La Syndicaliste, le film de Jean-Paul SalomĂ© et Fadette Drouard film racontant l’histoire de la syndicaliste Maureen Kearney, le groupe La France Insoumise plaide pour l’ouverture d’une commission d’enquĂŞte parlementaire sur une affaire «que l’on peut pressentir comme un scandale d’Ă©tat ».
La Syndicaliste, adaptĂ© d’un livre-enquĂŞte de la journaliste de L’Obs Caroline Michel-Aguirre, revient sur une affaire qui a Ă©claboussĂ© le nuclĂ©aire français en 2012 : l’histoire de Maureen Kearney, reprĂ©sentante CFDT chez Areva, farouchement opposĂ©e Ă un accord entre Areva, EDF et l’opĂ©rateur nuclĂ©aire chinois CGNPC permettant des transferts de technologie en vue du dĂ©veloppement d’un nouveau rĂ©acteur chinois. Elle jugeait cet accord dangereux, compte tenu de la sensibilitĂ© des informations transmises qui, selon elle, mettaient en pĂ©ril le maintien de l’emploi sur le territoire français.En dĂ©cembre 2012, après des mois Ă dĂ©noncer ce projet, Maureen Kearney est retrouvĂ©e ligotĂ©e Ă son domicile, victime d’un viol avec le manche d’un couteau et un « A » scarifiĂ© sur le ventre. Elle a ensuite Ă©tĂ© jugĂ©e coupable en première instance d’avoir mis en scène cette agression, liĂ©e selon elle Ă son combat syndical, avant d’ĂŞtre relaxĂ©e en appel en 2018. Elle n’a pas ensuite souhaitĂ© poursuivre la procĂ©dure pour viol.C’est l’actrice Isabelle Huppert qui a Ă©tĂ© choisie pour jouer le rĂ´le de la syndicaliste. Ă€ ses cĂ´tĂ©s, Yvan Attal, dans la peau de Luc Oursel, propulsĂ© en 2011 dirigeant d’Areva par Nicolas Sarkozy et dĂ©cĂ©dĂ© depuis et Marina FoĂŻs qui incarne sa prĂ©dĂ©cesseure Anne Lauvergeon.
« C’est l’histoire d’un scandale d’État potentiel », a estimĂ© mardi la dĂ©putĂ©e ClĂ©mentine Autain lors de la confĂ©rence de presse hebdomadaire de LFI. « Progressivement, gendarmerie et justice transforment la victime en coupable », a-t-elle dit, s’interrogeant sur d’Ă©ventuelles « pressions ».
« Pourquoi est-ce que la justice n’a pas fait correctement son travail ? Est-ce qu’il y a eu des pressions sur les gendarmes et le procureur de Versailles ? Pourquoi le Parquet ne s’est pas autosaisi ? Que savaient les ministres ? Arnaud Montebourg, ministre de l’Industrie, a apportĂ© son soutien mais bien d’autres personnalitĂ©s politiques, de près ou de loin, ont su ce qui se passait. Pourquoi n’ont-ils rien fait ou qu’ont-ils fait ? », Ă©numère la dĂ©putĂ©e de Seine-Saint-Denis, qui Ă©voque Ă©galement « deux rapports » dont un Ă la DGSE sur l’ingĂ©rence chinoise commandĂ©s par François Hollande et qui « sont visiblement introuvables ».
La demande de commission d’enquĂŞte porte aussi sur une affaire impliquant un ancien cadre de Veolia, qui aurait subi des menaces et dont la femme aurait Ă©tĂ© agressĂ©e Ă son domicile. « Emmanuel Petit a Ă©tĂ© licenciĂ© après s’ĂŞtre opposĂ© Ă l’intermĂ©diaire Alexandre Djouhri », qui « aurait rĂ©clamĂ© une part dans un dossier de crĂ©ation d’une filiale Veolia au Moyen-Orient », Ă©crit LFI dans le texte de sa demande. « La similitude entre les deux affaires est quand mĂŞme assez impressionnante », souligne ClĂ©mentine Autain.
Les Insoumis rĂ©clament que soient examinĂ©es les Ă©tapes des procĂ©dures de ces deux affaires, notamment le « choix du parquet de ne pas poursuivre », ainsi que le rĂ´le des responsables politiques et des services de renseignement.