A la marge,celle qui relie les pages

mercredi 20 novembre 2024

Surtransposition et pesticides : toujours la même rengaine (part3)

 

Si les deux syndicats désirent une “véritable politique de lutte contre les surtranspositions” (p.7), il faut noter que, comme l’a rappelé à plusieurs reprises la ministre démissionnaire Agnès-Pannier Runacher, déléguée auprès du ministre de l’Agriculture, les néonicotinoïdes sont le seul cas que l’on pourrait juger de surtransposition. Ces insecticides extrêmement dangereux ont fait l’objet d’une interdiction nationale antérieurement à une décision européenne. Par ailleurs cette interdiction s’appuie sur l’avis des scientifiques, en particulier de la Task Force sur les pesticides systémiques (TFSP) qui regroupe des chercheurs indépendants de plus de 24 pays et qui relève que : « nos travaux décrivent les caractéristiques particulières de ces pesticides et leurs graves impacts sur l’environnement, sur la biodiversité et sur la santé publique ». Néanmoins, c’est bien leur réautorisation que propose la FNSEA et les JA à l’article 10 de leur proposition de loi irresponsable. 

Pour poursuivre la robotisation de l’agriculture et faciliter son recours aux pesticides, les syndicats proposent l’autorisation de la  pulvérisation par drone, lorsque cela  présente “des avantages manifestes pour la santé humaine et l’environnement par rapport aux applications terrestres sur les parcelles en pente, les cultures submergées, les bananeraies, et les vignes” et d’ouvrir des programmes d’expérimentation pour d’autres types de culture. Or, une note de l’ANSES sur ce sujet des drones conclut sur la nécessité de poursuivre les expérimentations pour toutes les cultures et de consolider la méthodologie des essais. Sur les 74 essais menés toute culture confondue : 5 sont exploitables parmi les 12 menés par la Chambre d’Agriculture de l’Ardèche sur la vigne ; 1 seul essai mené par Cymdrones sur la vigne et visant à tester l’efficacité biologique est valide ; le seul essai mené sur les bananeraies est partiellement valide ; tous les autres, soit 67 essais sur les 74 attestent d’un manque d’informations sur le protocole ou d’une absence de notation ou n’offrent pas de comparaison entre les modalités testés

Les syndicats semblent également juger utile de supprimer le conseil stratégique (art.L254-6-2 CRPM) alors que celui : 

  • a pour objet de fournir aux décideurs des entreprises utilisatrices de produits phytopharmaceutiques non soumises à l’un des agréments prévus à l’article L. 254-1, les éléments leur permettant de définir une stratégie pour la protection des végétaux (..)“
  • “est fondé sur un diagnostic comportant une analyse des spécificités pédoclimatiques, sanitaires et environnementales des espaces concernés. Pour les exploitations agricoles, ce diagnostic prend également en compte l’organisation et la situation économique de l’exploitation et comporte une analyse des moyens humains et matériels disponibles, ainsi que des cultures et des précédents culturaux et de l’évolution des pratiques phytosanitaires.“
  • n’est pas requis “lorsque l’exploitation agricole (…) est engagée, pour la totalité des surfaces d’exploitation, dans une démarche ou une pratique ayant des incidences favorables sur la réduction de l’usage et des impacts des produits phytopharmaceutiques et figurant sur une liste établie (…) .” 


Il s’agit ainsi d’un signe clair que ces acteurs du monde agricole ne souhaitent pas engager l’agriculture dans une réduction de l’utilisation des pesticides, bien au contraire !

Ceci n’est qu’un aperçu du contenu de cette proposition de loi rétrograde qui vise clairement à lever toute protection de l’environnement et de la santé publique au bénéfice de l’usage facilité des pesticides et d’un modèle agricole non durable.. Nous n’avons traité qu’une partie de certains articles (articles 1, 2, 9 et 10) tant les critiques à faire sur l’ensemble du texte sont nombreuses.

Face à l’irresponsabilité de ces acteurs au regard de l’effondrement de la biodiversité et de la protection des ressources en eau potable et des milieux, nous appelons l’ensemble des associations œuvrant dans ce domaine et la classe politique à s’opposer à cette proposition de loi faisant fi de toute considération scientifique et ignorant l’intérêt générale. 

Générations Futures utilisera tous les moyens légaux à sa disposition pour mettre en échec cette proposition de Loi d’un autre temps, néfaste tant pour l’humain que pour l’ensemble du vivant.

Sources: Générations futures.fr






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mardi 19 novembre 2024

FNSEA:une proposition de loi pour attaquer l'environnement.(part2)

Subordonner la science aux intérêts économiques.

Comme si cela ne suffisait pas, la FNSEA et les JA veulent que les “plans, programmes, schémas, documents d’orientations, de stratégie et d’études scientifiques” ayant une incidence sur l’agriculture fassent l’objet d’une étude d’impact. Cette stratégie des études d’impacts obligatoires est bien connue et consiste à retarder toutes politiques publiques dérangeants les intérêts privés comme ici l’agriculture. Bien que la liste doive être déterminée par décret, cela suscite des interrogations sur le devenir de politiques publiques déjà existantes comme le plan Ecophyto, la Stratégie Nationale Biodiversité, ou encore l’intérêt d’études menée par la recherche publique (CNRS, INSERM, INRAE, Santé Publique France, etc.).
Cette proposition de loi entend aussi  ajouter la “protection de l’agriculture” aux missions de l’ANSES fixées à l’article L.1313-1 du code de la santé publique. L’ANSES est un établissement public administratif, dont l’objectif est de s’assurer de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et au travail, et non pas de protéger un secteur d’activités en particulier ce qui pourrait compromettre son indépendance, en la liant à la protection d’intérêts privés. 
La FNSEA et les JA souhaitent que cette dernière prenne “en compte dans ses évaluations et dans les conditions d’utilisation des produits les dernières technologies disponibles, notamment les meilleures techniques de réduction de la dérive, les réductions de dose et l’agriculture de précision.” Surprise :  l’utilisation de buses anti-dérive est déjà prise en compte (et permet de diminuer de moitié les valeurs d’exposition dues à la dérive), tout comme la réduction des doses. Les évaluations de l’ANSES suivent des lignes directrices et des modèles européens élaborés par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). A ce propos, concernant l’évaluation du risque pour les riverains vivant près de vergers ou vignes, une récente étude réalisée par les géants de l’agrochimie suggère que les modèles de l’EFSA sous-évalueraient l’exposition dans certains cas.. Par ailleurs, cela n’est pas la seule faille de l’évaluation de l’exposition et des risques des riverains des zones cultivées (cf. notre rapport). 

Malgré tout cela, la FNSEA et les JA souhaitent mettre fin à toute indépendance de l’ANSES en la plaçant sous la coupe du ministre de l’Agriculture, en octroyant à celui-ci la capacité de s’opposer aux décisions du directeur général de l’ANSES d’interdire la mise sur le marché de produits pesticides, notamment s’il n’y a pas d’alternatives économiquement et techniquement viables. Adopter une telle mesure signifierait que les intérêts économiques de ces acteurs des passeraient avant la protection de la santé et de l’environnement ce qui est totalement inacceptable. Actuellement, le ministre de l’Agriculture peut déjà autoriser certaines utilisations ou extensions d’usage mais seulement à titre dérogatoire et dans un cadre défini par la loi.

“Inquiets” de la représentation des agriculteurs au sein du comité de suivi des autorisations de mise sur le marché des pesticides (AMM), les deux syndicats demandent à ce que les représentants des principales filières agricoles françaises y siègent. Générations Futures tient à les rassurer, en leur rappelant qu’en application du décret n° 2015-780 du 29 juin 2015 relatif à la composition du comité de suivi des AMM, ce dernier est composé “des personnalités reconnues pour leurs connaissances et compétences en matière de produits mentionnés à l’article L. 253-1 du code rural et de la pêche maritime” (les pesticides), y compris des personnalités qualifiées “ayant, en tant qu‘utilisateur professionnel de produits phytopharmaceutiques et adjuvants, matières fertilisantes et supports de culture, ou utilisateur de produits biocides, une connaissance reconnue dans l’utilisation de ces produits, dans le domaine agricole.” (arrêté du 29 mars 2022)

Sources:Génération futures.fr

A suivre (part3) : Surtransposition et pesticides : toujours la même rengaine 


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lundi 18 novembre 2024

FNSEA:une proposition de loi pour attaquer l'environnement.(part1)

 

Les commis de l’agro business sont de retour.Pas content qu’ils sont menacés par le Mercosur,pas content que les promesses gouvernementales n’aient pas été respectées?Ils demandent moins de papiers, moins de contrôles, moins de contraintes environnementales.
Les voilà repartis à l’assaut de Paris et du gouvernement de droite de Macron et ses affidés LR et le RN.
Ces agriculteurs de la FNSEA et de la Coordination rurale n’ont pas cessé de voter pour la droite et son catéchisme de l’économie de marché, la dérégulation à tout va et les traités de libre échange qui mettent en concurrence des productions animales et végétales dont les règles de production sanitaires et environnementales ainsi que les coûts de main d’oeuvre sont inéquitables d’un pays à l’autre(élevage de bovin en argentine, élevage de mouton en Nouvelle Zélande)
Ces exploitants agricoles qui travaillent en milieu rural ont des employés, des salariés.Un milieu rural où l’on ferme des écoles, des hôpitaux, des services publics comme les tribunaux, les postes.Où étaient ces tracteurs lors des manifestations contre la réforme des retraites?Où sont ces tracteurs face au désert médicaux qu’ils subissent également?Où sont ces tracteurs face à la désindustrialisation de la France?
Le corporatisme de ces syndicat dirigés régulièrement par des businessman est affligeant. En demandant moins de contraintes environnementales dans la proposition de loi énoncée le 29 Août lors d’une conférence de presse par les deux syndicats majoritaires on se rend vite compte que l’agrochimie qui pourrie nos sols et nos assiettes est l’alpha et l’oméga de ces agro industriels.

La perte de souveraineté alimentaire : l’épouvantail à agiter pour refuser la transition de l’agriculture

C’est le thème fort du titre Ier de cette proposition de loi : “réaffirmer et conforter notre souveraineté alimentaire”. C’est ainsi que pour ces syndicats “accorder la reconnaissance d’intérêt général majeur à la protection, la valorisation et le développement de l’agriculture, permettra à notre pays de sécuriser durablement son approvisionnement alimentaire et donc sa souveraineté, son indépendance.” 

Selon l’Office Français de la Biodiversité (OFB) , 84 % des espèces végétales cultivées en Europe dépendent directement des insectes pollinisateurs et “en France, la part de la production végétale destinée à l’alimentation humaine que l’on peut attribuer à l’action des insectes pollinisateurs représente une valeur comprise entre 2,3 milliards et 5,3 milliards d’euros”. Pourtant, et alors que le rôle de l’agriculture intensive est connu dans l’érosion de la biodiversité, et en particulier des pollinisateurs, le terme de “biodiversité” n’apparaît qu’une seule fois dans les 75 pages du dossier

L’article 2 de cette proposition de loi prévoit que le Gouvernement remette chaque année un rapport au Parlement sur “l’état de la souveraineté alimentaire de la France, qui devra intégrer des indicateurs de performance (…)”.

Cette demande fait partie de celles issues du mouvement des agriculteurs de ce début d’année et à laquelle le Gouvernement a déjà répondu. Là encore, les indicateurs choisis par le Gouvernement questionnent. Parmi ces indicateurs, on retrouve le nombre de substances actives pesticides disponibles mais rien sur l’effondrement des populations d’insectes pollinisateurs. Or, comme le précise le rapport du Gouvernement lui-même : “on n’observe pas à ce stade de corrélation forte entre l’interdiction de certains produits phytosanitaires et l’évolution des rendements.” (p.5)

Par ailleurs, le nombre de substances actives autorisées ne dit rien de l’utilisation qui en est faite et des quantités vendues au sein du pays. L’indicateur actuel apporte ainsi un élément de comparaison sur les conditions des pratiques agricoles entre les Etats-membres et non pas des informations pertinentes pour évaluer l’état de la souveraineté alimentaire et agricole de la France. En se basant sur cet indicateur, la France est le 4e pays de l’Union européenne disposant le plus de substances actives, selon le rapport du Gouvernement. Plus insidieux, cet indicateur pourrait sous-entendre que disposer du plus de substances actives serait un signe de souveraineté ce qui est absurde et inquiétant.

Concilier les usages de l’eau (ou pas)

Dans le descriptif du titre II “accompagner les transitions et pouvoir produire” de la proposition de loi, il est indiqué qu’ “il convient, en ce sens, de repenser la nécessaire conciliation de l’usage de l’eau (…)” (p.7).

Ainsi, l’article 1 de cette même proposition de loi souhaite amender l’article L.211-1 pour faire de l’agriculture une priorité de la gestion équilibrée de la ressource en eau et un secteur d’activité au-dessus des autres. L’agriculture serait donc prioritaire pour l’accès à la ressource : au-dessus “des pêches et des cultures marines, de la pêche en eau douce, de l’industrie, de la production d’énergie, en particulier pour assurer la sécurité du système électrique, des transports, du tourisme, de la protection des sites, des loisirs et des sports nautiques ainsi que de toutes autres activités humaines légalement exercées.” Si l’importance de l’agriculture n’est pas à nier, rien ne justifie un tel traitement de faveur. 

L’article 9, intitulé « concilier la préservation de l’eau et la protection de l’agriculture », vise à affaiblir les mesures des plans d’actions destinés à prévenir ou réduire la pollution, notamment pour les points de prélèvement d’eau potable sensibles (article L. 211-11-1 du code de l’environnement). Les points dépassent souvent les seuils de pollution fixés conformément aux dispositions du code de la santé publique. En résumé, la FNSEA souhaite retirer aux autorités le pouvoir de limiter voire d’interdire l’occupation des sols ou l’utilisation des intrants agricoles pour protéger ces points de prélèvement, même si la qualité de l’eau y est déjà compromise.

Ces propositions sont une menace pour assurer l’approvisionnement en eau potable de qualité à l’ensemble des citoyens. Selon le Bilan environnemental de la France 2023, “sur la période 1980-2022, environ 13 000 captages d’eau potable ont été fermés. La première cause d’abandon sur cette période incombe à la dégradation de la qualité de la ressource en eau (32,3 % des situations).” Parmi ces situations, 40,8% sont attribuées à une pollution d’origine agricole (nitrates et/ou pesticides). 

En 2022, ce sont près de 10,26 millions d’habitants qui ont été alimentés par une eau non conforme à cause des pesticides, selon les données du ministère de la santé. Cet été même, la Commission européenne a lancé une procédure devant la Cour de justice de l’Union européenne contre la France pour non-respect de la Directive eau potable “lui reprochant des concentrations trop élevées de nitrates”. 

L’ambition de la FNSEA et des JA(1) n’est pas de concilier l’usage de l’eau avec les pratiques agricoles mais bien de conserver un droit à polluer pour l’agriculture conventionnelle intensive au mépris de l’intérêt général.

(1) JA:Syndicat des jeunes agriculteurs.

Sources: Générations futures.fr

A suivre (part 2):Subordonner la Sciences aux intérêtes économiques










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jeudi 14 novembre 2024

Grande distribution. Derrière Auchan, une forêt d'enseignes Mulliez


Decathlon, Leroy Merlin, Cultura, Saint-Maclou, Kiabi, Boulanger, Kiloutou, Norauto... À elle seule, la famille Mulliez peuple les centres commerciaux. Et capte 10 % des sommes qu'y dépensent les Français.

Licenciements chez Auchan – Mulliez, le clan qui pèse 28 milliards d’euros, licencie 2 389 salariés

Les annonces de plans sociaux se suivent tristement ces derniers jours, Michelin et Auchan en première ligne. Concernant l’enseigne de supermarchés, près de 2 400 salariés vont être mis sur le carreau. Un plan inédit dans l’histoire du groupe, cruel dans son ampleur, suscitant et colère et désespoir du côté des salariés et des syndicalistes.

Mulliez. Ce nom ne vous dit probablement rien. Pourtant, cette famille, adepte de l’optimisation fiscale, possède de nombreuses enseignes que vous connaissez bien parmi lesquelles… Auchan ! Mais aussi Leroy Merlin, Boulanger, Flunch, Kiabi, Toys »R »Us, Cultura, Décathlon… Patrimoine total : 28 milliards d’euros. 7ᵉ fortune du pays. Ce clan est responsable d’une telle vague de licenciements.

Ces milliardaires, ces invisibles d’en haut, ils ont des noms, ils ont des adresses, ils ont des visages. L’Insoumission s’attelle à les démasquer. Nous republions dans nos colonnes notre article du clan Mulliez, qui est en train de mettre près de 2 400 familles sur le carreau. Notre article.

Le fruit du travail de 700 000 salariés

Auchan, Leroy Merlin, Boulanger, Flunch, Kiabi, Toys »R »Us, Cultura, Décathlon… Ces enseignes localisées dans les zones périurbaines sont parmi les plus fréquentées des Français. Ses propriétaires, les Mulliez, sont des inconnus du grand public. Ils disposent pourtant aujourd’hui d’un patrimoine de 28 milliards d’euros, ce qui les positionne à la 7ᵉ fortune française selon le classement Challenges 2024.

Cette fortune repose sur l’accumulation d’un patrimoine dont les bénéfices ne ruissellent que dans les poches d’une même organisation depuis 1955 : l’Association Familiale Mulliez (AFM). Cet organisme de gestion de patrimoine – comprendre système de répartition des dividendes – est composé de plus de 1 400 membres, dont plus de 800 actionnaires familiaux.

Depuis bientôt 70 ans, il concentre le fruit du travail des plus de 640 000 salariés des différents groupes dont la famille est propriétaire. 54 000 personnes sont salariées du groupe Auchan en France. Retail avait déjà annoncé en septembre 2020 la suppression de 1.475 postes en France, après un plan de départs volontaires de plus de 500 postes en janvier de la même année. Ce 5 novembre 2024 a été annoncé un plan de redressement de l’entreprise, incluant le licenciement de près de 2400 postes et la fermeture de nombreux magasins.

« La radinerie, ça a ses vertus », Gérard Mulliez

Pendant de nombreuses années, le patriarche de 93 ans Gérard Mulliez – fondateur d’Auchan et à la tête d’une fortune personnelle estimée à près de 3 milliards d’euros – a tenu d’une main de fer cette organisation. Il a veillé à son bon fonctionnement et à l’entente entre les cousins, tous millionnaires.

La radinerie, ça a ses vertus ». Cette phrase prononcée par Gérard Mulliez témoigne à elle seule de toute la démarche de la famille. Voitures, maisons, vacances… Personne autour d’eux ne dira que les Mulliez vivent de manière « bling-bling ». Eux-mêmes et nombre de personnes les ayant fréquentés les qualifient d’ailleurs de radins. 

Les Mulliez comptent leurs sous. Ils veillent à leurs dépenses et préfèrent la discrétion au feu des projecteurs. Pourquoi ? Parce que l’indécence amène de la honte. En effet, les familiaux (membres de l’AFM), se partagent le pactole engrangé par le labeur des salariés du groupe, mais toujours entre eux, à l’abri des regards. 

Optimisation fiscale, licenciements financiers… La méthode Mulliez

Les salariés, pour beaucoup tributaires de cadences de travail difficiles et rémunérés au SMIC, ne voient que très peu ces bénéfices. Seuls 15 % d’entre eux sont reversés aux salariés chaque année, via la prime d’intéressement. Quant aux salaires, ils peinent à suivre l’inflation.

Ils laissent une nouvelle fois les premiers de corvée en situation de précarité. En 2022-2023, et seulement au titre d’Auchan, les membres de l’AFM se sont partagés 1 milliard d’euros de dividendes, comme le souligne Clémence Guetté, qui complète « Comme toujours, les salariés vont payer les errements de leur direction ». Le groupe a touché grâce au CICE, 83 millions d’euros de l’État par an entre 2013 et 2018.

Cela ne s’arrête pas là. En 2020, en plein cœur de la crise COVID, la famille s’est adonnée à une restructuration de ses enseignes et a profité des ordonnances Macron pour déclarer la faillite de ses celles-ci, licencier les effectifs et racheter d’autres les enseignes une fois les dettes épongées. 

Vous en voulez encore ? Il y en a. Pourtant fièrement implantée dans le nord de la France, la famille Mulliez n’hésite pas à passer sous pavillon Belge quand il s’agit de protéger ses intérêts financiers et ainsi de procéder à de l’évasion fiscale. En témoigne la rue de la Reine Astrid située à Néchin, en Belgique.

Les habitants de cette charmante bourgade rurale d’à peine plus de 2 000 âmes ont eux-mêmes renommé la rue se terminant à la frontière avec la France « Rue Mulliez ». Cette situation géographique leur permet ainsi d’optimiser leur déclaration de patrimoine et de payer beaucoup moins (quasiment rien) d’impôts.

La famille Mulliez, la plus grosse empreinte carbone des milliardaires

Selon un rapport Oxfam et Greenpeace publié en février 2022, concernant l’empreinte carbone des milliardaires, la famille Mulliez occupe la première place du podium. Leur principal patrimoine financier, Auchan, émet à lui seul 33 millions de tonnes de CO2. C’est l’équivalent des émissions de plus de 6 millions de Français, soit une région comme l’Aquitaine.

Preuve en est que les ultra-riches sont nocifs pour nos vies et pour la planète. Il est temps de récupérer leurs richesses pour mieux les répartir, et que les riches cessent de saccager la Terre. Ces milliardaires, ces invisibles d’en haut, ils ont des noms, ils ont des adresses, ils ont des visages. L’Insoumission s’attelle à les démasquer.

Sources: Linsoumission.fr (Guillaume R)









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lundi 11 novembre 2024

« On s’est fait avoir » : le RN accumule les turbulences après son refus de la destitution d’Emmanuel Macron

Les électeurs du parti d’extrême droite ont de plus en plus de profonds vertiges ces derniers temps. Les choix stratégiques des troupes lepénistes à l’Assemblée Nationale rendent sceptiques ou furieux une partie de son électorat. Qu’il s’agisse du refus de la censure de Michel Barnier, ou encore de la destitution d’Emmanuel Macron, l’alliance entre Marine Le Pen et le chef de l’Etat a été révélé au grand jour, et affaiblit durablement le parti. Pour quel résultat ? Une abstention pour les uns, une radicalisation pour les autres.

De même, le vote à quatre reprises contre des amendements insoumis pour abroger la réforme des retraites a fissuré l’appareil, tant sur une partie de son électorat comprenant « l’arnaque sociale » inhérente à ce parti.

En 2019, le parti d’extrême droite a su surfer sur la mobilisation des « Gilets Jaunes ». Aujourd’hui, un certain nombre de Gilets Jaunes, issus des milieux populaires, voient ce qu’il se passe à l’Assemblée Nationale et s’avouent déçus par les élus RN. Tant par les votes du Rassemblement national que par le comportement, les affaires judiciaires et l’incompétence qui caractérisent une bonne partie des députés lepénistes.

Il ne faut cependant pas crier victoire trop vite : le vote pour le parti fondé par Jean-Marie Le Pen repose sur des mécanismes et des affects différents de ceux du vote de gauche. Contrairement à ce que prétendent certains, avoir un programme à la fois social et réactionnaire, ne permettra pas une victoire de la gauche. Notre brève.

La fin du mythe d’un RN anti-système

Sur les ronds-points dans des bastions électoraux du RN (Var, Douai…), ce qui frappe d’abord les déçus du parti lepéniste est l’incompétence des élus lepénistes. L’exemple le plus parlant dans le Nord est celui de la députée Christine Engrand, prise la main dans le sac en train de payer des dépenses privées avec son enveloppe de députée. Mais les casseroles judiciaires s’accumulent et mettent le RN en difficulté, notamment l’affaire des emplois fictifs au Parlement Européen, qui implique jusqu’à Jordan Bardella et Marine Le Pen. Quel genre d’anti-système sérieux se gave d’argent public sur le dos du contribuable ?

Pour aller plus loin : Garde de ses chiens, obsèques, abonnement à un site de rencontre… Christine Engrand (RN) et ses « confusions de cartes »

Un autre point a été pointé par Jean-Luc Mélenchon dans une conférence du 24 octobre 2024. Une vague dégagiste traverse le pays depuis l’été 2024. Les élections législatives ont laissé tout le monde sur sa faim : Bardella se voyait déjà Premier ministre le 9 juin au soir, mais c’est bien le NFP qui est arrivé en tête le 7 juillet. Pourtant, Macron a mis un mois à nommer à Matignon un homme issu d’un parti pesant moins de 8 % dans l’électorat. Le peuple a la légitime impression de s’être fait voler l’élection.

Alors que faire dans cette situation ? Les Insoumis ont proposé des solutions : Macron ne respecte pas le résultat des élections ? LFI lance une pétition et une procédure pour le destituer. Macron nomme Barnier Premier ministre ? Les députés Insoumis déposent une motion de censure. Or, qu’ont choisi de faire Marine Le Pen et ses alliés ? Ils n’ont pas voté la motion de censure, et pire encore, ils ont bloqué la procédure de destitution du Président Macron en votant contre. Des choix qui ne passent pas du tout auprès de cette électrice du Rassemblement national : « J’étais dégoûtée. Le RN nous a lâchés aux portes de l’Assemblée ».

En quelques semaines, les reniements sociaux du RN

Les votes du parti lepéniste à l’Assemblée ont aussi bien illustré l’escroquerie sociale qu’est l’extrême droite. Sur les retraites d’abord, plusieurs fois en commission et même en hémicycle, les élus RN ont voté contre les propositions d’abrogation de la réforme des retraites, initiées par le NFP. Le sommet du ridicule a été atteint le 31 octobre, lors de la niche parlementaire du parti d’extrême droite : ce jour d’Halloween a plutôt fait penser à Carnaval, le RN ne fait passer aucun de ses textes. Marine Le Pen s’est même dite pas opposée à la retraite à 66 ans !

Sur beaucoup d’autres sujets, l’extrême droite a fait tomber le masque : quand il a fallu voter pour ou contre le rétablissement l’ISF, macronistes et RN ont voté contre. Mais l’impact de ces votes sur l’électorat du parti est à nuancer. Comme le rappelle Yann Le Lann dans le livre de l’Institut La Boétie Extrême droite : la résistible ascension, « les classes populaires qui votent pour le Rassemblement national sont, en matière de travail et d’emploi, sur des positionnements généralement antagonistes aux valeurs de gauche ». Les allées et venues de Bardella sur les retraites, qui s’est même dit favorable à une retraite à 66 ans, n’ont pas empêché le RN de gagner 40 députés par la suite.

Le racisme reste la variable principale du vote RN

Les travaux du sociologue Félicien Faury le démontrent : le dénominateur commun du vote pour le Rassemblement national, qu’il soit bourgeois ou populaire, au nord ou au sud, reste le racisme et la xénophobie. Autrement dit, faire du « fâché pas facho », s’il existe, demeure très marginal dans parmi les électeurs du parti lepéniste. L’article de Mediapart illustre bien cet aspect : même s’ils sont déçus par le comportement des députés d’extrême droite, l’obsession de la majorité de l’électorat d’extrême droite reste le racisme et l’immigration.

Certains électeurs RN se radicalisent même encore plus à droite, vers Zemmour ou Philippot. Pour eux la normalisation du parti de Marine Le Pen le fait que le parti tente de dissimuler son racisme, c’est déjà trop. Il faut néanmoins voir sur un temps plus long si cette « radicalisation » d’une partie de l’électorat RN est ou non marginale.

La séquence politique à l’Assemblée a révélé les divisions du RN, parmi les cadres comme à la base. Et pour cause, nous vivons depuis l’été dernier un moment de clarification politique. Une clarification sur cette question : qui s’oppose vraiment à Macron et à sa politique, qui représente une vraie alternative politique ?

Depuis la nomination de Barnier à Matignon et le deal entre Macron et Le Pen, cette dernière et ses fidèles claironnent sur les plateaux télé que ce sont eux, le RN, qui ont la main, eux qui dictent leur politique au Premier ministre. Une stratégie qui peut s’avérer risquée politiquement, en témoigne leur désastreuse niche parlementaire.

Pour aller plus loin : « C’est un fiasco total » – Le RN se fissure après sa fausse proposition d’abrogation de la réforme des retraites

N’oublions cependant pas que les affects de l’électorat RN, même sa frange populaire, restent de droite sur le plan socio-économique (adhésion aux idées néolibérales) mais aussi sur les questions de racisme. Mais sur le plan politique, une des motivations des électeurs lepénistes reste la détestation de Macron, voire pour certain des idées « anti-systèmes ». Voilà la faille dans le logiciel du parti d’extrême droite. Reste à espérer si ceux qui promettent aujourd’hui ne plus vouloir voter en faveur de l’extrême droite auront la même attitude dans l’isoloir.

Sources: l'insoumission.fr (Alexis Poyard)

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jeudi 7 novembre 2024

Apologie de génocide quotidienne à la télévision française – La chaîne de propagande israélienne i24News doit fermer


Cette chaîne, c’est i24News, organe de propagande de Benjamin Netanyahu et de son régime génocidaire en France et à l’international. 


...Cela fait alors plusieurs années, depuis sa création en 2013, qu’i24News multiplie les séquences de désinformation pour justifier la colonisation israélienne de la Palestine, et pour servir de cheval de Troie médiatique au projet conçu depuis de longues décennies déjà par l’extrême droite israélienne désormais au pouvoir : la disparition du peuple palestinien.   Mais depuis octobre 2023, la désinformation et les atrocités s’intensifient sur i24News, comme s’intensifient les crimes contre l’humanité commis par le régime israélien..Quotidiennement, une chaîne de la télévision française peut donc faire l’apologie de crimes de guerre, désinformer et nier le droit international, mais continuer à diffuser en toute impunité. 

Émettant dans plusieurs langues et dans plusieurs pays – notamment en France, en Israël et aux États-Unis – i24News a depuis sa création été conçue comme un organe de propagande du régime israélien. 

Sur une chaîne d’extrême droite obsédée par le « Wokisme » et l’ « Islamo-gauchisme », les journalistes et intervenants d’i24News, qui ne manquent aucun discours et aucun déplacement de Benjamin Netanyahu, sont tantôt des anciens de Tsahal, tantôt des retraités des renseignements israéliens.   Entre licenciements abusifs, humiliations et non-paiement des fournisseurs, la chaîne a été ciblée plusieurs fois par les enquêtes de médias israéliens pour sa censure d’intervenants critiques de la politique de Netanyahu.


En parfaite contradiction avec le droit international, le vocabulaire systématiquement utilisé par les intervenants et journalistes de la chaîne pour décrire la situation géopolitique au Proche-Orient ne trahissent pas non-plus quant aux motivations d’i24News. 

Ainsi, i24News multiplie les mensonges sur la technologie de guerre employée par l’armée israélienne et continue à diffuser les fake news propagées par Tsahal au sujet des atrocités commises par le Hamas le 7 octobre 2023. 

Notons enfin que l’entreprise Altice International, propriété de Patrick Drahi, a été reconnue en 2023 par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU comme l’une des 97 entreprises « impliquées » dans la colonisation illégale des territoires palestiniens, s’enrichissant de la situation.

Les séquences d’apologie de crime de guerre et de crime contre l’humanité se multiplient avec les approbations du plateau, et sans qu’aucune autorité ne semble s’en inquiéter. 


Il y a à peine une semaine, une intervenante régulière de la chaîne déclarait quant à elle, en plein accès de suprémacisme, que « le grand Israël, c’est du Nil jusqu’à L’Euphrate, il arrivera un jour où nous l’aurons aussi. Elle poursuit ensuite par la négation de l’existence même du peuple palestinien en déclarant que « le peuple palestinien est une invention, aidée par le KGB, pour détruire l’État d’Israël ». 


Il y a à peine quelques jours, c’est aussi et sans surprise sur i24News que l’invité star de la chaîne, Meyer Habib, poursuivait son apologie de la colonisation israélienne, déclarant à propos des Gazaouis : « Ils doivent payer ! ...  C’était aussi sur i24News, déjà, qu’il déclarait « qu’un juif ne peut pas être colon en Judée » et que « la haine d’Israël et la haine du juif sont l’aphrodisiaque de toutes les masses arabes ». 

Ces derniers jours, la chaîne a aussi accusé six journalistes encore vivants à Gaza d’être des terroristes, et encourage la venue en France du ministre israélien Bezalel Smotrich pour qui il est « justifié et moral » d’affamer les Gazaouis. 

Qu’est-ce qui justifie, en dépit de ses appels caractérisés et systématisés à la destruction du peuple palestinien et de son Histoire, qu’i24News soit encore diffusée en France ?   Comment expliquer ce « deux poids, deux mesures » qui se déploie aussi, par exemple, dans le sport, avec le bannissement de la Russie et de la Biélorussie de la quasi-totalité des compétitions sportives internationales depuis les premiers jours de l’invasion de l’Ukraine, mais par la défense acharnée de la présence d’Israël dans ces mêmes compétitions ?

Entre les impérialismes de ceux qui se rêvent encore gendarmes du Proche-Orient et voient en Israël une base avancée, entre l’ignorance, et entre le racisme à peine voilé des autres, les raisons sont sans doute multiples.

Bien-sûr, i24News est « seulement » la caricature d’une couverture médiatique biaisée, stigmatisant les voix de la paix, dont les contestations commencent à émerger, y compris depuis l’intérieur des rédactions de la presse bourgeoise, en France comme à l’international.

Toujours est-il que l’impunité d’i24News, porte-parole parmi les porte-paroles en France du génocide des Palestiniens, doit cesser. i24News doit fermer.


Sources:l'insoumission(Eliot)




 

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mercredi 6 novembre 2024

D’Alstom à Doliprane, comment Emmanuel Macron a bradé la souveraineté industrielle de la France.


 Le Doliprane bradé à un fond d’investissement nord-américain. C’est un fleuron industriel vendu comme d’autres et sans justification, un secteur dépecé comme tant d’autres sans que l’Etat ne bloque la cession ni ne réfléchisse à la nationalisation du groupe, ou de la filiale pour stopper le dépeçage. Le responsable ? Emmanuel Macron dans ses différents habits.

Dans un premier temps secrétaire général adjoint de l’Élysée, puis ministre de l’Économie et enfin président de la République, Emmanuel Macron a passé les dix dernières années à traiter les grands dossiers industriels. Son bilan est très net : en dix ans, l’économie française a perdu plus d’un million d’emplois industriels. La part de l’industrie dans le PIB est passée de 20 % à 10 %. L’occasion de faire un long retour sur la politique (dé)industrielle de Macron et ses effets dévastateurs pour le pays. Notre article.

La politique industrielle de Macron : la grande braderie

Nos fleurons de l’industrie ont été bradés à l’international, les usines, délocalisées, les machines, détruites. Seul le silence perdure dans ces territoires frappés par la désindustrialisation. À Saint-Claude, dans le Jura, la fermeture de l’usine MBF en 2021 est un coup de grâce. Elle fait suite à la fermeture de la maternité de l’hôpital et la suppression de la ligne ferroviaire. Le centre des impôts n’accueille plus de public, les écoles fusionnent, les commerces ferment.

Un ancien employé témoigne : « Il y a beaucoup de choses que j’ai enterrées au fond de moi. Je pense que j’en avais besoin… Il y a eu beaucoup de fatigue. Jusqu’au bout, on a cru à une intervention de l’État et à celle d’un repreneur. ». Aucune aide ne viendra. C’est le destin de ces villes et villages vidés de leurs forces vives par la politique néolibérale de Macron.

Le résultat des années Macron au niveau national est tout aussi alarmant : la France s’est rendue dépendante du reste du monde pour produire ses biens vitaux. Son industrie est soumise à une concurrence déloyale, ce qui pousse à baisser les salaires et diminuer les droits sociaux. La France perd des savoirs-faire, et la base industrielle nécessaire au plein emploi ; mais aussi à la bifurcation écologique et à la souveraineté française.

Pour aller plus loin : Les 3 gros mensonges de Macron sur la réindustrialisation

Quand l’argent public finance la vente du Doliprane

Cette politique a touché récemment le médicament le plus vendu de France, le Doliprane, qui menace toujours de passer sous contrôle du fonds d’investissement nord-américain CD&R. Le groupe pharmaceutique Sanofi veut lui céder 51 % de sa filiale Opella, productrice du Doliprane. C’est pourtant bien l’État français qui finance Sanofi, à hauteur de 1 milliard d’euros en dix ans, via le Crédit d’impôt Recherche (le faeux CICE mis en place par François Hollande). Il est inadmissible qu’une entreprise gavée d’argent public, reversant des milliards de dividendes à ses actionnaires, brade ainsi un médicament français, si ce n’est le plus connu de tous.

Cela fait déjà une quinzaine d’année que CD&R investit en France, par exemple dans But et Conforama. Il s’agit cette fois d’une opération de toute autre ampleur, notamment par ses conséquences. Par exemple, si, au plus grand des hasards, survenait une pandémie mondiale, et que la maladie ne pouvait être traitée qu’avec du paracétamol ; les nord-étasuniens, soucieux de leur santé, pourraient choisir de réserver la diffusion du Doliprane aux États-Unis. Le rapport de force instauré par les 51 % de CD&R ne nous permettraient aucune contestation. Heureusement, ce genre de pandémie n’arrive jamais !

Quand un braquage industriel met à mal la production de masque en France

Il serait donc tout aussi inutile de s’inquiéter de la fermeture du site Honeywell de Plaintel. En 2018, le groupe multinational nord-américain prend la décision de fermer l’usine de Plaintel, dans les Cotes d’Armor. Cela entraine le licenciement de 38 salariés ; et, surtout, cela met fin à sa production. Production de… Masques chirurgicaux ! Le site en fournissait 200 millions par ans, fabriqués avec des machines de haute pointe.

Pendant l’épidémie de grippe H1N1, le site avait produit des centaines de millions de masques, poussant ses effectifs à 250. C’est même à Plaintel qu’a été créé le masque FFP2 pliable, qui nous manquait tant pendant la pandémie de COVID.

Pourtant, après son rachat de l’usine en 2010, Honeywell enchaine les plans sociaux. Lorsque qu’une entreprise licencie plus de dix personnes, elle doit prévoir un Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE), pour favoriser le reclassement des salariés. Ces dispositifs peuvent par exemple prendre la forme de congé de reconversion, ou de la création de nouvelles activités. Or, l’état prend en partie en charge ses dépenses, même lorsque la société fait des bénéfices. L’État a donc contribué à la lente agonie du site de production de Plaintel, jusqu’à sa fermeture en 2018 ; pendant qu’Honeywell continuait son pillage technologique.

Comble du comble, les machines du site de Plaintel ont été détruites, concassées à la déchetterie de Châtelet à Ploufragan ! En mars 2020, le maire de Plaintel reconnait ! « Quand je vois le nombre d’appels téléphoniques de chefs d’entreprise qui, ces derniers jours, me demandent si je sais où se trouvent les machines de l’usine Giffard, je mesure l’importance de la perte de cet outil dans le contexte actuel ». Un peu tard pour réaliser…

L’explosion du français Alstom par le nord-américain General Electric

Autre exemple : en 2014, Macron autorise la vente d’Alstom à General Electric. Cette décision cause une casse sociale immense, puisqu’elle provoque alors 5 000 suppressions de postes. C’est aussi une casse du savoir-faire français : transferts de brevets en Suisse, transfert partiel des activités réseaux électriques aux États-Unis, recours croissant à des sous-ensembles chinois pour la fabrication d’éoliennes. Le tout, avec la bénédiction d’Emmanuel Macron. Après tout, n’est-ce pas là la simple exploitation des avantages comparatifs de chacun ? Libre échange ou pillage, au fond, quelle différence ?

Cette histoire est d’autant plus symptomatique des méthodes du président qu’elle est entachée d’affaires judiciaires. Hugh Bailey, devenu directeur général de General Electric, était en effet conseiller d’Emmanuel Macron lors de la vente. Une enquête pour prise illégale d’intérêt a été ouverte. On peut aussi évoquer les cabinets de conseil et d’avocats qui ont accompagné cette vente et se sont vu devenir (en échange ?) les plus gros donateurs de la campagne du candidat Macron en 2017. Le Parquet national financier a été saisi pour corruption.

Soutenir les travailleurs, sauver l’industrie : le plan de la France insoumise

Emmanuel Macron met donc en péril la souveraineté de l’industrie française en menant une politique néolibérale ; espérant naïvement que la main invisible du marché sauvera l’emploi. Problème : la main en question est inefficace et dévastatrice. Comme l’affirme Jean-Luc Mélenchon dans le plan de l’avenir en commun pour produire ce dont la France a besoin, « le marché, c’est le chaos ».

C’est pourquoi le fondateur de la France insoumise est allé soutenir les salariés de l’usine MA France, bientôt liquidée. 280 salariés y combattent pour obtenir prime et aide au reclassement. Tandis que le propriétaire de l’usine, le groupe italien CLN, reste silencieux, Stellantis, le principal client, a mis fin aux négociations. Un bel exemple des réponses fournies par le marché aux inquiétudes des travailleurs. Cet été, l’un d’entre eux avait tenté de s’immoler par le feu. Pas de réponse de la main, décidément bien invisible, du marché.

Pour aller plus loin : Saignée de l’emploi, concurrence accrue : l’automobile en France, un secteur en danger

Face à cette situation, la France insoumise propose un plan pour produire ce dont la France a besoin. Il s’agit de mettre en place un protectionnisme écologique et solidaire pour développer les industries et productions locales. Dès lors, la protection des travailleuses et travailleurs français permettra une hausse des salaires et des droits sociaux. Par l’établissement de plans de relocalisation, nous rééquilibrerons nos échanges commerciaux internationaux. L’état a les moyens de mettre en place les conditions nécessaires pour les entreprises puissent produire en France, innover et nourrir la bifurcation écologique et sociale du pays.

Il est donc possible de sortir de l’impasse dans laquelle nous a conduit Emmanuel Macron en vendant l’industrie du pays au plus offrant ; mais il faut pour cela accepter d’investir pour protéger notre pays.

Sources: l'insoumission.fr

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lundi 4 novembre 2024

JOURNALISME MAINSTREAM : 40 ANS DE PROPAGANDE AU SERVICE DU CAPITAL


 

Les médias dominants font bien plus que simplement « rendre compte » d’une actualité économique qui s’imposerait d’elle-même. Ils construisent cette actualité en sélectionnant des faits, en les hiérarchisant, en les mettant en forme et en leur donnant du sens. Ils ont ainsi largement contribué à imposer la doctrine néolibérale comme une évidence indiscutable dans le débat économique et plus largement dans le débat public en France. Comment ? C'est tout l'objet de ce nouvel épisode de 4e pouvoir, le format de critique des médias de Blast en partenariat avec Acrimed.



Ci-dessous une vidéo de Blast et d'Acrimed qui décripte avec pertinence et lucidité comment les médias d'une façon insidieuse infusent chaque jour une doctrine libérale et conservatrice qui depuis plus de 40 ans a contribué à  mettre la France à genoux.



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