, est un des moyens de financement du génocide en cours en Palestine. Les enjeux sont très concrets : les échanges commerciaux permettent au régime de Netanyahu de se procurer le matériel et les armes utilisés dans les massacres perpétués : munitions, bombes, chars, des armes qui tuent chaque jour des dizaines de civils. Les plus 200 000 morts gazaouis (estimations via chiffres The Lancet) ont été tués par des armes financées par l’Europe.

 




















Une entente politique entre l’Union européenne et Israël

Si l’Accord d’Association UE – Israël est de nature économique, il est aussi politique. Parmi ses objectifs, le texte officiel compte « fournir un cadre approprié au dialogue politique ». Il s’agit de la mise en place d’un échange qui doit susciter « une meilleure compréhension réciproque et une convergence croissante des positions sur les questions internationales ». Ce dialogue doit avoir lieu via le Conseil d’association, censé se tenir une fois par an.

C’est lors de ce conseil que l’une des deux parties peut rompre l’accord, notamment si ses conditions ne sont pas respectées. Parmi celles-ci, l’article deux indique que « les relations entre les parties, de même que toutes les dispositions du présent accord, se fondent sur le respect des droits de l’homme et des principes démocratiques ». Ainsi, le non-respect des droits de l’homme est suffisant pour rompre l’accord.

Selon l’article 82, il suffit de le déclarer ; l’accord cesse d’être applicable six mois après la notification. Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a conclu que de graves violations des droits humains sont commises par Israël – et ce, bien avant 2023. Il est donc incompréhensible que l’accord d’association soit encore en vigueur, éthiquement et selon ses propres règles.

Suite à l’établissement illégal de colonies en Cisjordanie, l’accord d’association est contesté dans l’UE. En 2012, il n’est pas rompu, mais le dialogue politique cesse. Il ne reprend qu’en 2022.

Josep Borrell, Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, déclare à cette occasion « Il a été important de relancer ce canal de dialogue de haut niveau entre l’UE et Israël. Nous sommes proches à bien des égards et coopérons dans de nombreux domaines. Dans le même temps, cette session a également été l’occasion de débattre de questions sur lesquelles nous ne sommes pas d’accord, telles que le processus de paix et la situation dans les territoires palestiniens. Ces deux approches constituent la raison d’être de la diplomatie et d’un bon partenariat. ».

Pourtant, aucun progrès n’avait été constaté sur le respect des droits humains, et Israël n’avait pas abandonné ses colonies illégales – loin de là !

En février dernier, alors que le génocide avait déjà débuté et qu’Israël préparait son offensive sur Rafah, Pedro Sánchez et Leo Varadkar, les premiers ministres espagnols et irlandais, demandent à la Commission un « examen urgent pour déterminer si Israël respecte ses obligations, y compris dans le cadre de l’accord d’association UE-Israël ». Cela reste sans réponse. En France, ce sont les insoumis qui luttent pour la fin de cet accord meurtrier.

En avril, Rima Hassan lance une pétition pour suspendre l’Accord d’Association UE – Israël, qui recueille presque 100 000 signatures. On peut aussi évoquer les 195 organisations de la société civile européenne qui ont interpellé nos dirigeants pour mettre fin à l’accord, parmi lesquelles La Cimade et la Ligue des Droits de l’Homme.

A suivre: Enquête. Qu’est ce que l’accord UE-Israel qui finance le génocide de Netanyahu ?(part3)








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samedi 5 octobre 2024

DE ALLENDE AU NFP : LE SYSTÈME FAIT TOUJOURS BARRAGE À LA GAUCHE.

 C'est étrange, l'espoir, c'est fragile. A la victoire du Nouveau Front populaire, j'ai ressenti ça, la surprise d'y croire depuis des décennies. On vote par réflexe pour le moins pire. J'avais jamais vraiment ressenti de la joie en me rendant dans l'isoloir. Ça fait bizarre. Ça fait peur aussi parce qu'on anticipe la déception. On sait qu'elle arrivera. On sait que le président voudra reprendre la main. Pour cette nouvelle saison de Doc doc doc, on a eu envie de vous montrer trois films qui racontent les rivières lorsqu'elles quittent leur nid, le peuple quand il prend conscience de sa force, quand il s'éduque et qu'il prend son destin en main." Nouvel épisode de Doc doc doc, par Nicolas Houguet.


La bataille du Chili de Patricio Guzman(1979) disponible jusqu’au 16/08/2026 sur ARTE


Dans les mois qui précèdent le coup d'Etat militaire au Chili, les partisans du président socialiste Allende tentent de créer un "État dans l'État" par des actions politiques et caritatives - pour contrebalancer les forces anti-réformes du pays, soutenues entre autres par le gouvernement Nixon aux États-Unis.

Suite à la grève séditieuse entamée par les transporteurs, les patrons, ingénieurs et cadres supérieurs abandonnent des usines que les ouvriers décident de continuer à faire tourner seuls. Des "comités de vigilance" s'organisent pour surveiller les bâtiments chaque nuit et chaque week-end. En parallèle, la création de "cordons industriels", un système d'échanges local de ressources, permet de contrer la grève des camionneurs qui met à mal l’approvisionnement de la population. Des initiatives qui préfigurent l'amorce d'un véritable pouvoir populaire. Au début de l'été 1973, 31 "cordons" maillent le pays, dont huit dans la seule capitale, Santiago. Des "commandos communaux", réunissant étudiants, ménagères, ouvriers et paysans, se constituent sur la base d'actions concrètes, notamment les occupations d'usines. Dans chaque quartier, des magasins populaires réunissent les biens de consommation, sous la houlette de collectifs d'habitants. Les aliments sont fournis par la seule entreprise de distribution nationale contrôlée par le gouvernement, qui réussit à subvenir aux besoins les plus urgents de la population.

3 films qui racontent les événements qui ont amenés la dictature sanglante de Pinochet et la destruction d’un idéal populaire.Regarder Hier pour comprendre aujourd’hui, comment la bourgeoisie,l’oligarchie,la presse les médias, la police,l’armée et la lâcheté de certains perpétuent une domination sans partage des peuples.


La Bataille du Chili (1/3) :L’insurrection de la bourgeoisie.  (97mn)


La bataille du Chili (2/3):Le coup d’état militaire.(89 mn)


La bataille du Chili (3/3): Le pouvoir populaire (79 mn)


 

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vendredi 4 octobre 2024

Enquête. Qu’est ce que l’accord UE-Israel qui finance le génocide de Netanyahu ? (part1)

 Netanyahu. En 2000, l’Accord d’Association entre l’Union européenne et l’Etat d’Israël entre en vigueur. Depuis 24 ans, cet accord politique et économique conditionné au respect des droits humains – et ainsi violé chaque jour depuis depuis son entrée en vigueur – fait de l’Europe la bouée de sauvetage de l’Etat d’Israël. Par cet accord de libéralisation des échanges commerciaux et de « dialogue politique », l’Union européenne occupe, avec les Etats-Unis, la place du premier partenaire commercial de l’Etat d’Israël, finançant l’achat de munitions, bombes, chars et autres matériels de guerre du régime génocidaire de Netanyahu.

Cet accord n’est qu’un chainon parmi d’autres dans les financements européens vers l’Etat d’Israel. Un programme de financement de l’UE, baptisé Horizon Europe, a déversé près de 126 millions d’euros à l’Etat Israël depuis octobre 2023. L’université de Tel Aviv à elle seule a reçu 28 millions d’euros, alors qu’elle a mené plus de 5030 projets de recherche conjoints avec l’armée israélienne

L’Insoumission décrypte pour ses lecteurs les fondements et les conséquences de cet accord d’association assassin, dont la suspension est demandée par la France insoumise et de nombreuses associations de défense des droits humains depuis bientôt un an. Notre article.

Lorsque les accords économiques financent les massacres de masse 

L’accord d’association signé entre l’Union européenne et Israël en 1995 et entré en vigueur en 2000 contient deux axes principaux : un dialogue politique et une libéralisation des échanges commerciaux entre les parties. Les échanges commerciaux en question permettent à l’UE de se maintenir comme premier partenaire commercial d’Israël, représentant 28,8 % de ses échanges de marchandises en 2022.

L’UE est le principal fournisseur d’Israël, avec 31 % de ses importations ; mais aussi son deuxième plus gros client, avec 24 % de ses exportations. C’est presque autant que les États-Unis, qui reçoivent 25,5 % des exportations israéliennes. La France à elle seule est le 10ᵉ fournisseur et le 11ᵉ client d’Israël.

Tous ces échanges sont rendus possibles par l’accord de 1995, qui rend très avantageux le commerce UE-Israël, notamment en supprimant les droits de douane, par son article 8. Par ailleurs, les restrictions quantitatives sont interdites par les articles 16 et 17, ce qui fait de l’Europe un marché illimité pour Israël.

Or, l’économie d’Israël, et par voie de conséquences sa machine de guerre, dépend en grande partie de ces accords. Au dernier trimestre de 2023, l’économie israélienne a enregistré une chute de 21 % du produit intérieur brut (PIB). Pourtant, ce trimestre, sa balance commerciale reste excédentaire de 5,1 %, en grande partie grâce au flux d’exportations vers l’Europe. Ces échanges se sont poursuivis au cours du premier trimestre de 2024, avec 4,27 milliards d’exportations d’Israël vers l’Europe, ce qui est peu ou prou identique aux autres années.

Enfin, les institutions financières se sont engagées pour sauver Israël de la déroute, avec la vente de 7,5 milliards d’euro-obligations organisée par des banques, dont notamment BNP Paribas. Tout cela permet à Orient XXI de qualifier l’Europe de « bouée de sauvetage » de l’économie israélienne.

L’accord d’association signé entre l’Union européenne et Israël en 1995 et entré en vigueur en 2000 contient deux axes principaux : un dialogue politique et une libéralisation des échanges commerciaux entre les parties. Les échanges commerciaux en question permettent à l’UE de se maintenir comme premier partenaire commercial d’Israël, représentant 28,8 % de ses échanges de marchandises en 2022.

L’UE est le principal fournisseur d’Israël, avec 31 % de ses importations ; mais aussi son deuxième plus gros client, avec 24 % de ses exportations. C’est presque autant que les États-Unis, qui reçoivent 25,5 % des exportations israéliennes. La France à elle seule est le 10ᵉ fournisseur et le 11ᵉ client d’Israël.

Tous ces échanges sont rendus possibles par l’accord de 1995, qui rend très avantageux le commerce UE-Israël, notamment en supprimant les droits de douane, par son article 8. Par ailleurs, les restrictions quantitatives sont interdites par les articles 16 et 17, ce qui fait de l’Europe un marché illimité pour Israël.

Or, l’économie d’Israël, et par voie de conséquences sa machine de guerre, dépend en grande partie de ces accords. Au dernier trimestre de 2023, l’économie israélienne a enregistré une chute de 21 % du produit intérieur brut (PIB). Pourtant, ce trimestre, sa balance commerciale reste excédentaire de 5,1 %, en grande partie grâce au flux d’exportations vers l’Europe. Ces échanges se sont poursuivis au cours du premier trimestre de 2024, avec 4,27 milliards d’exportations d’Israël vers l’Europe, ce qui est peu ou prou identique aux autres années.

Enfin, les institutions financières se sont engagées pour sauver Israël de la déroute, avec la vente de 7,5 milliards d’euro-obligations organisée par des banques, dont notamment BNP Paribas. Tout cela permet à Orient XXI de qualifier l’Europe de « bouée de sauvetage » de l’économie israélienne.

A suivre:Enquête. Qu’est ce que l’accord UE-Israel qui finance le génocide de Netanyahu ? (part 2)




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jeudi 3 octobre 2024

« Coup d’État », « pacte avec le diable » – Emmanuel Macron décrypté par la presse internationale


 Depuis la victoire du Nouveau Front Populaire en juillet dernier, la presse internationale a les yeux scrutés sur la France. Au lendemain de la victoire du NFP, nous vous avions parlé, dans nos colonnes, du regard et du traitement de la presse internationale des élections législatives françaises, notamment en énumérant les unes consacrées à la victoire historique de la gauche de rupture.

Depuis, en France, Emmanuel Macron a refusé de reconnaitre le résultat des urnes, puis il a installé l’extrême droite en arbitre du pouvoir, en nommant Michel Barnier à Matignon, chargé de conserver la bienveillance du RN par tous les moyens possibles. Preuve du pacte passé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen pour le maintien de ce gouvernement : le refus pour le RN de voter une motion de censure, ainsi que leur opposition à la procédure de destitution du chef de l’État enclenchée par LFI. Un récit dont la presse internationale se scandalise. L’Insoumission vous livre un tour d’horizon des principaux titres de presses internationaux. 

Macron : un président autoritaire

Le New York Times s’étonnait, déjà en juillet, des façons de faire d’Emmanuel Macron. Pour les journalistes nord américains, la convocation d’élections sans consultation du Premier ministre (Attal, à l’époque) était symptomatique du « style de gouvernement centralisateur et descendant » propre à Macron. Par la suite, le quotidien affirmait que le refus des résultats électoraux « contenait les germes d’une dérive ». Le 21 septembre, le journal réitère, qualifiant le président de « leader descendant et directif, rôle qu’il a tendance à jouer depuis son entrée en fonction en 2017 ».

Pour Dei Zeit, en Allemagne, « Macron se comporte comme un puissant vainqueur des élections », ce qui n’a pas de sens, puisque qu’il fait ainsi « fi de toutes les coutumes démocratiques ». Un seul commentaire : « Choquant vu d’Allemagne. » avant d’ajouter « La France est politiquement décapitée ». L’attaque de la démocratie est un des thèmes les plus récurrents dans les articles internationaux.

Le gouvernement Barnier : la démocratie écrasée

La nomination de Barnier comme Premier ministre est la décision de Macron qui a le plus choqué dans le monde. Dans un premier temps, la presse internationale s’était étonnée de la longévité du gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal. Le 30 juillet, on pouvait lire dans Dei Zeit « Mais qui commande désormais […] ? C’est l’ancien gouvernement. La faction qui a reçu le moins de voix parmi les trois principaux blocs politiques au premier et au deuxième tour des élections législatives ». Si la démocratie française semblait déjà bien attaquée, la nomination de Barnier est un coup de grâce, « les événements prennent là un tour dramatique », affirme Le Washington Post le 9 septembre.

À la suite de cette nomination, The Telegraph n’hésite pas : « Le coup d’État de Macron est un affront éhonté à la démocratie ». The Hindu est du même avis : « La décision de Macron est un grave coup porté à la démocratie française. Ses décisions inconsidérées […] sont indignes d’un dirigeant d’une démocratie mature ». Dans les jours qui suivent, le gouvernement entier est nommé.

El Pais explique : la liste des ministres a été lue, « 75 jours après avoir appris le résultat d’une élection législative extravagante. Il n’y avait pas de questions, pas d’explications ». Ce gouvernement apparait comme dénué de sens, et personne à Matignon ne semble vouloir donner d’explications. L’Expresso titre, non sans ironie, « La France a déjà un nouveau gouvernement (de droite) ».

Pour Die Zeit, la nomination d’un tel gouvernement « rappelle les temps politiques du passé ». Le quotidien rappelle que, si Macron accuse le Nouveau Front Populaire de ne pas disposer de majorité, cela ne l’a pas empêché de gouverner pendant deux ans. Décidément, la nomination de Barnier ne fait pas sens, il semble ubuesque de « désigner le candidat arrivé en quatrième position au poste de chef du gouvernement », et ce serait « impensable en Allemagne, malgré toutes les différences dans le système politique ».

Dans Sidwaya, un quotidien burkinabé, on affirme : « le chef de l’État français a joué comme dans un casino et il a perdu. » mais « de toute évidence, le président français a du mal à intégrer la notion de cohabitation, ce qui est de rigueur en de pareilles circonstances et de surcroît dans une démocratie établie ».

Le monde inquiet de la montée de l’extrême droite en France

Ce qui inquiète le plus à l’international, ce n’est pas le gouvernement Barnier en soi, mais la porte ouverte qu’il constitue pour l’extrême droite. Le Washington Post résume en titrant « Qui a laissé entrer l’extrême droite française ? Macron. ». El Pais conçoit le gouvernement Barnier comme « un clin d’œil à Le Pen » ; en particulier en ce qui concerne Bruno Retailleau, qui incarne « l’aile dure de la droite classique et devra apaiser les velléités de l’extrême droite ». C’est pour le Washington Post « un pacte avec le diable […] de très mauvaise augure pour la France ».

La banalisation de l’extrême droite est internationalement dénoncée : The Hindu rappelle qu’en « rejetant les vainqueurs du scrutin et en désignant un Premier ministre acceptable par l’extrême droite, Emmanuel Macron bafoue non seulement la volonté du peuple, mais il banalise un parti d’extrême droite aux racines néonazies. ». Ce rappel des origines du Rassemblement National est important, car c’est à ce parti que Macron confie « « de facto » les clés de l’Assemblée », avec le choix « du conservateur Barnier au poste de premier ministre », comme l’explique El Pais.

The Telegraph est très explicite également, en affirmant que « Marine Le Pen a finalement remporté les élections françaises. ». Si ce résultat est introuvable dans les urnes, il faut reconnaitre que le gouvernement Barnier le construit et l’impose au peuple français, contre sa volonté. Rien d’étonnant pour un président qui a « bombardé la démocratie française pendant sept ans. ».

Pour finir, La Libre nous rappelle cette époque pas si lointaine « où les responsables politiques au pouvoir tiraient à boulets rouges sur l’extrême droite dans l’espoir de gagner des voix au prochain scrutin. ». Époque pas si lointaine, mais manifestement révolue, puisque désormais, « les ministres sont priés de faire patte de velours à son égard s’ils veulent se maintenir en poste!''

Sources:l'insoumission.fr











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