Jean-Luc Mélenchon était en déplacement à Montréal depuis dimanche 13
avril aux côtés d’une délégation insoumise composée de Marina Mesure,
présidente de la délégation insoumise au Parlement européen, Arash
Saeidi, vice-président de la délégation pour les relations avec le
Canada du Parlement européen, Aurélien Taché, député insoumis du Val
d’Oise, rapporteur Francophonie et membre de la commission
interparlementaire franco-québécoise.
Enchaînant médias locaux,
conférences et meetings, la tournée insoumise a été très remarquée. Le
fondateur de LFI a fait salle pleine pour sa conférence à l’Université
McGill et son meeting aux côtés de Ruba Ghazal, députée et membre
fondatrice de Québec solidaire. Devant une foule attentive trouvant dans
LFI une source d’inspiration pour construire une solide gauche de
rupture, le co-président de l’Institut La Boétie a profité de cette
occasion pour adresser un puissant message à Donald Trump. « Non, c’est
non ! » a t-il déclaré au locataire de la maison blanche pour se
porter solidaire des Canadiens et des Québecois face aux menaces
d’annexion. Un discours historique relayé à l’international.
Cette
première semaine en Amérique du Nord a été couronné de succès pour
Jean-Luc Mélenchon et la délégation insoumise. Invité des médias
canadiens, l’homme d’État a pu exprimer son soutien « affectif et
effectif » aux Canadiens et aux Québecois, tout en dénonçant le silence
des dirigeants européens, dont Emmanuel Macron, face aux menaces du
locataire de la maison blanche. Devant un public enthousiaste, celui qui
a réuni 7 millions d’électeurs en 2022 a prolongé ses analyses sur le
monde, les grands enjeux contemporains, la gauche et les chocs engagés
par l’ère Trump. « Il n’est pas fou, il a un projet » a t-il analysé en
détaillant les ressorts de la crise des États-Unis, et leur plan ciblant
la Chine et recourant à la guerre pour tenter d’assurer la poursuite de
leur domination sur le monde.
« Non, c’est non ! » – Jean-Luc Mélenchon a envoyé un puissant message à Donald Trump
Le
déplacement de la délégation insoumise en Amérique du Nord intervient
dans un contexte bien particulier. Donald Trump a sonné un retour aux
sources des États-Unis, pays fondé sur le racisme, la violence, avec
près de 225 années de guerre sur 249 années d’existence. Sous Trump, la
vision mercantile et militaire des États-Unis franchit un nouveau seuil
pour répondre à leur crise de domination. Le locataire de la maison
blanche a menacé le Canada, le Québec mais aussi le Groenland et Panama
de multiples menaces d’annexion. En meeting aux côtés de Québec
Solidaires, le leader de la France insoumise a sauvé l’honneur de la
France, et de l’Europe, en adressant un message puissant à Donald
Trump : « Nous, Français, soutenons le Canada et le Québec », martelant
le « Non ! », en anglais comme en français, face à l’impérialisme
américain et sa logique de prédation. Un discours historique. A
l’extérieur comme à l’intérieur de la salle, les réactions sont
unanimes. Jean-Luc Mélenchon convainc et inspire.
« Mélenchon est une source d’inspiration. LFI est la vraie gauche de rupture avec une stratégie gagnante ! »
En
direct des évènements de Jean-Luc Mélenchon, les journalistes de
l’Insoumission.fr ont pu constater l’intérêt de la stratégie insoumise
en Amérique du Nord. A la sortie du meeting de mercredi soir, Hugo,
Eliot et Félicie n’ont pas tari d’éloges : « Écouter Mélenchon à
Montréal nous redonne confiance dans l’avenir. Les idées de La France
insoumise nous donnent de l’espoir pour construire ici une gauche de
rupture. » ont-ils déclaré en annonçant être regonflé à bloc pour
tenter, à Montréal, de reproduire ce que LFI a réussi en France : « Il
faut que la jeunesse montréalaise se politise avec une structure
vraiment solide et qu’elle puisse croire en cette structure. »
Le constat est partagé pour Antoine après avoir assisté à la conférence
de Jean-Luc Mélenchon au sein de l’université Mc Gill : « Jean-Luc
Mélenchon se bat pour les gens, jusque dans des médias qui lui sont
hostiles. Ici à Montréal, nous venons l’écouter pour nous en inspirer.
», insistant sur le repère que constitue le programme insoumis au delà
des frontières françaises : « Le programme insoumis montre comment on
peut rompre avec le système malade. À Montréal, on vient écouter
Jean-Luc Mélenchon pour s’en inspirer. ». Tout le programme, rien que le
programme, une formule qui s’exporte.
Pour Nafissa, étudiante à Montréal qui suit Jean-Luc Mélenchon « depuis
toute petite », la devenue de la délégation insoumise était l’occasion
rêvée « de voir enfin en chair et en os » le fondateur de la France
insoumise. Un moyen aussi de s’intéresser, là aussi, au programme de LFI
qui « montre comment on peut rompre avec le système malade afin de
proposer une vraie alternative, loin »
« Trump n’est pas fou, il a un projet »
Dans une semaine chargée enchaînant médias, conférences, et meetings, Jean-Luc Mélenchon a prolongé son analyse des ondes longues de l’Histoire des États-Unis,
et de sa crise de domination, qu’il avait livré aux lecteurs de
l’Insoumission.fr quelques jours avant son déplacement. Loin d’être le
profil-camisole décrit par les commentateurs du dimanche, « Trump n’est
pas fou » a rappelé Jean-Luc Mélenchon. Sa vision du monde est
mercantile, fasciste et construite autour de prédations pures et
simples. Les exemples ne manquent pas. De sa menace de transformer la
bande de Gaza en « côte d’Azur » jusqu’aux menaces d’annexion sur le
Canada, le Groenland et sur le canal de Panama.
Trump cherche à
« maintenir la domination des États-Unis, aujourd’hui menacée » a
déclaré Jean-Luc Mélenchon en décrivant les ressorts du « capitalisme
tributaire » installée par le locataire de la maison blanche pour
prolonger cette domination. Hausse de 1000 milliards du budget de la
défense pour préparer sa guerre contre la Chine, surveillance des grands
points de transit maritime, menaces sur les territoires où se trouvent
les matériaux rares pour que les États-Unis assurent un « avantage
comparatif sur le numérique », autant de procédés auxquels recourt
Donald Trump pour tenter de perpétuer la domination politique et
militaire des Etats-Unis sur le monde.
Entre deux analyses, les
dirigeants européens en ont pris pour leur grade. Dans ses discours,
Jean-Luc Mélenchon n’a pas manqué de rappeler l’inaction du Premier
ministre britannique, du Président français, et de la Présidente de la
commission européenne face aux menaces d’annexion de Trump. Un silence
radio, qui n’est rien d’autre qu’une forme de lâcheté et de suivisme
atlantisme, très remarqué par les canadiens et les québecois qui ont
apprécié l’autre voix de la France portée par Jean-Luc Mélenchon.
Le
leader insoumis a aussi expliqué la perte de temps par la discussion de
préparatifs de guerre alors que « la catastrophique écologique menace
la survie de la civilisation humaine. ». En crise, le capitalisme compte
sur l’économie de guerre comme nouvelle pompe à finance en direction du
capital. Il a rappelé les positions de la France insoumise pour
répondre à Trump dont les annonces de droits de douanes ont sonné le
glas de 40 ans de néolibéralisme imposé comme parole d’évangile. Mais
quelle réponse y apporter ? Pour les insoumis, la réponse réside dans le
« protectionnisme solidaire », c’est à dire l’installation de
discussion au cas par cas et pays par pays pour gouverner les échanges.
Un moyen de ne pas tomber « dans le piège tendu par Trump » par la
guerre commerciale enclenchée.
L’anticapitalisme comme boussole
Alors
que faire face à Trump ? Suite à la défaite de Kamala Harris et
l’élection de Donald Trump, le vote populaire a été perdu aux USA. En
cause, « l’abandon de la gauche traditionnelle du monde du travail » a
précisé le leader insoumis, citant les nombreux cas où lorsque la gauche
gouverne avec la droite, elle conduit mécaniquement à la progression de
l’extrême droite. Comme en Allemagne. Et bientôt comme en France au
regard des derniers mouvements du Parti socialiste qui se prépare à la
même configuration.
Face à ces grandes coalitions qui résignent
le peuple, la seule réponse viable et logique est celle de
l’anticapitalisme et de « l’intransigeance ». « Être de gauche c’est
être anticapitaliste » a rappelé Jean-Luc Mélenchon devant une foule
nombreuse et attentive lors de sa conférence à Montréal aux côtés de
Ruba Ghazal, députée et membre fondatrice de Québec solidaire.
Le programme insoumis, une source d’inspiration mondiale
Scrutée,
la stratégie gagnante des insoumis est devenu une source d’inspiration
pour une gauche qui, en Amérique du Nord, a tout à reconstruire. Et pour
cause, le refus de céder aux compromis, le principe du respect de la
parole donnée et le fait de tenir bon sur un programme de rupture a
permis à Jean-Luc Mélenchon de recueillir près de 7 millions de voix,
soit 22 % des suffrages, aux élections de 2022. Une stratégie efficace
qui a renvoyé dans les cordes l’extrême droite et le macronisme aux
élections législative de juin 2024. Ces éléments connus du public
canadien et québecois expliquent une telle affluence aux meetings et
conférences du leader insoumis dont l’ouvrage « Faites mieux » vient
d’être traduit et publiée en anglais sous le titre de « Now the people! »
Le
succès de cette première partie de la tournée de Jean-Luc Mélenchon
s’explique aussi par la demande grandissante, partout à travers le
monde, de découvrir des clés de compréhension du monde à travers les
écrits de la gauche radicale et des théories marxistes. Ce qui explique
la traduction en japonais de « L’Avenir en commun » et l’incrustation
durable sur la scène internationale des écrits insoumis.
Face à
l’extrême droite qui s’organise sur cette même scène, le mouvement
insoumis est au travail pour fortifier une forme d’internationale
progressiste. Le jour même du départ de Jean-Luc Mélenchon à Montréal,
Clémence Guetté, vice présidente insoumise de l’Assemblée nationale se
déplaçait à Madrid à la 5ème Assemblée de Podemos avant de partir pour
Berlin à la rencontre des insoumis locaux. Autant de déplacements qui
marquent la volonté, pour les insoumis, d’effectuer un travail commun de
structuration de partis et de mouvements partageant la même orientation
anticapitaliste, et la même volonté de construire un autre monde. C’est
autour de cette idée que Jean-Luc Mélenchon a proposé la création,
entre autres, d’une « francophonie des causes communes ». Une forme de
partenariat sur des campagnes communes autour de causes communes, à
l’instar de la paix mais aussi de la protection des biens communs de
l’Humanité.
Jean-Luc Mélenchon et la délégation insoumise à New York
Ce
samedi, Jean-Luc Mélenchon et la délégation insoumise ont amorcé la
deuxième partie de leur déplacement en se rendant à New York. Une
nouvelle démonstration de la stature internationale du mouvement
insoumis et de son programme de rupture. En France jusque dans le pays
de l’Oncle Sam, l’Insoumission parle au monde.
Sources:linsoumission (Sylvain Noel, rédacteur en chef)